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Au son des cors et des trompettes, les cavaliers entrèrent les uns à la suite des autres dans la cité de Fondcombe, étendards flottant au vent tout comme leurs chevelures brunes. Droit et fière sur leurs destriers ils formèrent deux rangées parfaitement symétriques se faisant face.
Se distinguait parmi eux, Glorfindel, dont ses cheveux d'or dépassaient de son casque argenté et retombaient sur sa riche cape verte qui reposait sur son armure. Il se dirigea le dernier sur le parvis, fermant la marche avant de se positionner près des siens.
Il descendit de son étalon puis enleva son casque avant de le caler sous son bras gauche. De sa main droite il caressa la crinière de son cheval en lui murmurant des paroles en haut elfique avant qu'il soit ensuite amené en direction des écuries par un autre Elfe. Par la même occasion la vue de Glorfindel fut alors promptement dégagée et il aperçu Línaewen postée un peu plus haut sur des marches.
Un sourire illumina son visage et il s'avança en sa direction.
Ils se saluèrent avec respect et pudeur bien qu'avec ses retrouvailles, c'était tout autre sentiment qui tourbillonnaient au fond d'eux, comme les feuilles d'automne qui tombaient des arbres pour venir se poser délicatement à leurs pieds sur le sol pavé de pierre.
- Votre voyage s'est t-il déroulé sans trop d'entrave ? questionna alors la brune. J'ai appris que vous êtes tombés sur des Ennemis sur la route.
- Ne vous inquiétez pas pour cela Dame Línaewen, nous avons réglé rapidement le problème. Sans cela tout s'est bien passé, merci de vous en inquiéter.
Il ponctua la fin de sa phrase d'un léger sourire et elle lui rendit immédiatement en acquiesçant.
- Alors tout est parfait.
Glorfindel se mit à marcher et Línaewen fit alors quelques pas avec lui jusqu'aux forges, avant de le quitter car il avait sûrement à faire et devait inspirer à un peu de repos. Mais elle lui promit qu'ils se reverraient au repas du soir.
[...]
La soirée fut légèrement plus festive qu'à l'accoutumé, bien heureux de retrouver les leurs, le maître des lieux avait organisé un repas plus abondant.
Ce dernier terminé, tous les Elfes discutaient maintenant avec tranquillité autour de la table ou bien en extérieur de la salle.
Sur une petite esplanade de la pièce, les Elfes musiciens jouaient un air tranquille et reposant. Línaewen à la harpe et Nimaelin à la flûte, toutes deux accompagnaient Arwen dans son doux poème mélodieux qui faisait éloge à Elbereth, la Vala Varda, reine des Étoiles.
Assis devant eux, Elrond, ses fils, Lindir et d'autres Elfes de haut rangs parlaient avec un sérieux notable. Glorfindel faisait également part à la discussion sur certains sujets, bien que de temps à autre il semblait se tourner avec intérêt du côté de la musique.
Le temps s'écoulait lentement et le jour déclinait de plus en plus sur la cité.
Les Elfes finirent par se disperser, chacun allant vaquer à leurs occupations habituelles.
Línaewen quitta ses amis et se rendit dans un des jardins, marchant d'un pas tranquille sous un des chemins surmonté d'arcades et de baies cintrés finement taillées. La structure était bordée par des arbres qui formaient comme un alignement de grandes haies. De ces dernières dépassés des fleurs dont l'odeur se répendait délicieusement dans l'air. L'elleth s'approcha d'elles et les toucha du bout des doigts en les admirant.
- Très jolie musique, se fit alors entendre une voix dans son dos.
Línaewen se retourna et croisa instinctivement ses mains sur le devant de sa robe. Avec surprise, mais aussi avec grande joie, elle fit face à Glorfindel. Ce dernier faisant référence à son don à la harpe, elle le remercia timidement.
Étant arrivé à sa hauteur, il lui présenta alors son bras. Elle le regarda pendant quelques secondes puis posa doucement sa main dessus. Ils continuèrent ainsi le chemin entre les colonnades pour finir par arriver sous un petit kiosque. Au dessous de leurs pieds s'écoulait une cascade.
Línaewen lui proposa de s'asseoir sur un des longs bancs.
- Parlez-moi encore de vous, dit alors Glorfindel avec douceur.
- Je ne sais que dire, répondit-elle légèrement confuse.
- Je connais la plupart de vos goûts, vos passions, votre don, énumera t-il, mais vous ne m'avez jamais parlé de votre enfance.
Línaewen poussa un profond soupir mi mélancolique mi rêveur. Ses yeux semblèrent se perdre sur la ligne d'horizon et l'Elfe blond eut alors la terrible impression d'avoir commis une erreur, ravivant sans qu'il ne s'en rende compte, des blessures passées. Pourtant l'elleth prit la parole et sa voix, tout de même empli d'émotions, était sûre.
- Je suis venue au monde au abord du lac Línaewen, dans la région du Beleriand. Le même lieu où mes parents se sont rencontrés il y a de cela fort longtemps. Et ils ont décidé de me nommer ainsi. Dès mon plus jeune âge nous sommes venus ici à Imladris. Un foyer honorable et protecteur qui semblait l'endroit idéal depuis qu'Elrond l'avait fondé au Deuxième Âge...
