Chapitre 14 : Lieutenant Kim
Annyeong ! 안녕 !
Cela faisait longtemps que je n'avais pas posté ! Donc me revoici avec le chapitre 14 tant attendu (ou pas haha) !
Ce chapitre est un point de vue complet de Jungkook comme je vous l'avez dit dans le précédent chapitre. Je l'aime bien, mais bon, je trouve que j'aurais pu faire mieux...
Je ne vous embête pas plus et vous laisse lire !
Point de vue Jungkook :
Je referme lentement le battant où derrière se trouve la chambre dans laquelle Kira est en train de se changer. Je lâche lentement la poignée avant d'aller me laisser glisser contre le mur en face tout en soupirant longuement.
Pourquoi je ne lui ai pas dit... cela aurait été le bon moment de lui annoncer qui je suis...
Mais je n'ai pas osé, c'était impossible pour moi de le faire après ce que je lui ai fait alors que je savais très bien qu'elle a peur de l'eau. Peur dont je ne connais pas la raison...
Je ne sais pas pourquoi j'ai pété un câble comme ça. Cela faisait si longtemps que je n'avais pas fait une crise, en fait autant de temps que depuis que je connais la brunette et maintenant, elle a dû voir à quel point je suis horrible.
J'ai pris cette mauvaise habitude de croire que tout m'appartient déjà et qu'il suffit que je claque des doigts pour que tout le monde s'agenouille devant moi, mais Moore m'a remis à ma place sans même le savoir et en restant elle-même.
Elle ne sait pas à quel point la voir me faisait du bien, me permettait de retrouver le bonheur de vivre ma véritable vie qui pour moi avait perdu ses couleurs. Oui, elle colorait mon monde juste avec sa façon d'être et ses rares sourires qu'elle me donnait.
C'est vrai qu'après plus d'un mois à avoir vécu de nombreuses aventures ensemble, je pensais qu'elle me faisait confiance, mais qu'elle me dise le contraire a été ce qui a mis le feu aux poudres que j'avais rangé loin de moi...
Je crois que je n'ai jamais eu aussi mal au cœur de toute ma vie. C'était comme si on s'amusait sadiquement à crever à coup de poignard mon organe vital. Mais j'ai essayé de ne rien montrer car tout de même, je savais qu'obtenir sa confiance serait long et laborieux.
Ce qui m'a achevé, ça a été quand elle m'a accusé de vouloir faire des choses horribles contre son gré, m'accuser d'être un homme que je ne suis pas. Je veux bien croire qu'elle était en colère mais me comparer à ces êtres que je méprise alors que je respecte de toute mon âme la femme, cela me répugne.
Alors je me suis énervé, beaucoup trop je l'avoue, mais je ne me contrôlais plus... et j'ai commis une grave erreur.
Je voyais très bien son regard apeuré lorsque je lui criais dessus, je voulais répondre à ses supplications et la ramener sur la terre, mais ma colère était bien plus forte. J'avais besoin de prouver que j'étais vivant, mais je l'ai juste fait à la mauvaise personne qui n'avait rien à voir avec ce qui me concerne.
C'est triste à dire, mais elle me considérait comme un être vivant sauf qu'elle s'en fichait de moi.
Je m'en veux tellement d'avoir été un imbécile nerveux avec elle et j'espère sincèrement qu'elle ne m'en voudra pas... qu'elle pourra me pardonner.
Après avoir longtemps médité sur mon idiotie, je finis par me relever et descendre au rez-de-chaussée pour aller préparer des boissons chaudes qui nous feront du bien après cette baignade en eau froide.
Une chose tout de même me chiffonne ... Comment se fait-il que lorsqu'elle a lu le nom inscrit sur la lettre, elle m'a dit que je ne lui avais pas menti alors que je suis pourtant sûr qu'il y avait écrit dessus Jeon Jungkook.
Je ne vais pas dire que cela ne m'a pas arrangé qu'elle ne découvre pas mon vrai nom parce que je préfère qu'elle l'apprenne d'une tout autre façon, quand moi-même j'aurais décidé de lui dire.
J'attrape deux tasses dans un meuble avant de me figer sur place lorsque la désagréable sensation d'être observé me prend. Je ne bouge pas d'un millimètre, essaye de garder au mieux une respiration calme tout en faisant semblant que j'hésite à prendre un bol à la place d'une tasse.
