Cela faisait près d'une semaine que Hyunjin n'avait pas quitté le palais royal. Il n'avait pas non plus quitté sa chambre depuis plusieurs jours, il préférait rester recroquevillé sur lui-même sous les couvertures. Il n'avait envie de voir personne, son coeur le faisait trop souffrir.

Chan, le seul qu'il estimait, avait prononcé des paroles qui l'avaient profondément blessé. Il ne se sentait pas capable d'affronter les regards accusateurs des domestiques, les remarques de ses parents, mais aussi celles de son frère le plus âgé. Il avait essayé d'aller manger avec sa famille un soir, mais sa tentative s'était soldée par un échec. Des insultes, des remontrances, Hyunjin n'avait pas supporté tout cela bien longtemps. Après des heures passées à pleurer, des jours à s'apitoyer sur son sort, Lilith avait fini par se montrer à nouveau. Récemment, elle s'était faite plus timide, à croire qu'elle préférait laisser du temps à Hyunjin pour se remettre sur pied. Il en avait besoin, il venait de vivre une déception.

Allongé sur le côté, il lâcha un long soupir. La nuit venait d'engloutir la ville et, même s'il se sentait toujours aussi triste, il en avait assez de rester là à rien faire. Il n'avait pas pour habitude de rester enfermé si longtemps, ses semaines étaient rythmées par les nombreuses escapades en ville qu'il s'octroyait, par les nombreux hommes qu'il réussissait à conquérir. Cela lui manquait, et d'autant plus maintenant qu'il avait l'impression que Chan cherchait à s'éloigner de lui. Il faisait son travail de prêtre, il l'avait écouté se confesser et sans doute avait-il était outré par ce qu'il avait osé dire. Hyunjin en voulait un peu à Lilith. Si elle n'avait pas été là, en lui, il n'aurait jamais laissé ces mots passer la barrière de ses lèvres. Il n'aurait jamais pu avouer une telle chose à l'homme qu'il aimait. Parce qu'il savait ce qu'il pouvait dire ou non, il savait jusqu'où il pouvait aller. Chan l'avait toujours soutenu, il l'avait toujours écouté avec attention, et il l'avait aussi rassuré. Il s'était accroché à lui, comme s'il était la seule et unique personne en ce bas monde à lui porter de l'intérêt. Mais ce n'était que du vent, une façade.

— Hyunjin…

Il laissa un grognement rauque lui échapper. La voix de Lilith était suave, douce comme du miel, mais il n'arrivait pas à ne pas lui en vouloir.

— Hyunjin, s'il te plaît.

Il souffla un bon coup et se redressa. Assis sur le lit, il vit la silhouette de la démone se dessiner au bout du matelas. Elle était à genoux, ses longs cheveux dissimulant son corps peu vêtu.

— Qu'est-ce que tu veux ?

Elle posa les mains à plat sur la couverture, entre ses cuisses, et elle observa le prince avec une moue placardée sur le visage. Hyunjin fronça les sourcils. Il voulait se montrer ferme avec elle, il voulait qu'elle se sente coupable et en même temps, il savait qu'il avait besoin d'elle. Ils avaient besoin l'un de l'autre. Ça l'agaçait. Il ne savait plus quoi faire, il était totalement perdu face à la jeune femme. Il voulait résister, et il voulait aussi succomber.

— J'ai envie…

Hyunjin déglutit. Il ne pouvait ignorer la boule ardente qui venait de se déclarer dans son bas-ventre. Lui aussi avait envie de sexe, il en avait même besoin. Il se sentait terriblement vide, comme un gouffre qui s'étendait de plus en plus à l'intérieur de lui. Il y avait un manque énorme qui, s'il n'était pas comblé rapidement, pourrait le faire devenir complètement fou. Il était tiraillé entre un profond sentiment de tristesse et un désir exacerbé. Il n'avait pas quitté ces murs depuis bien trop de temps, et Hyunjin aimait se sentir libre. Là, il ne l'était pas. Il était esclave de ses sentiments, esclave de sa peine, et ça ne lui ressemblait pas.

Hwang Hyunjin n'était pas le genre de personne à se morfondre et à baisser les bras. Non, il était plus fort que ça, plus fort qu'une petite déception, et il allait se le prouver. Il bondit du lit et se dirigea vers la grande armoire pour l'ouvrir. Lilith s'était tournée pour l'observer et, lorsqu'il entreprit de se déshabiller, elle ne put s'empêcher de se mordre la lèvre. Le corps du prince était encore affublé de multiples marques qui pouvaient ne jamais disparaître. Ça l'excitait de le voir ainsi, de contempler sa silhouette fine et élancée, sa peau si douce et en même temps si amochée.

— Ça va ? Tu te rince bien l'œil ?

Lilith afficha un sourire en coin.

— J'aurais tort de ne pas le faire, non ?

Hyunjin pouffa de rire. Il attrapa un pantalon de cuir à la taille haute, et il l'enfila sous le regard attentif de la succube.

— C'est vrai. Comment ne pas me dévorer des yeux.

Ce fut au tour de Lilith de rire. Elle se laissa tomber en avant sur le matelas, la poitrine écrasée et les jambes pliées en l'air.

— Si je pouvais coucher avec toi, je le ferais sans hésiter.

— Tu es déjà dans mon corps, ça ne te suffit pas ?

— Honnêtement, je préfèrerais te sentir dans le mien.

Elle alla loger son menton dans le creux de sa main tandis que Hyunjin passait une chemise ample.

— Hm, te sentir glisser entre mes cuisses… Puis tes mains sur mes seins, ta bouche dans mon cou…

Hyunjin, qui était en train de mettre ses boutons, s'arrêta à mi-chemin. Il plissa les yeux et un mince sourire étira ses lèvres pulpeuses. Dans une démarche féline, il avança vers la rouquine et se positionna au bout du lit. Il l'observa de haut et se pencha en avant pour passer une main à travers elle. Aussitôt, elle se recula, l'air mécontent.

— Arrête ça !

— Pour glisser entre tes cuisses, il faudrait déjà que je puisse te toucher.

Elle lui décocha une grimace.

— Ne joue pas à ça avec moi. Quand j'aurai retrouvé mon apparence et ma puissance, tu feras beaucoup moins le malin.

— J'ai hâte de voir ça, lança Hyunjin en haussant les épaules.

Lilith soupira, levant les yeux au ciel.

— Tu comptes faire quoi, là ? demanda-t-elle.

— Tu as envie, moi aussi, alors je vais nous emmener dans une taverne en espérant trouver un crétin qui voudra bien me retourner toute la nuit. Ça te convient ?

— J'aime beaucoup ce plan.

— Parfait. Alors on y va.

***

Esquiver les gardes royaux n'avait pas été très compliqué. Non seulement, Hyunjin avait l'habitude de fuguer la nuit, il connaissait leurs rondes par cœur, mais avec l'aide de Lilith, c'était un jeu d'enfant. Elle percevait des sons que lui n'entendait pas et, s'il se faisait repérer, elle pouvait toujours les amadouer en leur glissant quelques mots à l'oreille. Elle avait peut-être perdu sa force d'antan, elle n'était pas non plus inutile.

Après de longues minutes de marche dans les rues de la capitale, Hyunjin arriva dans une artère peu éclairée, mais qu'il connaissait bien. Le Red Lights était son terrain de chasse favori, celui où il avait un choix inouï en matière d'homme, celui où il savait que les proies se jetteraient d'elles-mêmes dans ses filets. Il n'avait pas besoin de grand-chose, juste d'user de ses charmes, de remuer ses fesses et de sourire de manière équivoque. Sa réputation n'était plus à faire.

Il poussa la porte de la taverne et comme il en avait l'habitude, les regards se posèrent sur lui. Ils étaient insistants, immoraux, remplis de luxure. Et Hyunjin adorait ça. Il adorait se sentir convoité, que les autres le désirent, Il aimait être contemplé, être idolâtré, que les gens soient à ses pieds, qu'ils le vénèrent. Quand il entrait, il devenait le dieu de ces lieux. Il devenait leur dieu à tous. Pour une seconde, une minute, une heure. Pour une nuit.

Il avança lentement entre les tables, saluant les clients d'un clin d'œil ou d'un sourire. Il faisait son repérage, il cherchait lequel d'entre eux finirait dans une chambre en sa compagnie. Lequel d'entre eux aurait la chance de pouvoir le toucher. De pouvoir le baiser. Il les voyait s'exciter comme des puces, prêts à lui sauter dessus pour en faire leur repas. Il jubilait de les voir baver comme des chiens enragés, tout ça pour quelques heures entre ses jambes. Tout ça pour oublier qu'ils n'étaient que des hommes misérables, qui se pensaient forts, mais qui aimaient se voiler la face.

— Une bière pour ce jouvenceau.

Hyunjin, qui venait de s'installer au comptoir, leva les yeux vers l'homme à ses côtés. Il était grand et à la carrure imposante. Ses cheveux blonds et ondulés frôlaient ses larges épaules recouvertes d'une veste en velours côtelé. Ses habits semblaient de bonne facture, et à sa ceinture une épée au pommeau serti de pierres rouges était accrochée. À première vue, ce n'était pas n'importe qui. Hyunjin lui déclara un petit sourire timide avant de baisser la tête. Il n'avait pas eu besoin de beaucoup pour sentir une chaleur envahir tout son être. Après tout, cet homme était beau, il avait l'air fort, et surtout intéressé. C'était bien suffisant.

La tavernière lui servit une pinte et le grand blond la remercia avec une piécette. Il tira le tabouret à côté et s'y installa.

— Vas-y, bois, dit-il en pointant la chope.

— Pourquoi ce présent ?

— Et pourquoi pas ?

L'homme haussa un sourcil et Hyunjin pouffa de rire. Il attrapa sa bière pour en boire quelques gorgées, la température ambiante ne faisait qu'augmenter seconde après seconde.

— T'as une idée derrière la tête ? demanda le prince après s'être essuyé la bouche d'un revers de manche.

— Peut-être.

Le blond baissa les yeux, Hyunjin porta instinctivement la main à son collier.

— Qu'est-ce que tu regardes ?

— Ce que tu as autour du cou. Ça a l'air joli. Je peux le voir ?

Hyunjin sentit le vent tourner. Son expression, sa voix. Quelque chose avait changé, quelque chose n'était pas normal. Un frisson lui courut le long du dos et il serra les poings. Cet homme, qui lui avait semblé si charmant et avenant, ne lui disait rien qui vaille. Son corps, auparavant en attente d'un geste sensuel, s'était mis sur la défensive, alerte du moindre danger.

— Non, dit-il en se reculant.

La main de l'homme s'approcha de son cou pour saisir la chaîne et la tirer doucement. Il emporta le prince vers lui dans la manoeuvre, et ce dernier put sentir son souffle chaud et alcoolisé glisser sur son visage.

— Ça doit valoir cher, un bijou pareil.

Hyunjin déglutit. Il attrapa le poignet du blond pour l'obliger à le lâcher, en vain. Il était bien plus fort que lui, il ne faisait pas le poids.

— Dégage…

L'homme resserra son emprise, ses lèvres frôlèrent la joue de Hyunjin. Il sentait qu'il souriait.

— On a toute la nuit pour faire connaissance, ce serait dommage que je dégage aussi vite, tu ne crois pas.

Il n'allait pas le lâcher, il en était persuadé. Et il ne savait pas quoi faire pour qu'il parte. Il n'était jamais confronté à ce genre de comportement, il était du genre à foncer et à s'envoyer en l'air sans réfléchir. Cependant, cet homme était on ne peut plus étrange, et il sentait qu'il devait le fuir. Mais comment ? Il aurait beau se débattre ou crier, qui lui viendrait en aide ?

— Lâche-le.

