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III- Chapitre 50


Note du bêta : Saluuuuuuut a vous autochtones ! Je sais pas vous mais j'ai chaud. Heureusement la mort de Jenny a jeté une froid pas vrai ? Haha un froid... hem . En tout cas j'espère que vous êtes prêt à lire encore un chapitre biiien déprimant (mais hé si vous voulez vous plaindre l'adresse c'est Lord Voldemort / Manoir Malefoy / quelque part au royaume uni) bonne lecture et merci de nous lire vous méritez plein de câlin (mais là je pegue un peu trop)


Note de moi : Yo ! Désolée pour le retard !  C'est le dernier chapitre avant un bout de temps ; je pars en camp scout le 7 et ensuite ça va être compliqué d'écrire/poster. Alors je vous fais des gros bisous, merci pour tous vos commentaires et à bientôt !!


Chapitre 50


Martin émergeaitdes bois lorsqu'il aperçut Lily et Sirius, dont il percevait lestraits grâce à la lumière de leur baguette. Le jeune homme frottale bras cassé qu'il était allé faire ressouder auprès desSoigneurs ; on lui avait défendu de repartir aussitôt mais iln'avait pas écouté. Malgré le sort plus qu'incertain de Maugrey etle tour sanglant qu'avaient pris les événements, il refusait de seterrer sous une tente.

Il s'approcha desdeux jeunes gens pour leur demander un compte-rendu de la situationet, ce faisant, se rendit compte que Lily était pâle comme la mort.Quant à Sirius, son visage n'exprimait rien du tout. Inquiet, il lesrejoignit pour de bon. En l'entendant approcher, ils se tournèrentvivement vers lui, baguettes brandies. Lorsqu'elle le reconnut, levisage de Lily se brouilla et des larmes dégringolèrent le long deses joues. Paniqué, Martin chercha le regard de Sirius, ne rencontraque le vide puis aperçut le corps à leurs pieds. Glacé jusqu'ausang, il balbutia :

- C'est...

- Mangemort, hoquetaLily.

- Putain deMangemort, ajouta Sirius d'une voix morne.

- Il...

- Mort. Comme Jenny.

Les doigts deMartin, crispés sur sa baguette, se mirent à trembler.

- Quoi ?

- C'est ce qu'onappelle un vrai baptême du feu.

Lily était àprésent agitée de sanglots incontrôlables, le visage enfoui entreses mains. Sirius posa une main dans son dos et la poussa doucementvers Martin.

- Tu veux bien laconduire à la tente à infirmerie ? Si jamais tu tombes surJames, ça ne lui fera pas de mal non plus.

Trop estomaqué pourprotester, Martin hocha la tête. Lily tenta de dire quelque chosemais elle n'eut pas le force d'aller au bout. Leur cadet prit sonbras mais, avant de partir, demanda :

- Jenny ? Où...Où est son corps ?

- Là où il l'atuée. J'ai jeté un sortilège pour la protéger et allumé unetorche auprès d'elle. J'irai la chercher quand ce sera fini.

- La bataille... Tusais où on en est ?

- Aucune idée.Avant que tu n'arrives, Lily m'a dit que Maugrey était quasimentcondamné.

- Ouais, une jambearrachée. Ethel a fait ce qu'elle a pu ?

- Ethel ... ?

Une ombre de vietraversa le visage torturé de Sirius, puis il porta le regard versles éclairs de magie qu'on apercevait, un peu plus au nord.

- Je ne suis pas sûrque les Aurors veuillent de notre aide.

- Aucune idée,souffla Martin alors que Lily tentait de reprendre le contrôled-elle-même, sans grand succès.

Sirius fit un petitsigne vers le sud.

- Emmène-la.

- Ouais, d'accord.

Alors qu'ilsprogressaient entre les arbres, Lily le repoussa soudain. Elle seredressa en reniflant, le visage ravagé par les larmes.

- Pas besoin d'allerà l'infirmerie, balbutia-t-elle.

- Tu ne risquerasrien là-bas, protesta-t-il. Dans ton état...