« C'était moins une avant qu'elle ne découvre ta véritable identité. Tu devrais me remercier d'avoir changé le nom sur la lettre, lance une voix enfantine amusée. »
Je me retourne vivement en reconnaissant sans problème le timbre de Malia. C'est avec étonnement que je la découvre devant moi. Son apparence est pratiquement la même que dans notre ancien rêve, les mêmes cheveux blancs arrivant jusqu'à sa taille, les mêmes grands yeux violets, des lèvres fines et rosées. La seule différence est qu'elle ressemble à une humaine et non à une Neko.
Je dépose les récipients en céramique sur le plan de travail avant de m'approcher d'elle rapidement et de m'agenouiller tout en la prenant dans mes bras sans qu'elle n'ait le temps de réagir.
Une main glissant dans sa chevelure, je la serre doucement contre moi tandis que les larmes tentent de se frayer un chemin entre mes paupières.
« J'ai cru que tu étais morte... marmonné-je sous l'émotion.
- Théoriquement, je l'étais, rigole-t-elle en me rendant mon étreinte à ma plus grande surprise. Je ne te pensais pas si émotif, ajoute-t-elle en s'écartant délicatement de moi. »
Elle sourit grandement puis essuie une larme solitaire sur ma joue en secouant la tête, amusée de me voir aussi heureux de la savoir bel et bien en vie.
J'inspecte minutieusement les traits de son visage comme un père le ferait s'il revoyait sa fille après quelque temps passé.
« Je suis réelle Jungkook, murmure-t-elle avec un sourire en coin.
- Je t'ai vu mourir devant mes yeux... je... je n'ai pas pu te sauver... dis-je la gorge serrée.
- En aucun cas tu dois t'en vouloir d'accord ? Comme toi je meurs mais je reviens dans un nouveau rêve quand je peux, lâche-t-elle. Mais ça me fait chaud au cœur de voir que tu t'es inquiété pour moi, finit-elle amusée.
- Ne t'y habitue pas trop, plaisanté-je en me redressant. »
Je retourne vers le plan de travail et mets de l'eau à chauffer dans l'intention de préparer enfin les thés. J'entends la fillette venir s'asseoir sur une chaise de la table et après un coup d'œil jeté par-dessus mon épaule, je remarque qu'elle m'observe tranquillement, le menton posé sur sa paume et un sourire toujours présent sur ses lèvres.
« Au fait, qu'est-ce que tu disais à propos de la lettre et du nom dessus ? Lancé-je en préparant les sachets de poudre parfumée.
- C'est simple, j'ai changé la vision de ta collègue pour qu'elle voit ce que toi tu voulais qu'elle voit, répond-t-elle comme si c'était une évidence.
- Hein ? Fis-je, n'ayant pas du tout compris ce qu'elle vient de dire.
- Contrairement aux personnages des rêves et vous deux, j'ai la capacité de changer la perception des choses dans les rêves. Je peux transformer cette "réalité" pour que ton cerveau la perçoit autrement. Par exemple, tu te sers un verre d'eau, je peux te faire croire et donc voir qu'en fausse réalité tu prends un coca, m'explique-t-elle.
- Mais comment tu fais ça ? La questionné-je intrigué tout en pivotant vivement sur mes talons.
- Entre toi et Kira existe un lien psychique invisible qui vous permet de vivre des rêves ensembles, il suffit juste que je m'ajoute dans ce lien et ensuite, je n'ai plus qu'à modifier comme je veux la vision des choses.
- Est-ce que tu changes la vision que j'ai de toi en ce moment ? Demandé-je en plissant les paupières.
- Non, je me montre dans ma véritable apparence, assure-t-elle avec sincérité. »
Je me retiens de lui lancer une petite pique du genre "En vrai tu es vraiment une gamine ?" mais rien que d'y penser cela me fait sourire et m'attirer un regard interrogateur de la jeune fille.
Je secoue la main pour lui dire que ce n'est rien d'important puis reporte mon attention sur l'eau qui bout. Je la verse dans les récipients prévus pour cela et attrape la hanse de chacun pour les emporter avec moi.
« Oh c'est pour moi ? C'est gentil ! Lance Malia sur un ton malicieux en tendant une main.
