.... Je dois avouer que j'étais très mitigée.

Dans un sens, j'avais envie d'attendre Ioann pour que nous sortions de cette zone ensemble. Même si le guide m'avait dit qu'il est préférable d'être seul, je sentais comme le besoin d'être avec cet homme... C'était comme si je complétais un manque... Comme si de mon vivant j'étais quelqu'un de très seule.

Néanmoins, je dois avouer que ce couloir me faisait très peur... L'obscurité était une vrai source de choses cachés... On sait jamais. De plus, je me disais que je devais peut-être attendre longtemps, ce qui me ferait perdre du temps. Et puis... Ioann ne pourrait pas revenir, ou même qu'il soit déjà partie sans m'avoir attendu !

Alors pourquoi ne pas allez voir la pièce où il est entré ? Tout simplement car il faisait tellement sombre que je ne voyais même pas la silhouette de la porte.

Du coup... Je décide de retourner à la salle de bal. Après tout, je pouvais très bien attendre Ioann en bas.

...

Je descendis les marches tout doucement, me tenant à la barre. Ma vue était limitée dû au manque de lumière, et je ne voulais pas manquer une marche et tomber.

Une fois en bas, je posais mes yeux sur le grand hall. Aussi surprenant qu'il soit, je ne voyais pas non plus grand chose. La salle aussi était dans le noir complet.

Surprise, je tournais doucement ma tête en essayant de trouver ne serait-ce qu'un signe de lumière. Et je la trouvais. Le centre de la salle de bal semblait dégager une légère lumière sur le sol. Je m'en approchais doucement et le plus silencieusement possible, au point de marcher sur la pointe des pieds pour pas claquer les talons de mes chaussures contre le sol.

En me déplaçant, je ne pouvais pas m'empêcher de me demander où étaient les ombres de la zone. Après tout, à la base il y avait du monde et il fallait trouver le coupable d'un soi-disant "meurtre".

Mais j'avais mes perles, donc je m'en fichais un peu de cette histoire. Je devais quitter cet endroit et retrouver le reste de mes souvenirs avant que le temps soit écoulé.

Quand j'étais au centre de la salle de bal, je m'arrêtais. Au centre du peu de lumière au sol. Je regardais autours de moi, me demandant à voix basse :

"Il n'y a plus personne ? Étrange... Bon, si je me fis à mon instinct, la sortie est par là..."

Je sortis automatiquement le vieux couteau que j'avais gardé depuis tout ce temps dès que j'entendis un drôle de bruit à proximité. Je sentis une peur qui commençait à m'entourer...

A ce moment, je réalisais que le bruit, qui se répétait en écho dans la pièce sombre, étaient des chuchotements si sales qu'ils étaient incompréhensibles.

De mon instinct de défense, je pointais le couteau que je tenais entre mes deux mains en direction de la source des sons dérangeant. Le problème, c'est que le son en question semblait venir de partout, ce qui me poussait à tourner plusieurs fois sur moi-même en essayant de repérer une silhouette dans le noir.

Et une chose lumineuse stoppait ma défense. Une flamme rouge était apparut juste au dessus de ma tête avec une large distance qui le menait plus proche du plafond que de mes cheveux.

Cette flamme illuminait un petit espace autours de moi. Et quand je rebaissais mon regard à ma hauteur, je remarquais que le cercle de lumière qui éclairait le sol s'était non seulement élargie d'un mètre de diamètre...

Mais que la nouvelle lumière jaunâtre montrait aussi de multiples ombres du bal qui m'encerclaient !

De la surprise, je ne pu m'empêcher de prendre une inspiration coupée en regardant la ronde, tandis que une des ombres prononça d'une voix très grave et très agressive :

"Où comptes-tu aller, comme ça ? On t'avait demandé de trouver le meurtrier !"

-Ouais, ajouta une seconde ombre, non seulement tu ne fais pas ce qu'on te dit mais EN PLUS tu allais quitter cet endroit ?!

