(Suite.)

Pour revenir à Shoto, à la décharge de ces auteurs et autrices, c'est un personnage vraiment compliqué.

Comme pour Katsuki ou Hitoshi, il faut prendre de réelles pincettes pour l'utiliser et le faire réagir. Les personnages au passé complexe, aux caractères renfermés et sauvages, sont les plus difficiles à manipuler parce que le moindre excès peut leur faire perdre toute crédibilité. Leur gestion est vraiment délicate.

Je le dis en connaissance de cause, je m'arrache les cheveux à ne jamais trop dépasser les limites avec cet impassible de bicolore. Ne jamais dépasser les limites, mais ne jamais faire du surplace non plus, sinon l'histoire n'avancerait pas (déjà que le caractère de Shoto la ralentit pas mal).

Mais je ne peux pas faire autrement, sinon cela reviendrait à ne plus respecter la licence et à perdre certains d'entre vous. A me perdre aussi un peu.

En général, derrière vos commentaires geignant de la mollesse de Shoto, vous rajoutez que vous comprenez parce que c'est ainsi que le bicolore est, et donc que c'est crédible. Ainsi vous attendez patiemment de voir Shoto dévoiler ses sentiments pour Haruka (s'il en a !) parce que vous savez que cela ne se fera pas du jour au lendemain. Alors vous continuez de lire, en attendant ce chapitre fatidique. Et en vous délectant des événements qui se déroulent autour.

C'est la complexité de l'histoire qui rend l'intrigue attachante.

Les personnages que vous aimez et que vous connaissez ne se précipitent pas à l'aveugle. Dans les fanfictions qui respectent leurs caractères, vous vous demandez alors : comment l'auteur va-t-il faire pour qu'Izuku et Katsuki se réconcilient de leur passé ? Comment va-t-il les faire tomber amoureux malgré leur relation difficile ? Comment l'autrice va-t-elle gérer la relation dangereuse qu'entretiennent Aizawa et sa jeune élève ? Comment va-t-elle traiter, justifier cet amour interdit par la loi elle-même ? Comment Shoto va-t-il s'ouvrir à ses sentiments nouveaux, lui qui n'a connu que la haine et la tristesse ? (Tant d'autres énigmes que nos personnages favoris peuvent nous poser !)

Ces questions, ces manipulations délicates, c'est ce qui tient le lecteur dans sa lecture.

A mon humble avis.

Il me semble plus intéressant, plus passionnant, de lire comment, étape par étape, Tamaki tombe amoureux de Nejire, que de les lire se sauter l'un sur l'autre au quatrième chapitre.

(En sachant qu'après la consommation de cet amour aussi soudain qu'inutile, les auteurs qui se concentrent exclusivement sur de la romance tentent de rendre leurs fanfictions/histoires toujours intéressantes à base d'enlèvements, d'accidents quasi-mortels, de comas... et tant de chose que ces mêmes personnes ne maîtrisent absolument pas... OK, c'est un type d'histoire qui marche sur certains et certaines, par exemple Fifty Shade of Grey... Mais merde quoi !)

Regardez Shoto, dans les derniers chapitres de ma fanfiction (oui, j'y reviens encore !), on voit qu'il apprécie Haruka, qu'il se confie même à elle, et que c'est vers elle qu'il se tourne dans n'importe quelle situation. En trois parties et plus de cent chapitres, il "semble" enfin la considérer comme une amie proche. Ce fut long, mais le jeu en valait la chandelle puisque ses petites marques d'attention, disséminées ici et là, vous émoustillent toujours et vous tiennent en haleine quand à la suite de leur histoire.

D'autant plus que leur relation est loin d'être l'élément central de cette fanfiction ! Ce qui explique également le temps qu'ils ont mis pour se faire véritablement confiance ! (les sous-intrigues, ça peut être une idée de prochaine partie, tiens !)

(D'ailleurs, mettre directement MinoruXOC dans le titre de votre histoire facilite les lecteurs à trouver aisément ce qu'ils cherchent (c'est-à-dire une histoire d'amour avec Minoru) mais cela gâche aussi le suspens de l'histoire. Shoto et Haruka vont-ils finir ensemble ? Seul l'avenir vous le dira !)

La relation de Shoto et Haruka évolue lentement, à la vitesse du bicolore, de la fille d'Aizawa, mais surtout à une vitesse "naturelle", presque réaliste. Comme pour toutes les relations humaines de ma fanfiction, j'essaye de les faire le plus réaliste possible, parce que je trouve qu'il y a vraiment du beau dans ce naturel qui anime les personnages. Mais cela n'empêche pas l'utilisation de coups de pouce !