- Non, ce n'est pas pour toi, soupiré-je en m'écartant d'elle. »
Elle rigole simplement sans rien ajouter et me suit ensuite en silence à l'étage puis devant la porte de la chambre où je me suis réveillé.
Je dépose une tasse par terre pou ne pas la faire tomber lorsque je frappe à la porte pour signaler ma présence à ma collègue, afin de ne pas la surprendre avec ma soudaine arrivée. Je récupère la boisson chaude et pénètre dans la pièce toujours avec la petite fille aux cheveux blancs dans mon dos.
« J'espère que tu es habillée, lancé-je pensivement. J'ai fait du thé pour nous réchauffer donc... »
Je m'arrête tout à coup de parler en remarquant que je m'adresse à une chambre tout bonnement vide. Je pose vivement les récipients sur la table de nuit, manquant de peu de les renverser sous le brusque mouvement et me précipite vers la fenêtre ouverte.
Ses vêtements humides se trouvent encore négligemment sur le sol mais il n'y a aucun signe de lutte dans la pièce, elle se serait faite enlever sans qu'elle ne puisse réagir ?
« Ah, apparemment elle s'est fait la malle, lâche dans un petit ricanement Malia.
- Non, elle a dû se faire kidnapper, rétorqué-je en me penchant vers le rebord. Il y a plusieurs traces de pas, ils devaient être deux à s'attaquer à elle, ajouté-je en fronçant les sourcils.
- Ou elle est partie de son plein gré avec quelqu'un, répliqua-t-elle dans un soupir.
- Je vais la chercher, annoncé-je en pivotant rapidement sur les talons.
- Punaise Jungkook, tu ne peux pas vivre un rêve sans elle ? Râla-t-elle. À croire que tu ne peux pas te passer d'elle... »
Mon cœur fait un bon dans ma poitrine en entendant sa déclaration, écarquillant les yeux de stupéfaction.
« Mais qu'est-ce que tu racontes, c'est juste que je veux m'assurer qu'elle n'est pas en danger, répondis-je en détournant mon regard vers la moquette, les joues extrêmement chaudes.
- Ah ouais ? Rigole-t-elle légèrement. Alors le malentendu de tout à l'heure n'avait rien à voir avec le fait que tu voulais l'embrasser, laissa-t-elle entendre malicieusement. »
L'air ébahi sur mon visage doit sûrement être devenu plus intense puisqu'elle se met franchement à rire. Nier ne ferait que l'amuser davantage, alors je préfère de ne rien dire sur ce sujet et de changer complètement de discussion.
« Comment es-tu au courant de ce malentendu ? La questionné-je en haussant un sourcil.
- J'étais cachée dans l'armoire tout le long, répond-elle du tac au tac en pointant du pouce le meuble dans son dos. »
Avec un air blasé, j'arque un sourcil en attendant qu'elle me sorte un "non en fait je vois tout dans les rêves" mais apparemment, elle semble dire la vérité. Mais qui reste planqué dans un placard pour espionner les autres ?
Je secoue mollement la tête de droite à gauche tout en me dirigeant vers la porte, mais elle me stoppe dans mon élan en plaquant sa main sur mon torse.
« Tu sais, tu t'y prends vraiment mal pour lui faire comprendre que tu l'aimes, déclara-t-elle en arquant un sourcil. »
Mon organe vital se stoppe soudainement dans ma poitrine et je manque de peu de m'étouffer avec ma salive.
« Ce n'est qu'une collègue pour moi, nié-je dans un bégaiement incontrôlable.
- Tu ne voudrais pas qu'elle devienne plus ? Répliqua-t-elle malicieusement.
- Une amie simplement, assuré-je en levant les yeux au plafond.
- Alors tu ne veux juste embrasser une amie ? Répète-t-elle complètement amusée par ma gêne.
- Bon, on va arrêter de parler de ça, ce n'est pas un sujet adéquate pour une gamine, grogné-je. »
Elle ne dit rien et me laisse même sortir de la chambre à ma plus grande joie. À grandes enjambées, je retourne jusqu'à l'escalier mais m'arrête à nouveau de dépit lorsque je l'entends reprendre la parole.
« Je suis peut-être une gamine mais je sais que je n'agirais pas comme toi si je devais charmer une fille qui ne supporte pas les hommes voire qui en a peur, lance-t-elle simplement, les mains dans les poches. »
Peur des hommes ? Sa révélation ne me surprend pas vraiment tellement lorsque je me rappelle qu'elle m'avait dit qu'elle ne dirait jamais "je t'aime" à aucun homme à part son père et son frère.
Au départ, j'ai pensé qu'elle était lesbienne, mais après avoir vécu un mois avec elle, je me suis rendu compte qu'elle ne l'était pas et il faut l'avouer que j'en suis soulagé.
Mais je suis curieux de savoir si cela vient d'un traumatisme ou bien si c'est juste naturel chez elle, comme une éducation.
Sans savoir pourquoi, je me sens triste d'apprendre qu'elle a peur des hommes.
« Mais comment dois-je être avec elle ? Demandé-je malgré moi.
- Montre lui qui tu es vraiment. Pas un dragueur, ce n'est pas toi, mais un homme qui s'inquiète pour ceux qu'il aime et qui ne souhaite voir qu'un sourire sur leurs lèvres et non des larmes, répond-elle en posant sa paume sur mon avant-bras. »
J'essaye de lui montrer qui je suis, mais soit je me mets à faire n'importe quoi quand je me trouve à côté d'elle, soit c'est elle qui ne veut pas en apprendre plus sur moi en me rejetant...
Je soupire longuement en massant mes paupières fermées, les femmes sont vraiment compliquées.
Après une grande inspiration, je finis par me reprendre en main et descends complètement les marches en ivoire de l'escalier en annonçant que l'on doit partir à la recherche de ma collègue.
Alors que Malia s'apprête à râler contre mon obstination, elle est interrompue par la sonnette de la grande villa.
« C'est qui ? Lâché-je perturbé par la surprise.
- Je ne sais pas... murmura-t-elle en fronçant les sourcils. Fais attention, on ne sait pas ce qu'il peut se passer dans les rêves, me prévient-elle sérieusement. »
J'acquiesce d'un hochement de tête et me dirige vers la porte d'entrée. Après un dernier échange visuel avec la fillette, j'abaisse la poignée et fais face à la personne tout en restant sur mes gardes.
Mon cœur rate un battement lorsque je tombe nez à nez avec un policier à la chevelure particulière, un côté blond et l'autre rose, deux iris bruns et un grand sourire rectangulaire.
« Qu'est-ce que tu fous là Tae ?! M'exclamé-je stupéfait de le voir là. »
L'homme devant moi perd aussitôt son sourire en m'entendant, ce qui me fait légèrement paniquer, sachant très bien que je viens de faire une boulette.
« Monsieur Jeon, je me présente, commence-t-il sérieusement. Je suis le lieutenant Kim Taehyung et je viens vous voir à propos de votre androïde, finit-il en me montrant son insigne pour confirmer son identité.
- Mon androïde ? »
Je sais qu'il parle de Kira mais à voir l'air sombre peint sur son visage, l'information qu'il va me délivrer ne portera aucune bonne nouvelle. Est-ce qu'elle s'est réellement faite enlever ?
« Oui votre androïde. Des vagues de déviance se font de plus en plus importantes à Détroit et j'ai pour ordre de vérifier les systèmes de tous les androïdes encore en circulation pour éviter de mettre en danger des vies innocentes, explique-t-il en faisant un pas chez moi sans attendre mon autorisation. »
Un nœud se forme au niveau de mon estomac. Je connais la raison de la déviance dans le jeu, comment sont maltraités les déviants. Moore est partie et s'il s'en rend compte qu'elle n'est plus là alors que je ne sais pas où elle se trouve, il partira à sa poursuite et elle sera alors véritablement en danger.
« Lieutenant Kim, vous devez faire erreur, je n'ai pas d'androïde chez moi, mentis-je en essayant de rester le plus calme possible.
- Pourquoi mentez-vous ? Réplique-t-il en fronçant les sourcils et en croisant les bras sur son torse. Nous savons exactement qui détient légalement un androïde et vous faites parti de cette liste. Que cachez-vous ? Me questionne-t-il sombrement, me faisant frissonner de peur.
- Hein ? R-rien, bégayé-je d'une façon incertaine. »
Je me suis vraiment foutu dans les ennuis jusqu'au cou... Alors que je peine à rester stoïque face au policier, une petite main se glisse dans la mienne, me faisant presque sursauter de surprise.
D'un coup d'œil sur ma droite, je repère Malia qui me fixe avec un faux air innocent qui correspond parfaitement avec son âge.
« Papa, c'est qui ? Dit-elle, me faisant me sentir mal à l'aise sous l'appellation.
- Bonjour petite... ? Intervient avant moi Taehyung.
- Malia, se présente-t-elle d'une petite voix.
- Enchanté Malia, je suis Lieutenant Kim et je parlais avec ton papa de l'androïde que vous avez à la maison, continue-t-il gentiment.
- Vous parliez de Kira ? Lâche-t-elle en haussant un sourcil. »
Je manque de plaquer ma main sur sa bouche pour avoir dévoilé le nom de mon amie, mais je me retiens de justesse. Pourquoi parle-t-elle d'elle alors que depuis tout à l'heure j'essaye de la cacher pour la protéger mais elle vient de tout ruiner.
« Est-ce que tu sais où elle se trouve ? La questionne-t-il en se penchant pour se mettre à sa hauteur.
- Elle a disparu, on ne sait pas où elle est ...
- Elle était méchante avec toi ou ton papa ?
- Non, elle était très gentille. Mais je suis sûre qu'elle va revenir, ajoute-t-elle en resserrant sa main dans la mienne.
- Bien. Votre androïde s'est peut-être fait enlever, ça arrive ce genre de chose. Ne vous inquiétez pas, je vais la retrouver et vous la ramener, assure-t-il en me regardant.
- Ce n'est pas une déviante, ne lui faites rien si vous la voyez, déclaré-je avec sérieux.
- Je vous promets que j'essaierai de vous la ramener en bon état, finit-il avant de sortir de la maison et de refermer la porte après. »
Comme si je venais de retenir ma respiration pendant quelque temps, j'expire longuement en passant une main dans ma chevelure. La fillette me sort brusquement de mes pensées en me poussant dans le bas du dos pour me rapprocher de la sortie.
« Il faut qu'on se dépêche de la retrouver avant lui, lance-t-elle simplement, les traits de son visage juvénile tendus.
- Mais Taehyung a dit qu'il allait nous la ramener, répliqué-je incertain.
- Tu es prêt à lui faire confiance ? M'interroge-t-elle en arquant un sourcil.
- Oui... Taehyung est vraiment une personne au grand cœur, il ne ferait pas de mal à quelqu'un et même ferait tout pour lui venir en aide, argumenté-je en croyant de tout cœur ce que je dis.
- Mais ce n'est pas le même Taehyung que tu connais dans la vraie vie, réplique-t-elle durement. Rappelle-toi du Jimin que tu avais vu dans le rêve de notre rencontre et pourtant tu sais qu'en réalité, il ne serait pas capable de telles atrocités. »
Je me pince nerveusement les lèvres en me rendant compte qu'elle a totalement raison. La seule chose identique à mon ami est qu'ils ont tous les deux un grand talent d'acteur, malheureusement. Je hoche positivement la tête et sors avec elle pour partir à la recherche de la brune.
Nous nous dépêchons alors de rejoindre le centre-ville.
« Pourquoi tu l'as vendue ? Lâché-je après plusieurs minutes de silence, question qui me brûlait la langue.
- Pour te protéger, répond-elle automatiquement. Il avait compris que tu mentais et allait s'en prendre à toi.
- Mais tu l'as mise dans la merde en le dénonçant, lui reproché-je en m'arrêtant.
- Je sais et c'est pour ça qu'on doit se dépêcher de la retrouver, déclare-t-elle sans même s'arrêter pour vérifier si je la suis toujours. Ne t'inquiète pas Jungkook, je suis sûre que pour l'instant, elle est en sécurité. »
Je garde le silence, persuadé du contraire et surtout inquiet pour la vie de ma collègue.
« Jungkook ? M'interpelle la blanche.
- Et si on la trouvait trop tard... murmuré-je. Ce n'est qu'un rêve je sais, mais ce n'est pas agréable de mourir tout de même.
- Je ferai tout mon possible pour t'empêcher de mourir, tente-t-elle de me rassurer.
- Mais qui protège Kira...
- Et bien, toi, lance-t-elle avec un sourire en coin. Et tu remplis parfaitement ton rôle d'ange gardien, ajoute-t-elle dans un petit rire.
- Mouais... »
Je n'ai jamais dit que je voulais devenir son ange gardien... j'ai déjà failli à ma tâche plus d'une fois... je l'ai laissé mourir plusieurs fois et je lui ai fait peur...
Malia m'appelle soudainement et part en courant en disant qu'elle a repéré celle qu'on recherche.
Pris d'un nouvel élan d'espoir, je me précipite à sa poursuite. Nous passons rapidement entre les passants jusqu'à arriver d'un coup aux pieds d'une grande place. Mon cœur s'arrête tout à coup lorsque je vois devant moi, Kira dans les bras d'un homme.
Je me sens trahi, blessé et je n'en sais pas la raison.
Elle est dans les bras d'un gars qu'elle ne connaît pas, qu'elle vient sûrement de rencontrer et sans aucune gêne, alors que moi elle me rejette.
J'ai mal au cœur, mais pourtant j'essaye de ne rien laisser paraître et m'approche vivement d'eux pour ensuite les séparer l'un de l'autre en foudroyant du regard la personne qui a l'exacte apparence du personnage de Connor tout en passant mon bras autour des épaules de la brune pour la garder près de moi et la protéger au cas où.
« Ji-Jimin ? Articule-t-elle de surprise mon faux prénom.
- Tu es qui toi ? L'ignoré-je en m'attaquant à l'inconnu.
- Tiens, salut Malia. Je ne m'attendais pas à te voir, lance ce dernier sans faire attention à moi.
- Salut Bouffondi, répond-elle tranquillement en levant sa main.
- Vous vous connaissez ?! S'exclamons-nous Kira et moi. »
Sans le vouloir, je lâche les épaules de ma collègue qui en profite pour s'écarter de moi. Je fais semblant de ne pas l'avoir remarqué et garde mon attention tournée vers Malia et l'autre gars. Ce dernier incline poliment la tête pour me saluer mais je n'y réponds pas, je n'ai pas envie de faire confiance à ce mec.
« Pourquoi tu l'as kidnappée ? L'accusé-je en me rapprochant de lui.
- Jimin, tu te méprends, intervient tout de suite Moore en posant sa paume sur mon avant-bras.
- Qu'est-ce que tu as à dire pour ta défense ? Continué-je en la repoussant sans l'écouter.
- Bon l'idiot, tu vas te calmer ? Râle la fillette en attrapant le bas de mon tee-shirt. Calme tes hormones, il ne lui a rien fait, elle est partie de son plein gré.
- Quoi ? Fis-je en me tournant vers la concernée.
- C'est vrai Jimin, avoue-t-elle en croisant les bras sur sa poitrine. »
Je fronce les sourcils face à sa réponse. Mais pourquoi est-elle partie avec lui sans m'avoir prévenu ? Je n'allais pas la retenir, elle fait sa vie comme elle veut ...
Je me suis inquiété pour elle et en plus elle se met dans les ennuis !
« Jimin, je suis désolée, j'aurais dû te prévenir, s'excuse-t-elle en se rapprochant de moi. »
Mais je secoue négativement la tête en faisant un pas en arrière pour remettre de la distance entre nous. C'est à cause de notre dispute qu'elle ne m'a rien dit ? Elle avait peur de ma réaction... de moi ?
« Jimin, je... commence-t-elle à dire. »
Elle est coupée dans sa phrase par un coup de feu proche de nous. Instinctivement, j'attrape sa main et la ramène lentement près de moi, tandis que Malia se rapproche de nous avec le mec qui ressemble à Connor.
« Fuyez ! On va les retenir le plus longtemps possible ! Ne vous retournez pas et survivez jusqu'à que vous vous réveillez ! M'ordonne la petite en me poussant en avant.
- Jinhyun ! Crie Kira.
- Vas-y ! Surtout n'oublie pas ce que je t'ai dit. »
Elle acquiesce d'un hochement de tête avant de me tirer avec elle dans sa course. Je ne peux m'empêcher de jeter un coup d'œil par-dessus mon épaule, n'aimant pas revivre la même chose que dans le rêve du Royaume du sucre dans lequel Malia s'était sacrifiée pour me sauver la vie. Cette dernière me lance un grand sourire avant de partir avec le fameux Jinhyun.