- Ça... ça va,c'est juste que... Quand je t'ai vu...

Un sanglotl'interrompit mais elle reprit bien vite :

- Tu viens d'arriveret... ça aurait pu être toi ou... Et puis il va falloir le dire auxautres... Oh, Merlin ! L'Ordre a besoin de nous, je ne veux pasrester à... à ne rien faire, alors que Jenny a été tuée aucombat.

La gorge serrée,les larmes aux yeux, Martin hocha la tête. Ils firent demi-tour deconcert et regagnèrent la zone des combats. Quelques Géantsgisaient là, abandonnés par leurs congénères, blessés ou morts ;Martin n'aurait su dire. Il y avait également des Aurors. Les deuxjeunes gens considérèrent un instant l'endroit où l'on se battaitencore ; les traits de magie se faisaient de plus en plusnombreux, ainsi que les hurlements rauques des Géants. Grâce àleurs yeux à présent habitués à l'obscurité, ils distinguèrentquelques silhouettes gigantesques qui semblaient s'enfuir.

- C'est presquefini, chuchota Martin.

- Ils n'ont pasbesoin de nous, statua Lily d'une voix plus ferme qu'auparavant.Autant essayé de voir s'il y a des survivants de ce côté-ci etfaire ce qu'on peut pour eux.

La jeune recruehocha la tête, impressionné par la façon dont elle s'étaitreprise. Ensemble, ils entreprirent de s'agenouiller auprès dechaque corps qu'ils voyaient. Certains restaient aussi inertes que lapierre, d'autres poussaient un faible gémissement, d'autres encorene réagissaient pas mais leur pouls battait. En une heure, ilsdénombrèrent sept morts et six blessés. Ils accompagnèrent cesderniers jusqu'à la tente à infirmerie. Au terme de cette heure,les combats avaient enfin cessé. Le silence serait retombé sur laforêt si l'écho de la fuite effrénée des Géants n'avait pasrésonné dans les montagnes. La terre tremblait toujours, mais demoins en moins fort. Et au-delà de la clairière labourée par lesGéants, d'immenses cadavres jonchaient les bois.

Par petits groupes,les Aurors revinrent vers la première zone d'affrontement. Alorsqu'ils s'efforçaient de jucher un malheureux sur un brancard, Martinet Lily les virent s'assembler autour de la tente où l'on essayaitde sauver Maugrey. Silencieux, ombres noirs dans la nuit noire, ilsattendaient. Des retardataires arrivaient en boitillant, blessésmais toujours loyaux. Quelques baguettes s'illuminèrent et les deuxmembres de l'Ordre virent des Aurors prendre la place de Fabian,Marlène et Peter pour protéger la tente.

- Martin ?Appela doucement Lily.

- Oui ?

- Tu veux bienl'accompagner à l'infirmerie sans moi ? interrogea-t-elle endésignant le Sorcier qu'ils tentaient de secourir.

- Bien sûr.

Elle hocha la tête,alors que des larmes coulaient à nouveau le long de ses joues, commeelles l'avaient fait à intervalles réguliers pendant toute l'heureprécédente. Il donna donc un petit coup de baguette qui mit lebrancard en mouvement et s'éloigna dans les bois, tandis que Lily sedirigeait vers les autres membres de l'Ordre.


***

Lily tenta deravaler ses larmes. Elle devait leur annoncer la nouvelle, dût-elleensuite s'effondrer. Le Bureau des Aurors veillait, et l'Ordre sedevait de faire la même chose.

Marlène l'aperçutla première. A la lueur de sa baguette, elle la scruta avecinquiétude. Ses trois compagnons se tournèrent vers elle. CommePeter demandait si elle était blessée, elle secoua la tête etchercha le regard de Fabian avant d'annoncer :

- Jenny a ététuée.

Tous se figèrent.Le silence régna un instant puis Fabian souffla :

- J'espère quecelui qui a fait ça est loin d'ici, sans quoi Gideon va l'écorchervif.

