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|| 09 ||

Avant l'annonce des noms, j'étais anxieuse. Après, plutôt heureuse. Maintenant, je suis comme ... découragée. C'est le matin, le soleil filtre à travers les épais rideaux de ma chambre pour la semaine. Malgré ça, je me tourne encore et encore dans mon lit, dans l'espoir d'une bonne nouvelle. Mais mon esprit me rabaisse encore et toujours.

En effet, j'ai eu une note plus basse que celle de Clara, qui a un an de moins que moi. Et, Tamarah, bien que sa note ait été pitoyablement mauvaise, les gens l'adorent, alors ils ne l'oublieront pas. Et moi, en attendant, je tombe dans l'oubli le plus total. Un oubli effroyable, un oubli malheureux.

Si je n'avais pas ma chanson en dernier recours, qui sait où je serais désormais ? Sans doute en train de chercher une issue favorable à ma fin ; une fin sans douleur, en dormant, ce serait le pied. Et voilà que je me mets à réellement l'envisager. Je me retiens de me frapper le crâne contre la tête du lit et me lève, plus maussade que jamais.

Je jette un coup d'œil dans l'immense miroir que contient la pièce, et me détaille lentement. Mes cheveux bruns sont ébouriffés au possible, mais je sais qu'une simple pression dans une boîte me les démêlera sans souci. Je n'ai pas de cernes, l'avantage d'avoir une peau comme la mienne. Seulement, dans mon reflet, mes yeux océan ont l'air d'avoir vécu mille douleurs, un peu comme celles que je devrais affronter dans peu de temps.

Je me rengorge et détourne le regard, puis empoigne un short en jean et un débardeur fuchsia, avant de débarquer dans le salon sous le regard haineux de mes camarades Elsa et Irwin. Et, comme l'heure est, pour moi, à la plaisanterie, je me demande s'il se passe quelque chose entre eux. Mon cerveau est comme embrumé par cette longue nuit de sommeil, alors, comme si j'étais soûle, je grogne d'une voix peu glorieuse :

 - Pourquoi vous restez tout le temps ensemble, vous deux ? Y a quelqu'chose entre vous ou quoi ?

 - Mêle-toi de tes affaires, Smolan, crache Irwin.

Sa réponse haineuse me fait glousser, parce qu'il n'a pas dit non. D'ailleurs, Elsa l'observe d'un air anxieux. Mais, leurs amourettes, c'est bien trop pour moi, alors je me relève aussi sec avant de m'intéresser au plateau de petit-déjeuner devant moi. Il contient les mêmes mets que d'habitude, cela me plaît, même si j'adore le renouveau.

J'en empoigne un rapidement et remonte dans ma chambre, ignorant les remontrances d'Elsa sur le fait que je mettrais sûrement des miettes partout. À vrai dire, je m'en fiche. Je me fiche complètement de salir les beaux appartements du Capitole, alors, autant s'en donner à cœur joie.

J'engloutis la moitié du plateau avec une vitesse non soupçonnée, mais je dois m'arrêter lorsqu'un battement retentit à ma porte. Je pousse un grognement disgracieux à cause du surplus de nourriture dans ma bouche, ce qui veut dire, non, n'entrez pas.

Hélas, mon interlocuteur semble comprendre le contraire, car il entre avec une timidité non feinte. Lorsque j'aperçois Samuel, je lui adresse un sourire resplendissant, qu'il me rend avec joie. Je ne sais pas ce qui m'arrive, aujourd'hui. Tantôt je suis désespérée, tantôt mon bonheur est sans limites. C'est ce qui s'appelle la schizophrénie. Mais bon, cela doit être dû au stress des Jeux de la Faim. Je suis sûre que tous les tributs ou presque se sentent aussi mal que moi.

Samuel, voyant que je ne le regarde plus, s'assoit sur mon lit avec légèreté et attire mon attention en passant sa main devant mes yeux. Surprise, je le regarde à nouveau et l'interroge :

 - Qu'y a-t-il ?

 - Je suis désolé de te l'apprendre comme ça, mais tu vas devoir consacrer ta journée à te préparer en vue des interviews

Je grimace pour démontrer mon mécontentement, mais ne proteste pas. Mon mentor m'apprend que cela se déroule en deux étapes. Ce matin, j'apprendrais à me tenir comme une dame avec l'aide d'Amela. Comment m'asseoir, comment sourire, comment serrer la main à Caesar, comment marcher, comment saluer. Seulement, il est vrai que je ne suis pas une experte dans ce domaine-là.

L'après-midi lui sera consacrée, ainsi qu'au contenu de l'interview. Que devrais-je dire ? Quelle image de moi devrais-je faire paraître ? Seulement, il ne sait pas qu'il est inutile de m'enseigner cela. Je ne vais pas réviser les paroles de mon chant pour plaire au public, mais pour le toucher. Et, avec les paroles naïves que j'ai choisi, je pense réussir à y arriver.

Je lui adresse un sourire éclatant et me lève. Je m'apprête à enfiler des baskets, mais il m'apprend que je n'en ai pas besoin. Il est vrai que je dois apprendre à marcher avec des talons.

Amela m'entraîne dans une salle qui m'était inconnue, et me fait enfiler des escarpins, hauts d'au moins dix centimètres. Je grimace au moment de les enfiler, ils sont pile à ma taille et sujets à me causer des ampoules. Cela me détruit le dos, pourtant je suis bien obligée de faire des allers-retours, jusqu'à ce que j'acquiers la grâce convenable pour une interview.

Et déjà deux heures sont passées. Les suivantes sont consacrées à la robe. Et, tout ce que je puis dire, c'est que celle-ci est réellement odieuse. Rose bonbon, avec des sucreries disposées partout, si bien qu'on arrive même plus à voir le tissu. Et, avant que je ne l'essaye, Amela se vante de la posséder en trois exemplaires. Apparemment, des dizaines de Capitoliennes veulent sa peau. Mais je crois qu'elles n'ont pas compris ce que ces trois mots veulent dire.

Moi, si.

Une fois la matinée finie, nous nous rejoignons tous à table, sereins. Oui, nous sommes sereins. Du moins, c'est ce que nous laissons paraître. Elsa et Irwin ont dû bien s'amuser, ensemble, et Samuel a dû faire je-ne-sais-quoi, de toute manière, ça ne m'intéresse pas. Seul le sourire d'Hermès paraît sincère.

Je lui souris à mon tour, et, comme d'habitude, fais le tour des visages assis à la table. Rien ne me paraît anormal, jusqu'à ce que j'aperçoive le cou d'Irwin. Dessus, une marque violette s'est dessinée. Je croise le regard d'Elsa, mais elle rougit et se détourne.

Cela me choque. Irwin a treize ans, et Elsa doit avoir la vingtaine ! Ce n'est pas que je suis contre les grandes différences d'âge, mais à treize ans, on est pas assez mûr pour ce genre de choses. Je me retiens de les fusiller du regard et continue de manger comme si de rien n'était.

L'après-midi est un véritable calvaire. Non seulement je dois apprendre des choses qui me seront totalement inutiles, mais en plus je dois faire comme si ça me plaisait ! Alors, souriante au plus haut point, je choisis l'approche spirituelle. Je dois passer pour une folle qui ne se soucie que de combler son esprit de bénédictions. Non, si j'avais dû faire un vrai choix, je n'aurais pas choisi cela, mais celui-ci m'amuse. Et puis, ce n'est pas comme si j'allais vraiment dire ça.

Comme je suis parfaite dans mon rôle, Samuel me relâche quelques heures avant la véritable fin de l'entretien. Je suis plus que soulagée, et me dirige vers ma chambre. Je m'allonge en travers de mon lit, et, d'une voix forte, crie le surnom de mon ami Hermès. Il apparaît dans les cinq secondes, et je souris de plus belle en le voyant apparaître.

Il s'adosse à l'encadrement de la porte et m'observe en souriant d'un air aguicheur. Cela me gêne et me fait rougir, et il semble le voir, si bien qu'il rit. Je lui adresse un signe de tête pour lui demander devenir près de moi, ce qu'il fait de bonne grâce. Il s'assoit à mes côtés et ricane :

 - Je crois que ton Samuel ne m'aime pas beaucoup.

 - Comment ça, mon Samuel ? fais-je, un sourire me barrant les lèvres.

 - C'est à cause de toi s'il ne m'aime pas, alors je considère qu'il est ta propriété.

J'émets un sourire léger, ce qui lui rend sa bonne humeur apparente. Alors, je m'allonge, la tête sur ses jambes, et ferme doucement les yeux. Je ne m'endors pas, je sens qu'il me caresse les cheveux d'une manière si douce que ma propre mère n'a jamais su le faire. Je souris à mon tour et referme mes doigts sur sa main valide, avant de sombrer dans le sommeil.

Lorsque j'ouvre les yeux, ceux – verts – d'Hermès m'observent, et il semble heureux en voyant que je me réveille. Difficilement, je me lève, et, encore un peu endormie, pose ma tête sur son épaule. Je grogne d'une voix matinale :

 - J'ai dormi combien de temps ?

 - À peu près deux heures. C'est bien, comme ça, tu auras meilleure mine pour l'interview.

J'acquiesce sans vraiment relever, puis il me presse pour que je le suive, afin qu'il puisse me préparer. Je le fais de mauvaise grâce, et il m'entraîne dans la même salle qu'à mon arrivée. Sirius, Cornelius et Wanheda m'attendent déjà, le sourire aux lèvres. Je remarque que cette dernière a laissé tomber toutes ses parures, sa peau est désormais pâle et ses cheveux bruns, bien qu'un tie and dye bleu recouvre les pointes.

Je lui souris, heureuse de voir qu'elle est revenue à la raison.

Sirius m'ordonne d'une voix forte de me déshabiller, mais, en fin de compte, cela me gêne. Encore plus qu'au début, et pourtant, Dieu seul sait à quel point ça m'a rendue mal à l'aise. Mais, maintenant que je connais mieux Blanc-Dutrouille, cela me gêne d'autant plus. Surtout qu'une sorte d'ambiguïté persiste entre nous, du moins pour moi car, je dois bien l'avouer, il me plaît.

Alors, c'est non sans rougir d'innombrables fois que je retire mes vêtements un à un, comme matée à l'instar d'un morceau de viande. Comme la première fois, Hermès me regarde, les yeux plissés. C'est vrai que j'ai des formes généreuses, mais il doit bien savoir que me regarder comme ça ne fait rien d'autre qu'attiser ma gêne.

Il s'arrête au bout de deux longues minutes, et ordonne à ses assistants de se mettre au travail. En moins d'une seconde, on me plonge dans une baignoire et me lave à l'aide de plusieurs huiles, dont l'une particulièrement visqueuse. On me rince à la brosse dure, on m'épile, on me lave les cheveux, et en coupe les pointe, me les laissant désormais juste sous la poitrine.

Enfin, Hermès, sous mes demandes, m'autorise à enfiler des sous-vêtements, tandis que je suis coiffée et maquillée. Wanheda me colore les ongles à l'aide de plusieurs vernis pastels. Lorsque j'aperçois les couleurs innocentes et agréables à la vue, je sais qu'Hermès leur a confié ce que je compte faire. Mais ce n'est pas grave. Je dois paraître le plus innocente possible, car, si j'apparais en tenue aussi transparente que provocante, mes paroles n'auront plus aucun sens.

Enfin, au moins quinze minutes plus tard, mon styliste apparaît avec un gros paquet, qui semble néanmoins se révéler très léger. Il m'ordonne de fermer les yeux, et je sens qu'on m'enfile quelque chose par-dessus mes sous-vêtements. Le tissu se révèle être très doux, et la robe légère au possible. Je sens qu'on laisse mes cheveux à l'air libre, on ne s'embête pas à me doter d'une coiffure compliquée.

Puis, on m'enfile des chaussures, ou plutôt des ballerines, aussi nuageuses que le vêtement. Cela me donne une sensation de confort que je n'avais jamais ressentie auparavant. Je souris mais n'ouvre toujours pas les yeux, jusqu'à ce qu'on me l'ordonne, c'est-à-dire quelques cinq minutes plus tard. Et, lorsque je me découvre dans la glace, je suis plus qu'éberluée.

On m'a très peu maquillée, j'ai simplement un peu de rouge à lèvres clair, ainsi qu'un mascara qui ne se remarque pas vraiment. Mes cheveux bruns sont restés à l'air libre, plus libres que je ne l'ai jamais été. Mes bras sont couverts de paillettes rose et argent, qui en rajoutent à l'impression que je viens d'un autre monde, un monde où tout est beau, un monde où tout est fleurs, bonheur, joie, nature, rien que ça. Et ma robe ... Elle est d'un blanc tirant quelque peu sur le gris, avec un bustier maintenant ma poitrine avec une perfection hors du commun. Dessus semblent déposées des fleurs de toutes sortes, de couleur pastel, qui sont absolument magnifique.

La robe, plus qu'envahissante, cache mes ballerines, alors je ne juge pas nécessaire de les regarder. Pour la première fois, je souris à mon reflet, et je suis heureuse d'être moi-même. Il est vrai que je préfère porter des vêtements moulants, de préférence noirs et en cuir, en conclusion, tout l'opposé de cela, mais je ne peux m'empêcher, pour une fois, de me trouver ... belle.

Je souris à nouveau et me retiens de sauter au cou d'Hermès. Ma gêne de tout à l'heure est complètement oubliée, elle est morte et enterrée. Mon styliste décrit un cercle avec son index et murmure de manière étonnamment sensuelle :

 - Tourne-toi.

J'obéis avec docilité, non sans sourire, et, une fois qu'il a validé ma tenue, je suis libre d'aller observer les interviews avec les autres tributs. Elles n'ont pas encore commencé, une chance pour moi, de n'avoir raté aucun tribut. Surtout que ceux du Un m'ont l'air dangereux.

Je me rends dans les coulisses, et aperçois Irwin, encore une fois flanqué d'Elsa. Il porte un costume d'un blanc pâle, douloureux à la vue, avec quelques touches d'argent ici et là. Cet argent, il dessine des motifs en forme de rose sur son costard. Pas étonnant qu'on lui ait choisi celui-là.

Une fois que Flickerman a fini son discours, Lara Mona, la fille du Un, est invitée à entrer sur scène. Elle est jolie, encore plus avec sa robe d'un blanc doux. Elle fait à peu près ma taille, mais semble peser plus lourd. Normal, c'est une carrière. Elle adresse un sourire hypocrite au public, cette fille a le don de m'agacer. Mais, j'aurais sans doute fait un sourire similaire, si seulement j'étais passée pour cette interview aussi inintéressante qu'inutile.

Son interview se révèle aussi ennuyeuse que je l'avais imaginé, et je me surprends à tordre mes mains, par stress. Seulement, je ne veux pas gâcher le vernis soigneusement appliqué par Wanheda, alors je me contente de jouer avec une mèche de mes cheveux. Je ne veux pas que quelqu'un m'approche, et je leur fait comprendre avec une petite série de regards assassins.

Une fois que Lara a fini, c'est au tour du garçon de son district, dont j'ai déjà oublié le nom. Mais il ne m'intéresse pas, je me concentre alors une fois de plus sur mes cheveux bruns. Et, lorsque je lève discrètement la tête, j'aperçois le regard d'une jolie blonde fixé sur moi. Elle semble pensive. Je me demande à quoi elle pense, en ce moment. Est-elle en train de jauger mes faiblesses ?

Seulement, elle est rapidement rappelée à l'ordre, et je me surprends à vouloir écouter son interview. Je détaille sa robe, simple. Elle est blanche, mais avec un bustier surmontée de bleu. Jolie. Sa coiffure est complexe, m'est avis qu'elle devrait laisser ses cheveux à l'air libre, cela lui donnerait un air plus doux. Elle porte un joli maquillage, tout sauf discret, et je me dis que son styliste ne doit pas abhorrer le maquillage autant que Blanc-Dutrouille.

Elle semble mal à l'aise, et soulève maladroitement sa robe, qui n'est pas bien large, l'empêchant de faire de grands pas. Des applaudissements retentissent, comme d'habitude. À vrai dire, ce serait si les Capitoliens n'applaudissaient pas que ce serait considéré comme étrange.

Seulement, son interview me déçoit. Elle aurait pu se démarquer, comme moi, mais elle se contente de répondre, mal à l'aise, aux questions du présentateur. Elle se montre quelquefois un peu sèche et maladroite, mais Caesar rattrape ses gaffes à la perfection. Enfin, elle finit par sortir de scène, l'air plus que soulagée.

L'interview de Clara non plus ne se révèle pas bien intéressante, elle ne répond tout simplement pas aux questions du présentateur, se contentant de regarder le public avec la plus grande innocence possible. Cela amuse le public, mais, dès demain, ils l'auront oubliée. Cela m'ennuie pour elle.

Plus aucune interview jusqu'à la mienne ne m'intéresse, alors je n'écoute plus et me focalise entièrement sur mes cheveux. Jusqu'à ce qu'une Capitolienne m'appelle :

 - Mademoiselle Smolan, c'est à vous dans deux minutes.

Je la dévisage, pensive, pendant un instant, ce qui a le don de la rendre mal à l'aise. Puis, sans un mot de plus, je me dirige vers l'entrée de la scène, où le questionnement de Dakatt Holsonn est presque terminé. Il semble particulièrement maladroit dans le moindre de ses gestes, il me fait rire. Il en serait presque attachant. Mais presque.

Lorsque Caesar m'appelle, ma gorge se noue d'elle-même. Cependant, je fais tout pour paraître sûre de moi. Et je le suis. Je suis sûre demoi, de ma démarche, honorable et dénonciatrice. Je sais bien queça ne plaira pas à tout le monde, mais je suis ici pour mourir,alors ...

Caesar appelle d'une voix forte :

 - Elle nous vient du district Neuf, Lily Smolan !

Je déglutis avec difficulté, puis débarque sur la scène, la démarche plus certaine que jamais. Seulement, on a dû les prévenir de ce que je veux faire, car Caesar me laisse place, et des musiciens prennent désormais place à mes côtés. Je me saisis d'un micro, et commence d'une voix plus douce que jamais – j'ai la voix très grave, alors c'est compliqué :

https://youtu.be/RZFVgnuURnE

À peine sentir

Qu'une peau me frôle

Une caresse vague

Et la mer se retire

À peine sourire

À un regard

Penché sur moi

Et le ciel se referme

À peine le temps

D'un sablier

Qu'il faut s'en aller.

Et voilà que commence le refrain, qui semble choquer certaines personnes parmi le public :

Quinze ans à peine

Quinze ans seulement

J'avais la vie qui m'attendait

Quinze ans c'est tout

Quinze ans pour rien

Déjà la fin

Était-ce bien la peine ?

Pour si peu de temps

Pour si peu de temps

À peine le goût

De ton désir

L'envie de nous

Et la Terre se déchire

À peine le trouble

D'un souvenir

Qui m'accompagne

Et l'horizon s'éloigne

À peine le temps d'avoir aimé

Qu'il faut oublier

Quinze ans à peine

Quinze ans seulement

J'avais la vie qui m'attendait

Quinze ans c'est tout

Quinze ans pour rien

Déjà la fin

Était-ce bien la peine ?

La chanson se clôt sur une note larmoyante de ma part, et un silence total de la part des Capitoliens. Puis, ces abrutis se mettent à applaudir bruyamment, gâchant d'un seul coup tout le sens de ma chanson. Caesar lui-même semble choqué, mais fait tout son possible pour garder le sourire. Je lui souhaite bonne chance. De toute façon,les Capitoliens ont encore trois districts à voir, afin de m'oublier.

Satisfaite de ma prestation, je me rends dans les coulisses, où tous les tributs m'observent comme si j'étais une bête de foire. Certains ont l'air admiratifs, d'autres exaspérés. Mais seule une jeune fille a le courage de venir vers moi pour me faire part de sa pensée à voix haute. Il s'agit de Jane Hutcher.

 - Euh, Lily, bégaye-t-elle. Je voulais juste te dire bravo, et merci.

Je me contente de sourire devant ces paroles, enfin une qui a compris mon message, je la remercie intérieurement. Elle me regarde dans les yeux, et dans les siens brillent toute la douleur du monde. Je suis désolée pour elle, mais elle a plus de chances d'en réchapper que moi.

Elle hésite un instant, avant de proposer :

 - Tu voudrais venir avec nous ?

Ces paroles me laissent perplexe. Elle a bien vu que j'avais déjà une alliance, je l'ai démontré aux tributs toute la semaine, et elle voudrait que je les abandonne ? Non merci. Seulement, je sais que son intention n'était pas mauvaise, donc je réponds d'une voix égale :

 - Comment ça ? Je suis déjà prise.

 Je me dégage de la pression qu'elle applique sur mon bras et disparais de son champ de vision après un dernier sourire. Les dernières interviews ne m'intéressent pas, j'ai juste le temps d'apercevoir Tamarah se mettre le public dans la poche avant de rentrer à mes appartements.

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