Chapitre 11
Le 2 février arriva très vite, si vite que, le matin du jour J, Harry et Drago réalisèrent qu'ils n'avaient toujours pas acheté de cadeau à leur fils, ni même à Andrew.
— Harry chéri, dit Drago en sortant de la salle de bains après avoir vérifié que Gabriel était bien partit de la chambre. Je n'ai rien acheté pour Gaby.... Et toi ?
Harry haussa les sourcils en regardant son mari puis soudain, il se donna un grand coup sur le front et jura à voix basse.
— Apparemment, tu n'as rien toi non plus, dit le blond.
— On transplane, dit alors le Gryffondor en se levant du lit.
Il ferma son pantalon, fourra les pans de sa chemise rouge dedans puis enfila sa robe de sorcier en disant :
— Il est neuf heures, Hermione et Alexandre ne doivent pas arriver avant onze heures, j'ai encore le temps de filer jusqu'au Chemin de Traverse pour aller lui acheter un cadeau. Et puis il faut aussi penser à Andrew... Mille Hippogriffes en or... Mais où j'ai la tête ?
— Tu es pardonnable, mon amour, dit Drago en nouant sa cravate. Être prof, c'est pas de tout repos...
— Je ne suis pas pardonnable, Drago, dit Harry en passant ses doigts dans ses cheveux en pétard. Si tu ne m'y avais pas fait penser, j'aurais complètement oublié d'acheter un cadeau d'anniversaire pour mon unique gamin !
— Calmos, dit le blond. Je suis aussi dans la partie je te rappelle. Sauf que si on part tous les deux tout d'un coup, il va se poser des questions. Déjà qu'hier il m'a demandé ce que j'avais dans un sac en papier quand je suis rentré de Pré-au-Lard...
— Tu as une idée de cadeau ? Je le prendrais pour toi en passant, si tu veux.
— C'est gentil, dit Drago avec un sourire. En fait, je lui avais commandé chez Fleury&Bott tous les bouquins qu'il aura besoin pour sa première année. J'avais dit que je passerais les prendre la semaine dernière et j'ai complètement zappé. Tiens, le ticket...
Drago claqua des doigts et un parchemin plié en triangle apparut. Il le tendit à Harry qui le fourra dans son sac avant d'embrasser son mari et de s'enfiler dans la cheminée afin de gagner le bureau de Dumbledore puis, de là, gagner la maison du Chemin de Traverse en empruntant le réseau des Cheminées.
— Bonjour Gaby, bonjour Katia ! claironna Drago en descendant au rez-de-chaussée de la Tour Sud.
— Bonjour, monsieur, dit la jeune femme en souriant, penchée au-dessus du bol de céréales de Gabriel, occupée à inonder ces dernières de lait.
— Bonjour, papa, dit Gabriel avec un grand sourire.
Drago lui sourit puis il l'embrassa sur la tempe et s'installa en face de lui. Katia lui servit du café et demanda :
— Monsieur Harry n'est pas encore levé ?
Drago haussa les sourcils puis finit par secouer la tête de gauche à droite. Gabriel avala alors une fournée de céréales puis dit :
— Je vais aller le réveiller alors !
— Non, Gaby, dit Drago. Harry a travaillé très tard hier soir, il faut le laisser dormir encore un moment, d'accord ?
— Beuh... dit Gabriel en faisant la moue. C'est pas juste... Je voulais qu'il se lève tôt pour mon anniversaire...
— Allons, Gabriel, dit Katia avec un sourire. Ton papa travaille beaucoup mais il va se lever, ne t'inquiète pas. Il ne va pas manquer les onze ans de son fiston adoré, si ?
— Bien sûr que non, dit Drago avec un sourire. Aller, finit de déjeuner et allons accueillir grand-père et grand-mère, d'accord ? Ils ne vont pas tarder à arriver.
Le visage de l'enfant s'éclaira aussitôt. Il faut dire qu'il adorait les parents de Drago. D'ailleurs, il avait eut du mal à leur faire confiance, au début. Comprenons-le, voir ces deux bourgeois de haute prestance et stature, au regard bleu et froid, presque cruel, du haut de ses cinq ans... Il y a de quoi être déstabilisé.
Drago sourit. Il avait vu ses parents et son petit-frère la semaine passée mais c'était comme s'il ne les avait pas vus depuis une décennie. Il faut dire que les parents Malefoy n'étaient pas très généreux en ce qui concerne les lettres de nouvelles. Ils aimaient bien vivre coupé du monde, quitte à perdre nombre de leurs amis.
A dix heures, Drago et Gabriel sortirent sur le perron du château. Il y avait pas mal d'élèves massés là, et pour cause, le 2 février tombait un dimanche. Ainsi, tout le monde eut le loisir de voir Gabriel sauter au cou de Mr Malefoy à peine celui-ci fut-il descendu de la voiture noire frappée aux armes des Malefoy et tirée par deux gros chevaux bais à l'allure plus que hautaine.