Prenons l'exemple d'Haruka et Momo : elles ne se seraient jamais rapprochées si je n'avais pas fait en sorte qu'Haruka participe aux cours de la vice-déléguée et que celle-ci en ait profité pour lui demander d'être son amie (pour une raison plus ou moins obscure). Certes, je les ai poussé dans les bras l'une de l'autre, mais les chapitres suivants, leurs confidences, ont construits cette relation qui est devenue réelle, forte.

La relation entre Izuku et Haruka a commencé par une méfiance mutuelle qui est devenue une soudaine amitié à la fin des événements de Kamino, quand Haruka a compris la nature de l'alter du vert. Elle ne l'a pas comprise du jour au lendemain puisqu'il lui a fallu supprimer son alter pour comprendre que celui-ci était étrange, et voir All Might se faire exploser la tronche pour que les neurones de son cerveau se connectent. La soudaine déclaration de la jeune fille (quoique pas complètement comprise par tout le monde) a créé un instant fort dans l'histoire et un lien entre les deux personnages, qui restent tout de même timides l'un envers l'autre. Ils ne s'aiment pas plus que ça, mais ils se font confiance. J'aime bien la complexité et l'étrangeté de leur relation qui est toujours en suspension, comme fragile.

Dans les histoires d'amour, le coup de pouce le plus utilisé est celui du coup de foudre. Facile, simple, et pas la peine de creuser des situations pour que les deux protagonistes apprennent à se connaître... puisqu'ils sont déjà en méga love l'un de l'autre !

Mais on peut utiliser ce coup de pouce sans en faire un cliché pourri !

Les deux personnages peuvent s'aimer mais, puisqu'ils sont timides ou qu'ils ont simplement du respect envers autrui, ils ne se sautent pas dessus et se découvrent lors de nombreuses situations qui peuvent être quotidiennes ou extrêmes, comme des événements tragiques. Et ça serait intéressant de traiter le coup de foudre strictement unilatéral, du point de vue de la victime de Cupidon, et non pas du point de vue de la Mary-Sue qui a tous les mecs à ses pieds !

Dans l'hypothèse où Shoto et Haruka sont faits pour être ensemble, leur rencontre est presque traitée comme un coup de foudre ! Dès le début, on sait que la fille du professeur est intéressée par Shoto parce qu'il est fort, qu'il est le fils d'Endeavor et qu'il est beau-gosse. Est-ce qu'elle est immédiatement amoureuse pour autant ? Non, ses sentiments se développent au fur et à mesure puisque les événements de Stain ont permis leur rapprochement, et parce que sa curiosité l'a fait s'attacher à lui. Et du côté de Shoto ? Il la remarque dès le début aussi parce qu'elle l'impressionne pendant la course et parce qu'elle est la fille de son propre professeur. Est-ce qu'il en tombe immédiatement amoureux pour autant ? Non. Mais ils existent l'un pour l'autre et ils n'ont pas besoin d'étincelles ou de se renverser dans les couloirs de Yuei pour commencer une relation... d'amitié ! (Eheh!)

Respecter la licence, c'est s'adapter à celle-ci.

S'adapter à sa mythologie, aux caractères de ses personnages, à sa chronologie, à son fonctionnement et à ses bases, éléments connus du lecteur.

Nos fanfictions "dérangent" déjà la licence de base, en créant de nouvelles situations et en modifiant celles qui existent déjà. Pour que le lecteur adhère à toutes ces modifications, il faut leurs donner de la crédibilité, les rendre logiques par rapport aux éléments que le lecteur connait déjà.

En écrivant une fanfiction, on apporte notre pierre à l'édifice, on veut rendre hommage à la licence de base, pas la détruire pour en faire un jouet à notre service.

Du moins, à mon avis.

C'est bien sûr possible de modifier complètement toute une licence pour l'adapter au personnage qu'on aimerait être dans cet univers, je ne dis pas le contraire, mais dans ce cas : pourquoi poster absolument sur Wattpad ? Toutes ces modifications sont le fruit de vos fantasmes, vos fantasmes purement personnels, pourquoi poster votre fanfiction sur une plateforme où d'autres personnes peuvent la lire ?

On écrit pour soi, pour se faire plaisir, pour exercer son imagination. On poste pour les autres.

En postant, on accepte le fait que notre fanfiction soit lue par un public doté d'un esprit critique qui peut aimer, ignorer ou ne pas aimer votre contenu. Et, ce public, il faut le respecter.

Poster des histoires remplies de fautes et ne respectant pas la licence originale, c'est manquer de respect au potentiel public. Ecrire une histoire remplie de fautes et ne respectant pas la licence originale, c'est écrire une histoire qui n'a pas pour but d'être donnée à regard d'autrui.

