Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

III - Chapitre 6


Note : Salut bande de gens ! Nous sommes de retour pour une guerre de l amour ! Et de la mort. Eh oui la tension monte et les p'tits nouveaux commencent à sentir qu'ils ne sont pas dans un camp de vacance mais qu'on va juste tous mourir. Du coup je vous laisse en compagnie de nos héros qui s'amusent pas tant que ca mais hé. En même temps hein. Allez Enjoy !

Et encore merci à tous de me lire !!


Chapitre 6

- Tu veux bien m'expliquer ce qu'on fait là ?

- On obéit aux ordres.

- Mais c'est absurde ! Sérieusement, Cornedrue ! Il faudrait que ce soit vraiment des imbéciles pour rester là ! Et encore, il faudrait déjà que ce soit eux qui aient fait ça.

James arrêta d'essayer de traverser la foule de badauds et se tourna vers son meilleur ami.

- Justement ! On essaie de savoir si c'est eux.

- Mais bon sang, James ! Comment on fait ça s'ils sont partis ? Les moldus ont leur propre police !

Plusieurs têtes se tournèrent vers eux et James leur adressa l'un de ses sourires les plus charmeurs avant d'attraper Sirius par le bras.

- On est pas sûrs qu'ils soient partis, souffla-t-il.

- Grande nouvelle, Cornedrue, marmonna Sirius : On ne sait pas de qui il s'agit !

Ils s'arrêtèrent à bonne distance du bâtiment qui avait explosé car les autorités empêchaient quiconque de s'approcher.

- Cherche quelqu'un qui a l'air suspect !

- James, arrête ça ! On ne trouvera jamais comme ça !

- Alors trouve autre chose !

Sirius fixa un instant son meilleur ami, puis interrogea :

- Tu as la cape ?

- Évidemment.

Sans rien ajouter, Sirius entraîna James loin de la foule et finit par trouver une ruelle déserte.

- J'ai quelques pétards du Dr. Flibuste. Ça suffira à faire diversion le temps qu'on passe la banderole de sécurité.

- Bon, j'admets, reconnut James en déployant sa cape sur eux. Ça c'est un vrai plan.

Sans plus attendre, ils regagnèrent le lieu de l'explosion. La police moldue essayait de disperser la foule et ils durent redoubler de vigilance pour s'approcher de la banderole jaune sans percuter quelqu'un. Lorsqu'ils y furent enfin, Sirius murmura :

- Baisse-toi.

Une fois qu'ils furent tous deux accroupis, Sirius alluma un pétard et souleva légèrement le bord de la cape pour le jeter plus loin. La petite explosion ne se fit pas attendre et Sirius s'empressa de jeter un second pétard alors que des cris retentissaient. Tous les policiers qui protégeaient l'accès à la zone sinistrée s'éloignèrent au pas de course et les deux jeunes hommes s'empressèrent de soulever légèrement la banderole pour passer.

Ils se faufilèrent précautionneusement à travers les décombres tandis qu'une voix derrière eux criait que ce n'était que des pétards.

- Tu crois que le bâtiment est sûr ? Chuchota James.

- Comme si c'était important, rétorqua Sirius, un sourire dans la voix.

- Qu'est-ce qu'ont dit ces moldus sur les causes de l'explosion, tout à l'heure ? Reprit James alors qu'ils entraient dans la maison.

- Problème de gaz.

- Il y a un moyen de vérifier ça ?

- La cuisine. Tu te rappelles quand le pot d'échappement de la moto a explosé, la première fois ? J'imagine que c'est la même chose.

Ils progressèrent au milieu des gravats, tout en jetant des regards inquiets autour d'eux. Cependant aucun policier ne s'approchait de la maison. Mais alors qu'ils passaient le seuil de la cuisine, James remarqua un morceau de béton qui pendait au-dessus de leur tête, uniquement retenu par ce qui semblait être un tuyau. Il grimaça et poussa Sirius devant lui pour qu'il avance plus vite. La cape les gênait dans leur progression.

Mais Sirius s'immobilisa et James lui rentra dedans.

- Qu'est-ce qu'il y a ? chuchota-t-il, nerveux.

