✥ chapitre 15
Pour la toute première fois, Hyunjin découvrait le corps de Chan. Et quelle fut sa surprise lorsqu'il constata que, sur son torse, une grande cicatrice à la forme d'une croix prenait place. Il en resta bouche bée, mais ce n'était pas le moment pour lui poser des questions à ce sujet.
Il s'était débarrassé de chacun de ses habits, il les avait pliés avec beaucoup de précaution et les avait déposés sur un fauteuil qui prenait place dans un coin de la pièce. Il n'avait gardé, autour du cou, que son chapelet. Dans le fond, Hyunjin trouvait cela bien étrange. Certes, il était un homme d'église, un homme pieux, mais avec ce qu'ils s'apprêtaient à faire, son bijou n'allait pas lui être d'une grande utilité. Il avait déjà succombé. Il avait déjà pêché. Il était trop tard, il avait croqué dans le fruit défendu, et il allait l'engloutir tout entier d'ici peu. Rien ne servait de regretter, il venait à peine d'entrer dans la demeure du Diable, faire demi-tour si tôt ne lui assurerait pas le pardon de son dieu. Et puis, peut-être n'en voulait-il pas de ce pardon.
Chan grimpa sur le lit et, aussitôt, Hyunjin écarta les jambes pour lui permettre de se placer entre celles-ci. Ils ne s'étaient pas adressés un seul mot depuis plusieurs longues minutes. Le silence n'était perturbé que par le crépitement des flammes qui vacillaient lentement. Leur lumière se reflétait sur la peau laiteuse du prêtre, illuminant son être, dévorant son âme. Hyunjin le contempla lorsqu'il se positionna comme il l'attendait. Il était magnifique, un véritable ange, la perfection incarnée. Son visage était redevenu doux et, à y regarder avec plus d'attention, ses lèvres se recourbaient légèrement en un sourire. Il était bâti comme un dieu, jamais Hyunjin n'aurait pu deviner ce qui se dissimulait sous sa soutane. Des épaules larges, un torse bombé, un ventre qui paraissait bien ferme, un sexe d'une taille non négligeable et qui saurait le satisfaire, des jambes vaillantes. Il était tout simplement splendide. Sa beauté n'avait aucune limite. Il était aussi merveilleux de l'intérieur que de l'extérieur et cela laissait Hyunjin sans voix.
Pour la première fois, il avait face à lui l'homme qu'il aimait, le seul et unique pour lequel il était tombé. Le seul qui s'était toujours soucié de lui et qui le rassurait. Chan n'était pas n'importe qui, il n'était pas une proie parmi tant d'autres. Il avait pris son coeur depuis bien longtemps, et il allait lui donner son corps sans aucune hésitation. Il lui aurait tout donné. Même sa vie s'il le fallait.
Ils échangèrent un regard, un mince sourire, et Chan se pencha vers l'avant pour atteindre les lèvres du prince, une main délicatement positionnée sur sa joue. Leurs membres tendus se heurtèrent, leur arrachant un gémissement qu'ils étouffèrent bien vite dans le baiser qu'ils partageaient. À nouveau, leurs langues se retrouvèrent pour s'amuser toutes les deux, ajoutant aux grincements du lit de petits bruits humides. Leurs bassins remuaient d'eux-mêmes et, plus ils se frottaient, plus ils attisaient le feu qui les consumait. Hyunjin se tordait sous son amant ; il avait envie de venir le toucher, de caresser son corps, de l'honorer avec ses mains, avec sa bouche. Il voulait le goûter, imprégner la saveur de sa peau sur sa langue. Mais il était impuissant, entravé, et il ne pouvait rien faire d'autre que profiter de ce que Chan avait à lui offrir.
— Je vous veux…
La main sur sa joue traça un long et interminable chemin jusqu'à son pubis. Chan prit soin de le caresser, de passer les doigts à travers ses poils. Lentement. Pour le faire languir. Et Hyunjin commençait à perdre pied, son membre se durcissait de plus en plus au fil des secondes et il n'avait aucun pouvoir sur la situation. Son amant allait faire de lui ce qu'il voulait, il allait le torturer, jusqu'à ce qu'il n'en puisse plus, jusqu'à ce qu'il le supplie d'abréger ses souffrances et de le faire sien. Jusqu'à ce qu'il perde la tête. Il continua de s'amuser avec ses poils et le brasier dans le bassin de Hyunjin se déchaîna. Il bascula la tête en arrière, les poings serrés, la mâchoire crispée, tant le plaisir montait en lui sans pour autant exploser. Il avait l'impression de mourir à petit feu, d'être au bord d'un précipice sans savoir quand il serait poussé dans le vide. Il allait finir par pleurer de frustration.