La plupart des élèves reculèrent quand Lucius Malefoy déplia son imposante carcasse devant les marches du perron. Les premières années se cachèrent même derrière les plus grands quand il balaya de son regard bleu glace son entourage immédiat.
Narcissa Malefoy se montra alors, aussi grande que son mari, tout en finesse et en grâce. Sa longue robe de sorcier rouge vif, bordée de fourrure de léopard, était du bel effet sur sa peau pâle et ses cheveux blonds.
Quand elle fut descendue du marchepied, appuyée sur la main de son époux, une autre main sortit du carrosse et Dorian se montra. Du haut de ses dix ans, le garçon blond ressemblait à Drago au même âge. C'était sa miniature crachée.
Drago sourit en voyant son petit-frère sauter les trois marches du carrosse et se glisser devant sa mère qui posa ses mains terminées de longs ongles rouges sur ses épaules.
— Père, Mère, je vous souhaite la bienvenue à Poudlard, dit alors Drago en tendant un bras tout en inclinant la tête dans un signe de respect. Venez, rentrons, il fait froid.
Lucius fit un signe de tête puis il monta les marches de pierre et Narcissa précédée de Dorian le suivirent. L'enfant regarda les élèves autour de lui et il se glissa un peu plus contre sa mère, intimidé. La femme serra ses griffes rouges sur les épaules de son fils pour l'intimer à avancer et les élèves massés dans le hall se poussèrent pour faire place à Drago, suivit de ses parents, de son fils et de son petit-frère.
— C'est Malefoy tout craché... Pas de doute possible, ce gamin c'est bien un Malefoy... Regarde ses cheveux blonds et ses yeux bleus... chuchota-t-on de-ci de-là. Et l'autre garçon, c'est aussi un Malefoy ? Mais non, crétin, c'est le fils du professeur Potter...
Drago sourit en entendant toutes ces messes basses mais il ne se laissa pas démonter et conduisit ses parents dans le bureau de Harry.
— Entrez, dit-il en s'effaçant pour leur laisser la place.
— Potter n'est pas là ? demanda Lucius.
— Harry, père, rectifia Drago en refermant la porte. Et non, il est encore à la Tour Sud. Mais il ne devrait plus tarder, je lui ai dit et répété que vous arriviez dans ces heures là. Avez-vous fait bon voyage ?
Lucius hocha la tête puis il prit place dans un fauteuil près de la cheminée et Drago le débarrassa de sa cape. Il prit également celle de sa mère et de son petit-frère puis il les déposa sur le bureau de son mari et revint.
— Dis bonjour, Gaby, dit-il.
Lucius regarda Gabriel puis son visage sembla se détendre et il sourit. Il se pencha en avant et Gabriel grimpa sur ses genoux en plaquant un baiser bruyant sa joue hâve.
— Bonjour, grand-père, dit-il.
Lucius sourit puis il embrassa l'enfant sur la joue en retour et Narcissa sourit. Gabriel descendit des genoux de Lucius, alla embrasser Narcissa puis revint vers son père et lui demanda quelque chose à voix basse. Drago hocha la tête puis l'enfant saisit Dorian par le bras et l'entraîna dans une pièce adjacente.
— Vous voulez boire quelque chose, père ? demanda alors le Serpentard en se dirigeant vers un mini-bar posé sous la fenêtre et qui croulait sous des épais volumes de Magie Noire.
— Un Scotch ne serait pas de refus, fils, répondit Lucius avec un hochement de tête. Il fait vraiment très froid pour un mois de février.
Il se frotta alors les mains et Narcissa se tourna vers le feu. Elle posa ses mains sur ses bras et Drago claqua des doigts. Il fit apparaître un vison qu'il lui déposa sur les épaules et la femme lui sourit.
— Merci, mon chéri, lui dit-elle avec un sourire qui illumina son beau visage triangulaire. Que fait Harry ?
— Je vais envoyer un Elfe voir, mère. Dobby !
Un claquement se fit entendre et Dobby apparut, vêtu d'un short gris, d'un pull en laine portant un grand W sur la poitrine et un cache-théière en guise de chapeau.
— Monsieur Drago a demandé après Dobby ?
— Oui, dit Drago en ignorant le regard haineux de son père envers l'Elfe. Je voudrais que tu ailles voir si Harry est prêt. File !
Dobby hocha la tête puis il disparut et Lucius renifla dédaigneusement.
— Oui, je sais, père, dit Drago dans un soupir. Mais Harry aime beaucoup cet Elfe, il ne s'en séparera pour rien au monde. Et puis Dobby travaille pour Dumbledore à présent.