- Il est mort,répondit Lily. Sirius... Sirius l'a tué.

Peter couina alorsque Marlène se renfrognait.

- Tu as desnouvelles des autres ? Interrogea cette dernière.

- Pas du tout. Ons'est occupé des blessés, avec Martin. Et vous ?

- Gideon et Benjytiennent conseil quelque part par là, répondit Fabian d'un tonmorne. Ils ont pris le commandement.

- A juste titre,commenta Lily.

Les autres hochèrentla tête. Peter fouillait les ténèbres du regard, inquiet. Marlènese tournait de temps en temps vers la tente où on soignait Maugrey,tandis que Fabian guettait le retour de son frère.

- Je crois que laquestion est de savoir si nous rentrons au QG tout de suite ou non,poursuivit Marlène. Quand ils auront décidé, on tâchera deretrouver tout le monde.

- Tu sais où estJenny ? Interrogea Fabian.

- Vaguement. Siriussait, lui.

Lily déglutit alorsque la peine lui serrait à nouveau la gorge.

- Il l'a vraimentassassiné ? Chuchota Peter.

- Sirius ? Ilsemblerait. Merlin, je n'ai aucune idée de l'endroit où il estallé, j'espère qu'il...

Elle prit uneprofonde inspiration pour se calmer puis annonça :

- Je vais aller voirlà-bas, au cas où des gens auraient besoin d'aide.

- Lily, protestaMarlène d'une voix douce, ce n'est pas à toi de faire ça. DesGuérisseurs de Ste-Mangouste sont là et...

- Maugrey nous a ditde les aider dans la mesure du possible. Je ne fais qu'exécuter sesordres.

Sans attendre, ellepartit. Elle passa devant les Aurors et leur veille silencieuse,songea à Jenny, seule dans la forêt. Elle poursuivit néanmoins saroute, consciente que les vivants avaient plus besoin d'elle que lesmorts.

Un bruit de courselui parvint et Marlène arriva à sa hauteur, légèrementessoufflée. Sans un mot, elle chemina à ses côtés. Les deuxfemmes parvinrent bien vite sur le deuxième lieu d'affrontement. Lescorps des Géants jonchaient le terrain, aussi inertes que lesmontagnes où ils avaient vécu. Mais, par moment, un gémissements'élevait dans la nuit. Lily et Marlène s'activèrent ; ellesréduisirent quelques fractures, distribuèrent des potions de force,assistèrent une femme qui rendait son dernier souffle. Alorsqu'elles contournaient la jambe d'un Géant, des lueurs leurparvinrent. Elles s'immobilisèrent, inquiètes, mais une voix bienconnue leur parvint :

- Qui va là ?

Lily fut tellementsoulagée qu'elle faillit se remettre à pleurer. Elle répondit :

- C'est Lily, jesuis avec Marlène.

- Oh, Merlin...

Des bruits de pasprécipités, puis James l'enlaça. Elle referma ses bras autour deson cou alors que quelqu'un d'autre approchait dans son dos.

- Tu vas bien ?Souffla James dans ses cheveux.

- Quelqueségratignures, c'est tout. Et toi ?

- Nez cassé, maisSirius m'a réparé.

Elle s'écarta pourtâter ton visage. Il avait perdu ses lunettes et elle sentit ce quidevait être du sang séché sous des doigts.

- Sirius t'a dit ?

Il hocha la tête.

- Tu sais s'il y ad'autres victimes ?

- Marlène, Benjy,Peter et Gideon vont bien. Pas trace des autres. Et Maugrey...

- Ouais, je sais.Sirius et moi on... on cherchait Remus. Je l'ai vu pour la dernièrefois à peu près au moment où Maugrey a été blessé.

- Je suis sûrequ'il va bien, souffla Lily.

- J'en conclus quevous ne l'avez pas vu de votre côté ? Intervint Sirius.

- Uniquement desAurors, répondit Marlène.

- Il nous reste unezone à quadriller, de ce côté-ci, indiqua James en tendant le brasdans la nuit.