— Chan… s'il vous plaît…
— Que veux-tu ?
— Vous. Rien que vous.
— À quel point ?
Il lâcha un gémissement à moitié étranglé, Chan venait de passer la paume de main sur son sexe. Il était dans un état misérable, avec ses longs cheveux noirs collés à son visage transpirant, avec son corps abîmé. Chaque parcelle de celui-ci était sensible, à tel point que le moindre geste pouvait le rendre fébrile. La moindre caresse le faisait frémir ; un frôlement, un effleurement, et il se sentait engloutir par les méandres de la luxure.
— Je vous en prie, faites-moi du bien.
Pour répondre à sa demande, Chan l'embrassa et ses doigts s'enroulerent autour de son sexe pour le masturber. Hyunjin se mit à trembler, son crâne s'enfonça dans l'oreiller lorsque son dos s'arqua sous le plaisir qui grimpait. Chan était en train de le toucher, et c'était divin.
— Ça te va, comme ça ? murmura-t-il entre deux baisers.
Hyunjin geignit. Il ne parvenait même pas à parler, tout se mélangeait dans sa tête, tout son être surchauffait. Il avait pourtant vécu plus intense qu'une petite séance de masturbation, il avait passé d'interminables nuits de débauche mais là, c'était différent. C'était Chan, et il aimait Chan. Il l'aimait comme jamais il n'avait aimé. Il était tout pour lui, il était son attache, son sauveur, le seul à se préoccuper de lui. Le seul qui avait remarqué qu'il était sous l'emprise de Lilith. Il était celui qui l'observait de loin, celui qui désirait son bonheur, plus que quiconque.
Ses mouvements s'intensifièrent et Hyunjin tourna la tête pour rompre le baiser. Il laissa sa voix éclater sans retenue, elle était cassée, parfois aiguë, et ses gémissements se faisaient plus nombreux. C'était trop, trop sans être assez.
Le souffle de Chan s'échouait dans son cou, parfois ses lèvres venaient l'effleurer et à chaque contact, il jubilait. Une boule ardente pulsait dans son bas-ventre, la sensation était exquise, mais il avait besoin de tellement plus. Il avait besoin d'être comblé, que son amant le possède tout entier, qu'ils ne fassent plus qu'un. Il ignorait si Chan allait lui faire l'amour, s'il agissait ainsi car il l'aimait, si ses sentiments étaient bien réels, et il n'arrivait pas à le lui demander. Il avait besoin de savoir, d'obtenir des réponses à toutes les questions qui se bousculaient dans sa tête, mais sa bouche ne sortait que cris, soupirs, et plaintes érotiques. L'instant présent était à la luxure, il aurait tout le temps de lui en parler plus tard, quand ils auraient terminé ce qu'ils venaient à peine de commencer.
— As-tu besoin d'autre chose ?
Hyunjin retroussa le nez, Chan avait délaissé son érection pour caresser ses testicules et son périnée. Il s'approchait dangereusement de son intimité, petit à petit, rendant le prince encore plus minable.
— Vous… peina-t-il à prononcer.
— Je suis déjà là.
Le petit rire qu'il laissa filer obligea Hyunjin à rouvrir les yeux. Il l'observa et se lécha les lèvres, elles étaient horriblement sèches tant il avait chaud. Il tira sur ses liens, son regard se posa sur le chapelet que le prêtre portait toujours autour du cou.
— Pourquoi le garder ?
Chan se redressa et haussa un sourcil avant de venir saisir le bijou.
— Il te dérange tant que ça ?
— N'est-ce pas un peu déplacé ?
Hyunjin semblait avoir retrouvé son côté joueur et provocateur. Ce n'était pas dans ses habitudes lorsqu'il avait Chan à proximité, mais cette façon que l'homme avait de rire, de sourire, lui laissait croire qu'il pouvait se permettre de s'amuser un peu lui aussi. Il découvrait une autre facette de sa personnalité, sans doute un côté qu'il ne montrait à personne, qu'il enfouissait en lui depuis bien longtemps. Son côté sombre. Sa part d'ombre. Et elle lui plaisait. Elle lui plaisait plus que celle de n'importe qui. Chan connaissait ses déboires, il connaissait sa réputation. Combien de fois était-il allé se confesser auprès de lui ? Des dizaines, même des centaines. Chan savait qui il était, ce qu'il faisait, à quel point il était sans vergogne, mais aussi à quel point il était fragile et brisé. Et là, dans ce lit, nu, sans possibilité de bouger, il découvrait qui était véritablement l'homme qu'il aimait.
