III - Chapitre 45
Note du bêta : Hey saluuuut mes chéries (et les mecs aussi) ! Ca vaaaa ? (Inutile de me répondre je vous entend pas... Non mais... arrêtez je vous dis !) Joyeuses Pâques ! *a du chocolat tout autour de la bouche* le chapitre d'aujourd'hui est très cool et très important. Surtout pour Remus. J'en dis pas plus, j'ai besoin d'une sieste bonne lecture et gros bisous !
Note de moi : désolée pour le retard ! Joyeuses Pâques, bonne rentrée, bonnes vacances, bref, trouvez vous u truc sympa en fonction de ce que vous faîtes !
Chapitre 45
Ladder resta étonnammentcalme. Impassible, il interrogea :
- Greyback s'est rallié àlui ?
- Je n'en sais rien, on ne m'a... on ne m'a pas dit.
- Et pourquoi est-ce qu'on t'ademandé de venir ?
Sven jeta un coup d'œilaffolé autour de lui et Lad soupira.
- Sortez de vos cachettes lesgars, et que quelqu'un m'allume un feu.
Encore une fois, ce fut Jug quiprotesta :
- Mais t'es complètementdingue ! Il va ...
- Qu'est-ce qu'il va faire ?Coupa sèchement Lad. Je doute qu'il ait encore de la sensibilitédans les bras et Lunard a sa baguette. On s'en fiche qu'il voit nosvisages ou qu'il sache combien on est.
Remus sentit la menace latentederrière cette phrase anodine et jeta un coup d'œil au visageterrifié du prisonnier. Il n'eut pas le temps de s'interroger plusavant sur les objectifs de Lad car les autres loups-garouss'installèrent en cercle autour d'eux, tandis que Stew allumait unfeu. La lueur orangée frappa le visage pâle de Sven. Dans lapénombre, Remus ne s'était pas rendu compte à quel point il étaitjeune ; sans doute n'avait-il même pas dix-sept ans. Alorsqu'il s'offusquait intérieurement qu'un garçon aussi jeune soitengagé dans la guerre, une autre partie de ses pensées s'inquiétaitqu'il pût faire de la magie sans être majeur. Peut-être setrompait-il sur son âge, mais si ce n'était pas le cas, alorsVoldemort avait-il trouvé un moyen de manipuler la Trace ?
La voix de Lad interrompit sessombres pensées sur la perméabilité du Ministère :
- Lâche-le, Jug. Mais je tepréviens gamin, si tu essaies de t'enfuir, il te rattrape et tedéboîte le bras, c'est compris ?
Le prisonnier hochafrénétiquement la tête alors que Jug souriait d'un air diabolique.Il le libéra finalement et Sven s'effondra sur le sol couvertd'épines de pin. Personne ne vint l'aider à se redresser ; Lads'assit au milieu des siens et Remus suivit le mouvement avec untemps de retard. Seul Jug resta debout, prêt à bondir.
- Alors ? Reprit Lad d'unevoix bourrue. Qu'est-ce que nous veut ton maître ?
- Vous aider, répondit Svend'une voix tremblotante.
- Voyez-vous ça. Et commentcompte-t-il s'y prendre ?
- Quand il aura pris leMinistère, il vous accordera une place dans la société, un statutnormal, comme celui des autres Sorciers.
Il sembla se rassurer enprononçant ces mots alors que Remus se tendait de plus en plus.
- C'est ridicule,marmonna-t-il.
Lad lui jeta un regard en biaismais ne releva pas. Il reprit son interrogatoire :
- Que veut-il faire de nouspendant les pleines lunes ?
- Vous laisser vous défoulerdans les villes moldues.
Remus serra si fort le poingqu'il sentit ses ongles s'enfoncer dans sa peau. Près de lui, lesautres loups-garous grognèrent.
- Du calme, tempéra le chef dela meute. Ce n'est pas la faute du petit si Greyback est fou. Carc'est lui qui a demandé ça à ton maître, hein ?
- Je ne sais pas, je... Jen'étais pas là au moment des négociations.
- « Négociations »,releva Lad avec un sourire tordu. Quelle est la contre-partie exigéeà cette « aide » ?
Sven rougit en se rendantcompte de son erreur mais il répondit vaillamment :
- Que vous l'aidiez à gagnerla guerre.
- En massacrant des Moldus unefois par mois ?
- Une bataille se prépare,répondit Sven avec une fierté évidente.
- Contre qui ?