Hyunjin n'eut pas le temps de comprendre ce qui lui arrivait que l'homme face à lui fut projeté en arrière. Il se frotta la joue, il venait de se prendre un coup de poing en pleine mâchoire.

— Hyunjin, suivez-moi.

Le concerné papillonna des yeux en constatant que Changbin était là, à côté de lui, engoncé dans son habit militaire. Il ne s'attendait pas à le voir dans un endroit pareil. Peut-être avait-il décidé de faire comme son précepteur, de venir se détendre avec une bonne pinte de bière pour ensuite se glisser dans un lit en compagnie d'une jeune femme. Ou pourquoi pas en sa compagnie finalement.

— Dépêchez-vous ! s'exclama Changbin.

Le prince ne se fit pas prier, l'homme qu'il venait de frapper était prêt à se relever et sans doute à en découdre. Changbin était lui aussi armé, mais il valait mieux éviter une émeute et s'enfuir au plus vite. Le militaire lui agrippa une manche et le tira de force à l'extérieur de la taverne. Il le fit avancer à vive allure sur une centaine de mètres, désireux de mettre de la distance entre eux et le grand gaillard blond.

— Vous êtes incorrigible !

Hyunjin soupira.

— C'est bon, c'était juste un idiot.

— Un idiot qui aurait pu vous dépouiller. Il n'en est sûrement pas à son premier coup d'essai.

— Et puis lâchez-moi vous aussi !

Il essaya de se défaire de l'emprise de Changbin, mais celui-ci lui maintenait fermement le poignet.

— Pour que vous repartiez dans ce trou à rats ? Vous ne vous rendez même pas compte que vous vous mettez en danger, vous êtes un crétin de prince.

Hyunjin tenta encore de se débattre, le militaire s'arrêta et lui attrapa l'autre main pour le bloquer.

— Mais foutez-moi la paix bordel ! Je vous ai rien demandé et vous, vous débarquez comme ça. Qui vous envoie ? Jinyoung ?

— Non.

— Qui ?

— Quelqu'un qui se soucie de vous.

Il entrouvrit la bouche, mais il fut incapable de rétorquer quoi que ce soit. Quelqu'un qui se souciait de lui ? Il émit un faible rire qui augmenta crescendo. Il se mit à s'esclaffer en plein centre de la place du marché, attirant l'attention des commerçants qui remballaient leurs étals. 

— Personne ne se soucie de moi au palais ! Vous êtes le plus gros menteur que j'ai jamais vu.

— Ne pensez pas cela.

Changbin avait l'air très sérieux et Hyunjin s'apaisa. Était-ce sa mère ? Non, elle se fichait bien de ce qui pouvait lui arriver. Tout ce qu'elle souhaitait était qu'il ne porte pas préjudice à la famille royale. Son père n'était pas beaucoup plus inquiété par son sort. Quant à ses frères, pourquoi auraient-ils eu peur pour lui ? Il restait Chan, mais avec ce qu'il avait dit à son sujet quelques jours auparavant, il n'était plus sûr de rien.

— Rentrons.

Le militaire le libéra et ils reprirent la route en direction du château. Hyunjin lui lançait quelques discrets regards du coin de l'œil, et Changbin semblait toujours le remarquer puisqu'il tournait la tête vers lui à chaque fois. Ils sortirent des rues étroites pour arriver sur une petite étendue verdoyante qui menait à la grande bâtisse de pierres noires. L'endroit était calme, parsemé de hauts arbres et de fleurs. Le chemin pavé était plutôt court pour arriver aux portes du château, mais Hyunjin avait pris pour habitude de le contourner pour ne pas se faire repérer.

— Que faites-vous ? demanda Changbin en le voyant bifurquer.

— Je rentre.

— Par où ?

— L'endroit par lequel je passe tout le temps quand je fugue.

— Je suis avec vous, pas la peine de chercher à vous cacher.

Hyunjin s'arrêta et l'analysa de bas en haut, une grimace déformant ses lèvres.

