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Chapitre 18: Profonde réflexion

Mon cœur bat fortement dans ma poitrine tandis que je pose ma main sur ma poitrine, à son emplacement et que j'expire longuement pour essayer de me calmer. 

Debout devant une porte d'entrée grise, je tends ma main et la ramène à moi, hésitant à frapper contre le battant pour informer de ma présence. Ou bien, je pourrais très bien rentrer sans frapper... 

Prise dans un dilemme, je fais demi-tour puis reviens à ma place pour encore repartir et revenir. Je fais ce petit manège au moins quatre fois avant de prendre mon courage à deux mains et d'abaisser la poignée d'un coup et de pénétrer dans la maison. 

« Je suis rentrée ! Lancé-je la gorge serrée. »

Je me déchausse sur le tapis noir présent juste à mes pieds et prends mes chaussons qui m'attendent depuis des mois sur mon étagère à chaussures qui n'a pas changé depuis la dernière fois que je suis venue. 

J'entends des pas précipités et vois ma mère arriver en courant vers moi avant de me prendre dans ses bras fermement. 

« Maman, tu m'étouffes, lâché-je dans un petit rire. 

- Ça te tuerait de nous envoyer ne serait-ce qu'un message ou bien de nous appeler ? Me réprimande-t-elle sans hausser la voix. On ne te demande pas de tout le temps venir nous rendre visite mais au moins que tu nous informes de comment tu vas... »

Mon cœur se serre en l'entendant et je réponds alors à son étreinte en m'excusant. Je n'avais pas l'intention de les blesser en choisissant de quitter la maison... 

Mon père apparaît soudainement dans l'entrée et m'offre un grand sourire en me voyant avant de me prendre dans ses bras à son tour. Il ne manque plus que mon grand frère et la famille est réunie. 

En parlant du loup, celui-ci arrive à toute vitesse et se jette sur nous en rigolant. 

« Je me sens exclu là ! Vous auriez pu le dire qu'on faisait un câlin familial ! Plaisante-t-il. »

Après une étreinte qui dure quelques minutes, nous finissons par se séparer pour changer de pièce et aller dans la cuisine, finir tous ensemble le repas de ce midi. 

Je m'approche de l'évier et remonte rapidement mes manches pour me laver en vitesse les mains, ne voulant pas garder mes poignets découverts trop longtemps. J'ai pris l'habitude de toujours cacher mes cicatrices avec des manches longues ou des bracelets, pas parce que j'en ai honte mais parce que je ne veux pas rappeler de vieux démons à ma famille. 

Je m'essuie les paumes puis attrape une planche à découper ainsi qu'un couteau que j'installe sur le plan de travail avant de récupérer les blancs de poulet. Dans ma famille, il n'y a que mon père et moi qui coupons le poulet car ma mère et mon frère en ont horreur. Ils sont incapables de toucher de la volaille crue, moi personnellement, cela ne me dérange pas. 

« Alors Kira, comment se passe la fac ? M'interroge gentiment mon paternel qui épluche des pommes de terre. 

- Pas trop mal, je pense bien m'en sortir pour l'instant, répondis-je simplement. 

- Et... qu'est-ce que tu fais comme travail ? Continue-t-il à me questionner avec hésitation, de peur de me braquer. 

- Je... Un travail qui ne déborde pas sur mes études, éludé-je la question. 

- D'accord mais qu'est-ce que tu fais exactement ? Insiste-t-il en arrêtant ce qu'il faisait. »

Je me stoppe dans mes gestes à mon tour, fixant le paysage à travers la fenêtre, tout en me pinçant les lèvres. Que répondre ? Que je suis un cobaye ? Mauvaise idée, ils vont tout de suite me demander d'arrêter... 

Je sens une main se poser sur mon épaule, me sortant assez brusquement de mes pensées intérieures et me faisant me retourner pour faire face à Bran qui me sourit pour m'encourager à m'expliquer. 

Je dépose alors le couteau que je tiens entre mes mains, vais laver mes mains avant de les essuyer sur le torchon en soupirant longuement.

« Je travaille avec des scientifiques, dis-je en évitant leur regard. 

- Tu as eu un poste avec des scientifiques alors que tu n'as qu'un bac S ? S'étonne ma mère. 