- Je viens avecvous, décida Lily, bien décidée à ne plus lâcher son mari.

Celui-ci,apparemment du même avis, lui attrapa la main. Suivis de Sirius etMarlène, ils continuèrent leur ronde. Ils ne tardèrent pas àcroiser un autre Sorcier, agenouillé au sol. Les Maraudeursreconnurent Remus sans peine. Les trois garçons se tombèrent dansles bras. Ils achevèrent ensemble d'aider les blessés et de fermerles yeux des morts. Pour un Géant mort, au moins trois Aurorsétaient tombés. Alors qu'ils s'éloignaient d'un nouveau corps,Lily entendit Marlène murmurer :

- Ça n'en valaitvraiment pas la peine...

- Vous pensez queMaugrey va être furieux, quand il se réveillera ? InterrogeaLily.

Marlène lui adressaun drôle de regard avant de répondre :

- Oui...Certainement.

- Qu'est-ce qu'on vafaire de tous ces corps de Géants ? Souffla Sirius alors qu'ilsretournaient vers l'endroit où étaient rassemblés tous les Aurors.On ne va pas pouvoir cacher ça aux Moldus.

Lily n'avait pas deréponse, et si Marlène en avait une elle s'abstint de la donner.

Un peu à l'écartdu groupe d'Aurors, un autre petit groupe se distinguait. A la lueurdes baguettes, ils reconnurent Peter et Fabian, mais aussi Gideon,Benjy, Amanda, Alice, Frank, Martin et Margaret. Cette dernièrefondit en larmes en voyant Lily, qui eut bien du mal à ne pas fairepareil. Remus, après un instant d'hésitation, passa un bras autourde ses épaules et la serra contre lui. Gideon, un peu à l'écart ducercle, fixait le sol d'un air absent, le teint blafard.

Benjy annonça auxnouveaux venus :

- Maintenant qu'on arécupéré tous ceux qui sont sur pied, on va rentrer. Ethel, Willet Sally sont auprès des Guérisseurs, mais ils s'en sortiront sansproblème. Quant à Jenny, nous allons ramener son corps pour larendre à ses parents. Ensuite, les Aurors mettront le feu à laforêt.

- Quoi ?Hoqueta James.

- C'est le seulmoyen de se débarrasser de tous les corps de Géants qu'il y a ici.On en a parlé avec l'adjoint de Maugrey. Il en prend toute laresponsabilité. Le feu sera sous contrôle du Bureau, il ne devraitpas y avoir de débordement.

- Mais....

- Potter, coupaBenjy, je sais que ça peut paraître drastique comme mesure, maisc'est la plus raisonnable. Et maintenant, allons chercher Jenny, etrentrons chez nous.

Lily n'oublieraitjamais la marche silencieuse qui les mena à l'endroit où Jennyétait tombée. Comme Sirius le lui avait dit, il l'avait entouréede flambeaux dont la lumière faisait flamboyer ses cheveux blonds.Sans un mot, Gideon s'approcha et la souleva dans ses bras. Sonvisage se contracta une infime seconde mais il se reprit vite. Ilstransplanèrent directement au QG, sauf Sirius qui insista pourattendre que les blessés soient en état de rentrer – ou plutôt,qui mourait d'envie de voir Ethel.

Lorsque les embrunsde Cornouailles fouettèrent son visage, Lily prit une profondeinspiration. C'était déjà presque le matin mais l'aube, en ce moisd'octobre, était encore loin. Elle espéra que le vent qui laglaçait jusqu'à l'os saurait emporter l'odeur du bûcher loind'Inverness.


***

- Ils ont quoi ?

- Mis le feu à laforêt.

Minchum ferma plusétroitement les pans de sa robe de chambre couleur bordeaux etdévisagea Gary McKinnon, atterré. L'homme, vêtu de noir et leregard sévère, détonnait dans le petit salon remplis de peinturemaritimes du Ministre.

- Thatcher va avoirma peau, gémit-il. Des milliards d'hectares !

- Je m'arrêterai àdes milliers, commenta McKinnon. Et encore.

- Mais à quoiont-ils pensé, Merlin !

- Alastor ...

- Je m'encontrefous ! Alastor n'est pas leur dieu, que je sache !Ils ont un cerveau ! Ils savent agir intelligemment même sansMaugrey !

- Il paraîtinvincible, c'est difficile de....

- C'est difficile dediriger un pays en guerre, McKinnon ! Rugit Minchum en abattantle poing sur le haut du dossier de l'une de ses bergères. Je sais ceque Maugrey représente, et je n'ai pas plus envie que vous qu'ilmeurt, mais serait-ce trop demander que de réclamer un peu de bonsens ? Si je ne peux plus compter sur mes Aurors, alors surqui ?

- Maugrey, réponditson interlocuteur sans la moindre hésitation.

- Il est sur son litde mort !

- Il est sauvé,d'après Manstreet.

- Avec une jambe enmoins.

- Ça ne l'empêcherapas de reprendre son poste.

Minchum soupiraavant de se frotter un instant les yeux.

- Commentvoulez-vous que nous gagnions, souffla-t-il. L'un de nos plus grandsatouts est estropié à vie.

- Maugrey ne menaitpas cette guerre seule.

- Visiblement si,puisque le Bureau a entrepris d'éliminer tous les Géants deGrande-Bretagne une fois Maugrey éliminé.

McKinnon soupira etdésigna l'un des fauteuils d'un geste las.

- Je peux ?

- Allez-y, marmonnaMinchum. Ça a dû être une longue nuit.

- En effet. Ma femmeétait sur le champ de bataille.

Le Ministre secrispa à la simple mention du mot « femme » et sedétourna vivement. Le départ de la sienne était toujours un sujetdouloureux.

- La Gazetteest-elle déjà au courant ? Interrogea-t-il, le visage tournévers le papier peint crême de son salon.

- Je pense, oui. Ilssortiront sans doute une édition spéciale dans l'après-midi, s'ilsn'ont pas eu le temps de mettre un article sous presse avant lapublication de ce matin.

- Ça va fairescandale, hein ?

- Pas tant que ça ;tout le monde déteste les Géants. Ils seront obligés de direqu'ils étaient alliés de Voldemort : ça calmera les esprits.

- Et la pressemoldue ?

- Depuis quandsuis-je votre espion, M. le Ministre ?

- Depuis que Maugreya une jambe en moins et a failli me laisser seul dans ce merdier,répondit Minchum d'un brusque en se tournant à nouveau vers soninterlocuteur.

McKinnon soupira etrépondit finalement :

- Ils vont se poserdes questions, comme d'habitude. Et si ce n'est pas la faute del'IRA, alors un imbécile aura laissé sa cigarette tomber dans labruyère.

- On est en octobre,observa le Ministre. En Écosse. Je ne vois pas comment un telincendie pourrait se produire accidentellement.

- Ils trouveront uneexplication rationnelle, promit Gary. Ils l'ont toujours fait. Vousconnaissez l'IRA ?

- Je vous retournela question.

- Je m'informe.

- Je traite avecMargaret Thatcher, riposta le Ministre.

Pris d'une idéesubite, il claqua des doigts.

- Allez me chercherCarrie ! Tirez-la du lit s'il faut, mais j'ai besoin d'elle !

- Carrie ? Lapetite Moldue ?

- La petite Molduequi devra expliquer à Thatcher que cet acte était indépendant dema volonté et que les caisses du Ministère n'ont rien à luidonner.

- Elle ne goberajamais ça.

- Ne sous-estimezpas Carrie.

- Très bien, j'yvais. Si vous me promettez qu'Alastor pourra récupérer son poste dechef du Bureau des Aurors s'il le souhaite.

Minchum tritura laceinture de sa robe de chambre.

- Ce marché n'arien d'équitable.

- Allez-y, posez vosconditions.

- Il pourrareprendre sa place mais celui ou ceux qui ont mené la charge contreles Géants seront démis de leur fonction et jugés pourinsubordination.

- Et si tous lesAurors sont concernés ?

- Alors Maugrey serachef d'un Bureau entièrement renouvelé.

Les deux hommess'affrontèrent du regard un moment, puis Gary lâcha :

- Très bien.

Sans rien ajouter,il se détourna et quitta les appartement du Ministre, fermementconvaincu qu'il ne toucherait jamais au Bureau. Il avait trop besoind'eux pour cela.

Gary regagna leMinistère tout en essayant de lister toutes les choses qu'il avait àfaire. Ce n'était nullement son travail de servir d'émissaire auMinistre, mais, étant donné l'implication de Marlène, il était unrapporteur privilégié des événements de la nuit passée. Minchumvoulait savoir combien d'Aurors ils avaient perdu, combien étaientblessés, combien le Ministère devait à Ste-Mangouste pour avoirréquisitionné des Guérisseurs. Il avait bien envie de l'envoyer sefaire voir, mais la situation était tellement chaotique qu'ils'était abstenu. Même si tout le monde s'accordait pour dire queMaugrey était un être détestable, l'annonce de son amputationavait plongé l'Atrium dans une effervescence angoissée. Nul ne sesouciait des Géants ; la question était surtout de savoir s'ils'agissait ou non d'une victoire pour le Minisstère. Quant àl'Ordre, nul ne le mentionnait. De l'avis de Gary, c'était mieuxainsi.



***

La fenêtre étaitterriblement froide mais Lily refusait de s'en éloigner. Ellescrutait Gideon et Fabian, aidés de Benjy, qui transportaient uncercueil en bois clair. A l'intérieur reposait Jenny ; lecouvercle n'avait pas été fermé pour que les mages deSte-Mangouste s'occupent de la toilette mortuaire. Après cela, Jennyserait rendue à sa famille. Il n'y aurait pas d'enterrement public,c'était un ordre du Ministère. Nul ne devait savoir qu'elle étaittombée au service de l'Ordre.

Ils avaient bu enson honneur, aux premières lueurs de l'aube. Personne n'avaitprononcé le moindre hommage. Ils étaient ensuite tous allés secoucher, sauf Gideon qui avait veillé. Lily n'avait pas la moindreidée de ce qu'il ressentait, de ce qu'il avait éprouvé pour Jenny...Mais il semblait en tout cas attaché à elle. Elle espérait queJenny le savait.

Il faisait àprésent grand jour et l'heure du déjeuner était passée depuislongtemps. Lily était persuadée, lorsqu'elle était allée secoucher, qu'elle serait réveillée par des cauchemars. Seulementelle était tellement épuisée qu'elle avait dormi d'une traite. Aprésent, la faim la tenaillait mais James dormait toujoursprofondément et elle refusait de se trouver seule dans la cuisine.

Le portail du parcse referma en claquant. Les trois hommes avancèrent encore un peupuis transplanèrent. La gorge serrée, Lily ne put retenir unsanglot. Elle ne reverrait plus jamais son amie. Jenny, si vive Jennyavec qui elle avait eu tant de différends, mais avec qui elle avaittant ri ! L'ambiance au QG ne serait plus jamais la même sanselle pour donner la réplique aux Maraudeurs. Lily voyait avecchagrin ses amies disparaître ; Val d'abord, qui avait cesséde donner de ses nouvelles, perdue qu'elle était en Australie, etmaintenant Jenny, perdue pour toujours.

James se retournaavec un profond soupir et grogna un peu. Lily se détourna de lafenêtre pour le regarder. Aussi forte que soit sa peine, la joie desavoir James en vie et en bonne santé l'empêchait de s'effondrer.Elle ne se rappelait que trop bien de cette horrible nuit du mois demars où elle avait cru le perdre. Une fois débarrassé du sang quilui couvrait le visage, elle avait retrouvé son mari, épuisé,touché par le deuil, mais entier. Elle vint s'allonger près de luiet se cala contre son dos, un bras passé autour de son torse. Sonventre gronda à ce moment-là et il marmonna :

- Faim.