— Je peux le faire disparaître si c'est ce que tu désires.
Chan retira son chapelet et, après l'avoir une nouvelle fois considéré, un mince sourire fleurit sur son visage. À deux mains, il le présenta à Hyunjin, à quelques centimètres de sa bouche pulpeuse.
— Tu veux bien le sucer pour moi ?
Son estomac se retourna violemment face à cette demande. Oui, il découvrait qui était le véritable Chan. Il hocha la tête et l'homme fit glisser les perles sur ses lèvres pour qu'il ouvre la bouche. Il s'appliqua à les lécher et les sucer autant que possible, même si sa salive se faisait capricieuse. Pour l'aider, Chan se pencha et laissa un filet de bave couler sur le bijou. Hyunjin gémit. Cette vue était imprenable, son ventre ne faisait que de se contracter à chaque mot, chaque geste.
— C'est assez je pense.
Il récupéra son chapelet et, de sa main libre, il exerça une pression sur une des cuisses de Hyunjin. Ce dernier ne se fit pas prier et comprit tout de suite le message. Il replia les jambes contre son torse et Chan posa les yeux sur son intimité. Il la dévorait du regard, comme s'il ne désirait qu'une chose : y goûter. Mais il préféra y faire entrer son index qu'il avait humidifié au préalable. Hyunjin prit une grande inspiration. La sensation était complètement folle, les va-et-vient que son amant avait entrepris étaient doux, consciencieux, presque trop sages même. Mais il s'agissait de Chan, et Chan était un homme toujours tendre avec lui. Pour la première fois, il appréciait de recevoir de l'affection au lit. Il n'avait jamais aimé ça, il préférait quand le rapport était sauvage, quand il se faisait maltraiter. Il aimait quand ses amants lui rappelaient, par le biais de la douleur, qu'il était vivant. Parce qu'il n'avait connu que ça depuis toujours.
À commencer par ses parents qui ne s'étaient jamais préoccupés de lui, qui l'avaient fait souffrir, qui l'avaient abandonné. Les seules fois où ils lui accordaient de l'attention étaient quand il agissait mal. C'était le seul moyen pour lui de prouver qu'il était là, de montrer à ses parents qu'il existait. Quand il faisait des siennes, ils se manifestaient, même si c'était pour le punir, pour lui hurler dessus, pour le frapper. Il y avait aussi ses frères qui, malgré leurs responsabilités, ne pouvaient pas oublier son existence s'il se comportait comme le pire être humain sur terre. Dans le fond, il éprouvait une certaine satisfaction à constater que Jinyoung le haïssait. Être détesté, c'était mieux que d'être oublié. Et puis, il y avait tous ces gens avec qui il couchait, pour qu'à jamais ils ne gardent en mémoire son existence. Toutes les marques que son corps portait montraient combien de personnes savaient qu'il était là, qu'il n'était pas mort. Qu'il vivait.
Le jeu de Chan ne dura pas très longtemps. Il remplaça bien vite son doigt par le chapelet qu'il enfonça lentement, poussant perle par perle dans son orifice. C'était étrange, nouveau, très délicat, et loin d'être désagréable. Hyunjin sentait le bijou s'insinuer en lui, ses parois épousant parfaitement les formes rondes que son amant faisait pénétrer une par une. Il aurait pu les compter, s'il n'avait pas été transporté par le bonheur.
— Il est parfait là où il est. Au moins tu ne le vois plus.
— Chan…
— Ça ne te convient toujours pas ?
Hyunjin déglutit, les yeux mi-clos il laissa sa tête basculer sur le côté jusqu'à l'appuyer sur son épaule. Il était épuisé, à bout de force, à bout de souffle, mais il n'allait certainement pas se contenter de ça.
— Vous, en moi, murmura-t-il.
— Dis-moi ce que tu veux vraiment.
— Faites-moi l'amour.
Un sourire solaire illumina le visage du prêtre, Hyunjin aurait pu en pleurer. Il était magnifique, le plus bel homme qui lui était donné de voir. Quand il le regardait avec autant d'admiration, quand il lui souriait de cette manière, il avait envie d'éclater en sanglots pour avoir cette chance. Il était le seul à le regarder ainsi, à poser les yeux sur lui et à avoir l'air heureux de le voir en vie. Cela rendait son coeur chaud, son corps faible. Il était amoureux de lui, tellement amoureux.
Doucement, Chan glissa les mains sur ses fesses pour le soulever un peu et il s'avança davantage. À genoux entre ses jambes, son membre se cogna à son intimité d'où dépassait la croix en bois. Hyunjin le sentit entrer en lui et il ne put rien faire à part se cambrer d'impatience. Il avait mal partout, il était éreinté par la vie, par son quotidien très mouvementé, par l'énergie que Lilith puisait en lui. Mais là, à cet instant précis, il s'en fichait d'être complètement brisé. Il obtenait ce qu'il attendait depuis longtemps, même bien plus que ça. La démone était là, toujours bien cachée en lui, mais elle semblait le laisser profiter de son bonheur. C'était sa récompense, son moment. Même plus qu'il n'avait espéré.
Chan le pénétra tout entier, jusqu'à la garde, et ses mains vinrent caresser son ventre plat. Hyunjin frémit, le spasme qui l'avait secoué avait été intense. Il le sentait parfaitement en lui, il sentait son membre dur et les perles l'épouser.
— Tu es tellement magnifique, Hyunjin.
Le prince se cambra de plus belle. Chan entreprit de remuer à un rythme très lent, Hyunjin se laissa totalement aller. Ses muscles se contractaient, ses gémissements filaient à tout-va. Il ne contrôlait plus rien, mais il n'en avait pas besoin. Chan savait parfaitement quoi faire, comment lui faire plaisir, et oui, il lui faisait totalement confiance. Il parcourait son ventre, ses cuisses, avec tellement de délicatesse et de tendresse. Il n'était pas brutal, il prenait son temps, comme s'il voulait le découvrir, connaître chaque relief de son corps, s'imprégner de la chaleur de sa peau. C'était bien la première fois que quelqu'un lui faisait l'amour, pour de vrai. À travers chacun de ses gestes, il ressentait un parfait mélange d'envie et d'affection.
Chan fit courir le bout de ses doigts à l'arrière de ses frêles cuisses. Silencieusement, d'une faible pression, il lui intima de relever les jambes et, malgré le fait qu'il tremblait comme une feuille, Hyunjin se positionna exactement comme son amant le désirait. Il redressa difficilement la tête pour pouvoir assister au spectacle ; Chan le maintenait avec juste assez de force, les yeux mi-clos, la bouche entrouverte, tandis qu'il ondulait langoureusement en lui. Ils se contemplaient en pleine vague d'extase, laissant passer des bruits plus érotiques les uns que les autres, entrecoupés de leurs corps qui se rencontraient.
Ils se contemplaient en train de brûler.
Le plaisir envahit peu à peu leur être, jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien d'eux, jusqu'à ce que leur âme soit réduite en cendres, jusqu'à ce que leurs dernières pensées cohérentes se fanent.
— Chan, plus fort.
L'homme crispa les doigts sur sa peau blanche, la faisant rougir sous l'emprise qu'il y exerçait. Ses coups de reins se firent plus rapides, plus secs, et Hyunjin ferma les yeux pour se concentrer sur les gémissements rauques et autres soupirs que le prêtre lâchait. Il mêla sa voix à la sienne et ils se laissèrent bercer par la mélodie de leurs ébats. Ils ressentaient tout tellement plus fort, leurs sens étaient exacerbés. Les cris qui résonnaient dans leurs têtes, leurs corps qui s'enflammaient, les odeurs entêtantes de leur partie de jambe en l'air, le goût de leurs langues. Tout paraissait si puissant, si irréaliste, qu'ils n'étaient pas sûrs d'en sortir de là indemne.
Hyunjin serra les poings et il se contracta en tirant sur ses entraves. Chan le ramena vers lui et se pencha pour s'emparer de sa bouche. Il la martyrisa pendant qu'ensemble, ils jouissaient. Leur ultime plainte s'entremêla dans le baiser qu'il partageaient et Hyunjin eut la sensation d'être ailleurs, très loin. Peut-être était-ce ça finalement, le paradis. Après s'être encore embrassés, ils soupirèrent et Chan posa le front sur celui du prince. Il lui caressa la joue et remonta dans ses cheveux pour les lui replacer derrière l'oreille.
— Comment tu te sens ?
— Ça va… marmonna Hyunjin d'une voix presque effacée. Et vous ?
Chan hocha la tête, un petit sourire aux lèvres, puis il déposa un baiser sur son front avant de se retirer de lui.
— Viens-là que je t'enlève ça.
Chan ôta le chapelet de son orifice pour le balancer sur le sol. Il lui libéra enfin les mains et Hyunjin en profita pour l'attraper dans ses bras. Il le tira contre lui et le serra de toutes ses forces, comme pour réaliser qu'il était bien là, qu'il n'avait pas rêvé. Il sentait son coeur battre la chamade, en rythme avec le sien, et il laissa couler les larmes de bonheur qui embuaient ses yeux. Il n'arrivait pas à y croire. Chan et lui venaient de faire l'amour. Le prêtre qu'il avait tant admiré, qu'il pensait ne jamais pouvoir séduire, était bel et bien là, contre lui, dans ses bras. Son corps nu contre le sien. Sa bouche contre sa peau.
— Vous êtes vraiment là, chouina-t-il.
— Oui Hyunjin, je suis vraiment là.
Les secondes s'écoulèrent, pendant lesquelles ils ne profitèrent que d'être l'un près de l'autre. Le temps semblait s'être arrêté. Dans ce sous-sol, dans cette chambre, ils n'avaient plus aucune notion de réalité. Ils ne savaient pas ce qui se passait dans le palais, ils ignoraient si quelqu'un avait remarqué leur disparition. Et en fait, ils s'en fichaient bien.
Chan pivota sur le dos et ramena la couverture, ils commençaient à avoir froid. Hyunjin posa la tête sur son torse et, de sa main droite, lui caressa le ventre avant de remonter sur ses pectoraux. Il toucha sa cicatrice en forme de croix, la peau sous ses doigts était plus granuleuse.
— Qui vous a fait ça ?
Chan expira lentement.
— Des prêtres.
Hyunjin se redressa pour se positionner sur le côté. Il prit appui sur un coude et logea le menton dans le creux de sa main. Il baissa légèrement la couverture, juste assez pour avoir l'occasion de voir entièrement la marque que Chan portait. Il allait sans doute avoir la même.
— Pourquoi ? Un exorcisme ?
L'homme hocha la tête. Son regard s'ancra dans celui du prince, ses prunelles étaient éteintes, son expression fermée. Que cachait-il ? Quelle sorte de personne avait-il été par le passé ? Hyunjin avait envie de découvrir qui était réellement l'homme qu'il aimait, de comprendre pourquoi il n'avait pas réussi à l'exorciser, pourquoi il avait succombé à lui ce soir.
— Je n'ai pas toujours été celui que je prétend être. Avant, il y a plus de dix ans, j'étais un garçon perdu, un garçon qui pensait pouvoir sauver un être cher.
— Chan, vous pouvez tout me dire, jamais je ne vous jugerai.
D'une main bienveillante, Hyunjin lui pressa l'épaule, et ce fut ainsi que le prêtre en dévoila plus qu'il n'en avait jamais dévoilé à n'importe qui.
— À quinze ans, j'ai moi aussi pactisé avec les démons, pour que ma mère soit guérie. Et c'est ce qui m'a valu cette cicatrice. Suite à cela, je suis entré dans les ordres, pas par choix, mais parce que je devais me racheter auprès de Dieu. Pour que le nom de ma famille soit lavé de mes péchés.
Hyunjin fit de grands yeux ronds.
— Vous n'avez jamais voulu…
— Je l'ai fait pour eux, je l'ai fait pour qu'ils m'accordent enfin l'attention que je méritais.
— Pourquoi ?
— Je me serais sacrifié pour ma famille. Je me serais sacrifié pour que mes parents m'aiment. Même s'ils étaient des bourreaux, tout ce que je désirais c'était de les rendre fiers.
Leur histoire était différente et pourtant, il voyait en Chan un enfant, un gamin similaire à celui qu'il avait été. Un gamin qui voulait seulement être aimé et reconnu. Un gamin qui voulait être vivant.
— Chan, je peux vous poser une question ?
Il acquiesça.
— Qu'est-ce que vous pensez de moi ?
L'homme se retourna pour lui faire face et, à nouveau, il vint lui caresser la joue.
— Je te l'ai déjà dit, tu es un jeune homme fort et courageux. La première fois que je t'ai rencontré, je me suis vu en toi, comme je t'ai vu en moi. Toi et moi, nous ne sommes pas si différents.
— Vous m'aimez ?
Le prêtre afficha un mince sourire.
— Pourquoi crois-tu que je me suis toujours fait autant de souci pour toi ? demanda-t-il en intensifiant les mouvements sur sa peau.
— Alors pourquoi avoir dit aux autres que… j'avais été vomi par les enfers ?
Chan lui colla un baiser au coin des lèvres.
— N'oublie pas que Satan lui-même se déguise en ange de lumière.
•••
Hello ! J'allais pas vous faire attendre jusque jeudi prochain 😌 je suis cruelle, mais pas un monstre non plus !
En tout cas j'espère que ce chapitre vous aura plu et que vous avez aimé en découvrir un peu plus sur Chan ( ꈍᴗꈍ)
Je vous dis à bientôt pour la suite 💜
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