- Le Ministère et l'Ordre.
- L'Ordre ? Intervint Su.Qu'est-ce que c'est ?
Remus ouvrit la bouche avant dela refermer précipitamment. Il n'était pas censé le savoir. Ce futSven lui-même qui répondit :
- Une bande de fous qui pensentpouvoir résister à mon maître. Une espèce de société secrètequi nous met des bâtons dans les roues.
- Je vois, reprit Lad d'unevoix égale. Et quelle genre de bataille ce sera ?
- Les géants descendent desmontagnes, jubila Sven. Avec vous dans la balance, on serait encoreplus fort.
- A part les nuits de pleineslunes, nous sommes des hommes comme les autres, gamin, soupira Lad.Pour la plupart, nous ne savons même plus utiliser la magie.
- Vous êtes plus forts que lamoyenne ! Protesta Sven. Plus rapide aussi. En combat rapproché,vous êtes bien meilleurs !
- Jug, peut-être. Greyback,certainement. Mais ce sont des cas isolés. Nous ne cultivons pas leviolence, ici.
Remus, qui se réjouissaitintérieurement que Lad prenne le chemin de la neutralité parlui-même, se demanda un instant ce que ce serait s'ils cultivaientla violence. Il les trouvait déjà bien trop portés sur la bagarreet le sang à son goût.
- Ça n'a pas d'importance !Décida soudain Sven. Vous pouvez vous joindre à nous quand même!Etvous aurez le vie que vous méritez, vous n'aurez plus à vivre dansla clandestinité !
- Ce n'est pas parce queVoldemort nous présentera comme ses toutous que la communautésorcière nous accueillera soudain à bras ouverts, gronda Lad. Nousne sommes pas des barbares ; il est hors de question que le prixde notre liberté soit la mort de tant d'innocents.
- Mais...
- Nous en avons assez entendu !
Lad se dressa soudain de toutesa hauteur et annonça d'une voix froide :
- Pour avoir pénétré sanspermission sur nos terres, tu es condamné à mort. La meute ne peutte laisser repartir en connaissant ton allégeance.
- Non !
Toutes les têtes se tournèrentvers Remus, qui s'était redressé à son tour.
- Vous ne pouvez pas le tuer !
- Et pourquoi pas ? GrondaJug, qui avait à nouveau saisi les bras de Sven. Nous ne pouvons pasle garder.
- Alors renvoyez-le !
- Pourquoi qu'il envoie unearmée à nos trousses ? Protesta Stew.
- Ils le feront de toute façons'il ne revient pas ! Greyback connaît le chemin !
- Qu'ils viennent, ils noustrouveront prêts à nous défendre, intervint Lad. Mais on ne peutpas le laisser partir ; il vaut mieux que Voldemort nous prennesimplement pour de stupides bêtes violentes plutôt qu'il apprenneque nous n'approuvons pas ses agissements. Cela signeraitl'anéantissement de la meute.
- Autant que la mort de Sven !Ce n'est qu'un gamin, bon sang !
- Un gamin assez grand poursavoir de quel côté il préfère se ranger ! Nous aussi nousle savons, c'est pourquoi il doit mourir ! Si tu n'approuvespas, tu es libre de quitter la meute, Lunard.
- Je ne vous laisserai pas letuer, prévint-il en serrant la baguette de Sven entre ses doigts,tout en glissant sa main libre sous son t-shirt pour trouver sapropre baguette, qu'il gardait cachée là depuis le début.
- Et pourquoi pas ? Tu esde leur côté ?
- C'est barbare.
- Mais nous vivons comme desbarbares ! C'est le prix de notre liberté, bon sang ! Jug,finis-en avant que je ne bouffe Lunard.
Avant que Jug n'ait eu le tempsde répondre, Remus bondit vers lui et tenta d'arracher Sven à sapoigne. Le loup-garou était beaucoup trop fort pour lui, aussidut-il recourir à la magie pur l'éjecter plus loin. Un feulementagressif se fit entendre derrière Remus, qui se retournabrusquement, Sven derrière lui.
- Encore un geste et c'est lamort pour toi aussi, prévint Lad, les mâchoires serrées.
- Jug s'en remettra, assuraRemus, tendu. Restez en dehors de la guerre, c'est tout ce que jevous demande.
- Comment oses-t...
Lad bondit vers lui, suivi desautres loups-garous, mais Remus fit un pas pivotant. La forêts'effaça dans un tourbillon alors qu'il transplanait, Sven Hötjecramponné à son bras.
***
Ce jeu était idiot, mais Jamesne l'aurait interrompu pour rien au monde. Il ne se rappelait pasavoir passé une soirée aussi normale depuis une éternité.
- A ton tour, Margaret !S'exclama Jenny avant d'enfourner un nouveau morceau de chocolat.
L'interpellée se renfonçadans son siège. Ses longs cheveux tombèrent devant son visage,cachant la marque de brûlure qui couvrait sa joue et une partie deson cou.
- Allez Maggy, on ne réfléchitpas ! S'exclama Fabian, sa jambe cassée étendue sur une chaisesupplémentaire. Sors le premier truc qui te vient !
- Bon très bien, très bien !Peter, tu es bloqué dans un monde où tout le monde veut ta peau. Tuas droit à un allié mais tu ne peux pas être sûr de sa fidélité.Qui est-ce que tu choisis entre Fabian et Jenny ?
- Fabian, répondit le petitblond sans une once d'hésitation.
- Hé ! Protesta Jenny.Pourquoi pas moi ?
- Parce que tu me fais peur,rétorqua Peter alors que la tablée éclatait de rire.
La jeune femme blonde luiadressa une grimace avant de donner un petit coup de coude àMargaret.
- Tu savais qu'il allait direça, hein ?
Son amie hocha la tête,hilare.
- A mon tour ! S'exclamaFabian, l'air ravi. Potter...
Lily et James échangèrent unregard perplexe par-dessus la table et Fabian leva les yeux au ciel.
- Lily, précisa-t-il. Jen'arrive pas à croire que tu aies réussi à te faire appeler Potterpar tout le monde.
- C'est le talent,expliqua-t-elle en tapant dans la main de son mari. Alors, quel truchorrible va-t-il m'arriver ?
- Tu es perdue sur une planètepleine de dangers presque insurmontables. Il n'y a qu'un seul autrehumain avec toi ; James ou Fenwick ?
Fenwick, en bout de table, eutun sourire amusé. James le fusilla du regard avant de reporter sonattention sur sa femme. Elle lui adressa un grand sourire etrépondit :
- Benjy, évidemment.
Le rire tonitruant de Fabiancouvrit ceux des autres alors que James, mortifié, donnait un petitcoup de pied à Lily sous la table.
- Je t'ai toujours dit que tun'avais aucune chance contre Benjy, rappela-t-elle.
- Tout le monde sait que c'estmoi le plus fort, ajouta celui-ci, ravi.
- Mais je te garde dans cemonde-ci, assura Lily en tapotant la main de James.
- Je réclame vengeance !S'exclama-t-il en se levant brusquement.
Il pointa Benjy du doigt etproposa :
- Toi, moi, un bras de fer,tout de suite.
Son adversaire éclata de rirealors que Lily secouait la tête, amusée.
- Le perdant aura droit à unbaiser, assura-t-elle alors que Peter débarrassait la table pourlaisser de la place aux combattants.
- Je te retiens Lily, grommelaJames en s'asseyant en face de son adversaire.
Il roula les manches de sachemise au-dessus de son coude et attendit que Benjy fasse de même.Derrière lui, il entendit Jenny murmurer avec amusement :
- Ça ne vous rappelle pasquelque chose ?
- Un bras de fer en Cinquièmeannée ? Gloussa Margaret.
- Oh, la ferme, supplia Lily,l'air mortifié.
Cette évocation redonna ducourage à James. Il attrapa la main de Benjy et attendit le signalde Fabian. Il banda tous ses muscles mais ce fut à peine suffisantpour résister à la poussée de Benjy. Leurs mains restèrentimmobiles quelques secondes avant que Benjy ne prenne l'avantage.L'assemblée s'exclama en cœur. James parvint à regagner un peu deterrain mais il était à peu près sûr que son adversaire enfaisait exprès. Il grimaça lorsqu'une forte pression rapprochadangereusement le dos de sa main de la table. Il tenta de résisterencore mais son bras était en feu et il capitula finalement. Benjyse releva avec un cri de triomphe, acclamé et applaudi par lesconvives hilares. James se laissa aller contre le dossier en riant debon cœur lui aussi. Comme promis, Lily vint l'embrasser.
- La dernière fois que j'ai vuJames faire un bras-de-fer, ça ne s'est pas terminé comme ça avecLily, commenta Jenny, sa voix couvrant le boucan qu'ils faisaienttous.
Aussitôt, toutes les têtes setournèrent vers les deux jeunes gens. Fabian et Benjy avaient l'airparticulièrement curieux.
- Jenny..., supplia Lily.
- C'est bon Lily, c'était il ya plus de quatre ans !
La jeune femme entreprit doncde raconter l'affrontement de Lily et James, ravie de pouvoircolporter des ragots. Elle n'oublia pas de remettre les événementsdans leur contexte, à savoir la haine profonde de Lily pour James.Ce dernier riait avec les autres, très amusé par l'embarras deLily.
- Et finalement, conclut Jenny,toute cette histoire s'est terminée...
- Par le genou de Lily dansl'entrejambe de James, acheva Peter d'un ton nonchalant.
Benjy et Fabian hurlèrent derire à cette conclusion inattendue alors que Lily donnaitl'impression de vouloir disparaître sous la table.
- Et je peux vous dire qu'elleavait sacrément bien visé, ajouta James, hilare.
- Ça confirme ce qu'onpensait, rit Fabian.
- A savoir ? DemandaMargaret.
- Qu'elle le tient par lescouilles, compléta Benjy en riant plus fort encore.
- Oh non, gémit Lily alors queles autres riaient aux éclats.
- Hé ! Protesta James.J'ai le droit de me défendre ?
- On t'écoute, pouffa Fabian.
- Lily n'a pas toujoursl'avantage. Quand on était en Septième année...
- Fais attention à ce que turacontes, menaça Lily.
- Chut. Aïe ! Lily, turuines mon effet !
Elle croisa les bras sur sapoitrine et commença à bouder ostensiblement sous le regard amusédes autres. Il reprit son histoire en espérant ne pas se faire ànouveau frapper :
- Donc, on ne sortait pasencore ensemble à l'époque mais nos relations étaient meilleuresqu'en Cinquième année. Lily est venue me voir dans le vestiaire deQuidditch...
- James !
- Sauf que je n'avais pas finide me rhabiller, continua-t-il à toute vitesse, de peur de se fairefrapper avant d'avoir eu le temps de tout raconter, et j'ai bien cruque Lily allait nous faire une attaque, elle est devenue encore plusrouge que ses cheveux ! Je crois que je ne l'avais jamais vuaussi incapable de parler.
- Lily ! S'exclama Jenny.Tu ne nous as jamais raconté ça !
La jeune femme cacha son visagedans ses mains en gémissant, alors que Margaret pouffait :
- C'était avec cette histoirede manuel de métamorphose, hein ? Je m'en rappelle très bien,elle est revenue dans la Salle Commune après ça et est devenuerouge écrevisse quand James est arrivé à son tour.
James rit avec les autres, unemain posée dans le dos de Lily. Elle releva la tête, le fusilla duregard et se leva en lui attrapant la main. Elle traîna hors de lacuisine sous les huées des autres. Fabian et Benjy semblaient ravisde voir leur théorie confirmée.
-Lily, gémit James alors qu'elle le tirait dans le salon, ils vont semoquer de moi pour le restant de mes jours !
Elle ne répondit pas et sortitdans le parc. Il eut à peine le temps de refermer la porte derrièreeux car elle le tirait toujours derrière elle. Elle s'arrêtafinalement quelques mètres plus loin. Il n'eut pas le temps de luidemander ce qu'elle fabriquait ; elle fit volte-face, attrapa lecol de sa chemise et l'embrassa. Il lui rendit son baiser tout en laserrant contre lui. Perchée sur la pointe des pieds, elle glissa sesdoigts dans ses cheveux. Lorsqu'elle s'écarta finalement, ilsourit :
- Moi qui pensais que j'allaisme faire engueuler.
- Qu'est-ce que tu veux, sicette histoire de vestiaire arrivait à nouveau, c'est comme ça queça se terminerait, expliqua-t-elle avec un petit sourire. Surtoutque tu es encore plus sexy à dix-neuf ans qu'à dix-sept.
Il rit et déposa un baiser surses lèvres.
- Je suis ravi de le savoir.Toi tu es sexy depuis tes seize ans et ça n'a pas changé.
Elle fronça le nez.
- Espèce de pervers.
- Pas du tout ! Garçon deseize ans plein d'hormones, c'est différent.
Elle l'embrassa pour le fairetaire et ils chancelèrent dans l'air frais de cette nuit deseptembre.
- Pourquoi est-ce que tu m'asemmené dehors, au fait ? Interrogea-t-il.
- Pour ne pas subir tous lescommentaires égrillards et parce qu'attendre deux étages pourt'embrasser me paraissait bien trop long.
- J'ai l'impression d'être denouveau à Poudlard, rit-il. Quand on devait se trouver un couloir àpeu près désert.
- Ça ne t'a jamais dérangéde m'embrasser devant tout un tas de gens, releva-t-elle.
- Parce qu'on n'arrivait jamaisà trouver de couloir désert.
- Forcément, tu passais tontemps à t'entraîner au Quidditch.
- Et toi tu étais tout letemps fourrée à la bibliothèque.
- Pas après les vacances deNoël ! protesta-t-elle. Je travaillais dans la Salle Communejuste pour toi.
- C'est vrai ?
Elle lui donna une petite tapedans le dos.
- Bien sûr que c'est vrai. Tufaisais des efforts pour ne pas passer ton temps avec les Maraudeurs,il fallait bien que j'en fasse aussi de mon côté. Merlin, Poudlardme manque.
James soupira et appuya sa jouecontre ses cheveux. Elle cala son visage contre son cou alors qu'ilrépondait :
- Moi aussi. Les choses étaientplus simples.
- Même entre nous ?Releva Lily avec un petit rire.
- Bon d'accord, peut-être pascomplètement. Mais pour le reste, on avait moins deresponsabilités !
- J'avoue qu'être seulement laPréfète-en-chef qui sortait avec le capitaine de l'équipe deQuidditch était assez reposant.
Il gémit.
- Ça aussi ça me manque.
- Le Quidditch ?
- Ouais. Et sortir avec laPréfète-en-chef. C'est plus compliqué maintenant que je suismarié.
Elle s'écarta de lui, lessourcils froncés mais un irrépressible sourire sur le visage.
- Imbécile.
Il se pencha pour l'embrassermais elle s'écarta bien vite pour demander :
- Pourquoi est-ce que tu nejoues plus ?
- Hmm, Lily, parce qu'il y aune guerre en cours ?
- On n'est pas tout le temps entrain de se battre quelque part.
- Quand Sirius est là en mêmetemps que moi, soit je suis avec toi, soit il est avec Ethel, soit onest tous les deux trop fatigués pour faire autre chose que dormir,expliqua-t-il en haussant les épaules.
- Eh bien sois moins avec moi,alors.
- Mais...
- Si tu as envie de jouer auQuidditch, ne te retiens pas juste pour moi. Et puis je peux joueravec toi quand Sirius n'est pas là, même si ce sera moins amusantpour toi. Après tout tu avais commencé à m'apprendre à voler !
Il hocha la tête, perdu dansses réflexions. Finalement, il soupira :
- Je ne sais pas Lily. Le soirde ton anniversaire on avait pris toute une soirée pour nous, sansmission juste avant... Je ne suis pas sûr qu'on trouve le temps.Aïe ! Lily !
Il la fusilla du regard en sefrottant le crâne, là où elle venait de le frapper.
- Mais qu'est-ce que je t'aifait ?
- Depuis quand es-tu aussipessimiste ?
- Depuis que ma femme me bat ?
- James...
Il leva les yeux au ciel etlaissa retomber sa main.
- Je ne suis pas pessimiste,seulement réaliste. On ne trouvera pas le temps.
- On verra bien, rétorqua Lilyavec un air farouche. On prendra ce qu'on nous donne, que ce soit dutemps pour jouer au Quidditch ou ... ou un bébé.
Cette dernière affirmation lefigea sur place. Il lui fallut quelques secondes pour se reprendre.
- Lily... Viens m'embrasser.
Elle croisa ses bras sur sapoitrine.
- Hors de question. Tu es tropbête pour ça.
- Bon, très bien.
Sans lui laisser le temps deréagir, il la souleva contre lui et prit le baiser qu'elle lui avaitrefusé. Bien loin de protester, elle crocheta ses jambes autour desa taille et s'agrippa à son cou. Seulement, James chancela et ilss'écroulèrent dans un pêle-mêle de membres et d'éclats de rire.Lily poussa un cri en sentant l'humidité et la fraîcheur de l'herbes'infiltrer dans ses vêtements et s'empressa de rouler sur Jamespour s'en protéger.
- Tu m'étouffes, geignit-il.
- Arrête un peu de teplaindre, pouffa-t-elle.
- Si tu étais à ma place, tute plaindrais, grogna-t-il.
Elle se redressa finalement ets'installa sur ses hanches.
- C'est mieux ?
- Hmmmpf.
Elle se pencha pourl'embrasser, les mains posées sur son ventre. Lorsqu'elle s'écarta,elle murmura :
- Et là ?
- Si tu continues àm'embrasser je ne pourrai pas te répondre et ce sera bien mieux pourtoi, l'informa-t-il.
Elle s'exécuta avec un petitrire et James parvint presque à oublier que l'herbe était vraimenttrès détrempée. Avant que la situation n'ait pu devenir tropinconfortable, la grille qui fermait le parc claqua dans un bruit deferraille.
***
Lily se redressa dans unsursaut alors que les mains de James, posées sur ses cuisses, secrispaient.
- Qui est-ce que ça peut bienêtre ? Souffla-t-elle.
- Si tu te lèves on pourrapeut-être aller à sa rencontre, suggéra James.
- Quoi ? Oh, pardon.
Elle se releva aussitôt ettendit la main à son mari pour l'aider à faire de même. Ilssortirent leur baguette et les allumèrent pour manifester leurprésence avant de se diriger vers le chemin qui allait de la grilleà l'entrée du manoir. Ils entendaient déjà le bruit que causaitla foulée rapide du nouveau venu. Lorsqu'il pénétra dans lalumière, Lily ouvrit la bouche pour s'exclamer mais James ladevança :
- Remus !
Le jeune homme était dans unétat lamentable ; ses vêtements déchirés flottaient sur soncorps maigre à faire peur et il affichait un air hagard, qui nedisparut pas lorsque James le serra un instant contre lui. Lily lesavait infiniment soulagé de le retrouver vivant – au moins aussisoulagé qu'elle-même.
- James, balbutia Remus, Lily...Est-ce que... est-ce que Maugrey est là ?
- Non, mais...
- Je vais lui envoyer unmessage pour lui demander de venir, interrompit la jeune femme.Viens, on finissait justement de dîner.
L'estomac de Remus gargouillaen réponse et il grimaça.
- Désolé, je ...
- Ferme la, Lunard, et viensmanger, sourit James en le poussant gentiment vers le manoir.
Il ne se le fit pas répéterune troisième fois et suivit son ami à l'intérieur, sans doutetrop affamé pour se demander ce que le couple fichait dehors. Lilysuivit, inquiète pour son ami. Lorsqu'ils poussèrent la ported'entrée, elle aperçut la cicatrice d'une blessure mal soignée surson bras. Elle n'eut guère l'occasion de s'en préoccuper car tousles membres de l'Ordre présents, prêts à se moquer de Lily etJames, accoururent dans le salon. Ils se figèrent en voyant Remus,qui eut un mouvement de recul. Lily lui prit aussitôt la main etl'entraîna vers la cuisine sans tenir compte des multiples questionsqui jaillissaient en tous sens. Elle claqua la porte derrière eux etobligea Remus à s'asseoir. Son air apeuré lui rappela qu'il venaitde passer plus de deux mois loin du monde. Même s'il n'avait sansdoute pas vécu à proprement parler seul, il ne devait plus avoirl'habitude d'une telle effervescence.
Sans un mot, elle lui servit àdîner. De l'autre côté du battant, elle entendait James parler auxautres. Bientôt leurs voix se firent moins agitées, puis onn'entendit plus qu'une vague rumeur. Remus ne semblait pas y prêterattention, trop occupé à dévorer tout ce que Lily plaçait devantlui. Elle le laissa seul le temps d'envoyer un message à Maugrey. Nesachant pas où il se trouvait, elle envoya un premier patronus dansson bureau du Ministère, puis un second dans son appartementlondonien. Elle envoya également un hibou avec un mot au mêmeendroit. Enfin, elle prit un pull appartenant à James dans leurarmoire et regagna la cuisine. Elle trouva Remus renversé dans sachaise, le regard perdu du côté du plafond.
- Remus ?
Il sursauta et se tournavivement vers elle, l'air féroce. Il sembla confus pendant quelquessecondes, puis se détendit en se rappelant où il se trouvait.
- Tu as envoyé un message àMaugrey ?
- Oui, mais je ne sais pas oùil est. Je ne pense pas qu'il vienne ce soir. Tiens.
Elle lui tendit le pull, qu'ilaccepta avec reconnaissance et enfila. Comme il gardait le silence,Lily reprit d'une voix hésitante :
- Tu as besoin de quelque chosed'autre ? Tu peux aller te coucher si tu veux, les autres...
- Merlin !L'interrompit-il. Les autres !
Il se leva en chancelant, gagnala porte et l'ouvrit à la volée sous le regard éberlué de Lily.Dans le salon, le silence régna un court instant avant que James nelance :
- Remus ! Viens t'asseoirprès de moi ! Pousse-toi, gros lard.
Cette dernière interpellationétait adressée à Fabian, qui le gratifia d'un regard mauvais maiss'exécuta. Remus prit sa place tandis que les conversationsreprenaient autour de la cheminée. Dans un coin, Jenny et Margaretdiscutaient tranquillement, même si la seconde jetait de fréquentscoups d'œil à Remus. Autour de la table basse, Benjy et Peterjouaient aux échecs. Fabian s'assit près d'eux et entreprit decommenter chaque mouvement. Remus détonnait au milieu d'eux, avecson air maladif et hagard, mais personne ne semblait le remarquer.Lily rejoignit ses deux amies mais ne prit pas part à laconversation, trop occupée à écouter ce que se disaient James etRemus.
- Alors, commença le premierd'un ton enjoué, tu as bouffé plein de viande crue ?
- Plutôt des racines.
Même si elle ne pouvait pas levoir, Lily était sûre qu'il grimaçait.
- C'était en plein milieu desHighlands ?
- Ouais. Pire que Poudlard. Etbeaucoup moins confortable.
Le silence se fit peu à peudans le salon alors que James continuait à lui poser des questionsd'un ton nonchalant. Tout le monde écoutait Remus sans le regarder.Alors qu'il parlait, Lily comprit pourquoi il s'était rué dans lesalon alors qu'il aurait très bien pu échapper à cetteconversation pour ce soir-là. Il avait besoin d'en parler, besoin departager ces quelques semaines avec quelqu'un d'autre avant d'êtreseul avec ses rêves ou ses cauchemars. Besoin d'en parler avant d'enêtre incapable.
Il n'aborda pas la raison deson retour et James ne le poussa pas. Lorsque Remus cessa de parler,Peter s'exclama qu'il allait se coucher. Les autres suivirent, nonsans gratifier Remus d'une petite tape sur l'épaule ou, en ce quiconcernait Margaret, d'un baiser sur la joue. James se leva à sontour et Lily suivit le mouvement, mais Remus ne bougea pas. QuandLily referma la porte du salon derrière elle, elle le vit fixer lefeu mourant, l'air ailleurs.
- Qu'est-ce qu'il a, à tonavis ? Interrogea-t-elle alors qu'ils montaient vers le deuxièmeétage.
James haussa les épaules avecdétachement mais ne parvint pas à cacher son air soucieux.
- Il a vécu deux mois dans lesbois... j'imagine que reprendre tout d'un coup une vie normale n'estpas facile. Il doit être déboussolé.
Lily hocha la tête en silence.Quelques minutes plus tard, alors qu'ils se trouvaient leur chambre,elle entendit les marches de l'escalier craquer puis la porte du fonddu couloir se fermer doucement. Elle entrebaîlla le battant de leurchambre et écouta quelques instants. Lorsque le bruit de la douchese fit entendre, elle referma doucement la porte.
- C'est un grand garçon, PEC,commenta James en jetant sa chemise sur une chaise. Il peut s'occuperde lui-même.
Elle gagna son côté du lit ensoupirant.
- Je sais. Mais je m'inquiète.
- Evidemment. C'est ton âme dePEC. Tu t'es toujours inquiétée pour tout le monde.
Il fronça les sourcils, seslunettes à la main.
- Sauf pour moi. Merlin, j'aivraiment été maltraité.
- Oh, arrête de faire lavictime.
- Et toi arrête det'inquiéter. Sérieusement Lily, ça va aller pour lui. Il esttoujours un peu perdu après une pleine lune, imagine ce que ça doitêtre après ça.
Elle lui tourna le dos et émitun reniflement dédaigneux mais ne répondit pas. Lorsqu'elle seretourna pour se glisser sous la couverture, elle trouva James entrain de la regarder avec un sourire tendre.
- Quoi ?
- Merci de te fairedu souci pour lui.
- Merlin, Potter, tume fatigues ! Il faut savoir ce que tu veux.
- Que tu arrêtes dete faire du souci. Mais ça me fait plaisir que tu aimes mesmeilleurs amis autant que je les aime.
Elle remonta lesdraps jusque sous son menton et plia les jambes jusqu'à ce que sesgenoux touchent ceux de son mari.
- Bien sûr que jeles aime.
- C'est ton côtéPEC.
- Arrête avec ça !Gémit-elle.
- Hors de question,rétorqua-t-il avec un grand sourire.
- Je te déteste.
Il se mit à rire etéteignit la lumière.
- Bonne nuit Evans !
- C'est Potter,imbécile !
***
Le bruit duressac parvint distinctement à Remus. L'odeur iodé de la merl'accompagnait. Avec quelques secondes de retard, il comprit sonerreur et pivota à nouveau, Sven Hötje toujours cramponné à lui.Ils atterrirent dans une forêt du centre de l'Angleterre dont Remusavait oublié le nom mais dont il se souvenait parfaitement biendepuis ses huit ans. Cette fois-ci, Sven s'effondra, glissant ainsihors de sa poigne.
Remus recula dequelques pas, déboussolé. Jamais il n'aurait imaginé que lasituation dégénérerait aussi vite. Il dévisageait le jeune hommeblond prostré au sol sans savoir quoi faire, sa baguette et celle duMangemort à la main. Soudain, Sven releva la tête. Son air apeuréavait disparu. Il bondit sur son sauveur et ils roulèrent au sol. Mûpar un reflexe dû à sa condition, Remus envoya un crochet du droitqui éloigna de lui le Mangemort. Le nez en sang, celui-ci revint àla charge. Il asséna un coup de pied dans l'estomac de Remus, quin'avait pas eu le temps de se relever, et lui tordit le bras dans ledos. Un cri de douleur s'échappa des lèvres du loup-garou, quisentit les doigts du jeune homme écarter de force les siens pourreprendre sa baguette. L'instant d'après, il y eut un « crac »sonore et la douleur cessa. Remus roula sur le dos, sonné. Il fixala canopée au-dessus de sa tête pendant un moment. Lorsqu'il euttotalement repris ses esprits, il se leva péniblement, sa baguettetoujours en main, et transplana une nouvelle fois.
Remus sursautalorsque l'eau sur ses épaules tiédit. Il s'empressa de tourner lesrobinets et attrapa une serviette qu'il noua autour de sa taille. Lasalle de bain baignait dans une vapeur humide qu'il trouvait plusqu'agréable, après l'humitité froide de la forêt.
Assis sur le bord dela baignoire, il soupira et passa une main dans ses cheveux mouillés.Il ne se pardonnerait jamais d'avoir d'abord transplané enCornouailles. Sven avait forcément compris qu'ils étaient au bordde la mer. S'il ne savait pas que Remus était un membre de l'Ordre,il l'apprendrait dès qu'il le décrirait aux autres Mangemorts. Ilsdevineraient forcément que son premier réflexe avait été detransplaner au QG. Tôt ou tard, ils feraient le lien. Remus sedevait de prévenir Maugrey.
Cependant ce n'étaitpas la seule raison pour laquelle il avait demandé à le fairevenir. Il devait lui parler de l'attaque imminente des géants. Ilsdevaient essayer de contacter Dorcas et Hagrid, savoir ce qu'ilsavaient observé. Ils devaient se préparer.
Il frémit malgréla chaleur en se demandant comment les Mangemorts allaient s'yprendre pour les attirer dans une bataille. Une série de scénariosplus atroces les uns que les autres tournaient dans son esprit. Ilsavaient comme élément commun un massacre sanglant.
Il sortit de sessombres pensées pour observer la salle de bain, ses lampes et sonconfort rassurant. Il était rentré. Il sourit pour ce qui luisembla la première fois depuis une éternité ; il n'étaitplus seul.
Mais alors qu'il sefaisait cette réflexion, il lui apparut qu'au sein de la meute nonplus, il n'était pas seul. Peu à peu, il s'y était fait une place.Il n'était pas encore tout à fait l'un des leurs, mais s'il étaitresté plus longtemps il aurait pu le devenir. A présent que Svenleur avait échappé et qu'il allait raconter que les loups-garousn'accepteraient aucune alliance avec les Mangemorts, il doutait quela meute survive longtemps. Eliminer un ennemi était le plus sûrmoyen de s'en préserver.
Remus se leva etquitta la salle de bain à pas lents, tiraillé entre ses deuxnatures, entre ses deux vies. Comme souvent, il se demanda s'iltrouverait un jour sa place.
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