- On y arrivera jamais comme ça. Tout est complètement détruit, il n'y a aucun moyen qu'on sache ce qui a déclenché ça.

James jeta un regard circulaire autour d'eux et soupira, découragé.

- Effectivement. Viens, sortons d'ici.

Ils firent le trajet inverse et n'eurent aucun mal à passer la banderole de sécurité car tous les passants avaient été écartés. Quant aux policiers, ils leur tournaient le dos.

Alors qu'ils s'éloignaient, un camion aux couleurs de la police se gara devant la zone sinistrée et des hommes en combinaison, des mallettes à la main, en descendirent. James souffla à Sirius que c'était sans doute des enquêteurs chargés de trouver l'origine de l'explosion et ils s'éloignèrent des zones fréquentés.

Dix minutes plus tard, ils purent enfin enlever la cape.

- Dis, commença James, il y a eu des morts ?

- Je crois, oui. Tu n'as pas vu les mandrulances partir quand on est arrivé ?

- Les quoi ?

- Tu sais, ces camion dans lesquels on met les blessés !

- Ils sont morts ou ils sont blessés ? Releva James, perdu.

Sirius leva les yeux au ciel et s'adossa au mur.

- En tout cas, ça nous avance pas. Pourquoi est-ce que Caradoc a cru que c'était un coup des Mangemorts ?

- Aucune idée. Surtout, je ne vois pas pourquoi ils auraient frappé ici. Cet endroit n'a aucun rapport avec la communauté magique.

- Mais c'est un lieu important pour les moldus.

- Quoi, Voldemort essaie de prendre le contrôle du gouvernement britannique ? Rétorqua James sur un ton ironique.

Sirius haussa un sourcil et son ami ouvrit des yeux horrifiés.

- Précisément. Il veut affaiblir les moldus.

James jura et s'appuya contre le mur à côté de son ami.

- Si le ministère doit protéger les sorciers et les moldus...

- ...alors il aura le champ libre, compléta Sirius d'un ton sombre.

- J'imagine que l'Ordre est censé pallier ce léger problème de sous effectif.

- Mais si on a aucune idée d'où attaquer on ne va pas s'en sortir.

- On fait quoi maintenant ? On rentre ?

- On a qu'à patrouiller dans Londres, proposa Sirius avec un haussement d'épaule. Histoire de se donner l'impression qu'on sert à quelque chose. Et puis on ne pourra pas nous le reprocher, on a passé deux semaines entières à faire ça.

James hocha la tête et ils sortirent de leur ruelle, les mains dans les poches, les doigts refermés sur leur baguette.

***

Lily acheva d'éplucher sa pomme de terre et bâilla pour la sixième fois en trois minutes. Elle jeta le tubercule dans la casserole d'eau. A côté d'elle, un couteau épluchait tout seul d'autres pommes de terre. Elle s'était également attelée à la tâche pour se maintenir occupée. Mais il n'y avait à présent plus rien à faire, à part attendre que le tout cuise.

Elle fit une petite arabesque avec sa baguette et le couteau retomba doucement sur la table. Elle batailla un instant avec la gazinière puis se laissa tomber sur une chaise, épuisée. Elle se serait bien passée de cet épluchage mais Ethel avait déjà préparé la moitié du repas et les Maraudeurs ainsi que Alice et Margaret étaient partis. Quant à Jenny, elle avait disparu en compagnie de Gideon.

Alors que Lily commençait à s'endormir, la tête posée sur ses bras, la porte d'entrée claqua et elle se redressa en sursaut. Deux voix animées, et indubitablement masculines, se firent entendre. Elle sauta aussitôt sur ses pieds sans se soucier de sa casserole dont l'eau n'allait pas tarder à déborder et jaillit dans le salon. James et Sirius débattaient tout en enlevant leurs capes et écharpes. Ils se tournèrent vers elle en l'entendant arriver mais, avant que l'un d'eux n'ait pu prononcer un mot, Lily se précipita vers James et se serra un bref instant contre lui. Il sentait la poussière et l'air frais de la nuit.

Bien consciente que cela allait sans aucun doute le mettre mal à l'aise, elle s'écarta presque aussitôt et demanda, sans regarder aucun des deux garçons :

- Vous allez bien ?