Si une histoire est couverte de fautes, c'est parce que "l'auteur" n'a pas fait l'effort de travailler son contenu avec la volonté d'offrir quelque chose d'appliqué pour son public, c'est parce qu'il ou elle n'écrit que pour sa gueule et ne poste que pour qu'on lui lèche les pompes avec des commentaires hypocrites qui lui donneront la grosse tête et ne l'aideront pas à sortir de sa médiocrité.

C'est ce que je pense.

Bref !

Je reviens sur l'idée de : respecter la licence d'origine, c'est respecter votre (potentiel) public. Avec un exemple dont j'ai moi-même été l'antagoniste : ma fanfiction sur Le Hobbit.

(Parce qu'on fait tous des erreurs. Ne pas être passif face aux erreurs d'autrui, c'est l'aider à apprendre et à se surpasser pour ensuite qu'il.elle produise du contenu plus respectueux et plus qualitatif.)

Quelques mois après le début de Haruka Aizawa, et orgueilleuse de sa réussite, j'ai décidé de commencer une autre fanfiction sur ce même compte concernant l'univers de la sage Le Hobbit (notamment parce que Kili est vraiment meugnon).

Je n'avais même pas posté quatre chapitres que je me suis faite incendié par une fan de la licence. Elle me reprochait énormément de choses, et je voyais bien que je l'avais mise en colère. Elle m'a dit que je ne respectais pas du tout la licence, que j'avais pris un pseudo-style de Tolkien qui était très laid et irrespectueux, et que je me trompais même dans les noms des protagonistes.

En effet, il y avait un prénom sur deux que j'écrivais avec la version américaine ou la version française. Preuve que je ne connaissais pas l'univers aussi bien que ce que je ne voulais le faire croire. Une honte.

Je me suis excusée auprès de cette personne, qui a été plutôt étonnée que je ne m'énerve pas. C'est difficile de prendre des commentaires négatifs aussi violents sur son travail, et c'est difficile d'accepter ses erreurs, mais là je m'étais vraiment ratée et je ne pouvais que reconnaître mes torts. On a un peu discuté calmement, j'ai compris sa colère, et j'ai fini par arrêter l'écriture de cette fanfiction car, non, je ne maîtrisais pas la licence, contrairement à MHA. (Je remercie encore cette personne d'avoir été aussi franche avec moi, c'est rare sur la plateforme.)

Sur ce coup-là, je n'ai pas respecté cette fan et donc je n'ai pas respecté tous les fans de la trilogie en m'improvisant experte en la matière. Ça l'a mise en colère autant que ça peut nous, fans de MHA, mettre en colère de voir un Endeavor devenir le toutou gentil et plein de bons sentiments d'All Might.

Après... on peut faire ce qu'on veut, n'est-ce pas ?

Qu'est-ce qui nous empêche d'écrire les noms comme il nous chante ? D'ignorer ces "fanatiques extrémistes" ? De plonger Katsuki dans un bain de mignonitude pour en faire un chaton dégoulinant d'amour ? De faire d'Aizawa un amoureux transi se moquant des règles et des lois ?

Rien.

Nous sommes libres de poster ce que l'on veut, puisque Wattpad nous l'autorise. Nous n'avons pas besoin d'être validés pour exposer nos histoires aux yeux de tous et cette liberté d'expression nous donne des ailes, nous permettant de créer tout et n'importe quoi. Si nous voulons ignorer toutes les horreurs que Katsuki a fait à Izuku juste pour les lire se câliner dans un lit douillet, faisons-le. Si nous voulons qu'All Might ait une femme cachée de dix ans sa cadette qui aime les têtes de morts et qui est secrètement une vilaine, faisons-le. Si nous voulons que Tsuyu soit soudainement éprise d'Ochaco, faisons-le. Si nous voulons que Mirio devienne un vilain et frappe Tamaki à mort, faisons-le. Si nous voulons qu'Aizawa ait une fille et qu'elle soit amoureuse de Shoto, faisons-le.

Qu'est-ce qui nous en empêche ?

Rien.

...Mais faut pas déconner quand même.

(Longue, très longue partie qui me semble encore incomplète, maladroite. Je ne sais pas si j'ai pu exprimer tout ce que j'avais à dire, certaines de mes opinions n'y sont toujours pas exposées mais je m'hésite encore à les écrire. Mon dernier paragraphe résume bien ce que je pense au fond : il y a des choses que je n'aime pas, que je ne supporte pas, comme les KatsukiXIzuku qui se foutent de toute cette maltraitance que le vert a subi, mais en même temps : qui suis-je pour faire des leçons ? On peut faire ce que l'on veut, non ? Je suis sûre que certains trouvent absurdes de coller une gamine à Aizwa, donc pourquoi moi j'aurais le droit d'écrire ce que je veux et pas les autres ? Enfin bref !)