- En fait... Je suis volontaire pour faire des expériences, avoué-je en triturant nerveusement le bas de mon tee-shirt. »

Gros silence, personne n'ose prendre la parole alors que mon regard est figé vers le carrelage. Mais finalement, mon père Karl se racle la gorge, signe qu'il s'apprête à me faire la morale. 

« Tu peux répéter s'il te plaît ? Lâche-t-il presque froidement. 

- Je participe à des expériences... mais elles ne sont pas dangereuses, je vous l'assure ! Ajouté-je précipitamment. 

- Tu es en train de nous dire que tu es cobaye ?! Finit-il par s'écrier. »

Je rentre instinctivement la tête entre mes épaules, je savais qu'ils n'allaient pas bien prendre la nouvelle et c'est assez compréhensible... Je n'ose pas les regarder. Est-ce que je les déçois ? Est-ce que je les inquiète ? Sûrement... 

Brandon presse doucement mon épaule pour me ramener à la réalité et je lui fais finalement face en soupirant, me mordant nerveusement la lèvre inférieure. Il me sourit, m'encourage d'un mouvement de la tête à continuer dans mes explications et je prends une grande inspiration pour me redonner du courage. 

« Les expériences auxquelles je participe me rapportent beaucoup d'argents pour le peu de temps que je passe à les faire. Elles n'empiètent même pas sur mes études, déclaré-je dans un soupir. 

- En quoi consistent-elles ? Finit par me demander ma mère. 

- Je partage des rêves avec une autre personne, avoué-je presque dans un murmure. »

Je ne dis pas un mot de plus qui risquerait de me mettre plus dans la mouise que je ne le suis déjà. Mais un long soufflement de la part de mon père se fait entendre et peu de temps après, il annonce qu'on continuera cette discussion à table. 

Nous reprenons alors la cuisine dans un silence pesant avec une atmosphère bien plus étouffante et malaisante. 

Nous finissons de préparer le repas pour ce midi et je m'échappe rapidement de la pièce avec une pile de vaisselle dans les mains pour la disposer dans le salon où nous passons la plupart de nos repas. 

« Tu sais, n'en veux pas à papa et maman d'être surpris par la nouvelle, lance soudainement mon grand frère dans mon dos, me faisant sursauter brusquement. 

- Je ne leur en veux pas, répondis-je simplement en reprenant mon activité qui est de mettre la table. »

Il entreprend de m'aider en installant les serviettes, les boissons et le pain, mais soudainement, il s'approcha de moi et attrapa mon poignet, m'arrêtant dans le mouvement que je m'apprêtais à faire. 

Je le vois remonter la manche sur mon bras, révélant alors mes trois cicatrices qui le font tout de suite grimacer à leur vue. Il trace leur sillage de son pouce avant de planter ses iris gris dans les miens verts. 

« Si tu savais à quel point je m'en suis voulu et que je m'en veux toujours, déclare-t-il tristement. 

- Je sais mais tu ne devrais pas, tout va bien, tenté-je de le rassurer en caressant le dessus de sa main qui tient mon poignet. 

- Tout ce qui t'est arrivé... tout est de ma faute... 

- Ne dis pas ça, ce n'est pas vrai... commencé-je à dire pour le rassurer.

- Si, c'est de ma faute ! Si je t'avais défendue, si j'étais resté auprès de toi ils ne s'en seraient pas pris à toi ! S'écrie-t-il en lâchant soudainement sa prise sur moi. »

Depuis l'incident, nous n'avons jamais reparlé de mon harcèlement. Pas parce qu'il ne voulait pas en parler, non c'était à cause de moi, j'en avais pratiquement fait un sujet tabou. 

Mais après avoir vécu ce rêve sur mon passé, je me rends compte que c'était égoïste de ma part de l'avoir empêché d'en discuter avec moi, alors qu'il en souffrait lui aussi, presque autant que moi. 

Je n'attends pas une seconde et viens entourer mes bras autour de son buste pour l'enlacer le plus intensément possible, ma joue posée contre son torse et mon oreille au niveau de son cœur qui bat fortement mais durement. 

Je ressens toute sa tristesse à ce moment-là. 

« Je t'en prie... ne t'en veux pas alors qu'aucun de nous deux est fautif... Je ne t'en ai jamais voulu d'être parti faire tes études ailleurs et même, si tu n'étais pas parti, là je t'en aurais voulu pour sacrifier ton avenir pour moi, murmuré-je, la gorge serrée par l'émotion. 

- Mais ils t'ont fait tellement souffrir... 

- Ils m'ont fait oui, mais maintenant cela fait parti du passé et je vais mieux. Il m'a aidée à affronter ce moment difficile, dis-je en caressant son dos de haut en bas. »

Je le sens se tendre d'un coup en m'entendant et il m'écarte doucement de lui, un air interrogateur peint sur son visage, les sourcils légèrement froncés. 

« Il ? Répète-t-il. 

- Ah ouais... heu... j'ai dit il ? Tenté-je de m'extirper de cette discussion qui s'annonce assez malaisante. 

- Oui tu l'as dit. C'est qui ce gars ? Me demande-t-il suspicieux. »

Mon cœur fait un bond dans ma poitrine. Comment lui dire que mon collègue est un homme alors que depuis l'incident, il sait très bien que je ne supporte pas le sexe opposé... 

Je suis sauvée de ma situation délicate par l'arrivée de mes parents, portant chacun dans leurs bras les différents plats qu'ils déposent sur la table en souriant. Nous nous installons alors autour de cette dernière puis mon père soupire en reportant toute son attention sur moi et je me rappelle que notre conversation au sujet de mon travail n'est pas terminée. 

« Donc, tu es cobaye et tu partages tes rêves avec quelqu'un d'autre, commence-t-il. Explique-nous plus ta situation, quémande-t-il calmement cette fois. 

- En fait, pendant mon sommeil je partage un rêve, enfin... je vis un rêve avec quelqu'un et ces expériences servent à trouver des remèdes contre des maladies jusqu'à aujourd'hui incurables car il n'y a que dans les rêves, que sans nous en rendre compte que 100% de l'activité de notre cerveau existe, expliqué-je en fixant timidement mon assiette, n'osant pas affronter le regard de mes parents. 

- Tu promets que ce n'est pas dangereux pour toi, insiste ma mère. 

- Oui, mentis-je en essayant de paraître la plus sincère possible. »

Ce n'était pas un gros mensonge parce que bien que mon sommeil soit maintenant lié à celui de mon collègue, que je peux m'endormir à tout moment dès que lui sombre dans le sommeil et donc qu'à cause de ça je ne peux pas conduire au risque de causer un accident si cela m'arrive au volant, mais sinon, ce n'est pas dangereux pour ma vie. On me l'a certifié. 

« Et... ça te plaît de faire ça ? M'interroge mon paternel avec hésitation. 

- Oui beaucoup ! Répondis-je avec plus d'enthousiasme que je ne pensais. 

- Bon... si ça ne te met pas en danger, que cela ne te dérange pas dans tes études et que cela te plaît, je ne vois pas pourquoi on te dissuaderait de continuer, soupire-t-il avant de me sourire. »

Je lui rends aussitôt son sourire et le remercie dans un murmure, heureuse que mes parents me comprennent et ne cherchent pas à m'arrêter dans ce que j'aime faire. 

C'est tout de même assez ironique. J'aime faire des expériences avec Jimin qu'avant je ne pouvais pas voir. Qui aimerait être cobaye ? Et en vérité... qu'est-ce que j'aime dans le fait d'en être un ? 

« Et donc, tu partages tes rêves avec quelqu'un d'autre, reprend la parole ma mère. 

- Oui, c'est un coréen du nom de Kim Jimin, répondis-je le plus vaguement possible mais avec sincérité et joie. 

- Oh, un homme donc, intervient avec une grimace son mari. 

- Un homme oui, mais il est très sympathique, assuré-je avec un sourire bien trop lumineux pour mon affirmation, chose qui semble amusée ma maternelle. 

- Kira ? Est-ce que tu peux venir m'aider à chercher les desserts ? Me demande-t-elle. 

- Heu oui, j'arrive. »

Un peu surprise par son quémandage, je me lève et la suis dans la cuisine pour la retrouver adossée contre le plan de travail, les bras croisés sur son ventre et un sourire en coin dessiné sur ses lèvres. 

J'ai compris... malheureusement... 

Je fais comme si je n'avais pas remarqué le regard étincelant de malice de ma mère et m'approche du frigo pour en sortir les panières de desserts. 

« Alors ce Jimin, cela fait combien de temps que vous vous connaissez ? Laisse-t-elle entendre simplement. 

- Plus de deux mois, lâché-je sans me détourner du frigidaire.

- Et depuis combien de temps l'aimes-tu ? »

Mon cœur s'arrête dans ma poitrine tandis qu'une forte chaleur embrase mon corps entier et plus particulièrement au niveau de mes pommettes. Mais pourquoi me dit-elle ça ?!

Je fais vivement volte face, les yeux écarquillés et la vois rire en découvrant mon air ahuris. 

Pourquoi mon cœur bat-il la chamade ? Pourquoi sa question me prend-elle de court ? J'avale avec difficulté ma salive et détourne mon regard au sol, trouvant bien trop difficile de soutenir le sien. 

« M-mais qu'est-ce que tu racontes ? Articulé-je dans un bégayement. 

- Kira, ne le nie pas. Ça se voit que tu l'aimes, tu rougis, rit-elle doucement. 

- Je rougis parce que ta question me met mal à l'aise, répliqué-je avant de me pincer les lèvres. 

- Je suis ta mère, je vois des choses que toi-même tu ne vois pas, lance-t-elle amusée. »

Je me retiens de justesse de lui dire qu'elle n'avait pas remarqué mon harcèlement, cela serait un coup bien trop horrible de ma part, surtout que je n'en ai jamais voulu à ma famille de ne pas avoir compris que je souffrais continuellement. J'étais juste bonne pour cacher les choses. 

« Je t'assure maman que nous ne sommes qu'amis, dis-je en relevant mon visage vers elle. 

- Ah oui ? Si tu le dis. Et, est-il gentil ? Change-t-elle de sujet, un sourire aux lèvres. 

- Oui. Il n'y a pas longtemps, nous avons fait un rêve sur mon passé, avoué-je en tordant nerveusement mes doigts. »

Elle ne dit rien suite à ma déclaration, sûrement surprise que de moi-même, nous parlions de ce sujet dont j'en avais fait un tabou. Elle expire longuement, comme pour remettre ses émotions en place ou bien chasser la tristesse de ce souvenir et reprend la parole. 

« Et comment a-t-il réagi ? Me questionne-t-elle finalement. 

- Contre toute attente il... a bien réagi ? Je ne sais pas si c'est une bonne réaction mais il m'a toujours soutenue durant tout le rêve, par de simples mots ou en... en me prenant dans ses bras... Il... il était très tendre avec moi... il a un peu changé la façon dont je voyais les hommes... déclaré-je en me balançant, mal à l'aise, d'un pied sur un autre. »

Je l'entends soupirer, mais pas d'énervement ou de fatigue mais plutôt de soulagement. Elle se rapproche de moi et pose sa main sur mon épaule avec un tendre rictus sur sa bouche. 

« Ce garçon a l'air vraiment d'être quelqu'un de bien, dit-elle gentiment. 

- Il l'est... Il fait toujours tout pour que je me sente bien et ... j'aime vraiment passer les rêves à ses côtés. 

- Je vois ça... Tu as l'air de beaucoup tenir à lui. 

- C'est un bon ami comme Anna, lâché-je comme si c'était une évidence. Alors bien sûr que je tiens à lui. 

- Très bien, rigole-t-elle. En tout cas, je veux bien qu'il devienne mon gendre, laisse-t-elle entendre avant de quitter la cuisine. »

Je reste stupéfaite et figée sur place à cause de ce qu'elle vient de dire. Elle remet encore ça sur le tapis ? Mais qu'est-ce qu'elle ne comprend pas dans le fait que je n'aime pas Jimin... 

Un pincement de cœur se fait soudainement ressentir lorsque je pense cela et je fronce les sourcils. Pourquoi suis-je déçue de ne pas l'aimer ? 

Est-ce que je ne l'aime vraiment pas plus qu'un ami ? 

J'aime pourtant être dans ses bras, j'aime chacun de ses touchers alors que d'habitude je déteste qu'un homme me touche, j'aime sa voix, son rire, ses yeux, sa peau, sa façon de penser, son humour, ses cheveux, son nez, ses dents de lapin adorables, ses lèvres... 

Ses lèvres qui de plus en plus semblent m'appeler. Lorsqu'il parle, je les regarde au lieu de figer mon regard dans le sien. 

Lorsqu'il me touche, j'ai terriblement chaud et pourtant je frissonne. 

Lorsqu'il me prend dans ses bras, mon rythme cardiaque devient fou et mes muscles se détendent étrangement. 

Quand il est juste près de moi sans me parler, sans rien faire, je me sens bien. 

Est-ce qu'en vérité, je serai amoureuse de lui ? 