- Ouais, répondit Sirius après avoir échangé un regard avec James. Rien à signaler. Et toi ?

- Pareil. Je...

Elle adressa un regard incertain à James mais il fixait obstinément le mur derrière elle.

- Je peux te parler, James ?

Il pinça les lèvres mais hocha la tête. Un grésillement se fit entendre dans la cuisine et Lily jura avant de se précipiter pour enlever sa casserole du feu. Les garçons entrèrent à leur tour, perplexes, et elle ordonna à Sirius de s'occuper des pommes de terre avant de monter les escaliers, James derrière elle. Du moins elle l'espérait.

Ils arrivèrent au deuxième étage sans avoir prononcé le moindre mot. Elle entra dans sa chambre, James à sa suite, et s'assit sur son lit après un instant d'hésitation. Mais James se contenta de s'adosser à l'un des piliers du lit, le regard posé sur le mur face à lui, complètement impassible. Le silence s'éternisa quelques secondes encore puis Lily se résigna à ouvrir la bouche.

- Je suis vraiment désolée, James.

Pas de réaction.

- Tu es parfait comme tu es. C'est pour ça que je t'aime, d'ailleurs. Parce que tu es bien plus téméraire que moi, parce que tu vis chaque instant à fond. Tu sais, toutes les fois où tu m'as dit que ma vie serait bien moins intéressante si tu n'en faisais pas partie ? Et bien c'est vrai.

Elle s'interrompit à nouveau, la gorge serrée. Elle détestait s'exposer de la sorte, surtout quand James continuait à fixer le mur.

- Je ne voulais pas te donner l'impression que tu dois me prouver quoique ce soit. Je t'ai accepté, toi et tes tics qui m'insupportaient mais que j'aime tellement maintenant, au moment où j'ai accepté mes sentiments pour toi. J'ai compris à ce moment-là que tu en valais la peine... et que tu en vaudras toujours la peine.

Elle cessa finalement de le regarder parce que son expression vide lui donnait envie de pleurer, puis reprit :

- Tu sais, tout le monde était étonné que j'ai accepté de sortir avec toi, mais moi j'étais surtout surprise que tu t'intéresses à une fille comme moi. Je veux dire, je ne suis pas spécialement... aventureuse ou casse-cou, ni spécialement drôle ou jolie.

Sa voix se mit à trembler et elle s'interrompit, dans l'espoir d'avoir l'air détachée. Avec un peu de chance, il ne verrait pas à quoi point le début de leur relation l'avait chamboulée. A quel point toute leur histoire la chamboulait toujours.

Elle prit une profonde inspiration et releva la tête, pour s'apercevoir que James la fixait à présent avec des yeux perçants. Elle cilla, le cœur battant, et dut forcer sa voix pour qu'elle franchisse la barrière de ses lèvres :

- Si je me suis énervée contre toi, c'est parce que j'aurais aimé te manquer comme tu m'as manqué. Je suis désolée.

- Oh, Lily...

Elle se figea en entendant enfin le son de sa voix et le regarda glisser sur le lit, son visage toujours tourné vers le sien.

- Personne ne t'a expliquée ce qu'on avait fait de ton prénom pendant l'été, hein ?

Surprise qu'il amène ça sur le tapis, elle secoua la tête.

- J'avais une certaine tendance à décrocher de la conversation dès qu'on parlait de toi, expliqua-t-il, alors les autres ont décrété que je me « lilyfiais ».

- Pourquoi est-ce que tu te... lilyfiais ? Interrogea Lily d'une petite voix.

Il haussa les épaules.

- Je pensais à toi. Aux moments qu'on a passé ensemble, à ceux à venir.

Tout ce que Lily parvint à répondre fut :

- Oh.

- Comme tu dis, commenta-t-il, railleur.

- Je suis...

- ... « désolée » ? Je sais.

- James...

- J'aimerais juste que tu me fasses confiance, Lily. Si j'ai passé tout ce temps avec les Maraudeurs, cet été, c'est parce que je ne pensais pas que tu avais le temps qu'on se voit mais aussi parce qu'on en avait besoin. En particulier Sirius et moi. On avait besoin de se retrouver.

Lily hocha la tête, mortifiée. Elle avait l'impression d'être une petite fille capricieuse grondée par ses parents.