— Hélas, dit Lucius. Enfin. Et toi, fils ? Comment va-tu ? Des nouvelles depuis la semaine dernière ?
— Non, père, dit Drago en baissant les yeux.
Il alla s'asseoir dans un autre fauteuil en face de sa mère toujours debout devant la cheminée et Narcissa dit :
— Je suis navrée, Drago...
— Vous n'y êtes pour rien, mère, je ne devais pas être prêt, c'est tout.
— Et Harry est au courant ? demanda la femme.
— Heureusement non, dit Drago. Je n'ai pas eut le courage de lui dire que j'attendais un enfant.
— Tu aurais dû, peut-être l'aurais-tu gardé, dit Lucius.
— Et... Quand... ?
— Hier matin, dit Drago en relevant la tête. Dans la douche...
— Ha... Je suis désolée, dit Narcissa. Tu étais tellement content...
— Oui, dit Drago. Mais tant pis. Ce sera pour une autre fois.
— Tu dis cela tout le temps, fils, dit Lucius. Mais à chaque fois c'est pareil... Depuis dix ans que vous êtes mariés, Potter et toi, tu as fait huit fausses-couches... Et tu ne lui as jamais rien dit. Essaie-tu de le préserver de la peine ?
Drago baissa les yeux puis hocha la tête en silence.
— Ce n'est pas très malin, tu sais ? dit Lucius. Quand il sera au courant, il t'en voudra.
— Je ne le lui dirais pas, dit Drago en se levant. Quand j'attendrais un enfant, je le lui dirais mais je ne parlerais pas de mes fausses-couches. Je l'aime, je ne veux pas le perdre.
Lucius haussa les sourcils une seconde puis soupira. On frappa soudain à la porte et Drago alla ouvrir.
— Hermione ! Alexandre ! dit le blond en souriant.
Lucius se leva et Narcissa le regarda aller vers Hermione. Celle-ci le regarda venir à elle, puis elle enlaça Drago et le relâcha pour ensuite enlacer Lucius comme si Narcissa n'était pas là.
La femme ressentit un pincement au cœur mais elle ne dit rien. Ce n'était pas le bon jour pour faire un scandale, seulement, quand son époux embrassa la jeune femme sur la joue, elle serra les poings sur le vison puis se tourna vers la cheminée et se calma. Elle alla ensuite saluer Hermione et Alexandre comme si de rien n'était.
Après qu'Andrew et Cylia eurent rejoint Gabriel et Dorian dans la pièce adjacente au bureau de Harry et qui se trouvait être une vaste bibliothèque – pour le plus grand bonheur d'Andrew qui prenait le chemin de sa mère question intelligence –, les adultes s'installèrent autour du feu pour attendre Harry et la discussion s'engagea... malheureusement sur le mauvais sujet et Drago fut rapidement le centre de la conversation.
Outrée mais surtout très triste, Hermione passa un sacré savon au Serpentard qui se contenta d'écouter sans rien dire. Alexandre, lui, compatit, même s'il ignorait ce que le blond pouvait ressentir. Hermione n'avait jamais fait de fausse couche et lui encore moins.
Drago ne pleura pas. Il en donna l'impression, ses yeux rougirent et se mirent à briller, sa lèvre inférieure tremblota quelques secondes, mais il se reprit rapidement et Hermione lui posa la question fatidique :
— Est-ce que tu en as parlé à Harry au moins ?
— Non, répondit le blond sans se démonter mais sans toutefois regarder son amie. Et je ne veux pas lui en parler, c'est d'accord ? Il ne doit pas savoir, je ne veux pas le perdre, pas maintenant alors que tout va à peu près bien entre nous.
— Mais c'est très grave, Dray, dit Hermione en se penchant vers lui. Imagine si tu avais eut un problème pendant une des fausses-couches ? Et si tu avais eut des complications, il aurait fallut te rendre à l'hôpital... Qu'aurais-tu dit à Harry ? La vérité j'espère.
— Peut-être, dit le blond avec un haussement d'épaules. Je ne sais pas.
Hermione pinça les lèvres puis elle regarda Narcissa qui dit :
— Ecoute, Drago, Hermione a raison. C'est très grave, je te l'ai assez dit...
— Mère, je vous en prie, dit le blond en fronçant les sourcils. Vous n'allez pas vous y mettre à votre tour, si ? Vous êtes censée me soutenir.
— C'est ce que je fais, dit la femme. Seulement, tu ne m'ôteras pas de l'idée que tu courres de très grands risques à rester silencieux sur une chose qui touche ton couple de si près. Ton mariage est déjà branlant, Drago, à la moindre chose de travers, c'est le divorce...
— C'est un mariage sorcier, mère, dit Drago. Le divorce est exclu.