Glorfindel l'écouta avec intérêt, se concentrant sur chacune de ses paroles. Sa voix était pour lui une mélodie des plus merveilleuse et plus grandiose que les instruments pouvaient produire grâce au talent des Elfes. Plus douce que les caresses du vent et plus chaleureuse que les rayons du soleil.
L'elleth fut assez surprise de le voir si attentif et curieux, car encore jamais personne n'avait porté un si grand intérêt pour sa personne et pour ses histoires. À part son amie Nimaelin avec qui elle pouvait partageait maintes choses. Mais avec un homologue masculin c'était différent, hors Glorfindel l'incitait aimablement à poursuive. Et elle, qui d'ordinaire se confiait peu, délivra ainsi la plupart de ses souvenirs et de ses pensées.
- Mes parents, comme vous avez dû vous en douter, ne font malheureusement plus parti de ce monde. Mon père a péri au court d'une grande bataille en l'an 1975 du Troisième Âge. Ma mère ne s'en est pas remise, son chagrin était bien trop grand. Et malgré tout l'amour qu'elle me portait elle a dû se résigner à quitter cette terre. D'eux il ne me reste que ce bijou, que mon père avait offert à ma mère.
Elle lui montra son poignet où se trouvait un bracelet fait de fines bandes de cuir entrelacées. Trois petites perles blanches se trouvaient au centre.
Attristé par ce destin, Glorfindel baissa la tête dans une prière silencieuse et respectueuse.
Mais ses pensées revinrent vers le père de la jeune femme.
- Comment se nommait votre père ? lui demanda t-il alors.
- Malorín.
L'Elfe hocha la tête, songeur, tandis qu'il se plongeait dans d'anciens souvenirs.
- Le connaissiez-vous ? demanda t-elle intriguée en le voyant ainsi.
- Il était à mes côtés à la Bataille de Fornost, celle contre le Roi Sorcier. Notre troupe à combattu vaillamment, donnant toute notre force et notre vigueur avec celle des Hommes du Gondor pour l'arrêter.
Silencieuse, Línaewen l'écouta à son tour raconter cette bataille.
- Votre père était un honorable guerrier. Un des meilleur. Il est impossible d'oublier toute la hardiesse qui l'habitait. Je suis profondément navré.
Les yeux embués de larmes, la tristesse la saisit tout comme un drôle de bonheur en écoutant la description qu'il en faisait.
Ils ne dirent ensuite plus rien pendant un moment, le regard rivé devant eux pendant que le Soleil continuait sa descente. Ses derniers rayons se propageaient au travers du feuillages des arbres, répercutant des ombres, alternés de trait lumineux, sur leurs deux visages.
- Et vous, questionna enfin Línaewen en se tournant vers lui, avez-vous des souvenirs à me raconter ?
- Rien qui ne puisse vous intéresser je le crains, lui répondit-il dans un faible sourire.
- Comment ! s'exclama t-elle, tout ce que vous me dites m'intéresse, je vous le dit avec sincérité. Vous n'avez fait que me raconter vos prouesses ou bien des anecdotes diverses et variées. Mais parmi vos goûts et ce que vous aimez j'aimerais en connaître plus que ça.
- Mon passé importe peu. Je vis depuis bien longtemps à Imladris, étant le plus souvent hors de la cité comme vous le savez déjà. Je n'ai pas d'attache autre part. Et je vous assure qu'à part tout ce que vous savez déjà de moi, il n'y a rien d'autre de bien passionnant.
Línaewen dû se contenter de cela pour l'instant. Elle était persuadée qu'il y avait bien d'autres choses à raconter et elle patienterait. En attendant elle était simplement heureuse d'être auprès de lui.
[...]
Une après-midi Línaewen fut surprise de tomber sur les deux jumeaux en chemin.
- Ma chère je te conseille de continuer ton chemin vers les écuries, lui lança Elladan avec un de ses habituels sourires.
- Laisse là donc, s'amusa Elrohir.
L'elleth fit mine de les ignorer, leur souhaitant seulement une bonne journée. Mais pourtant elle se rendit là-bas, trouvant Glorfindel en train de s'occuper de son cheval blanc.
- Ah Línaewen ! l'apostropha t-il en la remarquant, je suis bien heureux de vous trouver. Je dois aller chercher des herbes spéciales en forêt. Cela vous direz de m'accompagner ?
Elle accepta avec plaisir, s'approchant de lui. Elle caressa le poil doux de l'animal.
- Voici Asfaloth, un de mes plus fidèles compagnons, lui dit-il, et un des chevaux les plus rapide de la Terre Du Milieu.
Le cheval souffla joyeusement par les naseaux avant de frapper le sol de ses sabots, faisant rire doucement Línaewen.
Cette dernière n'avait pas réellement de cheval attitré. Le peu de fois où elle sortait à cheval, Nimaelin lui prêtait sa monture Nauruial. Ou bien elle empruntait Brunel, un cheval brun aux certains reflets caramels. Elle se dirigea alors vers ce dernier.