- Ça n'avait aucun rapport avec toi, poursuivit James sans lâcher son regard. Tu sais que je t'aime. Tu ne peux pas passer ton temps à penser que je te mens, surtout à ce propos.

- Tu ne m'as pas parlé de la moto, souligna aussitôt la jeune fille. Ni d'aucune de vos soirées.

- Et tu as vu comment tu as réagi quand tu l'as appris ? Rétorqua-t-il. C'est pour ça que je n'ai rien dit. Je savais que ça allait faire tout un drame.

Lily prit sur elle pour ne pas s'énerver à nouveau et répondit :

- Je te ferai pleinement confiance si tu fais la même chose avec moi.

Il la considéra un instant en silence puis commenta :

- Donc tu admets que tu ne me fais pas confiance ?

- Bien sûr que si ! Mais je... c'est comme avec cette histoire de pleine lune, en mars, souffla-t-elle. J'ai juste affreusement peur que tu me brises le cœur.

- Je n'appelle pas ça de la confiance, insista-t-il d'une voix dure.

- Je ... d'accord, peut-être pas sur ça. Mais j'ai juste... j'ai juste peur ! Je t'ai tout donné, d'accord ?

Elle s'échauffait, les larmes aux yeux. C'était le moment où jamais de tout mettre à plat.

- Tu es tout ce que j'ai, James ! Tu me donnes envie de me battre pour qu'on puisse vivre heureux un jour. Tu es la personne qui me donne envie de sourire dès que je me réveille, qui me rappelle en permanence que tout ça en vaut la peine.

Sa voix se brisa, mais elle poursuivit :

- Alors pardonne-moi si j'ai peur que tu ne sois pas tout à fait sérieux et sûr de toi quand tu me dis que tu m'aimes. Tu l'as déjà dit à tellement de filles que ...

- Bon sang, Lily ! S'emporta-t-il. On a déjà parlé de ça ! Je ne suis plus ce James là et tu le sais très bien !

Il se leva et fit quelques pas furieux dans la chambre avant de se planter devant elle.

- Tu me l'as dit toi-même, gronda-t-il. Tu as dit que j'avais changé, mais qu'il fallait tenir compte de celui que j'étais. Que j'étais, Lily !

- Je sais ! Je sais ce que j'ai dit !

- Alors pourquoi tu n'en tiens pas compte ?

- Parce que la peur n'est pas rationnelle ! L'amour n'est pas rationnel ! Sinon on n'aurait jamais fini ensemble !

Il fit volte-face et passa rageusement ses mains dans ses cheveux. Lily, condamnée à fixer son dos, finit par murmurer :

- Je te propose un truc, James.

Comme il ne répondait pas, elle poursuivit :

- Plus de secret, sauf s'il s'agit de quelque chose qui ne nous appartient pas. Et plus de crise d'angoisse de ma part non plus.

Il daigna enfin se tourner vers elle et ils s'affrontèrent du regard quelques instants. Puis James soupira et s'assit à côté d'elle. Le matelas s'enfonça légèrement sous son poids et Lily bascula sur lui. Elle s'apprêtait à s'écarter, les joues rouges, mais il glissa son bras autour de sa taille et la retint contre lui. Après un instant d'hésitation, elle se décala un peu plus et enfouit son visage contre son cou.

- Je t'aime, Lily, murmura-t-il, ses lèvres perdues dans les cheveux roux de la jeune fille.

Elle sourit contre l'épaule de James et tâtonna jusqu'à attraper son autre main.

- Je sais.

***

James tentait vainement de remettre ses idées en place, Lily toujours serrée contre lui. Il se sentait bizarrement intimidé après cet échange. Mais alors qu'il cherchait toujours quoi faire, Lily prit les devants en levant légèrement la tête pour déposer un baiser sous sa mâchoire.

Il cligna plusieurs fois de yeux, surpris, alors que Lily se décalait pour le regarder. Finalement, il se décida à lâcher à sa main pour glisser ses doigts contre sa nuque et attirer son visage contre le sien. Lily ne tarda pas à fourrager dans ses cheveux alors qu'il la serrait un peu plus fort contre lui, incapable d'écarter ses lèvres des siennes plus de quelques secondes.