— La séparation alors, dit Hermione. Quoi qu'il en soit, il faut que tu en parles à Harry. C'est capital. C'est l'avenir de votre famille, de ta famille, Drago.
Drago regarda son amie puis baissa les yeux et soudain, la porte s'ouvrit. Harry apparut et regarda autour de lui. Il vit alors tout le monde autour de la cheminée ronflante et il entra.
— Les enfants ne sont pas là, dit Drago en se levant. Tu as tout ?
— Oui, dit Harry. Mais c'est la cohue sur le Chemin de Traverse. Il doit y avoir une fête où je ne sais quoi, on ne peut quasiment pas faire un pas sans marcher sur quelqu'un.
— C'est sûrement jour de marché, dit Hermione.
Harry la regarda puis lui sourit. Il posa alors de petits paquets sur son bureau et Drago les fit glisser dans une boîte à crayons qu'il mit dans la poche intérieure de son habit.
Quand Harry eut salué tout le monde, il était presque midi et les six sorciers se préparèrent à partir pour le monde Moldu, sans toutefois le dire aux enfants. Drago jugea plus prudent d'en informer ses parents et Hermione et Alexandre.
— Qui a eut cette idée ? demanda Lucius sur un ton bourru.
Drago et Harry se regardèrent avec un sourire puis Drago dit :
— Ne vous en faites pas, père, nous n'allons pas en ville, simplement dans une fête foraine et nous n'y resterons que l'après-midi. Nous allons aller d'abord déjeuner sur le Chemin de Traverse et nous dirons seulement à ce moment aux enfants où nous allons.
— Devons-nous changer de tenues ? demanda Narcissa en caressant la fourrure du vison posé sur ses épaules.
— Non, mère, ce ne sera pas nécessaire, répondit le blond en secouant la tête.
— Bon...
La femme sourit ensuite à son aîné puis Hermione alla chercher les enfants dans la bibliothèque de Harry et tous se dirigèrent vers le hall d'entrée du collège sous les regards des élèves qui se cachaient souvent pour ne pas croiser le regard de Lucius Malefoy.
Ne pouvant pas transplaner avec quatre enfants, les adultes durent prendre leur mal en patience et utiliser le Réseau des Cheminées pour se rendre sur le Chemin de Traverse.
Une fois que toute la troupe eut débarqué sur le Chemin de Traverse, Harry conduisit tout le monde dans un petit restaurant juste assez chic pour les parents Malefoy qui ne firent pas de manières. Le déjeuner se déroula dans la bonne humeur mais tout le monde remarqua bien que Narcissa était tendue. Assise à droite de Lucius, elle ne cessait de jeter des coups d'œil à Hermione assise à gauche de Lucius avec entre elle et l'homme blond le fils qu'ils avaient eut ensemble dix ans plus tôt.
A gauche d'Hermione, en bout de table, se trouvait Cylia, et en face de sa femme, Alexandre ne semblait rien voir, mais peut-être faisait-il semblant. Occupé à couper la viande de Gabriel, il discutait avec lui de tout et de rien et riait parfois. A gauche de Gabriel se trouvait Dorian, en face de son père, donc, puis il y avait Drago et en bout de table, Harry, qui discutait avec son mari et un peu avec Narcissa qui parlait quand même malgré son mal-être évident.
Lorsque le repas prit fin, les enfants commencèrent à ce lever, Harry le fit se rasseoir en disant :
— Deux secondes, les enfants. Aujourd'hui, comme vous le savez tous, nous fêtons l'anniversaire de Andrew Greenwald et Gabriel Potter-Malefoy. Ils ont à présent onze ans tous les deux car nés le même jour à quelques heures d'intervalle. En septembre prochain nous aurons tous l'honneur de voir nos enfants entrer à Poudlard, y compris Dorian qui aura onze ans en avril prochain.
— Je veux aller à Poudlard aussi ! s'exclama Cylia.
— Tu es encore trop jeune ma puce, dit Hermione en lui souriant tout en ajustant la position de son bébé sur son ventre, installé dans un porte-bébé Moldu. Encore quelques années, mon ange.
La petite fille brune croisa les bras en se renfrognant et Alexandre lui caressa la joue du bout des doigts. Le jeune homme sourit ensuite à sa jeune épouse puis Harry reprit :
— J'espère être encore professeur à Poudlard quand tu y entreras, bichette.
— T'as intérêt, tonton, dit la petite fille en fronçant les sourcils.
Tout le monde se mit à rire, même Narcissa Malefoy, cachée derrière sa main, puis Harry reprit :
— Bien, revenons-en au principal. En raison de l'anniversaire de Gabriel et Andrew, et principalement pour eux deux, Drago et moi avons décidé d'emmener tout le monde dans une fête foraine.
— Une « fête foraine » ? demanda Lucius en haussant les sourcils. C'est Moldu ça, non ?
— Oui, répondit Drago. Mais père, pour votre fils, vous ferez bien un sacrifice, non ?
Lucius fronça légèrement les sourcils. Sur son visage se lisait l'hésitation aussi clairement que sur un panneau publicitaire. L'homme blond ne savait pas trop comment prendre ce que son aîné venait de lui dire. En parlant de « fils », Drago avait-il voulut parler de lui-même ou d'Andrew ? Bonne question.
Jetant un coup d'œil à Andrew qui le regardait, Lucius finit par soupirer discrètement puis il hocha la tête et dit :
— Très bien, allons alors dans le monde Moldu. Je peux bien faire cela une fois l'an.
Drago sourit et il regarda Andrew qui sourit à Lucius.
— Merci, monsieur Malefoy, dit l'enfant.
— La fête foraine... dit alors Gabriel. J'y suis encore jamais allé ! C'est génial ! Merci, mes papas chéris !
L'enfant s'agrippa alors au bras de Drago qui lui sourit en lui frottant la tête.
Harry sourit en voyant le garçon si content et il sourit de plus belle en voyant dans le regard d'Andrew une lueur qu'il n'avait encore jamais vue. C'était comme si l'enfant découvrait Lucius Malefoy, comme s'il reconnaissait enfin l'homme comme son père biologique.
Le Gryffondor appela ensuite un serveur pour payer le repas mais Narcissa Malefoy insista pour payer la note. Lucius ne dit rien mais il était clair qu'il n'était pas vraiment d'accord avec son épouse.
Les six adultes et les quatre enfants quittèrent ensuite le restaurant et se rendirent au Chaudron Baveur qui leur permit de gagner la rue Moldue. La différence se fit aussitôt sentir, au propre comme au figuré.
Etrangement, le Londres sorcier n'était pas pollué. Son air était sain, tout le contraire du Londres Moldu où voitures et camions rendaient parfois l'atmosphère irrespirable.
Incommodée par les odeurs pestilentielles qui se dégageaient d'une voiture parquée devant le Chaudron Baveur, Narcissa se couvrit le nez et la bouche de son étole en vison et s'ingénia à faire accélérer la troupe afin de quitter les grandes avenues de la ville et gagner, à pieds, la banlieue où se trouvait la fête foraine installée là depuis un peu moins d'un mois.
— Regarde les enfants... dit Drago à Harry en montrant Andrew, Dorian et Gabriel marcher de front devant eux d'un pas assuré. Je crois que c'est une bonne idée cette sortie dans le monde Moldu. Et puis, cela nous fait voir du pays.
Harry sourit et posa sa main sur celle que le blond avait glissée au creux de son coude. Les deux amoureux se sourirent puis ils reprirent leur marche en silence. Derrière eux, Lucius et Narcissa semblaient mal à l'aise. Ils ne détonnaient pourtant pas de trop des gens les entourant – il n'était pas rare de trouver dans les rues de Londres des personnes très soignées dans leurs tenues, même au beau milieu de la journée –, seulement, le couple Malefoy ne semblait avoir qu'une seule envie, rentrer au plus vite dans leur Manoir et ne plus en sortir avant bien des jours. Cette épreuve que leur imposait leur aîné méritait bien son nom de sacrifice et Lucius jura dans sa tête, que l'on ne l'y reprendrait plus. Le prochain anniversaire, en l'occurrence celui de Dorian, se passera dans le monde magique, n'importe où, mais dans le monde magique, foi de Lucius Malefoy.
Arrivés aux grilles qui marquaient l'entrée de l'immense parc où se trouvait les manèges, les enfants revinrent vers les adultes puis les accompagnèrent jusqu'à l'entrée. Ce fut Alexandre qui paya les entrées, le plus habitué de tous, avec Harry et Hermione, à la monnaie Moldue, quoique Harry ait un peu perdu l'habitude avec le temps.
— Bien, dit Drago alors que toute la troupe s'arrêtait au centre de l'allée principale. Comme le parc est très grand et qu'il y a beaucoup de monde, nous allons essayer de rester tous ensembles, mais si l'un de nous se perd, que ce soit un des enfants ou même un des adultes, ceci devrait nous aider à nous rassembler.
Il sortit alors de sa poche des bracelets de ficelle argentée. Il les distribua aux enfants comme aux adultes et dit, tout en fixant le sien à son poignet :
— Si vous vous perdez, vous n'aurez qu'à tirer une fois dessus et il vous indiquera où se trouve celui d'entre nous le plus proche de vous.
Il se tourna ensuite vers les enfants et leur demanda de répéter ce qu'il venait de dire. Il fit ensuite tirer Gabriel sur son bracelet et celui de Dorian frissonna, faisant sursauter l'enfant. Celui de Gabriel émit ensuite une petite ligne rouge, invisible pour les Moldus – comme Drago le précisa –, qui alla aussitôt s'attacher à celui de Dorian.
— Pour briser le rayon, il suffit de toucher la personne que l'on a rejointe, dit Drago.
Gabriel s'exécuta et le lien rouge s'éteignit.
— C'est ok pour tout le monde ? demanda ensuite Drago.
Les enfants hochèrent la tête et le blond vit que son père rechignait à passer le bracelet malgré les insistances Narcissa.
— Aller, chéri, s'il te plait, dit la femme. Même si nous restons l'un près de l'autre, il se peut que je m'éloigne pour faire quelque chose et que tu ne t'en rendes pas compte...
— Père, s'il vous plait, dit alors Drago en s'approchant. Je n'ai pas envie de passer la journée d'anniversaire de mon fils à chercher l'un d'entre nous dans cet immense parc. Mettez ce bracelet, s'il vous plait...
Lucius crispa ses mâchoires mais finit néanmoins par abdiquer et Narcissa lui noua le bracelet autour du poignet, aux côtés d'un bracelet d'argent et d'or qui fit sourire Drago.
— J'ignorais que vous mettiez encore votre bracelet de mariage, père, dit-il avec un petit sourire en coin.
— Sache, mon fils, que je le mets chaque fois que je suis de sortie avec ta mère. Et tu devrais en faire autant.
Drago pinça les lèvres et Harry lui prit la main. Il murmura quelque chose puis leva son bras et celui de Drago et dit :
— Regardez, « beau-père »...
Lucius baissa les yeux et vit autour du poignet gauche de son aîné un bracelet comme le sien. Ce fut alors à son tour de pincer les lèvres et il se détourna. Narcissa regarda Harry et lui fit un clin d'œil puis elle prit le bras de son mari et tout le monde se mit en marche le long de l'allée centrale surchargée de monde, principalement des Moldus.
Les trois garçons allaient de partout, d'un stand à l'autre. Ils revenaient ensuite vers leurs parents respectifs pour demander un peu d'argent afin de jouer et les six adultes faisaient en sorte de ne pas perdre de vue leur progéniture respective.
Après un petit quart d'heure de folie pour les enfants dans un manège nommé La Machine à Laver, Gabriel vit au loin un stand de tir à l'arc et, sautant sur Harry, il dit :
— Papa ! Viens t'amuser un peu ! Regarde là-bas ! Du tir à l'arc !
Harry regarda dans la direction indiquée et il regarda ensuite Drago qui dit :
— Mais Harry ne sait pas tirer à l'arc, mon ange...
— Et alors ? demanda Hermione. Qu'est-ce que ça fait ? On est là pour s'amuser, Dray, alors amusons-nous.
— Si tu le dis, dit Drago en soupirant.
— Aller papa ! dit Gabriel en tirant sur le bras de Harry qui le suivait en faisant de grands pas au risque de tomber. Grand-père, viens aussi ! Et toi aussi tonton !
— Lucius ? dit Narcissa.
— Alex ? dit Hermione.
— Mais ? dirent les deux hommes d'une même voix en regardant leurs femmes respectives.
— Très bien, dit ensuite Lucius. J'y vais.
— Dans ce cas, dit Alexandre. Attendez-moi, je vous suis.
Gabriel sauta sur place en riant, heureux comme un coq en pâte puis tout le monde se rendit au stand de tir à l'arc.
Harry se saisit de son arc et jeta un œil sur la femme à côté de lui qui était tout occupée à viser le cadeau qu'elle voulait pour l'enfant qui sautillait à ses côtés en montrant quelque chose du doigt. Le Gryffondor prit ensuite une flèche posée devant lui sur le comptoir, la plaça sur l'arc et demanda à Gabriel :
— Il y a quelque chose qui te fait envie dans tout ceci, mon ange ?
Gabriel regarda attentivement le stand au fond du cabanon, tout comme Dorian et Andrew, puis il montra du doigt une grosse peluche en forme de lion, presque aussi haute que lui.
— Celle-la ! Le gros lion assit dans le coin ! dit-il. Essaie de le tirer, papa !
— Très bien, dit Harry. Voyons voir ce que je vaux au tir à l'arc.
A sa gauche, Lucius visait une grosse pieuvre pour Dorian, et lorsqu'il lâcha la corde tendue, la flèche alla se ficher juste entre les deux gros yeux en plastique de l'animal en peluche.
— Pas mal du tout, monsieur ! dit le forain en applaudissant doucement. Voilà votre lot. Encore un essai ?
Lucius prit la pieuvre transpercée de la flèche et la donna à Dorian qui lui sauta au cou en l'embrassant sur la joue tout en le remerciant. L'homme se redressa ensuite et regarda Harry qui n'avait toujours pas tiré.