Après que les chevaux furent prêt, ils montèrent en selle. Línaewen suivit Glorfindel qui passa devant. Ils avancèrent au pas dans la forêt, longeant la Bruinen qui coulait calmement.
L'Elfe blond remarqua très rapidement les yeux pétillants de l'elleth. Elle semblait plus joyeuse que d'habitude, inspectant le paysage autour d'elle, comme si elle les découvrait pour la première fois.
- Vous sembler sortir peu, fit-il remarquer.
Línaewen détacha son regard de la cime des arbres pour le poser sur lui.
- Que pourrais-je bien faire ? Où pourrais-je aller ? Le plus loin où je me suis rendue est la Lothorien, quand j'accompagnais parfois Arwen.
- Parcourir ses terres, en prenant bien évidemment soin d'éviter les zones dangereuses, cela ne vous intéresse pas ? Découvrir de nouvelles forêts, de nouveaux sentiers ?
- Vous, vous avez une âme de guerrier et d'aventurier et vous êtes avec vos soldats. Seule je n'aurais jamais la bravoure de quitter Imladris pour me rendre dans un autre lieu de cette Terre si vaste. Ce ne sont pas vraiment les caractéristiques de notre race et puis nous ne sommes plus que très peu ici en Terre Du Milieu.
- Accepter avec fierté d'être différente, lui dit sagement Glorfindel. Un jour si vous le souhaitez je pourrais vous faire découvrir quelques endroits que j'ai rencontré lors de mes expéditions.
Línaewen lui offrit un sourire chaleureux et les battements de son cœur augmentèrent.
- Grâce à vous je me suis décidée à apprendre à me battre, lui dit-elle subitement.
- Voyez-vous ça ! s'exclama t-il avec surprise mais fierté, je suis ravie de l'apprendre. Un combat s'impose ! Je suis impatient de voir ce que vous avez appris.
- N'ayez pas trop d'espoir, vous allez me battre à plate couture, rit-elle.
- Qui sait... En entendant je vous propose un nouveau défi !
Glorfindel lui lança un sourire jovial et il agita les brides de son cheval, la dépassant avant de partir subitement loin en avant sur le sentier. Offusquée mais également amusée la brune partit à son tour au galop pour le rattraper. Cela faisait bien longtemps qu'elle ne s'était pas amusé de la sorte.
Plus tard après leur course, ils mirent pied à terre. L'Elfe blond sortit une petite dague de sa ceinture et entreprit de récupérer les plantes dont il avait besoin. Pendant ce temps Línaewen s'était approchée du bord de l'eau. Elle souleva légèrement le bas de sa robe et trempa ses pieds tout en murmurant doucement un chant.
Glorfindel l'admira pendant quelques instants, quand elle fut assise sur un rocher en train de tresser ses cheveux, sentant son cœur se gonfler d'amour. Tout comme les pensées de la brune était tournées vers lui.
Ils ne pouvaient nier cet incroyable lien qui s'était si facilement tissé entre eux.
Êtres immortels sur cette Terre, ils étaient dévoués l'un à l'autre et ce pour l'éternité et la fin des jours.
Glorfindel s'approcha d'elle, décidé à lui dire ce qu'il avait apprit hier soir.
- Línaewen..., commença t-il.
Voyant son visage préoccupé, son sourire s'estompa et elle se redressa, inquiète.
- J'ai une nouvelle à vous faire part. Mais malheureusement je crains qu'elle ne soit bonne.
Une menace semble grandir de plus en plus vers l'ouest, Elrond nous envoit encore patrouiller et surveiller les alentours. Nous partons dans quelques jours.
- Quand reviendrez-vous ? souffla t-elle avec une tristesse apparante.
La brune n'aimait pas quand il partait. Elle ne le voyait déjà que trop peu et le danger et le mal qui rodait à l'extérieur la préoccupait sans cesse quand il n'était pas là.
- Je ne saurais le dire.
Línaewen baissa la tête, résignée.
- Mais je vous promet de faire mon possible pour vous revenir le plus rapidement possible.
- Prenez ceci, dit soudainement Línaewen.
Elle releva la manche de sa tunique et décrocha son bracelet avant de le tendre à Glorfindel.
Ce dernier semblait hésiter. Après tout c'était un objet familial, le dernier souvenir de ses parents, un bien auquel elle tenait énormément.
- Prenez le, insista t-elle. Vous penserez à moi et à votre promesse. Vous me le rendrez à votre retour.
Glorfindel garda ses yeux fixés dans les siens pendant quelques instants avant de les abaisser sur le bijou. Puis il tendit finalement sa main pour l'attraper délicatement, frôlant par la même occasion les doigts de sa bien aimée, avant de serrer sa main dans les siennes.
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Hello !
Voilà enfin un nouveau chapitre !
Centré sur Glorfifi et Línaewen cette fois-ci ! J'espère qu'il vous a plu ! On en apprend un peu plus sur Línaewen 🌟
Et oui je sais Glorfifi repart de nouveau...
Mais au prochain chapitre, présence d'invités de marque hehe !
Cuio vae ❤️
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