-Tu penses à la pauvre comtesse qui s'est fait assassinée ?!

-Oh mais attendez... On dirait que cette petite âme a récupéré des perles de souvenirs...

-... Ceux qui veux dire qu'elle comptait VRAIMENT partir !

Entendre les voix horrifiantes de ces ombres me faisait vraiment froid dans le dos. Je ne remarquais que quelques secondes plus tard que j'avais les jambes en tremblote.

Je tremblais, et je regardais toujours autours de moi en essayant de trouver ne serait-ce qu'une ouverture de ce cercle.

Mais rien, j'étais vraiment prise aux pièges. Je me doutais que le couteau que j'avais en main ne me servirait à rien face à des ombres qui pouvaient m'attraper et me faire devenir une mauvaise âme.

Dans le piège...

Les ombres s'approchaient pas à pas, rétrécissant ainsi le cercle où j'étais le centre.

A chaque pas, je pouvais sentir la menace être à ma porte, au sens figuré.

"Non... Non ! Laissez-moi !"

La panique me faisait perdre tout mes moyens. Je ne pouvais rien faire. Même la vision de l'aura n'allait servir à rien.

Et...

Soudain...

Un bruit de chute et un cri attira l'attention des ombres et moi-même :

"Aaaaaaah !"

En synchronisation avec les ombres du monde de la tromperie, je tournais ma tête en direction de ce cri à la voix familière. Elle venait d'un peut plus loin, vers l'est. C'est alors qu'une nouvelle flamme apparut dans les airs, en direction des précédents bruits, éclairant ainsi une toute petite zone sous cercle exactement comme j'étais actuellement éclairée.

Et qui vois-je, étonnement ?

Ioann. Allongé sur le ventre par terre, aux pieds des escaliers.

Ce dernier semblait être tombé dans les escaliers, ce qui expliquerait qu'il soit au sol à agoniser, plus les bruits et le cri qu'il avait poussé.

Marmonnant de douleur, l'homme Russe releva doucement la tête jusqu'à que ses yeux se posent sur les ombres les plus proches et moi-même. Je voyais son expression endoloris se changer en un visage des plus surpris.

Et là, il marmonna difficilement :

"Mieko... Je croyais qu'on devait s'attendre... ! Pourquoi..."

Un soudain remord m'envahissait. Je me souvenais effectivement que j'avais moi-même demandé à Ioann qu'on s'attende.

"J-je.... Je..."

Prise par mon air coupable, je n'arrivais même pas à décrocher une phrase. Pendant ce temps, les flammes volantes s'enflammaient des plus belles, chose qui éclairaient encore plus la salle de bal de l'obscurité. Assez pour voir désormais où on marchait.

Mais malheureusement, les ombres ne restaient pas statues.

"Hé ! C'est l'âme qu'on a enfermé !" cria soudainement une des ombres en pointant du doigt le Russe.

-Ah, ça me revient ! La Japonaise l'a sortie du cagibi !

-Attrapez-le !

-OUAAAAAAAIS !

A ma grande surprise, les ombres se sont mit à s'affoler. Et à la suite, ils me décerclaient pour foncer en direction de Ioann. Je les regardais faire et ne pu que crier le nom de mon partenaire :

"Ioann !"

Ce dernier, voyant la foule d'ombres, essaya de se lever.

Il est vrai qu'à ce stade je devais faire quelque chose pour l'aider.

Mais...

J'ai été lâche.

Au lieu d'aller secourir l'homme...

J'ai regardé un instant la porte de sortie, grandement ouverte à mon étonnement comme si elle m'attendait...

Et j'ai foncé dedans à toute vitesse, laissant ainsi derrière moi la scène qui pouvait être très mauvaise et un appel à l'aide de Ioann.

"Mieko ! Non ! A l'aide !"

C'est ainsi...

Que je quittais le monde de la tromperie.