- Eh, Lily, articula-t-il difficilement après s'être arraché à l'étreinte de la jeune fille.

- Quoi ? Sourit-elle, le souffle court et les joues rouges.

- On est un couple parfait !

- Ah oui ?

- On discute comme des personnes sensés au lieu de passer notre temps à nous embrasser. Je trouve que c'est une belle performance !

Elle pouffa.

- Parce qu'on était en train de discuter là ?

- Non, mais on a trouvé l'équilibre parfait.

- A mon avis on a pas passé assez de temps sur la partie « tripotage », suggéra-t-elle.

James fondit aussitôt sur ses lèvres, mais il y mit tant d'ardeur que Lily bascula en arrière. Aucun d'eux ne prit la peine de noter cela, bien trop occupé à embrasser l'autre et à trouver quoi faire de ses mains.

- Je ne sais absolument pas qui est présent dans cette maison mais je crois que les patates sont cuites !

James grogna et fit glisser une dernière fois ses lèvres contre la clavicule de Lily alors que les doigts de la jeune fille lissait sa chemise dans son dos. Il se redressa légèrement et déposa un baiser sur ses lèvres avant de rouler sur le côté. Puis, appuyé sur un coude, il lui sourit.

- Salut Lily.

Ses yeux verts s'éclairèrent d'une lueur amusée et elle se tourna sur le côté pour caresser sa joue.

- Salut James.

- Tu sais que je m'étonne encore d'avoir entendu le mot « tripotage » sortir de ta bouche sans que de la fumée commence à te sortir par les oreilles ?

Elle lui fit une grimace et lui tapota doucement la joue.

- Moi je m'étonne que la simple mention de pommes de terre ait pu te détourner de ton objectif.

- Qui était ?

Cette fois, Lily devint rouge comme un souaffle prêt à exploser et un rire satisfait s'échappa des lèvres de James. La jeune fille marmonna quelques insultes puis se redressa. L'objectif, c'était d'enlever le t-shirt de Lily.

Très fier de lui, James suivit son exemple et sauta sur ses pieds en clamant :

- J'ai faim !

Il plaqua un baiser sur sa joue avant de sortir à pas vifs de la chambre, dévala les escaliers quatre à quatre et déboula dans la cuisine comme un Cognard.

Sirius, occupé à mettre les pommes de terre fumantes dans un plat, releva la tête, surpris. Il observa un instant son meilleur ami avant de se mettre à rire.

- Qu'est-ce qu'il y a ? s'enquit James sans pouvoir s'empêcher de sourire.

- Est-ce que tu as au moins discuté avec Lily ?

- Quoi ? Bien sûr que oui !

- Hmm. Parce que, à voir tes cheveux, on dirait surtout que vous avez trouvé autre chose de plus intéressant à faire.

- Mes cheveux ?

- T'as trois types de coiffure, Cornedrue, expliqua Sirius avec un sourire satisfait, les mains posées à plat sur la table. La normale, genre « je viens de me lever et, non, je n'ai pas de peigne ». Ensuite, celle de James-énervé ou James-qui-se-la-pète, et puis celle de « J'ai tripoté une fille et elle me l'a bien rendu ».

Le sourire de James s'élargit et il se pencha vers son meilleur ami avec un air de conspirateur pour confirmer :

- J'ai tripoté une fille et elle me l'a bien rendu.

Sirius se mit à rire et donna un grande tape dans le dos de James au moment où Lily arrivait.

- Je peux connaître la blague ? s'enquit-elle en attrapant la pile d'assiettes que Sirius était en train de faire léviter.

- Je salue les exploits amoureux de Cornedrue, expliqua Sirius.

Lily devint aussitôt cramoisie et les garçons ricanèrent.

- Au lieu de faire l'idiot, donne moi les couverts, ordonna-t-elle après avoir enfoncé son index dans les côtes de James.

Il s'exécuta de bonne grâce et ouvrit un tiroir avant de passer les couteaux à Sirius. Celui-ci, au lieu de les poser sagement sur la table, les enchanta pour qu'ils se battent. Lily leva les yeux au ciel en plaçant les assiettes mais ne fit aucun commentaire.

Alors que James et Sirius lançaient des paris sur un couteau gagnant, les marches de l'escalier grincèrent et Ethel fit son apparition. Les couteaux tombèrent aussitôt au sol dans un tintement sonore et Lily et James durent prendre sur eux pour ne pas rire alors que Sirius plongeait sous la table pour ramasser les couverts. Ethel haussa un sourcil à l'attention de Lily, qui se contenta de hausser les épaules. La blonde leva les yeux au ciel et interrogea, comme si de rien n'était :

- Vous savez où sont Jenny et Gideon ?

- Ils sont là ? s'étonna James sans aider son meilleur ami à finir de mettre la table.

- En principe oui, répondit Lily, mais je ne les ai pas vus.

- Ils doivent être dans la chambre de Gideon, proposa Sirius avec un sourire espiègle.

Lily rougit mais Ethel resta impassible.

- Bon, ben on ne va pas les dérang... Non ! Sirius, laisse-les tranquilles !

Mais Lily s'époumonait dans le vide : James et Sirius étaient déjà partis au pas de course au premier étage, où se trouvait la chambre de Gideon.

- J'adore mettre Lily mal à l'aise, pouffa Sirius alors que James collait son oreille à toutes les portes du couloir pour trouver la bonne pièce.

- Elle s'améliore quand elle est seulement avec moi. Elle ne rougit presque plus !

Sirius ne put pas répondre car les deux filles les avaient rejoints.

- Laissez tomber, siffla Lily avant d'attraper James par le bras pour le tirer vers l'escalier.

- Oh allez Lily, on veut juste savoir s'ils ont faim !

- Ils mangeront plus tard s'ils ont envie !

- Lily, s'il-te-pl...

- Je pense qu'ils sont là-bas, interrompit alors Ethel.

Elle désignait le bout du couloir, où une faible lueur filtrait à travers une porte entrebâillée. James échangea un regard surpris avec Sirius. D'après les investigations qu'ils avaient mené, il s'agissait de la bibliothèque. Que diable Gideon et Jenny pouvaient-ils y faire ?

Sirius et lui se dirigèrent à pas silencieux vers la pièce tandis que Lily continuait à vitupérer contre eux à voix basse. Lorsqu'ils furent suffisamment près, James entendit la voix de Jenny :

- Tu vas te décider ? Ça fait vingt minutes que j'attends !

- Si tu ne m'interrompais pas toutes les deux minutes j'arriverais mieux à réfléchir, bougonna Gideon en réponse.

Sirius échangea un regard perplexe avec James, franchit la distance qui les séparait de la porte et poussa le battant. Jenny tourna aussitôt la tête vers eux. Renversée dans un fauteuil en velours vert, elle faisait face à une petite table sur laquelle était posée un jeu d'échec sorcier. Face à elle se trouvait Gideon, en pleine réflexion. Il n'y avait plus que quelques pièces sur l'échiquier. Elles se dandinaient et s'invectivaient à voix basse en attendant que les joueurs daignent les bouger.

- Mais qu'est-ce que vous fabriquer ? demanda finalement Sirius.

- On joue aux échecs, Black, marmonna Gideon.

- Depuis combien de temps ? interrogea James.

- Presque quatre heures maintenant, annonça Jenny, parce que Monsieur refuse de prendre moins d'une demi-heure avant de bouger une de ses fichues pièces !

- Tu peux parler ! Fou en E5, triompha-t-il.

Jenny grommela et posa ses coudes sur la table, les yeux fixés sur le jeu. James tentait de réprimer un éclat de rire au moment où Lily posa ses mains sur sa taille.

- Les échecs, hein ? murmura-t-elle. Pas ce que vous espériez trouver ?

- Si, répondit-il sur le même ton. On pensait qu'ils « jouaient aux échecs ».

Sirius, qui avait très bien entendu, éclata de rire.

- Hmm, marmonna Lily. J'imagine que c'est la version sorcière de « jouer au Scrabble » chez les moldus.

Avant que James ait pu répondre qu'il n'en avait aucune idée mais que c'était sans doute ça, Gideon releva la tête et haussa un sourcil.

- Qu'est-ce que vous voulez, les mômes ?

- C'est l'heure de dîner, expliqua Lily.