Surpris del'entendre, elle se redressa légèrement :

- James ?

- Mmh.

- Tu as faim ?

- Toi.

- Je peux attendre.

Il se retourna, lesyeux toujours fermés, et nicha sa tête contre son cou.

- Non, non.

Malgré elle, ellese prit à sourire.

- Il faut que tuarrêtes de dire un truc et de faire son contraire.

- Laisse-moi juste ...(il bâilla) me réveiller.

- Remarque... on estpas si mal, ici.

- Hmmm. Fait froid,en bas.

- Pire qu'àPoudlard.

- Nan. Poudlard,c'était le paradis.

Elle ne réponditpas. Il soupira et la serra un peu plus contre lui.

- J'en ai marre.

- Je sais. Moiaussi.

- On a parlé de ça,il y a un an, reprit-il d'une voix étouffée. Du fait qu'on nepouvait pas arrêter.

- Ouais.

- Tu le pensestoujours ?

Après un silence,Lily répondit :

- Oui.

- Je savais que turépondrais ça.

Il roula sur le doset ouvrit difficilement les yeux. Privée de sa chaleur, Lilys'empressa de se presser contre lui à nouveau.

- Tu attendais autrechose ?

- Non. Peut-être.

- Si tu avais leventre plein tu m'aurais simplement répondu « non ».

Un bref sourireétira ses lèvres et il tourna la tête pour la regarder. Il scrutaun instant ses yeux et dit :

- Non.

- « Non »quoi ?

- Non, jen'attendais pas autre chose.

Elle sourit tout enchassant les mèches de cheveux qui folâtraient sur son front. Aumême moment, une porte s'ouvrit en grinçant dans le couloir et,après avoir tendu l'oreille, ils entendirent quelqu'un descendrelourdement les marches.

- On descend ?Proposa James, alors que le ventre de Lily lui faisait écho dans ungargouillement.

Quelques minutesplus tard, chaudement emmitouflés, ils gagnèrent la cuisine oùentraient à flots le soleil d'hiver. Ils eurent la surprise detrouver attablé là Sirius, qui sirotait un énorme bol de soupe. Vul'état de sa mine, il n'avait pas dormi. Lily craignit un instantpour la vie d'Ethel mais l'esquisse de sourire du jeune homme larassura.

James lui assénaune tape dans le dos avant de se laisser tomber sur une chaise prèsde lui. Lily s'installa en face et demanda simplement :

- Ethel ?

- Elle va bien. Jel'ai ramenée il y a deux heures. Elle a juste besoin de repos,maintenant.

- Et les autres ?

- On m'a dit queSally avait pris un sort dans les yeux donc ça va demander un peuplus de temps. Quant à Will il a une jambe cassée. Ils ont réduitla fracture mais ils préfèrent attendre vingt-quatre heures avantde le laisser rentrer.

Lily soupira,soulagée, mais James enchaîna :

- Et Maugrey ?Tu as des nouvelles ?

Aussitôt, Siriuss'assombrit.

- Ouais. Il vit,mais on lui a coupé la jambe au-dessus du genou. Il a perdu unequantité de sang phénoménal mais Ethel a limité les dégâts doncil devrait rapidement reprendre des forces. Les Guérisseurs espèrentjuste que le moignon ne va pas s'infecter à cause du sortilège demagie noire qu'il a reçu. Ce qui me fait peur, c'est sa réactionquand il se réveillera. Maugrey diminué...

- Il se battra,affirma Lily. Je suis sûre qu'il y a des prothèses ou je ne saisquoi dans le monde magique ! C'est Maugrey... Il se battraforcément.

Les deux garçonslui adressèrent un regard dubitatif qui faillit la flaire flancher,mais elle insista :

- Vous verrez. Cesera la terreur de Ste-Mangouste et il n'aura qu'une envie, reprendresa place au Bureau des Aurors.

- Si Minchum la luilaisse, observa James. Les Aurors ont pété un plomb.

- Pas sous soncommandement.

- Alors d'autrestêtes vont tomber.

- Pas notre affaire.

