Chapitre 15 : Une autre âme dans le pétrin
Le silence.
A croire que ce bruit n'était que le fruit de mon imagination, qui accompagnait bien cette cave dont je ne voyais pas grand chose.
Je m'enfonçais doucement, entendant mes chaussures faire un drôle de bruit quand ils claquaient le sol. Comme si je marchais sur du sirop collant.
Même si les lieux n'étaient pas très lumineux, je visualisais de multiples étagères à vins fait en vieux bois humide dans la pièce, où entre eux se trouvaient comme une porte barricadée par une armoire à moitié cassé posé à l'horizontale sur le sol.
Je commençais à m'avancer en direction de la porte à petit pas, passant ainsi entre les quatre larges étagères à vins situés à ma gauche et à ma droite...
Jusqu'à un soudain nouveau sursaut de ma part provenant d'un bruit qui semblait traverser les lieux.
*QONG....*
"Aaaah ! Quoi, déjà ?!"
J'avais très vite compris que ce coup de cloche me faisait signe qu'une nouvelle heure complète était passée. Une fois de plus j'avais sursauté. Il faut dire que le bruit était su soudain, que les murs ne semblait pas embêter le son tellement il était clair.
A ce moment, je commençais à avoir des palpitations. Ma tension démarrait un affolement. Pas parce que le bruit m'avait fait peur, mais parce que 3 heures sont passés sur 12 et que je n'avais toujours pas mis la main sur ma troisième perle de souvenirs.
Le temps était compté. Et ma panique.
Et comme si ça ne pouvait pas être pire, un nouveau son surgit en direction de l'autre coté de la porte barricadée. Quelqu'un...
Quelqu'un semblait frapper à répétition !
"Il y a quelqu'un ?! Je suis enfermé !" dit une voix étouffée par les murs, provenant de l'autre coté de la porte.
D'un réflexe, je fis volte-face à la porte, et ne pu m'empêcher de dire à haute voix en oubliant tout danger qui pouvait se produire :
"Qui est là ?!"
Mes yeux étaient ouverts-ronds, ma bouche était entre-ouverte en respirant pas là, alors que j'avais un pied en arrière et mes mains qui tenaient fermement le couteau contre moi.
De là, l'origine de la voix fit une réponse après quelques secondes de silence. Les coups sur les murs s'étaient arrêtés :
"Je... Je m'appelle Ioann... Je suis bloqué ! Vous... Vous pouvez m'ouvrir s'il vous plait ?! Pitié..."
La voix était plus net que précédemment. Je baissais tout doucement ma méfiance en repensant à l'analyse de la voix que j'ai eu dès que la personne de l'autre coté a parlé.
C'était la voix d'un homme, avec un drôle d'accent... Un accent qui me ne mettait pas spécialement en confiance, pour être honnête.
A vrai dire, j'hésitais à aider cet inconnu, tandis que je baissais mes yeux sur le meuble cassé qui cachait la moitié de la porte. C'est vrai, ça pouvait être un de ces esprits malfaisants qui serait capable de me sauter dessus une fois que j'ai libéré la porte de l'emprise de cette armoire.
Cependant... Et si c'était une autre âme ?
Une âme perdue, comme moi, à la recherche de ses perles de souvenirs dans le but de quitter les limbes ?
C'est parfaitement possible, après tout. J'ai bien croisé Juna en arrivant, et cette femme qui m'a fait découvrir la vision de l'aura...
"L'aura... Mais bien sur !" dis-je en relevant les yeux vers le plafond de la cave.
Player-san m'avait apprit à repérer les âmes gentilles des méchantes. Je m'en souvenais très bien. Il suffisait que je tende mon bras et que je me concentre avant d'entrer dans un espèce d'outre-dimension, où la ou les personnes en face de moi et moi-même deviennent d'une lueur brillante. Bleu pour les bonnes âmes, et rouge pour les méchantes m'avait-elle dit.
Je me rappelais encore des alertes de Player-san : Le pouvoir dure que quelques secondes et il y a un temps d'attente ; les âmes agressives sauront que j'ai utilisé ce pouvoir et ils m'attaqueront automatiquement.
J'avais donc une chance sur deux que la personne soit gentille ou non. Le bon point et que je pouvais le repérer avec la vision de l'aura.
La mauvaise... est que si c'est une âme offensante, je devais quitter cette cave à toute vitesse.
Une seule façon de savoir...
"Je... Je vais ouvrir la porte !"
C'est sur ses paroles non-sûre que je m'approchais de l'armoire. Je m'y accroupissais devant avant de placer mes mains dessous et de soulever de toute les forces de mes bras et mes jambes l'armoire cassée. Et même si il manquait des morceaux et qu'il était vide, le meuble était vachement lourd.
En relevant l'armoire, des espèces de cafards qui étaient nichés dans les trous tombaient avant de s'enfuir en rampant sur le sol. Je grimaçais en me retenant de hurler en voyant ces bestioles dégoûtantes.
Une fois l'armoire placé à la verticale, comme devait être placé une armoire lambda, je posais de nouveau mes mains sur le coté avant de pousser. Car même debout, une partie de l'armoire bloquait encore la porte.
Et une fois l'obstacle hors de portée, je lâchais le tout avant de reculer de plusieurs mètres de la porte en ayant entendu la vieille poignée ronde de la porte bouger.
D'un petit "clic", celle-ci s'ouvrit doucement, et fut doucement poussé en ma direction.
Et tandis que la porte s'ouvrit doucement, je levais mon bras en sa direction avant d'activer la vision. Je plissais mon regard.... Je forçais sur mes orbites.
Et hop ! Me revoilà de retour dans l'espèce de vision noir au particules blancs. Ce qui m'entourait, comme l'armoire ou les étagères à vins, ont perdues leurs couleurs mais leurs contours étaient fait de lignes blancs... Comme si quelqu'un avait dessiné.
Mon bras, toujours tendues, possédait cette couleur bleu brillante exactement comme la dernière fois.
Et la souhaite qui sortit d'un petit pas de la porte précédemment bloqué...
...
Était aussi bleu.
Son âme était donc bienveillante... C'était une personne comme moi !
Je ramenais mon bras en ma direction, tout en gardant mes yeux grands ouverts. Je n'avais aucune envie de les cligner.
La vision de l'aura était toujours activée. L'homme en question, qui me regardait, ne semblait pas avoir remarqué mon pouvoir... Après tout, Player-san avait dit que c'était les âmes méchantes qui le repéreraient...
"Ouf... Merci Miss... Je n'arrivais pas à sortir et j'étais sur le point de devenir fou..."
Ioann sur Kisekae
Entendre sa voix plus clairement me fit penser que son accent semblait être d'un pays Europe de l'Est. Genre du Russe, ou quelque chose comme ça. Je me disais que il devait comprendre ma langue, vue que lui je le comprenais.
Le dénommé "Ioann" me regardait comme si il se méfiait de moi, avec un regard inquiet. Peut-être qu'il pensait que j'étais malintentionnée ?
Je n'allais pas en tirer rigueur... J'aurais fait pareil sans la vision de l'aura.
D'ailleurs, celle-ci se dissipait au bout de quelques secondes. Petit à petit je pu remarquer les couleurs que portaient l'homme, tandis que l'environnement redevenait normal à mes yeux. Mais le plus marquant était ses yeux... D'ailleurs.
Gris... Comme les miens et ceux de Juna.
Après m'être demandé comment il a pu être enfermé dans la pièce derrière lui, dont je ne voyais rien à cause de l'obscurité, je m'inclinais alors en avant pour faire un signe de respect en disant :
"Je vous en prie. Je m'appelle Mieko."
Je redressais mon dos à la suite, reposant mes yeux sur cet inconnu. En le regardant avec plus d'attention, je me disais que cet homme ne semblait pas spécialement vieux... Il devait avoir entre 20 et 25 ans, à mon humble avis.
"Et moi Ioann, rajoute-il de son accent, vous aussi vous... Vous êtes en recherche de vos perles pour sortir d'ici ?"
-Oui, répondis-je timidement, Je cherche ma troisième perle et j'en suis à mon troisième coup de cloche...
-Oh, je vois... Je... Je viens d'arriver, je cherche ma toute première perle en fait... Et ça vient tout juste de faire deux heures en recherche.
Mon aîné passait sa main derrière ses cheveux, alors qu'il détournait le regard l'air timide. Je compris qu'il était arrivé peu après moi, sûrement au moment où j'étais encore dans le premier monde. Il semblait complètement perdu, ça me faisait de la peine.
"Comment êtes-vous arrivé là, si puis-je être indiscrète ?" demandais-je en penchant légèrement ma tête sur le coté.
-Je venais d'arriver dans un... Bal ? Oui, c'est ça. Et soudain une espèce d'ombre nommée la "comtesse" a été assassinée. On m'a demandé de chercher le tueur et je pensais que c'était une des personnes de l'orchestre alors je l'ai dénoncé, et soudain ils m'ont attrapés ! Et... Et je me suis réveillé dans cette pièce toute sombre et je n'arrivais pas à sortir... Jusqu'à vous entendre de l'autre coté.
Je fus surprise d'entendre ses mots, que mon visage a du bien exprimer mon ressenti. Cela m'étonnerait qu'il parlait du moment où je suis arrivée. Mais sa scène était identique...
"Ils m'ont fait le même coup, ajoutais-je d'un souffle léger... Enfin, sauf que je n'ai pas encore dénoncé quelqu'un. Ils font cette scène à toutes les âmes qui passent par-là ?"
-Je crois... Comme si c'était un jeux.
-C'est... horrible. Si nous ne sommes pas les premiers, certains ont sans-doute entendu les sons de cloche défiler sans pouvoir sortir de cette pièce !
-Ou ils ont eu des châtiments plus... compliqués.
Ioann baissa son regard au sol, semblant aussi perdue que moi. Soudain, comme si une idée lui a traversé l'esprit, il releva sa tête vers moi jusqu'à poser son regard sur mon visage.
"Oh... J'ai trouvé ça pendant mes recherches !"
Il plongea sa main gauche dans la poche de sa veste, avant de la ressortir à poing fermée.
Ioann fit ensuite un pas vers moi, avant de tendre son bras gauche en ma direction, me montrant sa main close.
"C'est... Peut-être à vous ?"
Dit-il avant de doucement ouvrir sa main.
Et la brillance de l'objet, ainsi que cette chaude température que je sentis au visage, de sa belle couleur me fit vite comprendre se qu'elle était.
"Mais... C'est ma troisième perle !"
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro