Drive
tw : moto, accident, mort
— Tu as tout pris Minho ? On peut y aller ? demanda Chan en se retournant vers son petit-ami.
— Oui, laisse-moi fermer les volets et on pourra partir. Il lui fit un sourire avant de se diriger vers leur chambre.
Pendant que le plus jeune baissait les stores de leur petit appartement, l'australien chargeait le plus d'affaires possibles dans l'espace de rangement de leur moto. Le coréen le rejoignit au moment où il commençait à s'équiper.
Leurs protections mises, ils prirent la route.
Pour leur deux ans de couple, le plus vieux avait offert un weekend en amoureux à son petit-ami dans le sud du pays. Minho rêvait d'aller à Busan depuis qu'il était petit, malgré son envie il n'avait pu y aller, ses parents n'étant pas de grands friands du bord de mer. Il était heureux que Chan l'y emmène.
Les paysages défilaient à grande vitesse, le couple profitait de l'air chaud sur leur visage. Heureusement que l'australien avait eu la bonne idée de partir tôt le matin avant que le soleil n'atteigne ses plus hautes températures dignes d'un mois d'août.
Le plus jeune installé derrière en profitait pour s'accrocher fermement à son copain, il pouvait sentir les abdos du châtain à travers son haut et sa veste ouverte.
Il adorait les abdos de Chan parce qu’à chaque fois qu'il les voyait il se rappelait ô combien il partageait la vie d'un homme sexy. Pas qu'il devait les voir pour le savoir mais ça avait le don de le faire frissonner. Minho n'était pas en reste non plus, au contraire, il avait des cuisses de dieu, comme aimait lui dire l'australien. Alors bien accroché au corps de son copain, le cadet laissait son esprit vagabonder.
Il repensait à la première fois qu'il était monté sur une moto. Il pouffa, il avait eu bien peur, tellement qu'il avait crié à s'en déchirer les poumons. Il se souvenait de Chan qui rigolait de son comportement, il avait même accéléré, terrifiant le plus jeune qui, de ses ongles, l'avait griffé. Ils en rigolaient aujourd'hui, Minho était heureux de sa première expérience à moto, malgré sa grosse frayeur. En y songeant il avait eu beaucoup de premières fois avec l'australien et il espérait qu'il y en ait encore.
Inconsciemment, il resserra sa prise sur le châtain, qui se retourna pour lui sourire, du moins il vit ses yeux se plisser et disparaître pour former des croissants de lune. D'une main il fit signe à Chan de se retourner, ce que fit celui-ci, non sans laisser un rire lui échapper. Le coréen ne criait plus lorsque le plus vieux conduisait mais il n'en restait pas moins apeuré de savoir que son compagnon ne regardait pas la route. Certes c'était la campagne, il y avait moins de circulation surtout à cette heure-là mais Minho était prudent.
Il entendait bien trop parler d'accidents chaque jour, pour que son copain ne regarde pas où il allait.
Deux heures s'étaient écoulées depuis le départ des deux protagonistes, ils avaient croisé seulement quelques personnes dans leur voiture, se rendant sans doute au travail. Le soleil qui commençait à se faire plus haut dans le ciel réchauffait le duo de voyageurs.
Le plus jeune imaginait la course entre eux et la neine jaune, à celui qui arriverait le plus vite sur la ville portuaire. Le cadet connaissait suffisamment le fonctionnement du système solaire pour savoir que l'astre solaire et lui ne faisaient pas la course mais sa part enfantine préférait l'ignorer. Part d'enfant qui avait eu raison de Chan qui était tombé pour le coréen, dès les premiers moments ensemble.
Une heure passa, le soleil était désormais au plus haut dans le ciel, étouffant le couple. Heureusement pour lui le plus jeune n'avait pas la chaleur de la visière à supporter, malgré ça son pantalon lui collait à la peau, ses gants et son blouson fermés le compressait et le faisait transpirer. Chan avait insisté pour qu'ils mettent toutes les protections. À cet instant même, il se maudissait d'avoir fermé son manteau. Il sortit de ses songes quand le châtain ne ralentit au abord d'un virage assez serré.
— Chan ralentis ! cria-t-il.
Pourtant l'Australien ne semblait pas l'avoir entendu car la moto ne ralentit pas le moins du monde, provoquant une vague de stress chez le plus jeune qui sentit sa respiration s'accélérer et ses yeux s'embuer de larmes. Il se colla au dos de son compagnon, plantant ses ongles dans le ventre de celui-ci.
— Chan ralentis je t’en prie ! J'ai peur ! Le coréen était au bord de la crise d'angoisse, il ne comprenait pas pourquoi le plus vieux ne ralentissait pas.
— Un câlin, fais-moi un câlin et je ralentis, dit le motard assez fort pour que son petit-ami l'entende.
Sous la panique Minho accéda à sa requête, il se pressa encore plus contre le châtain qui contracta ses abdos sous le geste. Minho avait peur, il lui avait fait un câlin comme il le lui avait demandé mais l'australien ne ralentissait pas.
Le plus petit, qui avait su retenir ses larmes jusqu'à maintenant, les laissa couler le long de ses joues.
— Bang Christopher Chan ralentit cette moto ! hurla-t-il cette fois, sa voix se brisant à la fin.
Désespéré et apeuré, il donna de légers coups sur les omoplates du plus vieux, espérant le faire réagir et ralentir. Il ne se passa rien avant que Chan ne reprenne la parole : — Dis-moi que tu m’aimes Minho, cria-t-il pour être sûr que le cadet l'entende avec la vitesse.
Ses pleurs redoublèrent d'intensité et il souffla un « je t'aime », empli de détresse et de désespoir.
Fracas puis silence, des bruits de sirènes. Des lumières rouges et bleues.
« Info trafic, un accident de moto a eu lieu sur une route près de Busan. D'après la police s'étant rendue sur place, il s'agissait d'un problème de freins. Sur les deux motards, un seul a survécu. Des embouteillages... »
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