Dans un sursaut, ilsse tournèrent tous vers la porte qui communiquait avec le salon.Gideon entra d'un pas traînant et se laissa tomber près de Lily.Après un instant d'hésitation, elle demanda :

- Fabian et Benjy nesont pas avec toi ?

- Non.

Lily hocha la têtesans savoir quoi dire, à nouveau prise d'une envie de pleurer sur lamort de Jenny.

- Pour le Bureau,faut pas vous inquiéter, reprit Gideon contre toute attente. Pas nosaffaires. A part les Aurors et la haute administration, personne nesait qu'on y était. Ce n'est pas notre scandale.

Lily, étonnée parces paroles rassurantes, posa une main sur son bras. Il lui jeta unbref regard puis, sans un mot, pressa légèrement ses doigts entreles siens. Lorsque Lily se releva pour aller chercher de la soupepour tout le monde, James attrapa sa main au vol et y déposa unbaiser avant de venir l'aider.

Les autres membresde l'Ordre se joignirent à eux petit à petit. Martin, toutébouriffé à cause de son oreiller, Peter et son air effaré, Remuset ses cernes, Maggy et ses yeux rouges... Ils s'attablèrent tousensemble, sans beaucoup rire ou parler mais les quelques mots qu'ilséchangeaient étaient suffisants pour leur corps et leur âmeblessés. Le Bureau des Aurors était peut-être complètementdisloqué, mais l'Ordre tenait bon.

Alors qu'ilsfaisaient la vaisselle côte à côte, sans magie afin de s'occuper,James lança à Lily :

- C'est pour çaque, finalement, je t'ai dit non.

- Comment ça ?

- Quand tu m'asdemandé si j'attendais autre chose qu'un « oui nouscontinuons ». On ne peut pas lâcher l'Ordre. Si nous étionsjuste Aurors ou... (il secoua la tête). Non, même là. Eux aussiont l'air de former une famille, même si elle est bien plus grandeque la nôtre. Tu imagines, si on lâchait les autres ?

- Je ne préfèrepas, répondit Lily en rinçant le dernier bol que James lui tendait.

Après l'avoiressuyé, elle le rangea et s'adossa au plan de travail. Les autresavaient gagné le salon pour se reposer devant le feu.

- Si tu m'avais ditque tu voulais partir, je t'aurais suivi sans protester, luidit-elle.

Appuyé contre latable, James la scruta intensément.

- Vraiment ?

- Bien sûr. Tu esmon mari et si ça pouvait te rendre plus heureux de partir, alors onl'aurait fait. Et puis ce n'est pas comme si l'idée me répugnaitcomplètement.

- Tu n'aurais pasété... déçue ? Par moi, je veux dire.

Elle secoua la tête.

- Tu ne seras plusexactement l'homme que j'ai épousé dans dix ans – tout comme moi.Rester, c'est téméraire, et tu l'es moins qu'avant. Vouloir partirn'a rien de lâche. Surtout quand on sait que tu veux une famille etque ce n'est clairement pas le meilleur moment pour en fonder une.

James baissa le nez.

- Tu n'en as plusenvie ?

- Si, bien sûr.Quand je vois tous les gens mourir autour de nous... ça m'a l'aird'être la seule chose à faire.

Un bref sourireétira les lèvres de son mari.

- Ça n'a aucunelogique, ce que tu dis là.

- Si. Dans ma tête.

Il sourit un peuplus largement et s'approcha d'elle pour l'embrasser.

- Nous sommes touscomplètement fous, soupira-t-il alors qu'elle nichait sa têtecontre son cou.

- Ça devrait êtrela devise de l'Ordre.

- « La folieest la meilleure arme » ?

Elle pouffa.

- C'est complètementvrai, en plus.

- Viens, on va laproposer aux autres.

Elle se laissatraîner dans le salon, un petit sourire aux lèvres malgré l'échode la bataille de la nuit précédente qui, tapi dans un coin de sonesprit, n'attendait qu'un moment de solitude pour venir la hanter.

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