Contre toute attente, Gideon sauta sur ses pieds et s'exclama :

- Parfait ! Ça laisse le temps à Jenny de se décider à jouer !

- Oh, la ferme Prewett, marmotta l'intéressée. Allez-y, je vous rejoindrai plus tard.

Dix minutes plus tard, ils étaient tous installés dans la cuisine – à l'exception de Jenny, et discutaient joyeusement. Lily raconta succinctement sa veille, qui lui avait semblé particulièrement inutile, sans cesser de jeter des coups d'œil à James qui la couvait du regard.

Elle acheva son récit avec un sourire tendre à l'adresse du jeune homme, et Sirius donna un coup de genou à son meilleur ami.

- Arrêtez de faire les guimauves, siffla-t-il.

- La ferme Patmol, rétorqua aimablement James.

Sirius ouvrit la bouche pour rétorquer mais Ethel le prit de court en interrogeant :

- Et toi, Sirius ? Où est-ce que vous êtes allés avec James cet après-midi ?

James regarda avec jubilation son ami perdre tous ses moyens. Sans doute pour l'une des premières fois de sa vie, Sirius rougit face à une fille. Qui attendait d'ailleurs qu'il fasse autre chose que la dévisager, bouche bée.

Comme Sirius semblait peu décidé à s'exprimer, James prit finalement la parole et leur rapporta les conclusions auxquelles ils étaient arrivés. Gideon leva les yeux au ciel en les entendant.

- Je vous pensais plus malin que ça, commenta-t-il. Évidemment qu'il cherche à affaiblir les moldus. Il passe son temps à mener des attaques surprises n'importe où.

- Alors qu'est-ce qu'on fait là ? interrogea vivement Sirius, remis de ses émotions.

- On attend de savoir quoi faire, répondit sèchement Gideon. On ne sait jamais où il va attaquer, alors que lui semble toujours savoir quand on mène de grosses opérations.

L'homme se leva soudain et alla se planter devant la fenêtre, les mains dans le dos. Un silence pesant s'installa et James jeta un coup d'œil au tableau accroché sur l'un des murs.

Prewett et MacMillan, 12 Rainbow Hill, Worcester

Beadle, Pettigrow, Maugrey, Newark-on-Trent

Lupin, Wirksworth

Londubat, Londres, St James's Park

Fenwick et Meadowes, Aberystwyth

Dundoe, Varich Place, Tongue

Podmore, Fletcher, McKinnon, Watendlath

- Qu'est-ce qu'ils font, tous, si on ne sait pas qui protéger et où attaquer ? interrogea-t-il sans se soucier de rompre le silence.

Les épaules de Gideon se tendirent un peu plus et il se retourna pour jeter un coup d'œil à la liste de noms et de lieux.

- Londubat doit faire une filature, tout comme Dundoe et Lupin. MacMillan et Fabian montent la garde devant une maison au-dessus de laquelle est apparue la Marque des Ténèbres il y a deux jours.

Il fronça légèrement les sourcils.

- Beadle, Pettigrow, Maugrey... aucune idée. Quelque chose de plus gros, s'ils sont trois. Et avec Maugrey en plus. Fenwick et Meadowes exfiltrent une famille de Nés-Moldus, d'après ce que Benjy m'a dit. Quant à Podmore, Fletcher et McKinnon, je n'en ai aucune idée mais ça doit être important si McKinnon est sur le coup.

- Ce sont les seuls membres de l'Ordre ? interrogea Lily d'une petite voix.

Cette question eut le mérite d'arracher un sourire à Gideon.

- On est en sous-nombre mais quand même ! Non, ce sont seulement ceux en mission dangereuse.

- Elles ne sont pas toutes dangereuses ? releva Ethel.

- Je ne suis pas sûr d'avoir le droit de vous parler de ça, marmonna le géant roux avant de se rasseoir. Enfin, tant pis. Beaucoup de membres font partie de divers institutions magiques. Parce que même si on est associés au Ministère, Dumbledore a toujours peur que le Ministre nous cache des choses, ou simplement qu'il fasse trop confiance à ses employés.

- Tout ça est beaucoup trop compliqué, commenta Sirius.

- C'est la guerre, Black. On ne peut faire confiance à personne.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro