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Chapitre 37

Margot


    Cela fait une demi-heure qu'on est rentrées. Victoire s'accroche à moi comme une petite pieuvre, et je n'ai aucune envie de la lâcher non plus. Ses petites mains agrippent mon pull, et ses boucles noires chatouillent ma joue. Je suis tellement heureuse de l'avoir retrouvée. Alors que je tente d'une main de sortir quelques vêtements de mon sac, Louise toque à la porte de ma chambre.

— Je prépare un petit goûter, vous me retrouvez dans cinq minutes ? lance-t-elle avec un sourire.

— Oui, on arrive, réponds-je en regardant ma fille, qui babille doucement. Tu entends ça, mon cœur, ça me laisse peu de temps pour te croquer !

D'un coup, je la fais basculer sur le lit. Ses éclats de rire remplissent la pièce, d'un son que je voudrais garder en mémoire pour toujours. Ses petites mains s'agitent, et je lui attrape les poignets pour couvrir son ventre rond de bisous. Ses rires résonnent encore, et je pourrais faire ça des heures. Enregistrer son rire de bébé dans mon téléphone et l'écouter en boucle. Me rappeler son innocence quand elle deviendra une ado exécrable, c'est surtout ça.

Finalement, on descend, main dans la main, pile au moment où Louise vient de poser les tasses de chocolat chaud et le biberon sur la table basse du salon. Le parfum sucré du chocolat emplit la pièce, et je suis presque sûre d'entendre mon ventre gargouiller à cet instant. On s'installe toutes les trois sur le canapé, Victoire sur mes genoux. Quand je remercie Louise, je capte immédiatement son sourire en coin et comprend que le goûter est en fait une embuscade pour me soutirer des informations sur ma relation avec Samuel.

— Alors, ça fait quoi de retrouver une vie sexuelle ?

Je rigole, malgré la chaleur qui me monte aux joues.

— Tu veux vraiment savoir ?

Elle éclate de rire.

— Oh mais je sais, ou plutôt : je l'ai entendu !

Je lui frappe le bras et lui intime de ne pas continuer cette conversation devant les oreilles chastes de ma fille, ce qui accentue son rire, avant qu'elle ne retrouve une expression plus douce.

— C'est juste que je ne t'ai pas vue aussi rayonnante depuis si longtemps, Margot. Ça fait du bien de te voir comme ça, aussi solaire.

Je lève les yeux vers elle, touchée par ses mots.

— C'est aussi grâce à toi. Je suis tellement contente que tu sois revenue près de nous.

Son expression se met à changer, comme si je venais de dire quelque chose qui ne fallait pas. Elle prend une inspiration, puis baisse les yeux avant de les relever vers moi.

— J'ai quelque chose à te dire, justement. J'ai trouvé un petit appartement. Maintenant que je travaille... Je veux vraiment reprendre ma vie en main.

Je vois bien qu'elle craint ma réaction, mais je prends ses mains et les serre dans les miennes. Je ne veux pas dépendre d'elle, je sens que je guéris. Et je dois à présent voler de mes propres ailes.

— C'est génial, Louise, vraiment. C'est une très bonne nouvelle. Et au moins, comme ça, je n'aurais plus à supporter vos râles incessants non plus !

Elle rit nerveusement avant de m'envoyer un coup de coussin, un peu trop fort.

— Tu peux parler, toi !

Elle commence à imiter de façon exagérée des gémissements, à la limite du grotesque, et je ne peux retenir ni mon éclat de rire ni le rouge qui monte à mes joues.

Nous sommes toujours installées dans le canapé, la petite est blottie contre moi après avoir terminé son chocolat chaud. Louise propose de mettre un Disney à la télé, que l'on reste posées tranquillement avant d'attaquer le rangement, et je souris en hochant la tête.

— Fais ça, je vais débarrasser rapidement.

Je prends les tasses et le biberon que je dépose sur le plateau avec les biscuits, avant de me diriger vers la cuisine. Je les entends déjà discuter du choix du film, comme si Victoire allait lui répondre un nom de dessin animé, ce qui me fait lever les yeux au ciel. Alors que je m'apprête à sortir les poubelles, je me retourne pour prévenir Louise, mais son téléphone se met à sonner avant que j'aie pu dire quoi que ce soit.

— Hey, baby, je te manque déjà ? décroche-t-elle immédiatement.

Bon j'imagine que c'est Robin. Avant qu'elle ne puisse entendre sa réponse, je passe ma tête dans l'encadrement de la porte et lui annonce que je vais jeter les poubelles dehors. Elle me répond en levant son pouce et me fais un geste de la main l'air de dire « du vent ! ». Et je m'exécute. Je pousse la porte avec le sac rempli de déchets à la main, et en un éclair, ma voisine apparaît devant moi. Mon cœur manque un battement, et je laisse échapper un cri de surprise.

— Bon sang, madame Descamps, vous ne pouvez pas surgir comme ça ! J'ai failli faire une crise cardiaque ! dis-je, la main sur la poitrine.

Elle écarquille les yeux, me fixant intensément, presque comme si elle venait de voir un fantôme.

— J'ai vu la lune me regarder à l'envers ce soir-là, avec son sourire narquois ! déclare-t-elle d'une voix qui me met mal à l'aise. La lune à la tête bizarre.

Je fronce les sourcils.

— Mais de quoi parlez-vous ?

Elle me coupe, ses yeux toujours aussi fous :

— Hier encore, sa tête jaune était là, juste ici, où nous sommes !

Je frissonne. Est-ce que quelqu'un est vraiment venu ici lorsque je n'étais pas là, ou est-ce juste sa folie ? Forcément, je pense à mon agresseur. Son visage flou envahit mes pensées. Pourtant, je ne parviens pas à faire le lien avec cette lune étrange qu'elle mentionne.

Je tente de chasser ses paroles délirantes, de l'ignorer, et fouille dans mes souvenirs. Des images indistinctes se bousculent dans mon esprit...

Puis, soudain, ça fait tilt.

Je ne sais pas si c'est l'air qui est glacial ou ma peur qui me donne la chair de poule.

Ce pin's jaune... Le sourire à l'envers. Mon cœur s'emballe, chaque battement me fait l'effet de chaque coup de pied qu'il m'a affligé cette nuit-là. Mon souffle se coupe brutalement me faisant lâcher le sac poubelle tandis qu'un vertige me prend. Et la vérité me frappe avec violence. Tout me revient par flash : ses histoires bizarres sur la crème pour les cicatrices me rappelant qu'il en a une sur le menton, les réparations sur sa voiture... parce qu'elle l'a vu trafiquer la mienne. Madame Descamps n'a jamais fait de mauvaise chute. Cette pauvre femme était simplement au mauvais endroit au mauvais moment. Et ça aurait pu lui coûter la vie. Mais je ne comprends pas, pourquoi lui avoir laissé la vie sauve alors qu'elle connait son visage ? Parce qu'elle a perdu la boule depuis...

C'est vrai... à cause de cet homme, elle a quand même tout perdu, elle n'a plus de famille. Ses enfants, lâches, ont préféré laisser leur mère sénile vivre seule plutôt que de la placer, qu'elle soit en sécurité.

Depuis le début, ma voisine essayait de me prévenir. Ce monstre est de retour depuis un moment finalement. Madame Descamps est toujours là, face à moi, mais complètement à l'ouest, alors que je tente de reprendre une respiration plus calme. Puis la porte s'ouvre en coup de vent derrière dans mon dos.

L'air abattu sur le visage de Louise est sur le point de m'achever. Putain, qu'est-ce qu'il y a encore ?

— C-c'est Sam.


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