Je crois bien que oui...

Mais lui ? Ressentirait-il la même chose à mon égard ? La chance que cela soit le cas frôle les 0%. Qui pourrait m'aimer ? Qui pourrait aimer une fille qui déteste les hommes et qui a tenté de se suicider ? 

Je suis un nid à problème, j'ai un caractère pourri et je n'ai même pas la beauté de mon côté... 

J'aime Jimin, maintenant, je commence à y croire, mais je ne pense pas que cela soit réciproque... 

♦ ♦ ♦ ♦

« Kira ? Tu peux aller chercher le courrier s'il te plaît ? Me demande mon père depuis le bureau où il travaille. 

- Mais il pleut... râlé-je en me levant. 

- Merci ! »

Je grogne un peu plus et vais vers le sellier pour prendre une paire de chaussures au hasard et attrape au passage le trousseau de clés. 

Je sors de la maison et m'arrête sur le perron en soupirant longuement en voyant les gouttes de pluie tomber en abondance sur les dalles du sol. 

Il y a Bran à la maison, pourquoi c'est à moi qu'il demande... 

Après avoir pris une grande inspiration, je pars sous la flotte et ouvre en vitesse mon petit portail pour m'arrêter devant la boîte au lettre. Je tente de la déverrouiller, mais je me trompe de clé et essaye avec une autre. Toujours pas la bonne... 

« Mais pourquoi il y a quarante mille clés là-dessus ?! M'exclamé-je en m'énervant à cause du froid de l'eau qui traverse mes vêtements. »

Tout à coup, la pluie s'arrête. J'arque un sourcil de surprise et relève le visage vers le ciel pour remarquer un parapluie. 

Voulant savoir qui a eu la bonté de me couvrir de cette averse, je me retourne et me fige tout à coup sur place avant de me reculer vivement, percutant douloureusement la boîte aux lettres se trouvant dans mon dos. 

« Salut Kira... ça faisait longtemps... »

Mon cœur bat à toute vitesse dans le petit espace de ma cage thoracique tandis que ma respiration se fait irrégulière. 

Pourquoi est-il ici ?!

Je reprends mes émotions en mains et le fusille du regard en repoussant violemment son parapluie qui se trouve toujours au-dessus de moi. 

« Ne prononce plus jamais mon prénom, grincé-je des dents avec haine. Qu'est-ce que tu me veux Léo ? Demandé-je ensuite glacialement. 

- Je voulais te parler, dit-il en fixant nerveusement ses chaussures. 

- C'est bien, moi je n'ai pas envie. Dommage, ricané-je froidement. 

- Tu as bien plus de répondant qu'avant, remarque-t-il. »

Ce qui est étrange, c'est qu'il ne dit pas cela avec colère pour montrer que je lui refuse quelque chose l'énerve, mais plutôt avec soulagement, comme s'il était heureux que je lui tienne tête. 

« Léo, va-t'en de chez moi, déclaré-je en pivotant vivement sur mes talons dans l'intention de rentrer chez moi. 

- Attends ! »

Sa main attrape vivement mon poignet et me tire dans sa direction pour que je lui fasse de nouveau face. 

Si je n'avais pas revécu mon passé avec Jimin, ce qui m'a aidé à aller de l'avant, je serai sûrement en train de paniquer sur place, ayant peur qu'il me fasse quelque chose comme il avait l'habitude de faire. 

Mais cette fois, je retire juste sèchement mon bras de son emprise en lui lançant un regard noir qui semble lui faire du mal. Tant mieux. 

« Ne me touche plus jamais ! Sinon je te jure que je te casse le bras, le menacé-je avant de lui tourner une énième fois le dos. 

- Je suis désolé ! S'écrie-t-il précipitamment. »

Je m'arrête dans mes moindres gestes en l'entendant s'excuser soudainement. Je ne bouge plus à part pour serrer fortement mes dents. 

« De quoi t'excuses-tu ? Laissé-je entendre dans un murmure sombre. D'avoir ruiné ma vie ? D'avoir presque failli me tuer ? D'avoir brisé mon âme ? De l'avoir souillée même ! M'exclamé-je à la fin en faisant volte-face. 

- Je sais ce que je t'ai fait et je n'en suis pas du tout fier... 

- C'est trop tard pour les remords Léo... tu m'avais détruite, tu m'avais fait tant de choses horribles que l'idée de te pardonner un jour m'est impossible, déclaré-je sans prendre de pincette. 

- Je le sais très bien et c'est pour ça que je ne vais pas insister, je ne vais pas t'obliger à m'excuser de mon comportement inhumain envers toi, soupire-t-il. 

- C'est bien, tu t'en rends compte, mais c'est trop tard maintenant. 

-Je sais... »

Nous restons là à nous fixer dans les yeux, moi sous la pluie et lui sous son parapluie, n'osant pas le tendre dans ma direction sachant très bien que je vais le rejeter. 

S'il savait que j'allais lui refuser de me parler, de l'écouter et de lui pardonner, pourquoi est-il venu... 

Mais j'ai surtout un questionnement qui a toujours été présent au fond de moi lorsqu'il me faisait subir ses moindres désirs. Pourquoi moi ? 

« Pourquoi tu m'as fait tout cela ? Finis-je par le questionner, rentrant les mains dans les poches de mon sweat. 

- Je... je ne sais pas... 

- Ouais, c'est bien ce que je pensais, craché-je avant de me diriger définitivement vers ma maison. 

- C'est parce que je t'aimais ! »

Nouveau blocage, nouveau pincement au cœur et surtout, nouveau élan de colère. 

« Tu as une drôle de façon de montrer ton amour pour les autres, ironisé-je froidement. 

- Je ne voulais pas que d'autres gars t'approches... je te voulais pour moi et moi seul... avoue-t-il en baissant la tête. 

- C'est bizarre, tu laissais pourtant tes deux potes me toucher, répliqué-je tel du venin. 

- Je savais qu'ils arrêteraient si je leur disais que tu étais à moi... 

- Tu me considérais donc comme un objet. 

- Malheureusement oui...  Mais j'ai changé Kira ! Cette année en prison m'a permis de bien réfléchir sur moi-même et sur ce que je ressens pour toi ! Je t'aimais d'un amour qui m'a rendu fou durant ces nombreuses années et je t'aime toujours ! Lance-t-il avec une douloureuse passion. »

Je serre fortement les poings en entendant sa déclaration avant de soupirer et de jeter un coup d'œil par-dessus mon épaule. 

« Je ne partage pas les mêmes sentiments que toi Léo et je pense qu'il me sera impossible de te voir autrement que comme celui qui a failli m'envoyer en enfer. Adieu Léo. »

Et sur ces mots, je rentre chez moi, frigorifiée, bouleversée par cette discussion. Je sens quelque chose de chaud rouler sur mes joues et je me rends compte alors que je suis en train de pleurer. Ne voulant pas que ma famille me voit dans cette état et donc qu'elle se rende compte que mon harceleur se trouve ici, je file en vitesse dans ma chambre pour y extérioriser mes émotions. 

Je pleure pendant dix bonnes minutes, la tête dans un coussin pour masquer mes sanglots puis essuie mes yeux rougies avant de me fixer dans le miroir, observant désespérément l'état dans lequel je me trouve encore une fois à cause de Léo. 

Je ferme les yeux en soupirant avant d'entendre un étrange rire parvenir de devant moi. Qui ça peut être ? À part moi, il n'y a personne dans la chambre. 

Je soulève mes paupières et fais un bond en arrière lorsque je vois devant moi une personne d'origine asiatique et tout à coup, je la reconnais. 

C'est le lieutenant qui m'a tirée dans la tête dans le rêve sur Detroit Become Human. 

« Salut ! Je peux t'aider ? M'interroge-t-il avec un grand sourire rectangulaire. »

Il ne ressemble pas du tout à l'ancien policier. Ses mèches de cheveux bleus tombent sur son front et lui donne un air angélique et le sourire qu'il m'offre est réconfortant. 

Je lui rends son rictus. De ce que j'ai compris, mon collègue vient de s'endormir et j'ai sombré avec lui. Autant profiter de ce rêve en sa compagnie pour oublier ce que je viens de vivre. 

« Je cherche une personne du nom de Jimin, est-ce qu'il serait présent ? L'interrogé-je joyeusement. »


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Et voilà le chapitre 18 posté après un petit moment d'absence !

Plus court que d'habitude mais aussi plus calme. Kira prend conscience de ses sentiments petit à petit... est-ce que cela va mener à quelque chose de positif après ?

Bonne question !

J'espère qu'il vous aura plus et vous dis à bientôt pour la suite ! 


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