Chapitre 17
Durant les trois semaines suivant l'incident à Paris, Drago se trouva très perturbé. Harry le sentit et cela le rendit assez malheureux. Il décida d'en parler à Hermione et la jeune femme, malgré sa famille plus qu'envahissante, se jura de retrouver ce docteur Malopiez, le spécialiste ès Vélanes, pour aider ses deux meilleurs amis.
Lundi matin, Drago se leva barbouillé. Il avait l'impression d'avoir un poids sur l'estomac, comme s'il n'avait pas digéré quelque chose de particulièrement lourd.
Alors qu'il déjeunait, tranquillement à la table de la salle à manger, une violente envie de vomir le fit courir aux toilettes et il rendit le peu de petit-déjeuner qu'il venait d'ingurgiter.
Appuyé contre la faïence de la chasse d'eau, le front en sueur, Drago haletait. Son cœur battait à tout rompre, la nausée avait été si violente qu'il en était tout troublé et tout tremblant.
Rabattant le siège, il s'assit sur le trône en soupirant, cherchant à se calmer. Il savait déjà ce qui lui arrivait et brusquement, il réalisa qu'il en était terrifié.
« Je n'ai pas de raison d'avoir peur... » se dit-il en passant sa manche sur son front humide. « Ce n'est pas le premier enfant que je porte, j'ai été tout aussi malade pour Gabriel, si ce n'est plus, je n'ai pas de raison d'avoir peur... Mais quand même, si ce bébé vient au monde, nous aurons les même ennuis que quand Gaby était bébé, tout le monde va s'en prendre à lui, vouloir ses pouvoirs... »
Il soupira alors profondément puis se releva et alla se passer de l'eau sur le visage. Se regardant ensuite dans le miroir, il s'appuya sur le lavabo et soupira de nouveau. Soudain, il se redressa et décida de ne rien dire à Harry tant que cette grossesse ne serait pas confirmée par un docteur compétent. Ce genre de réaction, il l'avait déjà eut quand il attendait les autres enfants après Gabriel et, malgré lui, il se comportait comme tel avec ce nouveau bébé alors qu'il savait parfaitement, au plus profond de lui que cet enfant, il allait très certainement le garder car Harry et lui ne s'étaient pas retrouvés charnellement depuis trois semaines...
Prévenant ses collègues qu'il ne viendrait pas travailler en ce lundi matin, le Serpentard se rua à St-Mangouste et passa devant tous les autres clients dans la salle d'attente du médecin qui suivait la famille Potter-Malefoy depuis leur mariage.
— Alors Drago, qu'est-ce que tu as ? demanda le médecin.
— Je suis enceint, dit Drago en s'asseyant sur le siège en plastique devant le bureau de l'homme d'une quarantaine d'année qu'il connaissait très bien.
— Encore ? Tu en es certain ? demanda le Médicomage en posant ses coudes sur le bureau.
— Sûr et certain, Harry et moi n'avons pas défait l'amour depuis trois semaines et ce matin, j'ai été malade.
— Mais... Je veux dire, tu as peut-être simplement mal au cœur, ca arrive souvent, surtout en hiver...
— Une violente nausée ce matin et des crampes hier soir, je sais ce que c'est Allard, crois-moi, dit Drago en secouant la tête.
— Dans ce cas, si tu en es si certain, pourquoi viens-tu me voir ?
— Je voudrais que tu m'examine pour certifier cette grossesse et son avancement afin que je puisse avertir Harry, dit Drago.
— Je vois, tu veux que je te certifie que le plus gros risque de fausse couche est passé, c'est cela ?
Le blond hocha la tête puis le Médicomage se leva et d'un geste de la main, invita le Serpentard à le suivre et il l'enjoignit à se dévêtir. Puis à s'installer.
Allongé sur le dos, en caleçon, Drago gardait ses mains posées sur son ventre pendant que le Médicomage se préparait, enfilant des gants en latex blanc.
— Alors voyons voir, dit-il en s'approchant. Détends-toi, je ne voudrais pas te faire mal.
Drago hocha la tête puis il décrispa ses abdominaux et le Médicomage se mit à appuyer dessus plus ou moins fort selon les endroits. Lorsqu'il appuya au niveau du nombril, sous lequel se trouvait la poche matricielle du jeune sorcier, il fronça les sourcils et Drago eut un petit sursaut accompagné d'un couinement de douleur.
— Je t'ai fait mal ? demanda le Médicomage.
Drago hocha la tête puis Allard s'éloigna en retirant ses gants, les retournant sur eux-mêmes. Il les posa sur le bureau, écrivit quelque chose sur un bloc note puis revint vers le blond et lui demanda de se lever en disant :
— On va aller faire un visio.
— Je déteste ça, marmonna Drago en passant dans la pièce d'à côté.
— Je sais mais c'est le seul moyen pour être certain de ta grossesse et ainsi, je pourrais également me rendre compte de son avancement...
Drago pinça les lèvres puis il prit le flacon qui lui tendait le Médicomage. Il le but en grimaçant et eut un violent frisson. Il passa ensuite derrière un paravent qui lui arrivait au-dessous du menton et Allard pointa sa baguette magique sur le panneau de plastique où se dessina un ovale brouillé.
Après une formule incompréhensible, une image apparut dans l'ovale, aussi nette et claire que sur un poste de télévision et Drago vit le Médicomage froncer les sourcils.
— Que se passe-t-il ? Un problème ? demanda Drago.
— Pas pour moi, non, mais peut-être pour Harry et toi, dit Allard en baissant sa baguette magique. Tu attends des jumeaux vraisemblablement.
— Des jumeaux ? Deux enfants ?
— Oui, je vois bien deux têtes et deux paires de pieds mais ils sont bien trop petits pour en être certain. D'ici un a deux mois je pourrais te rassurer un peu plus.
— Et...
— Ecoute, Drago, dit Allard en lui indiquant de se rhabiller. Tu te pose trop de questions. Franchement, de quoi as-tu peur ? Oui, tu es tombé sur un médecin peu scrupuleux pour la naissance de Gabriel mais moi, tu me connais depuis des années, tu sais parfaitement que je serais bien incapable de faire du mal à qui que ce soit.
— Oui, je le sais, je te connais depuis suffisamment longtemps, seulement, tu as peut-être des connaissances peu fiables et... tu sais comme je suis Allard dès que l'on s'en prend à mon fils...
— Oui, je sais, dit le Médicomage avec un sourire indulgent. Tu le protège et c'est normal, mais il grandit et plus ça va aller et plus il va te trouver envahissant pour finir par te repousser violemment et tu seras encore plus blessé qu'en t'éloignant de toi-même. Dans quelques mois, Gabriel va partir à Poudlard et tu seras tout seul. M'est avis que tu devrais commencer à t'éloigner un peu de lui pour ne pas que la séparation ne soit trop douloureuse.
— M'éloigner de mon fils, tu n'y pense pas Allard... Je n'ai que lui... dit Drago, le visage soudain défait.
— Tu as aussi ton mari, Drago, il est certainement plus important que ton fils, sans vouloir t'offenser, dit le Médicomage.
— Tu crois ?
— Drago, enfin...
— Oui, tu as raison, il est vrai que je ne m'occupe pas assez de Harry, mais il n'est jamais à la maison et moi non plus... Aujourd'hui, il est partit à six heures du matin, j'ai à peine pu profiter de lui ce week-end...
— Tu veux que je te donne un conseil ? demanda alors Allard.
— Heu... oui...
— Partez en vacances tous les deux, Harry et toi, dit l'homme en griffonnant sur une ordonnance. Laissez Gabriel à Hermione et partez en vacances pendant deux semaines, minimum.
— Mais...
— Prescription du médecin, dit Allard en détachant l'ordonnance de son carnet.
Drago la prit et vit marqué en grandes lettres bleues « Vacances, minimum deux semaines, sans Gabriel. » Cela le troubla quelque peu mais il ne le montra pas et remercia le Médicomage puis rentra chez lui. Il retrouva Katia à qui il annonça la nouvelle. La jeune femme fut si contente qu'elle lui sauta au cou avant de reculer prestement, rouge tomate, puis de retourner à son travail tandis que Drago allait s'enfermer dans son bureau au rez-de-chaussée de la maison, afin de méditer un peu.
Pendant ce temps, à Poudlard, Harry faisait cours à une bande de punaises surexcitées et commençait sérieusement à perdre patience.
— Ca suffit ! tonna-t-il soudain. Taisez-vous où je vous colle tous !
Les Serpentards de cinquième année tournèrent la tête vers lui puis se mirent à ricaner et Harry, épuisé, s'effondra sur son bureau, la tête entre ses bras. Ce fut le moment que choisit Dumbledore pour entrer dans la salle de classe, sans frapper, comme à son habitude.
Instantanément, tous les élèves se turent et retournèrent à leur place.
Dumbledore, voyant la bande de sauvageons faire le souk dans la classe, jeta un œil sur Harry et fronça les sourcils.
— Cinq points de moins à chacun et un devoir supplémentaire dans chaque matière pour avoir épuisé votre professeur, dit-il.
Il n'y eut aucune plainte puis la cloche sonna et les élèves quittèrent la pièce en silence. Quand la salle fut vide, Dumbledore tira une chaise près du bureau de Harry et dit :
— Harry, rentre chez toi et prend une semaine de vacances. Tu n'en peux plus et je ne tiens pas à e que tu fasses une dépression nerveuse. Tu n'as pas prit de vacances depuis des années...
— Je sais, professeur, dit Harry en posant son menton sur ses bras croisés. Mais j'ai trop de travail pour me permettre de prendre des vacances. Surtout en ce moment, les BUSEs et les ASPICs blancs ne vont pas tarder à arriver...
— Je suis parfaitement au courant, mais, et je suis certain que Drago dirait la même chose, tu es au bout du rouleau, Harry. Tu n'en peux plus, tu m'entends ? Si je le pouvais, je te donnerais un mois de vacances, mais je ne le puis, Severus te remplace pendant tes absences mais pas pendant un mois entier, cela ferait trop pour lui.
— Et je ne pourrais pas rester inactif pendant un mois entier, dit Harry. Je suis un acharné du travail, j'aime ce que je fais...
— Je sais, mais cet amour, tu devrais plutôt le consacrer à Drago et Gabriel, dit Dumbledore. Rentre chez toi et restes-y jusqu'à mercredi prochain. Je te donne une semaine et demie de congés et part quelque part avec Drago, sans Gabriel.
— Partir ? Où donc ? Nous n'avons d'amis nulle part si ce n'est en France mais nous n'allons pas ennuyer Antony et Stephan... dit Harry.
— Je possède une petite maison dans le nord des Highlands, dit alors la voix acide de Rogue qui pénétra dans la pièce. Je vous la prête si vous le désirez. Le professeur Dumbledore a raison, vous êtes au bout du rouleau, Potter, et vous allez finir par craquer, surtout que ces sales punaises sont de plus en plus agitées à mesure que les vacances approchent.
Dumbledore hocha la tête et Harry les regarda tour à tour. Il soupira alors puis finit par accepter ces vacances forcées et emballa ses affaires. Dumbledore l'empêcha d'emmener du travail chez lui et garda toutes les copies à corriger avec lui en disant qu'il allait lui-même remplacer le jeune homme pendant ses vacances, soulageant ainsi Rogue qui pourrait rentrer chez lui en fin de semaine après trois semaines d'absence.
C'est un peu en trainant les pieds que Harry rentra chez lui.
Marchant le long de l'allée qui menait à sa maison, il sentit un violent frisson lui descendre dans le dos, faisant se hérisser les poils sur sa nuque. Il fronça les sourcils et pressa le pas.
Lorsqu'il entra dans le hall de la maison, il eut un étrange pressentiment et il se précipita dans son bureau. Il y trouva Drago, assit dans le fauteuil en peau de dragon, les pieds sur le meuble et les mains sur le ventre. Lorsqu'il vit Harry, tout tremblant, il reposa ses jambes au sol et se redressa, questionnant son mari du regard. Voyant que celui-ci attendait une phrase, il demanda :
— Qu'est-ce que tu fais ici, chéri ? Nous sommes lundi...
— Dumbledore vient de me donner une semaine de congés, dit Harry. Tout va bien, Dray ?
— Heu... Oui, pourquoi ? Tout va même très bien...
Il laissa sa phrase en suspens et Harry haussa un sourcil. Il baissa les yeux sur les mains de son mari, fronça les sourcils puis le Serpentard lui sourit et se leva. Il vint l'entourer de ses bras et lui chuchota quelque chose à l'oreille.
— C'est vrai ?! s'exclama Harry en lui prenant les épaules. Tu attends un enfant ? C'est sûr ?
— Sûr et certain, dit Drago. Je suis allé à St-Mangouste ce matin même, Allard me l'a confirmé. Seulement, il y a autre chose qu'il m'a confirmé...
Le blond recula alors et s'appuya contre le bureau, l'air embarrassé.
— Quoi ? demanda Harry, inquiet. Que se passe-t-il ? Es-tu en danger ?
— Non, pas du tout, ma grossesse ne met pas ma vie en danger, dit Drago en secouant la tête. Mais elle pourrait bien la bouleverser à jamais.
— Expliques-toi, chéri, je t'en prie...
— J'attends des jumeaux, mon amour.
Harry se figea. Son visage se liquéfia alors littéralement sous la surprise et il bafouilla quelque chose. Drago ne comprit pas et il dit :
— Ce n'est pas dramatique, seulement, je risque d'avoir plus de problème qu'avec Gabriel, pendant cette grossesse, et je risque aussi d'accoucher plus tôt.
Harry, incapable de répondre, se contenta de hocher la tête puis, une fois remit de ses émotions, il dit :
— Des jumeaux... C'est tout bonnement incroyable... Et dire que tu as eut tant de mal à garder un petit ces dernières années... Te voilà avec deux d'un coup... Gabriel est au courant ?
— Non, pas encore, dit Drago en secouant la tête.
— De combien es-tu enceint ? demanda alors Harry.
— Trois semaines, visiblement, dit le blond en reprenant place dans le siège qu'il venait de quitter. Et comme pour Gabriel, je ne suis malade qu'à partir de la troisième semaine, et non de la seconde, comme les femmes.
Harry plissa le nez. La dernière fois, Drago avait été malade pendant la quasi-totalité de sa grossesse, espérons qu'il n'en sera pas ainsi pour cette fois, le Gryffondor voudrait bien profiter de son mari un peu de temps en temps.
— Dray... Et si nous allions fêter ça ? demanda-t-il alors en sentant un feu prendre au creux de ses reins.
Le blond haussa un sourcil puis un sourire en coin se dessina sur son visage et le brun l'entraîna dans leur chambre.
Une fois la porte de la pièce verrouillée, Harry fit basculer le blond sur le lit et le dévêtit en quelques secondes, force l'habitude. Il se mit ensuite à l'embrasser, le caresser, le titiller, il n'oublia pas un centimètre carré de peau et Drago, au bord de la torture, le supplia de le prendre. Mais Harry n'était pas de cet avis. Il voulait faire jouir son mari en premier puis le prendre ensuite et jouir à son tour.
S'éloignant, il le fit mettre à quatre pattes et s'allongea sur lui en glissant son sexe dressé entre ses cuisses. Il saisit ensuite les deux membres et les pressa l'un contre l'autre tout en enfonça son pouce dans la fente du gland du Serpentard qui se mordit violemment la lèvre inférieure. De son autre main, Harry malaxait un téton entre son pouce et son index, et sa bouche laissait des traînées de lave en fusion sur les épaules et la nuque du blond. Soudain, Drago lâcha un gémissement rauque puis son corps se contracta violemment et Harry sentit sur sa main un liquide brûlant. Le blond gémit à nouveau puis cria en rythme avec son éjaculation. Cela attisa un peu plus le désir de Harry qui, lâchant son mari, se redressa sur les genoux et plongea d'un violent coup de reins dans les tréfonds du corps de l'homme de sa vie.
Tout en le prenant à coup de bassin, il lui mordit l'épaule et Drago hurla en creusant le dos. Harry sentit son membre être comprimé et il fronça les sourcils. Il se retira presque totalement pour ensuite plonger encore plus profond et de sa main, il caressa le ventre de son mari. Dans quelques temps, il serait rond, tendu, désirable...
Harry donna un coup de reins vers le haut et Drago hurla. Harry se retira ensuite totalement et le blond s'effondra sur le ventre. Il se tourna sur le dos et Harry s'allongea sur lui pour le prendre à nouveau, avec plus de douceur, n'oubliant pas les deux fragiles embryons qui poussaient dans le ventre du blond.
Dans un long gémissement de bonheur, le Gryffondor s'effondra sur son mari qui l'entoura de ses bras, puis il se retira en roulant sur le côté et Drago resta sur le dos, jambes jointe, le torse soulevé par brusques et irrégulières respirations.
Une fois son souffle recouvré, il se tourna vers son amant et cala sa tête au creux de son épaule. Harry l'embrassa sur le front et le serra contre lui en souriant. Il était heureux, heureux comme jamais il ne l'avait été depuis dix ans.
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