— Faites ce que vous voulez, lâcha-t-il.

Il comptait se séparer de Changbin, mais ce dernier le retint par un pan de sa chemise. Il tira dessus, deux boutons sautèrent.

— Vous êtes vraiment…

Le prince se stoppa quand il comprit que le militaire était en train d'observer son torse avec une attention toute particulière. L'emprise qu'il avait sur son vêtement se fit plus puissante, plus intense, et Hyunjin fut traversé par une forte décharge électrique. Il frissonna des pieds à la tête et serra les dents. Changbin releva les yeux vers lui, un nouveau frisson le parcourut. C'était étrange, cette tension qui venait de naître entre eux. Elle ne faisait que s'accroître, seconde après seconde, et elle ne demandait qu'à exploser pour les soulager. Il voyait une lueur bien spécifique dans les prunelles sombres de l'homme face à lui. Une étincelle qu'il n'avait jamais décelée auparavant, quelque chose de nouveau, d'extrême. Quelque chose qu'en réalité, il ne connaissait que trop bien. Changbin le regardait comme tous les autres hommes. Comme tous ceux qui voulaient son corps, qui rêvaient de sa bouche, qui fantasmaient sur ses fesses.

— Un souci, Lieutenant-colonel Seo ?

La voix suave du prince eut raison de lui. Il l'attrapa par le col et le tira contre lui ; sa main libre vint directement se caler dans le creux de son dos tandis qu'il scellait leurs bouches. Hyunjin fut tout d'abord surpris par ce geste. Il avait compris qu'il allait succomber, mais il n'imaginait pas que ce soit si rapide. Cela l'amusait tant qu'il sourit. Il s'accrocha aux épaules du militaire, elles étaient larges et trapues, ça lui plaisait énormément. Changbin était plus petit que lui d'une bonne dizaine de centimètres, mais il avait bien plus de force. Son corps devait être musclé à souhait avec tous les entraînements intensifs qu'il suivait.

Leurs lèvres dansèrent longuement alors que leurs mains finirent par se perdre un peu partout sur la silhouette de l'autre. Hyunjin avait déjà entreprit de le délester de son haut et désormais, il s'attaquait à son pantalon qu'il cherchait à déboutonner par tous les moyens. Avec la fougue de leur baiser, leur esprit un peu embrumé, il était difficile d'avoir des gestes précis. Hyunjin décida de le repousser pour pouvoir se concentrer sur sa tâche, il fut malheureusement distrait par ses pectoraux développés. Il faisait sombre, mais il distinguait parfaitement à quel point sa musculature était appétissante. Il s'en lécha les lèvres, une boule ardente s'étendait dans son bas-ventre à cette vue imprenable.

— T'aimes ça ?

Hyunjin ancra son regard dans le sien, un sourire en coin.

— On en oublie la politesse ? s'amusa-t-il.

— Est-ce que c'est utile dans ces conditions ?

Le prince fit glisser son index sur le ventre de Changbin.

— Hm, j'aimerais me faire baiser avec bienséance, je sais que vous avez un certain savoir-vivre, alors ne me décevez pas.

— Puisque vous le demandez si gentiment, prince Hyunjin, je vais vous mettre ma queue avec beaucoup de courtoisie.

Il passa le doigt au bord de son pantalon pour lentement l'enfoncer à l'intérieur, cherchant à titiller des zones érogènes. Changbin restait de marbre, en apparence. Hyunjin savait qu'à l'intérieur, il bouillonnait, qu'il se retenait de gémir ou de montrer que son toucher le rendait fébrile. 

— Parfait. Je vous la ferai trancher si elle n'est pas assez courtoise à mon goût.

Changbin pouffa de rire.

— Il faudrait déjà que vous puissiez encore parler après tous les cris que vous allez pousser.

Hyunjin reprit une expression sérieuse et cette fois, ce fut sa main qui glissa sous le pantalon de son partenaire. Celui-ci était déjà prêt à passer à la suite, alors il n'y avait pas à attendre. Il l'avait trouvée, sa proie.