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Chapitre IV

  Sur le voyage, Lila n'était pas à l'aise. Le capitaine était, certes, fort sympathique mais il l'arrachait à sa vie sans aucun remord. N'osant pas croiser son regard, elle passa une grande partie de la matinée à l'éviter en observant le paysage par la fenêtre. Un silence tendu régnait dans la calèche.

La calèche était plutôt spacieuse et fortement confortable. Lila était habituée à s'asseoir sur dans bancs durs auxquels elle ajoutait un drap parfois pour rendre son assise un peu plus agréable. Jamais elle n'eut cru que les légionnaires auraient le droit à une calèche recouverte de coussins aux couleurs de leurs armures.

Ils roulèrent pendant des heures, Lila voyait défiler devant ses yeux des paysages tout d'abord familiers des alentours du monastère. Des grandes pleine vertes dans lesquelles elle aimait s'aventurer parfois, des marividis centenaires dont elle avait extrait des morceaux d'écorce pour des remèdes, des bêmons sauvages dont la toison faisait de la bonne laine pour les manteaux d'hiver...

Après une petite pause où ils furent arrêtés au bord d'un lac, le capitaine se décida à engager la conversation.

- Amin Er-Payan, dit-il simplement alors que le convoi redémarrait.

Lila ne répondit pas mais lui accorda son premier regard de la journée.

- Je ne t'avais jamais donné mon nom alors que je connais le tien.

La jeune fille hocha la tête et se retourna vers l'extérieur. Elle ne savait pas si elle avait réellement envie de cette conversation. Le capitaine allait l'entraîner à tuer des gens pour le bon vouloir d'un pays dont elle ne connaissait que le nom des plantes.

Elle n'aimait pas la violence. Jamais elle ne voudrait se battre ou blesser quelqu'un. La course poursuite de la veille avait déjà été de trop pour elle.

- J'étais comme toi, au début.

De nouveau, elle se tourna vers son interlocuteur sans rien dire.

- Je voulais utiliser mon Don pour aider les pauvres gens. Puis j'ai vu les zurks piller et blesser, les falens tuer et détruire sans aucun remord. Nos pauvres petites épées seules contre un zurk ne valent pas grand-chose. Mais nos Dons peuvent les vulnérabiliser, les stopper...

Il parlait avec tellement de passion qu'il aurait presque pu la convaincre de faire la guerre.

Presque.

- J'ai vu les falens combattre dans le seul but d'écraser les thyüls. Ces pauvres petits êtres sont puissants, mais ils ont une philosophie de ne pas blesser. Il était donc impossible pour eux de défendre leurs terres seuls. Ils sont littéralement terrifié par la violence.

- Les ermens devraient peut-être prendre exemple sur eux, se dit Lila.

- Je veux que tous ceux qui le peuvent défendent nos ermens de la même manière que nous avons défendu les thyüls, continuait le capitaine. Et nos Dons sont des armes très puissantes, Lila.

Le problème était bien là, il parlait de son Don comme une arme. Ils se regardèrent, Amin attendant une réaction, Lila ne sachant pas comment dire ce qu'elle pensait. Elle était convaincue qu'il avait un bon fond, mais la forme la répugnait.

- Vous m'avez l'air d'être quelqu'un de bien, finit-elle par dire. Mais peu importe toutes les histoires que vous me raconterez, je ne veux pas utiliser mes capacités pour tuer mais pour guérir. Si vous tenez l'épée, je veux tenir l'oreiller qui vous empêchera de vous briser le crâne à la chute.

Lila fut exaspérée par la réaction du capitaine qui sourit tout simplement et demanda à la calèche de s'arrêter pour le déjeuner.

Amin Er-Payan ne continua pas la conversation et laissa Lila tranquille toute la journée.

Le soir arriva, ils installèrent un camp dans une petite prairie non loin du chemin, afin d'être tranquilles pour la nuit. Lila eut le droit à une petite tente et une couverture chaude rien que pour elle.


 Quand ils se réveillèrent le lendemain, le capitaine Er-Payan ordonna aux légionnaires de ranger le camp, tandis qu'il invita Lila et un membre de l'équipe à le suivre à l'écart.

Plus par défi que par réel envie de prier, Lila ordonna que l'on patiente le temps de la prière du lever de soleil, ce que le capitaine respecta silencieusement avant de l'emmener dans une petite clairière, non loin du camp.

Brusquement, le légionnaire envoya une bourrasque sur Lila. La jeune fille tomba à terre.

- Que...

Elle n'eut pas le temps de continuer sa phrase qu'une deuxième bourrasque la cloua au sol. A la troisième, un mur qu'elle ne contrôlait pas se dressa devant elle. Le légionnaire se déplaça pour tenter d'en envoyer une autre mais la terre fit des vagues sous ses pieds. Il se propulsa en l'air pour attaquer la jeune fille à nouveau. Mais au mur qui se tenait devant elle s'ajouta un toit sur lequel le légionnaire s'écrasa. Puis Lila entendit un râlement et enfin, plus rien.

- Tu peux sortir de ta cachette, fit le capitaine.

Lila, terrifiée, se releva et s'écarta du légionnaire qui s'était retrouvé les mains et pieds emprisonnés par le toit de terre. Toute la construction se dissipa et l'attaquant redevint libre.

La jeune fille dévisagea les deux légionnaires. Le capitaine arborait un large sourire derrière sa barbe. L'ermen au Don de l'air se tenait fièrement à côté.

- Tu vois, finit par dire le capitaine, je peux protéger sans tuer.

Lila vit rouge.

- Et vous aviez besoin de me prendre par surprise pour me le prouver ? Lança-t-elle avec rage.

Elle n'attendit pas de réponse et se dirigea directement vers la calèche. Le camp était déjà rangé, ils se remirent donc rapidement en route.

La journée fut une torture pour Lila. Elle n'avait qu'une seule envie, s'enfuir. Elle préférait mourir que d'être embarquée dans cette histoire. Elle haïssait ce capitaine arrogant et donnerait tout pour ne plus voir son visage. Malheureusement, elle dût le supporter toute la journée face à elle.

Il tenta une fois d'engager la conversation mais la jeune fille ne lui adressa même pas un regard. Ses yeux ne rencontrèrent même pas ceux des légionnaires lorsqu'ils descendirent de la calèche pour les repas. Lila était déterminée à rester à l'écart.

Le soir, elle avait elle même dressé sa tente à l'écart du groupe. Comprenant sa colère, les légionnaires l'avaient laissé faire. La jeune fille savait que malgré tout, certains passaient non loin pour assurer sa protection.

Alors qu'elle commençait à fermer sa tente pour se coucher, elle fut interrompue par un légionnaire. C'était Sevan, celui dont elle avait osé juger le mur au monastère. Remarque qu'elle regretterait sûrement pour toujours. Sevan semblait plus vieux que le capitaine, il avait des cheveux châtain clair ébouriffés qui lui donnait un air amusant. Malgré la rancœur qui l'habitait, Lila accorda son attention au soldat.

- Je comprends ce que tu ressens, dit-il.

Lila roula des yeux.

- J'ai été arraché à mes parents à mes huit ans. J'ai tout d'abord haï la légion et finalement, c'est devenu ma famille.

La jeune fille s'attarda sur ces paroles. Il avait peut-être raison, mais elle avait déjà sa famille au monastère.

- C'est vrai que tu es plus vieille, tu as déjà une vie. Je ne te demande pas de devenir l'une des nôtres du jour au lendemain, mais seulement de nous laisser une chance. La loi t'oblige à rester avec nous, je suis désolé qu'on ait croisé ton chemin mais je te promets que nous feront notre possible pour que tu sois heureuse parmi nous.

Au ton dans sa voix, Lila comprenait que cette règle d'arracher les enfants à leurs familles n'était pas une idée que le légionnaire appréciait. Elle était touchée qu'il soit venu pour lui parler. Sa démarche était sincère, il voulait l'aider. La jeune fille lui adressa alors un sourire.

- Très bien, j'essaierai.

Ravi, le légionnaire la laissa retourner dans sa tente. Lila ne savait pas pourquoi mais cette conversation l'avait détendue. Après tout, elle était coincée dans ce voyage. Edna lui aurait conseillé de faire de ces jours les plus agréables possibles et ce n'était pas en bougonnant qu'elle allait apprécier la compagnie des légionnaires. Au moins pouvait-elle tenter de les comprendre un petit peu.


 Dès le lendemain, à la surprise de tous, Lila fut beaucoup plus ouverte. Le capitaine avait sursauté lorsqu'elle s'était approché de lui le matin pour l'aider à ranger le campement.

Les jours suivants se passèrent de la même manière. Le capitaine Er-Payan discutait sympathiquement avec Lila le jour et lorsque le camp se préparait le soir venu, il lui faisait un entraînement de son Don. Au début, Lila fut réticente à utiliser son pouvoir. Elle préférait observer et écouter le capitaine lui expliquer les principes de la terre. Seulement lui comptait l'entraîner pour se battre, il dût donc la provoquer pour qu'elle se décide à utiliser son Don. Puis finalement, le troisième soir, elle finit par accepter de suivre l'enseignement.

Amin la trouvait très douée. Elle avait beau dire qu'elle avait toujours évité d'utiliser son Don, elle montrait une énorme symbiose avec la terre, ce qui impressionnait tous les légionnaires.

Cependant, Lila était toujours convaincue qu'elle ne ferait pas la formation à la capitale. Elle restait contre l'idée de blesser ou tuer. Elle était persuadée que malgré les belles paroles qu'on lui donnait, une fois dans la légion, elle serait obligée d'obéir à des ordres qui ne lui plairaient pas.

Malgré sa méfiance envers les valeurs des légionnaires, Lila commença à lier une certaine amitié avec Amin. Elle se surpris même à apprécier la compagnie de certains légionnaires.

Après ses entraînements, ils l'invitaient joyeusement à profiter d'un bon repas autour de discussions diverses et variées. La jeune fille appris qu'Amin était le frère du Général Er-Payan qui dirigeait tout le pays et qu'il était étonnamment passionné de couture.

Sevan, avec qui elle discutait beaucoup, lui partagea tous les bons conseils pour faire une bonne pâte à pain. Le soldat passait secrètement tout son temps libre chez le boulanger de l'armurerie.

Une autre légionnaire, Sélène, lui confia qu'elle adorait voir les guérisseurs préparer leurs remèdes.

Et chacun respecta la routine de prière que la jeune fille imposait afin de garder un lien avec le monastère et le groupe se révéla être une joyeuse compagnie pour ce voyage qui la menait vers une destinée qui la répugnait.


 Au fil de la semaine, Lila apprit à utiliser son Don de manière consciente. Le capitaine Er-Payan lui montra comment ressentir les vibrations du sol, des murs, de comprendre ce que chaque tremblement signifiait. Il lui montra comment utiliser ces ondes et les emmener à gentiment suivre le mouvement qu'elle voulait leur donner.

- La terre est certes solide mais elle est tout aussi mouvementée que les autres éléments, il faut juste comprendre sa manière de s'exprimer, lui apprenait-t-il.

Un soir, Amin tenta à nouveau de la convaincre de trouver goût à rejoindre l'armée. Mais Lila tint bon. Elle trouverait un moyen de contourner le système.

- Et comment comptes-tu t'y prendre ? Demanda le capitaine en riant à moitié.

- L'autre jour, vous m'avez parlé des guérisseurs qui s'occupaient de vous à la capitale.

Elle marqua une pause.

- Je suivrais les deux formations et utiliserais mon Don pour vous protéger et soigner.

Amin se retint de rire. La jeune fille ne plaisantait pas, elle était déterminée à négocier sa place. Il la regarda avec beaucoup de bienveillance. Le capitaine avait une certaine culpabilité de l'avoir arrachée à tout ce qu'elle aimait et sentait au fond de lui qu'il avait envie de tout faire pour qu'elle se sente chez elle à Jayal.

Et une guérisseuse au Don développé sur le champ de bataille ne serait peut-être pas de trop.

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