— Allons-y, dit-il. Aujourd'hui est un jour particulier, c'est l'anniversaire de mon petit-fils.
— Ha ! D'accord ! dit le forain. Et c'est lequel votre petit-fils ? Ces trois garçons m'ont tout l'air d'avoir le même âge...
— Ils l'ont, dit Narcissa en s'approchant. Celui-ci est notre fils – elle posa une main sur la tête de Dorian qui serrait sa peluche dans ses bras – et celui-ci aussi – elle désigna Drago qui avait hissé Gabriel dans ses bras pour que l'enfant puisse voir les prouesses de Harry en étant aux premières loges. Et celui-ci, reprit Narcissa en montrant Gabriel. C'est notre petit-fils.
Le forain hocha la tête en souriant puis il tendit une autre flèche à Lucius qui regarda Andrew et demanda :
— Andrew, est-ce que tu voudrais que je te tire quelque chose ?
— Papa m'a tiré ce gros chat déjà, répondit l'enfant en montrant le chat qu'il tenait dans ses bras. Mais j'aimerais bien le chien pareil, s'il vous plait.
Lucius repéra l'animal en peluche en question puis ajusta son arc et sa flèche et visa. Le jet alla se planter dans la patte arrière du chien noir en peluche et le forain l'amena à Lucius qui le donna aussitôt à Andrew.
— Remercie-le, mon chéri, dit Hermione en regardant son fils.
Andrew regarda sa mère puis il s'approcha de Lucius qui se baissa à sa hauteur. L'enfant déposa alors un baiser sur la joue pâle de l'homme et Lucius s'en sentit plus touché qu'il ne l'avait pensé. Il se releva dans regarder ni l'enfant, ni Hermione, et il alla demander à Gabriel si quelque chose lui faisait envie pendant qu'il y était.
Hermione sourit à Narcissa quand celle-ci la regarda, puis la femme blonde regarda son aîné à qui Harry avait passé son arc après avoir tiré le gros lion pour Gabriel.
— J'ai un petit avantage, dit le blond à son mari. J'ai fait du tir à l'arc quand j'étais petit.
Harry sourit puis Drago visa une petite peluche posée sur une étagère et il la tira. Le forain la lui ramena et le blond la donna à Hermione pour Marc. La brunette en fut très touchée et elle n'hésita pas à embrasser le jeune homme sur les deux joues en serrant la peluche contre son cœur.
Quand chacun eut épuisé ses trois flèches, le groupe se dirigea vers d'autres stands, comme celui des sucreries, et Lucius et Narcissa eurent le loisir de goûter aux Barbapapas, ces gros nuages de filaments de sucre rose ou blanc. Narcissa aima beaucoup et, alors qu'elle rongeait les restes de sucre sur le bâton, Drago lui pinça doucement la hanche en disant :
— Mère, allez-y doucement, vous n'avez pas encore retrouvé votre taille de guêpe malgré les années passées depuis la naissance de Dorian.
— Je t'en prie, dit Lucius en fronçant les sourcils. Ta mère est très belle avec ses rondeurs.
Narcissa rougit légèrement sous le compliment et Drago détourna la tête quand ils s'embrassèrent furtivement.
— A ton âge, mon chéri, tu ne devrais plus être gêné de nous voir nous embrasser, dit Narcissa en lui prenant le bras.
Drago lui sourit puis il chercha les enfants des yeux et les trouva avec Harry, en train de regarder avec envie les wagons des montagnes russes monter et descendre le long des monts et des dômes de l'immense architecture en bois qui se dressait à plusieurs dizaines de mètres au-dessus d'eux.
— Papa, dit Gabriel en prenant la main de son père blond. On peut y aller ?
— Vous avez l'âge ? demanda Lucius.
— Oui, tout juste, répondit Dorian. Enfin presque pour moi, père. Mais je peux quand même ? J'ai onze dans trois mois. Je peux ?
— Aller, vas-y, mon chéri, dit Narcissa alors que Lucius allait parler. Nous ne sommes pas à trois mois près, va t'amuser.
La femme leva alors les yeux sur l'architecture et Lucius dit :
— Vas-y aussi, je vois bien que tu meures d'envie d'essayer ce machin Moldu.
— Montagnes russes, père, dit Drago en se dirigeant vers le guichet.
— Si tu veux, dit Lucius en haussant les épaules. Moi, je vais rester sur le plancher des Hippogriffes, si vous n'y voyez pas d'inconvénients.
— Moi de même, dit Hermione en s'approchant de Narcissa. Avec Marc, je ne peux pas me le permettre. Mais allez-y, Narcissa, ce serait dommage de vous priver. C'est jour de fête aujourd'hui.
