Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chapitre XXXV

   Le cimetière de Jayal se trouvait à côté de la porte Nord, en dehors des murs de la capitale, à côté d'une petite chapelle où les ermens vénéraient Dieu qui leur avait donné à tous un Don.

Lila avait obtenu la permission de sortir de la caserne le lendemain de son entre-vue avec le capitaine et le chef des Cracheurs. Après avoir réalisé ce qui était arrivé à Yakulu, la jeune fille n'avait pu rester dans le bureau pour discuter. Sa tête avait commencé à tourner et elle avait demandé à retourner à son lit.

Le lendemain, Amin, Samuel, Lionel et Méda l'avaient accompagné jusqu'au cimetière de Jayal. Lorsqu'ils étaient escortés par les trois légionnaires, les deux Cracheurs de Feu n'avaient aucune raison de s'inquiéter. Les passants s'écartaient sur leur passage, les autres légionnaires qu'ils croisaient se courbaient devant eux et les nobles n'avaient d'yeux que pour Amin et son armure.

Alors que Samuel gardait son calme et sérénité habituelle, Lila ne pouvait cacher son amusement face à tout ce peuple hypocrite. Elle était convaincue que Méda et Lionel, seuls ne recevaient pas autant d'attention.

C'est alors qu'une femme s'arrêta devant eux sans rien dire et se mit simplement à battre des cils en regardant le capitaine. Amin soupira et contourna l'ermen sans la regarder tandis que Lila éclata de rire. La jeune fille était persuadée d'avoir vu Samuel esquisser un sourire non contrôlé tandis que Méda et Lionel avaient sauté sur l'occasion pour se moquer de leur ami.

Le petit groupe traversa la ville jusqu'au cimetière. Lila n'y était jamais allée et elle y découvrit une grande prairie recouverte de tombes. On distinguait facilement celles des nobles, avec leur pierre tombale sculptée et joliment décorée d'or et d'argent. Tout cela se démarquait bien des simples planches de bois devant un tas de terre.

Le caveau royal se trouvait au centre du cimetière, plus grand, plus haut et plus décoré que les autres. Des fleurs étaient posées dessus. Lila supposait que la majorité avait été apportée par des fidèles n'ayant jamais discuté avec ces générations de Généraux.

Amin s'arrêta devant une petite dalle posée dans un coin du cimetière. On pouvait y lire une petite inscription.

« A nos amis tombés pour l'honneur des ermens. »

- C'est tout ce que j'ai pu obtenir du Général, fit Amin, désolé.

Lila ne répondit pas mais ses lèvres pincées et ses yeux en disaient beaucoup. Son premier ami depuis qu'elle avait quitté le monastère se trouvait sous cette petite dalle. Cet ami qu'elle avait pris pour un traître. Cet ami qu'elle venait de retrouver.

Lila souhaitait tellement remonter le temps. Elle aurait peut-être pu sauver le vieux thyül. Qu'allaient-ils faire sans lui ? Est-ce que les autres thyüls accepteraient de soutenir les ermens dans leur combat après tout cela ? Yakulu était une des seules personnes à Jayal à qui elle pouvait donner toute sa confiance. La jeune fille était terrifiée de se retrouver seule à présent. Yakulu était son plus grand soutien. Il rêvait qu'Amin et elle réussissent à renverser le pouvoir. Mais y arriveraient-ils ?

Lila s'imaginait un petit sourire se dessiner sur le visage en écorce de Yakulu, sa petite pousse de vieux thyül pleine de feuilles, les petites farces qu'il avait faite à Geron et Godfred sur le bateau qui les avait amenés à Jayal.

Geron et Godfed. Une colère enflamma le cœur de Lila. Deux vrais traîtres, deux menteurs.

La jeune fille tourna ses yeux embués vers le capitaine Er-Payan qui s'était reculé aux côtés des trois autres pour laisser la jeune fille se recueillir. La seule personne de confiance qui restait en vie était Amin. Cet homme avait toujours cru en elle. Sa gentillesse et ses convictions étaient louables.

Lila essuya ses larmes et prit une grande inspiration.

- Nous allons honorer ce pour quoi Yakulu voulait se battre, finit-elle par dire.

Amin sourit chaleureusement. Cela provoqua un frisson chez Lila qui se sentit rassurée. Le capitaine serait un bon Général, elle en était persuadée.

Le petit groupe se posa dans un champ à quelques minutes de la capitale, sous un arbre qui devait avoir été utilisé par de nombreux enfants. L'écorce avait des traces de pieds ayant glissé dessus et sur une séparation de branche on pouvait y trouver des petits cailloux protégés par une tente de feuilles.

C'est sous cet arbre que les cinq ermens discutèrent du futur qui les attendait.

- Le Général et les conseillers thyüls auront sûrement fini leurs discussions dans quelques jours. Ils feront bientôt une fête de départ, expliqua Amin.

- J'imagine que seul le rempart intérieur sera invité à ce banquet, marmonna Lila.

Les trois légionnaires tristement hochèrent la tête.

- La solution est donc simple, fit Samuel avec un grand sourire.

Tout le monde se tourna vers lui, étonnés.

- Nous inviterons tous les habitants de Jayal.

Le capitaine se leva brusquement et se mit à faire des allers retour devant eux.

- Vous ne vous rendez pas compte, Samuel. Les légionnaires ne sont pas de notre côté. Du moins, les seuls qui nous soutiendront n'oseront pas se montrer de peur de se faire enfermer. Nous allons simplement déclencher un bain de sang.

- Vous avez les Cracheurs de votre côté, les thyüls également. La légion n'osera pas tuer son propre peuple.

- Amin a raison, fit Méda. Il suffirait d'un ordre de Thémis. Sans Yakulu, on ne peut être persuadé de la fiabilité des thyüls. Ils se rangeront du côté qui fera tomber le moins de vies...

- S'ils faisaient un tour dans le rempart extérieur, ils n'hésiteraient pas, marmonna Lila.

- Et les Cracheurs ont beau vous suivre pour la majorité, continua Amin sans prêter attention aux paroles de la jeune fille, mais si votre ami Simon se retourne contre vous, nous sommes foutus.

- Simon m'écoutera, fit Samuel avec assurance.

Amin s'arrêta de faire les cents pas et fixa le Cracheur, intrigué.

- Je n'en suis pas convaincu.

- Simon suivait Edna car elle avait du charisme et criait ses convictions pour embarquer tous les Cracheurs de Feu. Face à mon éternel pacifisme, Simon tranchait nos discussions pour éviter un duel entre Edna et moi-même. Ce n'est pas un sanguinaire. Son but, celui des Cracheurs et le nôtre est le même : faire tomber Er-Payan et trouver un bon Général.

Amin tiqua à l'entente de son nom mais hocha la tête. Samuel était plutôt convainquant, tout le groupe était suspendu à ses paroles.

- Edna ne vaut pas mieux que le Général et c'est souvent ceux qui crient le plus fort qui sont le plus écoutés. Seulement, elle a bien prouvé que sa technique a des limites alors que mes propositions de discussions portent leurs fruits aujourd'hui, finit Samuel en adressant un clin d'œil à Lila.

- Qu'est-ce qu'un bon Général ?

Lila dévisagea Amin, surprise par sa question. Elle n'était pas la seule à s'étonner car Samuel, Méda et Lionel étaient tous trois en train de fixer le capitaine, les sourcils relevés.

- Qu'est-ce que tu racontes ? fit Méda en se relevant à ses côtés.

La légionnaire posa son bras valide sur l'épaule de son ami.

- Tu seras un bon Général, dit-elle avec un grand sourire.

- Le plus grand de tous ! renchérit Lionel.

Tout le monde souriait. Sauf Amin. Il y avait une inquiétude sincère dans les yeux du capitaine. Lila échangea un regard avec Samuel qui arbora sourire en coin avant de se lever et de se tourner dos au petit groupe, face à la ville de Jayal.

- Nul n'est parfait, si cela est votre question. Je pense que nos derniers Généraux ont oublié une chose essentielle.

Il désigna la tour du palais.

- La pureté du cristal.

Lila avait vaguement entendu que la tour du palais reflétait le soleil comme un cristal mais elle avait toujours pensé que c'était une simple métaphore pour donner de l'importance au Général.

- Nous savons très bien que cela n'est qu'une histoire que l'on raconte aux enfants, fit Amin qui ne voyait pas plus que Lila où le chef des Cracheurs voulait en venir.

Samuel se retourna pour leur offrir un joyeux sourire.

- Êtes-vous allé à Seven, capitaine ?

- Oui, c'est une magnifique ville.

- Seven n'a pas de palais, pourtant, ceux qui ont eu la chance d'y poser les pieds l'appellent « la merveille ».

En l'observant parler, Lila eut soudain une pensée. Quel âge avait Samuel ? Elle semblait voir apparaître sur son visage des rides qu'elle n'avait jamais vu auparavant. Peut-être avait-elle toujours été impressionnée par son attitude sans chercher à le connaître.

- Bien avant votre père, le peuple entier vénérait Dieu comme il se doit. Dieu nous offre un Don, des terres que nous pouvons cultiver... Notre manière à nous de le remercier était d'agir avec bienveillance et honnêteté. Nous n'avions rien à cacher, c'est pourquoi toute l'architecture ermen est basée sur de grandes ouvertures, des constructions qui reflètent le soleil, une beauté à l'image de notre pays. Une pureté architecturale, comme les habitants. Vos ancêtres, capitaine ont petit à petit oublié ce détail. Ils ont séparé la ville de Jayal en deux, renforcé les protections du rempart intérieur, laissé le rempart extérieur à sa propre loi. Jayal a perdu toute la beauté dont elle faisait preuve ces derniers siècles.

- Comment savez-vous tout cela ? s'étonnait Lionel.

- Mon grand-père tenait une bibliothèque. Il était désespéré que si peu de gens sachent lire de nos jours alors que du temps de son grand-père à lui, la majorité du peuple ermen apprenait à lire et à écrire.

Lila ne savait que dire. De sa petite campagne, elle ne pensait pas que l'égoïsme et soif de pouvoir et de richesse des Er-Payan durait depuis si longtemps. Comment Amin avait pu naître si gentil parmi une famille de souverains ignobles ?

- Pourquoi n'apprenez-vous pas tout cela aux Cracheurs de Feu ? Demanda Méda. Peut-être n'auraient-ils pas suivit Edna et son envie de destruction ?

- Les discussions avec le Général et ses conseillers était impossible, commença Samuel.

- Le seul moyen de se faire entendre était la force, compléta Amin.

Samuel hocha la tête.

- Mais maintenant, nous allons être entendu. Nous allons rendre sa beauté à Jayal, dit Lila avec détermination.

Amin eut un sourire attendrit.

- Comment veux-tu t'y prendre ?

Lila croisa le regard de Samuel, elle n'avait pas de plan parfait en tête, mais elle était persuadé qu'il lisait dans ses pensées.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro