Chapitre 6: Bienvenue au royaume du sucre
Attention ⚠️ Veuillez débrancher votre cerveau avant d'entamer votre lecture. Bonne chance !
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Une mélodie niaise s'élève autour de moi. Je soulève vivement mes paupières en serrant les dents, ayant des envies de meurtre contre la personne qui a eu la mauvaise idée de mettre la musique des Barbapapa alors que je dormais.
Je me redresse en passant une main sur mon visage pour le réveiller, étire mon dos tout en baillant disgracieusement à m'en décrocher la mâchoire. Encore une fois, je ne me suis pas rendue compte que je me suis plongée dans le monde des rêves, je me demande dans lequel nous nous trouvons et ce qu'il va nous arriver...
Après avoir frotté mes yeux d'un air fatigué, je regarde autour de moi pour m'imprégner de l'endroit où je suis. J'écarquille ces derniers tout d'un coup, mon cœur ratant un battement et ma respiration se coupant soudainement. C'est un cauchemar...
Devant moi se trouve une forêt colorée dont les arbres se trouvent être des sucettes aux goûts divers et variés. Si je me tourne, je peux voir un petit village dont les maisons sont en biscuits de toutes les tailles se trouvant sur le bord d'une rivière de Sprite qui prend sa source en haut d'une montagne en chamallow.
De la bouffe, je suis entourée que de bouffe... Je vais mourir étouffée par une guimauve ou bien bouffée par un crocodile en gélatine ou encore écrasée par une fraise tagada sauvage ! Je le sens très mal ce rêve...
Je prends une grande inspiration pour me remettre les idées en place et surtout me calmer. Il faut réfléchir intelligemment et partir à la recherche de Jimin, je ne dois pas rester seule ici... Même si la présence du coréen est très loin d'être la meilleure, je n'ai que ça sous la main.
Je tourne sur mes talons et pars en direction du petit village des sucreries. Je ne suis pas suicidaire, je ne veux juste pas m'aventurer dans la forêt toute seule. Mains dans les poches, je m'avance vers ma destination finale en regardant le ciel mauve au-dessus de ma tête. Cela ne m'étonnerait même qu'il se mette à pleuvoir des M&M's ...
J'arrive dans le village. À peine ai-je franchi la limite de ce dernier que les festivités de la population s'élèvent tout autour de moi. À ma plus grande joie, à part leur mode vestimentaire qui reste à désirer, les personnes sont de vrais humains, ce qui me rassure un peu. Vraiment très peu.
Ils dansent autour de moi, se tiennent par les mains et font une ronde, chantent, s'amusent, rient aux éclats. En vérité l'ambiance est assez conviviale. Si je n'avais pas ce mauvais pressentiment qui me collait à la peau peut-être que j'aurais pu me laisser aller par la musique et la bonne humeur.
Je me faufile entre les coups de coudes, de pieds, de mains qui volent maladroitement à droite et à gauche. Mon regard se promène méticuleusement dans la foule pour trouver mon collègue mais il est introuvable. Je suis en train de rêver seule ?
Une main se pose sur mon épaule et me retourne doucement. Je tombe alors nez à nez avec une femme à la chevelure tournesol qui danse légèrement devant moi, un sourire énorme dessiné sur ses lèvres.
« Vous semblez perdue, commence-t-elle. Vous avez besoin d'un renseignement ?
- Heu... Pourquoi pas ? Fis-je en haussant les épaules. Auriez-vous vu un coréen aux cheveux couleur cerise, qui fait un peu près cette taille ? Demandé-je en levant mon bras au dessus de moi.
- Vous savez il y a beaucoup de monde dans ce village, dansez avec nous, peut-être que vous allez retrouver votre ami ainsi ! Propose-t-elle joyeusement en attrapant ma main.
- Ce n'est pas mon ami mais juste mon collègue, corrigé-je aussitôt. Et je ne pense pas que danser m'aidera, tenté-je de refuser en tirant sur mon bras pour qu'elle me lâche.
- Mais si, mais si, insiste-t-elle en me tirant derrière pour me faire entrer dans la foule.
- Mais je n'ai pas envie de danser, lâchez-moi !
- Amusez-vous bien ! Me souhaite-t-elle avant de me pousser dans le dos. »
Je trébuche soudainement en avant à cause d'elle mais plusieurs mains me rattrapent avant que je ne sois collée à un homme à moustache inconnu, qui m'entraîne dans une danse rapide et dont les pas sont incompréhensibles. Pourtant, habituellement, je ne suis pas une brêle en danse...
Tout d'un coup, l'homme me lâche pour me balancer à une fille qui se met à se dandiner tout proche de moi, me lançant des regards insistants pour que je fasse comme elle mais je reste de marbre. Désolée ma cocotte mais non, mon popotin ne refera pas les gestes circulaires que tu fais, cela ferait trop plaisir à Neil qui doit sûrement se moquer de moi devant son écran.
En pensant à lui, je lève la tête à nouveau vers le ciel, plisse les paupières puis dessine dans le vide un "N" avant de faire un doigt d'honneur destiné au pervers, puis fais mon plus beau sourire ironique. Je sens qu'on va avoir un bon sujet de discussion vendredi !
Un coup de bassin dans le bas de mon dos me fait tomber en avant. Je me rattrape comme je peux au bras d'un gars qui n'attend pas une seconde pour me faire danser, posant une main sur ma hanche, l'autre tenant la mienne, il me fait valser énergiquement sans me laisser de pause.
Je tente désespérément de trouver mon collègue parmi tout ce monde, mes prunelles fixent avec attention chaque visage autour de moi, j'en commence même par en avoir mal à la tête ainsi qu'avoir le tournis...
« Vous pouvez me laisser tranquille... supplié-je en rejetant ma tête en arrière mais je ne reçois aucune réponse en retour. Jimin tu es où... soupiré-je. »
L'inconnu qui me tient contre lui penche soudainement son visage vers moi en montrant bien qu'il a l'intention de m'embrasser. Je grimace et essaye aussitôt de m'extirper de sa poigne, malheureusement, sa prise sur ma taille est bien trop forte.
Tout d'un coup, une paire de mains me défait de l'emprise du gars et me tire vivement en arrière pour que je m'éloigne de lui. Je bute contre un nouveau torse. Je me pince les lèvres de désespoir en sentant de nouvelles paumes glisser sur mes hanches tout en sentant un souffle calme dans le creux de mon cou.
« M'accordez-vous cette danse ? Murmure une voix sensuelle à mon oreille. »
Les poils de ma nuque se hérissent à l'entente de ce ton grave avec une pointe de malice que je pourrais maintenant reconnaître entre mille. Je ne bouge pas et il fait de même sans rien ajouter. Appuyée contre son buste, silencieuse, je fixe la foule joyeuse autour de nous. Une petite pression de ses doigts sur mon flanc me ramène à la réalité, je sursaute légèrement en sortant de mes pensées, mais garde toujours mon dos tourné dans son sens.
« Je crois bien avoir assez dansé pour une vie entière. Je suis donc dans le regret de devoir refuser votre offre des plus alléchantes, ironisé-je en secouant mes épaules pour qu'il me lâche.
- Écoute, si on ne danse pas tous les deux, on ne pourra pas franchir la foule pour sortir d'ici, déclare-t-il sérieusement, ses lèvres toujours proches du bord de mon oreille.
- Je...
- Ne t'inquiète pas, je mènerai la danse, me coupe-t-il. »
D'un geste vif, il me fait lui faire face en tournant mes hanches. Son visage se retrouve alors à une distance alarmante du mien. Je m'arrête instinctivement de respirer, mon regard louche sur ses lèvres rosées, je dois me faire violence pour le remonter au niveau de ses yeux. Mauvais choix. Il me fixe avec un air amusé, il a bien vu ce que je regardais deux secondes plus tôt.
Mes joues se mettent à brûler, je détourne rapidement mes iris en direction du sol pour ne plus affronter les siens. Comme il me l'a demandée, je le laisse mener la danse.
Il enlace ses doigts aux miens, attrape mon autre main pour la poser sur son épaule avant de reposer cette dernière libre sur ma hanche. Après un dernier échange de regard pour se mettre d'accord, il fait un pas sur le côté et m'entraîne dans une nouvelle danse lente sans pour autant être sensuelle, elle est juste simple ce qui m'arrange beaucoup.
« Comment tu as fait pour me retrouver, le questionné-je en faisant attention à ne pas lui marcher sur les pieds.
- Je suis lié à toi Kira, je pourrai toujours te retrouver, quelque soit l'endroit où tu te trouves, répond-il d'une voix aguicheuse.
- C'est ça... Et la vraie version je peux l'avoir ? Soupiré-je en levant les yeux au ciel.
- Bah une fille désespérée qui danse comme un pied ça ne passe pas inaperçue, lance-t-il avec un grand sourire. »
Ma main qui se trouvait il y a quelques secondes sur son épaule se trouve maintenant sur sa joue dans une magnifique claque bien sonore. Il écarquille les yeux puis me lance un regard qui montre clairement que je vais regretter mon geste.
Tout d'un coup, il rapproche ma taille contre son corps et penche son visage vers le mien. Mon cœur s'affole en voyant la distance entre nous se réduire. Il ne va tout de même pas oser faire ça...
Instinctivement j'abaisse mes paupières et arrête tout mouvement. Mais rien, il ne se passe rien. Un rire parvient à franchir le brouhaha autour de nous pour atteindre mes oreilles, je rouvre aussitôt mes yeux pour tomber sur un Jimin complètement hilare.
« Tu y as vraiment cru, se moque-t-il.
- Quoi ?
- Tu as cru que j'allais t'embrasser, explique-t-il complètement amusé par la situation.
- Hein ?! P-Pas du tout ! Bégayé-je en ressentant le rouge refaire son apparition sur mes pommettes.
- Ton visage dit le contraire, réplique-t-il en caressant ma joue.
- Touche-moi encore de cette façon et ce n'est pas seulement qu'une claque que tu auras, lâché-je en frappant le dos de sa main. »
Il rit suite à ma déclaration se fichant complètement de ma menace puis s'écarte soudainement de moi. Je regarde autour de moi, surprise par sa réaction, mais me rends compte que nous avons finalement réussi à sortir de la foule.
Gênée par ce qu'il vient de se passer, je passe une main dans ma chevelure tout en tournant le dos au coréen. Pourquoi est-ce que je n'arrive pas à ralentir le rythme de mon cœur ? Quel idiot ce mec !
Sans vérifier s'il me suit, je m'engage dans les rues du petit village sans même savoir où je vais. Je suis simplement mon instinct.
L'air environnant est sucré voire un peu trop à cause des maisons en gâteaux qui nous entourent. En temps normal, j'aurais sûrement essayé de croquer dans un mur pour voir, mais certaines choses me retiennent : je n'ai aucune envie de me comporter comme une gamine devant l'autre abruti et j'ai aussi un peu peur qu'on me surprenne...
Je m'arrête à un croisement, bras croisés sur mon ventre. Je n'ai aucune idée sur la direction à prendre. Je sens la présence du roux à mes côtés, finalement il m'a suivie.
« On va où ? M'interroge-t-il innocemment. »
Je ne réponds rien et prends la rue sur ma droite. À peine ai-je fait trois pas dans cette dernière qu'une jeune femme, les cheveux violets en pétard, un maquillage digne d'un véritable pot de peinture, un dessin d'une larme sous son œil gauche, portant des vêtements extravagants dans des couleurs qui vous brûlent la rétine, ayant un chapeau haut de forme sur la tête, apparaît devant nous avec un sourire ressemblant à celui du chat de Cheshire.
« Oh vous êtes tous mignons tous les deux ! Cela vous dit de venir visiter ma boutique ! Je vous ferai une mise en beauté ! S'exclame-t-elle précipitamment avec enthousiasme.
- Je crois qu'elle a fumé quelque chose elle, me chuchote Jimin en couvrant sa bouche de sa main pour ne pas que la concernée l'entende.
- Tu es vraiment mal placé pour dire ça toi, râlé-je en l'écartant de moi. Excusez-moi mais nous devons partir, m'adressé-je à la femme.
- Mais non restez ! Lance-t-elle en attrapant nos poignets et nous traîne derrière elle.
- Oh non, ça recommence... soufflé-je. »
Elle nous entraîne dans sa boutique sans nous laisser le choix. Nous entrons alors dans un bâtiment coloré, décoré avec des rideaux de toutes les couleurs possibles, de meubles aux formes les plus improbables.
Elle pousse une porte. Nous arrivons alors dans une nouvelle pièce avec plein de vêtements et de machines étranges. Elle nous lâche enfin puis frappe dans ses mains avec un grand sourire.
« C'est parti pour le relooking ! S'enthousiasme-t-elle.
- Mais on a jamais accepté cela ! Rétorqué-je en voyant les machines se mettre en marche. »
Elle ne m'écoute pas. Des bras en fer saisissent les miens et me soulèvent du sol. Mes jambes se retrouvent alors dans le vide, je crie en les secouant désespérément et ordonnant que l'on me redépose au sol. Je lève mon regard et rencontre celui brun du coréen, son visage est fermé et reflète clairement son énervement.
« On aurait dû prendre à gauche, m'accuse-t-il en fronçant les sourcils.
- Quoi c'est de ma faute ?! Je n'aurais pas pu prévoir qu'on tomberait sur cette folle !
- Je voulais prendre à gauche moi !
- Bah pourquoi tu ne l'as pas fait ! répliqué-je agacée. Je ne t'ai pas obligé à me suivre !
- Tu m'énerves !
- Toi aussi ! »
Les appareils mécaniques nous ramènent au sol à mon plus grand bonheur de ne plus être proche de Jimin. De nouveau sur mes pieds, un rideau m'entoure tout d'un coup comme pour me cacher du regard des autres. Qu'est-ce qu'il va encore m'arriver ...
Plusieurs bras se rajoutent à ceux qui me tenaient tantôt et s'accrochent à mes vêtements et me les retirent en une fraction de seconde pour me laisser en tenue d'Eve, sans que je n'ai le temps de cligner des yeux.
Je m'arrête soudainement de respirer en me rendant compte que je suis nue. Instinctivement et rapidement, je me cache la poitrine et l'entrejambe en sachant très bien que derrière leurs écrans Neil et M. Hellwig peuvent me voir.
Soudainement, le sol en moquette s'ouvre sous mes pieds. Je chute alors dans un vide sombre durant une fraction de seconde, un temps court peut-être, mais assez long pour que je puisse mourir trois fois d'une crise cardiaque. J'atterris tout à coup dans un bassin d'eau savonneuse, je passe une main sur mon visage pour en retirer la mousse et rejette ma chevelure humide dans mon dos.
Je soulève mes paupières et me fige sur place en voyant un autre bassin devant moi dans lequel se trouve mon collègue dans son simple appareil, par chance je ne vois que son torse et pour moi l'eau est assez haute pour cacher mon corps.
« Retourne-toi, ordonné-je lorsque je le vois sourire.
- T'inquiètes, je ne vois rien, dit-il amusé.
- Je m'en fiche, tourne-toi ! Répété-je en croisant les bras sur ma poitrine.
- Rah, ce que tu es rabat-joie... râle-t-il en s'exécutant.
- Continue comme ça et je vais définitivement croire que tu es un pervers, laissé-je entendre sur un ton sec.
- Je ne vois pas comment je pourrais être un pervers avec toi, tu n'as rien qui attire l'œil, se moque-t-il en me jetant un regard par-dessus son épaule, un rictus en coin sur les lèvres.
- Je te retourne le compliment, fis-je accompagnée d'un magnifique doigt d'honneur. »
Il éclate de rire. Ce qui m'étonne c'est qu'il ne réplique rien et se contente juste de sourire bêtement. Malgré mon interdiction, il me refait à nouveau face, nous nous mettons à nous fixer dans le blanc des yeux pendant un temps qui m'a paru assez long et pas une seule fois ses prunelles ont dérivé sur mon corps. D'autres gars ne se seraient pas gênés pour me mater sans que je ne puisse me couvrir de leurs regards, je sais ce que je dis...
N'ayant pas d'instructions sur ce que nous devions faire, nous profitons de l'eau savonnée pour nous laver même si nous savions très bien que nous n'étions pas sales. Sans prévenir, le fond du bassin s'ouvre légèrement, laissant l'onde devenue tiède s'échapper. Je me recroqueville sur moi-même en sentant l'air frais environnant attaquer ma peau humide.
Un bras mécanique tenant une serviette jaune poussin s'arrête devant moi. Je l'attrape et l'enroule rapidement autour de mon corps en soupirant. Ce n'est pas le meilleur truc pour se cacher mais au moins il ne verra rien...
J'enjambe le bord de la cuve en bois et pose mes petits pieds sur le carrelage froid rose. Je vois du coin de l'œil Jimin me rejoindre, je me tourne un peu plus vers lui et sens tout à coup mon cœur s'affoler. Je carbonise entièrement de l'intérieur en voyant l'image sincèrement agréable qui s'offre à moi.
Jimin n'a enroulé sa serviette qu'autour de sa taille, laissant à l'air libre son torse et ses abdos bien dessinés, ses biceps musclés et les veines visibles sur ses bras, des cuisses et des mollets d'athlètes. Mais que fait-il dans la vie pour avoir un corps d'Apollon ?!
Je détourne aussitôt la tête, me rendant compte que je suis en train de trop le détailler et que je suis presque sur le point de baver devant lui. C'est la première fois, depuis ce qu'il m'est arrivé il y a deux ans, que je laisse mes pensées vagabonder pour un homme. Ce qui m'agace, c'est que cet homme se trouve être mon collègue...
« Puisque vous êtes tout propres tout beaux, il est grand temps que vous veniez découvrir les magnifiques tenues que je vous ai confectionnées ! S'élève la voix de la femme dans les haut-parleurs. Suivez les flèches lumineuses, finit-elle en chantonnant.
- Mamamia, j'espère que je ne vais pas rester à poil encore longtemps, marmonné-je en passant une main dans mes cheveux trempés tout en gardant l'autre sur le nœud de ma serviette.
- Moi je trouve que c'est plus confortable lorsqu'on est nu comme un ver, rigole le roux.
- Pourquoi tu n'es pas pudique, soufflé-je en rejetant la tête en arrière.
- En temps normal je le suis, mais avec toi cela ne me dérange pas trop, plaisante-t-il en me faisant un clin d'œil.
- Je te préviens, gardes tes mains près de toi sinon tu finiras par devenir Jiminette, lâché-je en levant les yeux vers le plafond colorés.
- Jiminette ? Répète-t-il en arquant un sourcil.
- Jimin version féminine si tu préfères, lui expliqué-je avec un air blasé. C'est bien ton prénom, n'est-ce pas ? Le questionné-je en plissant les paupières.
- Ah, oui oui, c'est bien mon prénom, répond-t-il précipitamment en glissant ses doigts dans sa chevelure rose humide.
- Tu es sûr que tu t'appelles vraiment Jimin ? Demandé-je sceptique.
- Oui ! C'est juste que je n'ai pas l'habitude qu'on utilise mon prénom en entier, on se sert plus de mon surnom, déclare-t-il avec un petit rire.
- Hum, fis-je peu convaincue. »
Pourquoi est-il soudainement bizarre ? Enfin encore plus que d'habitude... Il n'a aucune raison de me mentir sur son prénom alors pourquoi ai-je l'impression qu'il ne se nomme pas vraiment ainsi.
Je ne le quitte pas du regard, gardant bien en tête ce qu'il vient de se passer aujourd'hui. Je vais le cuisiner plus tard.
Nous suivons les flèches lumineuses sur le sol pour nous arrêter devant une grande porte en bois dorée, sans que nous ayons besoin de faire quoi que ce soit, les battants s'ouvrent et laissent entrevoir une nouvelle pièce débordante de vêtements et en son centre se trouve la femme qui nous a clairement kidnappés.
« Vous voilà ! Dit-elle en frappant joyeusement dans ses mains. Les ladies de ce côté et les gentlemen de celui-ci, nous indique-t-elle des cabines d'essayage de la main. »
Jimin et moi, nous nous regardons sans oser faire le moindre mouvement puis finalement, prenant notre courage à deux mains, nous nous déplaçons chacun vers sa cabine. Je tire le rideau en redoutant ce qui se trouve derrière et frôle la crise cardiaque lorsque je tombe nez à nez avec la folle à la chevelure violette.
« Ma petite approche, m'invite-t-elle avec un sourire plus calme.
- Qui êtes-vous ? L'interrogé-je en m'avançant prudemment.
- Madame Bouffondi pour vous servir, se présente-t-elle en attrapant son chapeau haut de forme en main et faisant ensuite une révérence.
- Que nous voulez-vous ? Continué-je à la questionner en restant sur mes gardes.
- Juste vous refaire une beauté, répond-elle en me faisant un clin d'œil. »
Sur ces mots, elle frappe dans ses mains et les bras mécaniques refont leur apparition à mon plus grand désespoir. Ils retirent la serviette qui couvrait mon corps et m'habillent, me coiffent et me maquillent en une fraction de seconde. J'ouvre mes yeux que j'ai instinctivement fermés et vois la propriétaire de la boutique s'approcher en poussant devant elle un grand miroir.
« Regarde toi, tu es magnifique, lance-t-elle avec un étrange air maternel tout en s'appuyant contre le miroir. »
Je m'exécute avec réticence, ayant peur du résultat parce que je pense que nous n'avons pas vraiment le même style vestimentaire. Et malheureusement j'avais raison...
Le reflet sous mes yeux est clairement le reflet de l'horreur.
Je porte une paire de collants avec une jambe jaune canari et l'autre rose framboise, remontant au-dessus de mes genoux, par-dessus se trouve une jupe à froufrou dans les mêmes couleurs. Des petites sandales à talons qui me font déjà mal aux pieds...
Mon haut est composé d'un croc-top clair surmonté d'un blazer sans manche rosé. Mes cheveux ont été noués en deux grandes couettes de part et d'autre de mon crâne. Mes yeux sont fortement maquillés dans les mêmes teintes extravagantes. Mes lèvres portent un rouge à lèvre pétant en forme de cœur. En fait j'ai littéralement l'impression d'être devenue un clown...
« C'est quoi cette horreur ... Marmonné-je sous le choc.
- C'est la nouvelle toi ! Allez va voir ton ami, il est prêt lui aussi ! Lance-t-elle en me poussant en dehors de la cabine.
- Mais ce n'est pas mon ami, répliqué-je dégoûtée par ce que je porte. »
Elle ne me laisse pas le choix, me pousse plus fortement dans le dos, me faisant sortir en catastrophe de l'espace clos, trébuchant en m'emmêlant mes propres pieds.
Un bras me rattrape par la taille pour m'empêcher de m'étaler comme il faut sur le carrelage. Je relève la tête en commençant à remercier la personne mais me stoppe dans mon élan en reconnaissant le coréen.
Je me remets rapidement sur mes pieds en un bond, m'extirpant de son étreinte en me pinçant les lèvres. Mon regard dérive soudainement sur ce qu'il porte et un fou rire me prend.
Un pantacourt blanc à bretelle, une chemise à carreaux à manches courtes roses surmontée d'un manteau en queue-de-pie de la même couleur. Il porte des lunettes rondes dorées et sur le dessus de sa tête se trouve un chapeau haut de forme blanc.
« Oh punaise, c'est quoi cette dégaine, me marré-je, pliée en deux.
- Tu t'es vue avant de parler, râle-t-il. On dirait Barbie version mal fringuée, rétorque-t-il visiblement vexé par ma moquerie.
- Tu marques un point, lui accordé-je avec un sourire.
- Juste un point ? Rigole-t-il en haussant un sourcil avec un air de nouveau amusé.
- N'en demande pas trop quand même, je me suis déjà écorchée la langue pour te l'accorder celui-là, dis-je en poussant gentiment son épaule. »
Il attrape ma main dans la sienne tout en plongeant son regard dans le mien, un simple sourire naturel sur les lèvres. Je ne tente pas de la retirer de son emprise, je le laisse faire sans rien dire, ressentant juste la chaleur du contact qui est assez agréable.
« Kira... commence-t-il. »
Un grand bruit sourd résonne au-dessus de nos têtes, le coupant dans sa phrase et nous faisant sursauter. J'entends des pas précipités se rapprocher d'où nous nous trouvons.
Je lâche la main de Jimin et me tourne pour voir Madame Bouffondi arriver en courant dans notre direction, les traits de son visage tendus par l'inquiétude.
« Ils sont arrivés plus tôt que prévu ! S'exclame-t-elle dans une voix plus grave et beaucoup plus sérieuse.
- Ils ? Qu'est-ce qu'il se passe ? Demande mon collègue.
- Au nom de la reine, nous vous ordonnons de nous laisser entrer ! S'écrie une voix forte et autoritaire.
- Suivez-moi ! Nous appelle-t-elle. »
Les coups de poings contre la porte s'intensifient, faisant battre mon cœur sur la même intensité ainsi que le même tempo.
« S'il vous plaît, expliquez-nous ce qu'il se passe, l'imploré-je.
- La Reine Gâteau sait que vous êtes là... Elle vous recherche, vous êtes en danger, déclare-t-elle en marchant à un rythme soutenu devant nous.
- C'est pour cela que vous nous avez confectionné ces tenues, réalisé-je.
- Oui, c'était visible à des kilomètres à la ronde que vous étiez des étrangers, acquiesce-t-elle. Nous voilà arrivés ! Derrière cette porte se trouve un passage qui vous mènera au cœur de la forêt de sucettes. Franchissez la forêt ainsi que la clairière Haribo et vous serez libres, nous explique-t-elle en tirant le battant pour nous laisser passer.
- Venez avec nous, lancé-je en la retenant par le bras avant qu'elle ne parte.
- Je ne peux pas, je dois les retenir le temps que vous puissiez fuir loin d'eux, refuse-t-elle avec un sourire triste.
- Mais s'ils se rendent compte que vous nous avez aidé ?! M'exclamé-je. Vous ne pouvez pas mettre votre vie en jeu pour nous alors que vous ne nous connaissez pas...
- Kira, tu as un grand cœur, mais fais attention à cela. Des gens pourraient en profiter, réplique-t-elle en posant sa main sur ma joue. Tous les deux, ne leur faites pas confiance aveuglément, vous ne pouvez croire qu'en vous-mêmes, finit-elle en refermant la porte à clé.
- Madame Bouffondi ! Crié-je en frappant le battant.
- Kira viens, on doit y aller, m'appelle Jimin en me tirant par le bras.
- On ne peut pas la laisser là ! Elle nous a aidé !
- Ce n'est que le personnage de notre rêve ! Ce n'est pas une vraie personne ! Allez viens ! »
Je secoue négativement la tête. Non ce n'est pas qu'un simple personnage, j'ai l'impression qu'elle était réelle... Je l'entends soupirer dans mon dos avant qu'il ne m'attrape par la taille et qu'il me pose sur mon épaule avant de partir en courant.
« Jimin lâche-moi ! Ordonné-je en faisant battre mes jambes.
- Je te lâcherai quand on sera en lieu sûr, grogne-t-il.
- Je te déteste ! Tu n'es qu'un sale égoïste ! »
Il ne rétorque rien et continue simplement à courir en me portant difficilement puisque je gesticule dans tous les sens pour me sortir de son emprise. Au bout d'un moment, je me laisse porter, les bras ballants dans son dos et la tête tombante vers le sol.
Après un temps qui m'a paru très long, je retrouve enfin la terre ferme. Je saute sur mes pieds et tente d'éviter son corps pour courir dans le sens inverse mais il se place devant moi, bras croisés sur son torse et le regard sévère, accentué par ses sourcils froncés.
« Tu veux y retourner c'est ça ? Grince-t-il des dents.
- Bouge, lâché-je froidement.
- Tu oses me traiter d'égoïste avec l'idée que tu as ?! Si tu y retournes et que vous vous faites prendre toutes les deux, son sacrifice n'aura servi à rien. C'est toi l'égoïste à vouloir n'en faire qu'à ta tête ! Finit-il durement en me pointant du doigt.
- J-Je... Bégayé-je sans savoir quoi dire de plus. »
Je me pince les lèvres en baissant la tête, les larmes affluent aussitôt dans mes yeux avant de dégringoler avec joie mes joues. Je l'entends se rapprocher mais je me recule tout de suite en secouant la tête.
« Laisse-moi... Murmuré-je en partant de mon côté. »
Je m'avance dans la forêt des sucreries en bâtonnets tout en traînant des pieds. Madame Bouffoni nous a mis en garde contre des gens, disant qu'on ne devait pas leur faire confiance. Mais parlait-elle de personnes dans le rêve ou bien faisait-elle référence à des personnes dans la vie réelle ? C'est impossible que cela soit ça... Cela parait bien trop invraisemblable qu'une personne dans nos rêves puisse nous parler de faits réels...
Je suis perdue dans mes pensées, je ne regarde pas où je pose mes pieds et donc je ne vois pas le petit cupcake juste devant moi que j'écrase malencontreusement. Tout d'un coup, un filet sortant du sol m'emprisonne. Je lâche un cri de surprise et tombe dans l'espace filamenteux.
« Kira ! Entendis-je le coréen crier. »
Je le vois au loin courir dans ma direction mais je tends la main à travers les mailles pour l'arrêter juste à temps, puisqu'une dizaine de personnes sortent de leur cachette entre les troncs de sucettes.
Vu leur accoutrement semblable à des pâtisseries, je n'ai pas besoin de trop me creuser la tête pour me rendre compte que malheureusement, ils sont des serviteurs de la Reine Gâteau. Un homme ressemblant à une religieuse s'avance devant moi et me pointe du doigt.
« Étrangère, la Reine nous a ordonné de vous traquer toi et ton complice. Ce soir, vous serez condamnés à mort, annonce-t-il d'une voix forte.
- Pardon ? Fis-je stupéfaite. Mais qu'ai-je donc fait qui puisse lui déplaire ? Ajouté-je en fronçant les sourcils.
- Votre être tout entier est un sacrilège, me répond-il en me tournant le dos. Emmenez-la au château et cherchez l'autre, il ne doit pas être très loin ! Ordonne-t-il à ses subordonnés.
- Mais je ne suis pas d'accord moi ! Ce n'est pas une raison pour vouloir la mort d'une personne ! M'écris-je en essayant de m'enfuir. Je demande à voir mon avocat ! Laissez-moi tranquille ! »
Pour me faire taire et me rendre plus docile, on me souffle une poudre blanche à paillette au visage. La seconde d'après, je m'effondre au sol, ayant soudainement perdue toute force dans mes membres.
On m'attache, me porte et me dépose à l'arrière d'un cheval en chocolat d'après l'odeur. Alors que l'animal se met en marche, mon regard dérive au loin pour finalement retrouver celui de Jimin. Visiblement bouillonnant de colère, je vois qu'il est prêt à sauter sur les types et faire la plus grosse erreur de toute sa vie.
Je secoue mollement la tête avant d'articuler ces mots "Vas t'en abruti".
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Désolée pour le retard ! Je n'ai pas vraiment eu le temps d'écrire et du coup bah... Ça m'a mis en retard (logique quoi)
Ça va ? Vous êtes toujours vivants ? Parce que ce rêve est sacrément tordu. Normal, il provient de mon cerveau...
J'espère tout de même qu'il vous a plu et vous dis à bientôt pour le prochain chapitre !
Teaser du prochain chapitre :
<< Qu'es-tu prête à faire pour rester en vie ? >>
<< Si tu veux la retrouver, tu auras besoin de mon aide. >>
Mettre sa vie en danger pour sauver quelqu'un, n'est-ce pas une preuve de confiance ?
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