« C'est qui ce gars ? Questionné-je dans ma course la brune.
- Ce n'est pas le moment Jimin, soupire-t-elle le souffle court. »
Je n'insiste pas et cours en silence, ma main toujours dans la sienne.
Nous tournons dans une ruelle et nous nous arrêtons à bout de souffle, adossés l'un en face de l'autre. Nous nous fixons dans les yeux, sans dire un mot, bien plus occupés à écouter les bruits qui nous entourent.
Je ne peux détacher mon regard d'elle, de ses yeux vert clair, de son nez fin légèrement relevé, de ses lèvres peu pulpeuses et rosées. Sa diode clignote en rouge et donne l'impression qu'elle ne pourra jamais repasser au bleu.
« Je ne t'ai pas dénoncée, déclaré-je sans trop savoir pourquoi.
- Je le sais, me rassure-t-elle en souriant doucement. »
Il est tellement rare qu'elle me sourit sincèrement, je lui rends mais détourne rapidement mon regard en sentant une étrange chaleur s'installer sur mes pommettes.
« Au fait... c'est qui ce Jinhyun ? Demandé-je à nouveau.
- C'est Madame Bouffondi, répond-elle sans hésitation. »
Je reporte mes iris bruns sur elle vivement, écarquillant les yeux de surprise.
« Madame Bouffondi ? Lui ?!
- En fait, ce n'était pas sa véritable apparence, explique-t-elle.
- Mais, je ... Wouaw ! Fis-je sans réussir à trouver mes mots.
- Je l'ai suivi et c'est comme ça que j'ai découvert que c'était elle. Il m'a expliqué plein de choses ... Je suis désolée Jimin de ne rien t'avoir dit avant de partir, finit-elle en se pinçant les lèvres.
- Tant que tu vas bien, c'est tout ce qui compte, lâché-je calmement.
- Merci Jimin, dit-elle soudainement.
- Pourquoi donc ? La questionné-je en arquant un sourcil.
- Merci d'être venu me chercher, laisse-t-elle entendre avant de venir tout à coup se blottir dans mes bras. »
Mon cœur part dans une course frénétique lorsque je sens son corps contre le mien. Timidement, je viens entourer son dos de mes bras avant de me laisser aller dans cette étreinte.
Finalement, peut-être que cette dispute, au lieu de nous éloigner, nous a rapprochés l'un de l'autre.
Je sens ses muscles se tendre tout à coup, ce qui m'alarme aussitôt.
« Attention ! S'écrie-t-elle en me plaçant derrière elle. »
Un coup de feu résonne dans la ruelle, je sens soudainement un liquide chaud venir couler sur mon visage tandis que je vois le corps de la brunette tomber vers les dalles.
Je la rattrape de justesse dans sa chute puis la tourne vers moi pour vérifier son état. Mon rythme cardiaque s'arrête lorsque je remarque que la balle a traversé son front, la tuant sous le coup.
Même si je sais que cela n'impactera pas sa vie réelle, je ne peux m'empêcher de laisser couler des larmes sur mes joues tachées par le sang bleu spécifique des androïdes.
Je relève un peu le regard et aperçois Taehyung devant moi, le bras tendu et son arme à feu au bout qui fume encore.
« Pourquoi l'as-tu tuée ? Murmuré-je la gorge serrée.
- C'était une déviante, répond-il simplement, le visage fermé.
- Mais elle était innocente ! Crié-je en me redressant vivement pour lui faire face. »
Je me stoppe net quand il pointe son révolver sur mon front, le regard noir et d'une sérieux glacial.
« Monsieur Jeon, je n'ai fait que mon travail, celui de chasser les déviants. Je vous prie de vous calmer ou je m'en chargerai, radicalement, me menace-t-il. »
Sur ces derniers mots, il range son arme et part d'une démarche tranquille et sereine.
La respiration rapide, la colère vibrante, je le regarde partir jusqu'à ce qu'il disparaisse de mon champs de vision. Je reporte mon attention sur le corps sans vie de ma collègue et me mordille la lèvre inférieure.
Elle n'avait pas à se sacrifier...
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