Narcissa regarda la jeune femme puis elle fit un sourire en coin et rejoignit Drago qui lui prit un billet. Tout le monde se dirigea ensuite vers le portique et les trois enfants passèrent juste pile sous la barre portant l'âge autorisé. Les adultes passèrent à côté et, comme Hermione s'y attendait, Cylia fit des siennes.
— Maman, je veux y aller aussi, dit la petite fille en tirant sur le manteau d'Hermione tout en serrant sous son bras droit une peluche ressemblant à un martien jaune et bleu.
— Tu es trop petite, mademoiselle, dit Lucius en se baissant devant elle. Encore quelques années et tu pourras y aller toi aussi.
— Et toi, papy, pourquoi tu reste là ? demanda la fillette.
Lucius regarda Hermione qui lui sourit. Elle dit :
— Ce n'est pas moi, monsieur Malefoy, je ne lui ai jamais dit de vous appeler ainsi, du reste, elle sait bien que vous êtes le grand-père de Gabriel et pas le sien, mais cela doit être plus pratique pour elle, je pense. N'y voyez surtout aucune offense.
— Comment pourrais-je m'offenser de ceci ? demanda Lucius en prenant le menton de la petite fille qui lui sourit. Elle est tellement adorable. Tu sais pourquoi je ne vais pas sur le manège avec tout le monde, Cylia ? C'est simplement parce que j'ai le vertige. J'ai peur du vide, tu sais ce que c'est ?
— Oui, dit la fillette en hochant la tête. Ca te rend malade de voir ça comme ça ?
Lucius ne répondit rien et se contenta de sourire. Il se releva ensuite et il se tourna vers Hermione. Tous deux s'approchèrent ensuite des barrières entourant les montagnes russes et Cylia se dirigea vers un petit cheval de bois à deux mètres de là. Hermione l'autorisa à y monter et à s'y balancer et, profitant que la petite n'entendait pas, Lucius dit :
— Miss Granger, vous n'auriez peut-être pas dû, tout à l'heure, pousser Andrew à me remercier pour la peluche... Il n'est pas encore prêt à me faire entrer dans sa vie, je le vois bien dans son regard...
— Ecoutez, monsieur Malefoy, dit Hermione. Andrew sait parfaitement que vous êtes son père, mais vous ne l'avez pas élevé comme Alexandre l'a élevé lui depuis qu'il est bébé. Il ne vous connaît pas plus que ce qu'Alexandre et moi lui avons dit sur vous. C'est normal qu'il soit un peu distant avec vous, mais maintenant qu'il commence à faire la part des choses, il va comprendre. Cet enfant est très intelligent, il parle beaucoup et des fois trop. Croyez-moi, il va vite savoir qu'il peut vous faire confiance et il va comprendre que vous l'aimer quand même malgré le fait que vous n'avez quasiment jamais été là pour lui.
— Oui, je l'aime, dit Lucius. Et j'aime aussi sa mère, mais de manière décente, rassurez-vous. Nous avons eut un moment d'égarement duquel Andrew est né et, même si le voulait, je ne pourrais regretter ce moment.
— Moi non plus, monsieur Malefoy, dit Hermione en détournant la tête.
Elle en profita pour surveiller Cylia puis elle reprit :
— Malgré mon amour pour Alexandre et ma famille, ce qu'il s'est passé entre vous et moi nous as rapprochés, c'est indéniable. Mais vous êtes bien plus vieux que moi et je serais hors la loi en m'attachant à vous plus que de raison pour assurer le bien-être mental d'Andrew. Nous avons déjà longuement discuté sur ce sujet, monsieur Malefoy. Nous en sommes venus à des décisions que je n'ai aucune envie de changer, vous comprenez ?
— Parfaitement, dit Lucius en hochant la tête. Dès qu'Andrew sera prêt, je l'accepterais en ma demeure et dans la famille Malefoy. S'il le désire également, je lui donnerais avec honneur mon nom et en ferait mon héritier avec Drago et Dorian, mais je ne veux en aucuns cas l'obliger à faire quelque chose qu'il ne veut pas. S'il refuse de me reconnaître comme son père alors j'assumerais et garderais mon chagrin pour moi.
Hermione regarda alors l'homme dans les yeux puis elle sourit. Lucius se pencha alors vers elle et déposa un baiser sur son front avant de dire :
— De notre aventure interdite est né un enfant, miss Granger, mais aussi des sentiments que je ne pensais jamais avoir pour une jeune femme de votre lignée.
Hermione sourit à nouveau puis elle regarda vers Cylia et la fit revenir. La petite fille lui prit le bras puis elle se dirigea vers Lucius qui la hissa dans ses bras, provoquant une fausse crise de jalousie chez Dorian quand tous revinrent du manège.
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