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Mars - 1.

Victor esquissa un grand sourire en observant le ciel grisonnant se dissiper pour laisser passer quelques rayons de soleil. Le temps semblait plus clément. Peut-être étaient-ce les bourgeons commençant à fleurir au bout des branches pendantes, mais le brun se sentait plus amoureux que d'habitude. Et le fait de regarder Yann écrire à côté de lui dans le bus ne faisait qu'accroître sa passion. Il posa sa tête contre la vitre du véhicule et regarda la route au-delà de son propre reflet. Il se laissait porter par le trajet et par le ronronnement du moteur. L'adolescent n'aimait pas particulièrement prendre le bus, mais avait-il le choix ? Et de toute façon, c'était du temps supplémentaire passé en compagnie de son petit-ami.

Malgré tout le temps que les deux lycéens passaient ensemble, Victor avait encore du mal à réaliser ce pari fou que lui avait proposé Yann. Il ne savait pas s'il devait être reconnaissant de lui accorder une chance, ou s'il devait encore conserver ses doutes. Mais quand il croisa le regard émeraude du jeune écrivain, il décida de considérer le cadeau que lui offrait le destin. Le brun aimait tout chez celui qu'il aimait ; de la couleur de ses cheveux à sa mâchoire carrée en passant par ses lunettes, il appréciait tout chez son camarade. Incapable de se lasser de l'observer, il souriait bêtement.

— Victor ? l'appela Yann.

— Hein ?

— Tout va bien ?

— Ouais. Je me disais juste que je suis heureux d'être avec toi.

Le visage du blond s'éclaira. Il lui montra son carnet.

— Bah écoute, c'est gentil... Tu vois, moi, ça m'inspire.

Quand il voulut l'attraper, Yann le recula et regarda Victor dans les yeux avant de secouer la tête en guise de refus :

— Pas tout de suite, mon cher.

— Pourquoi ?

— Parce que je ne l'ai pas encore vraiment fini, gros benêt.

— Eh ! Je veux être ton premier lecteur.

— Chapitre par chapitre. T'as lu un bout du prologue, laisse-moi au finir les deux premières parties.

— D'accord, s'avoua-t-il vaincu.

— Gentil garçon, répondit Yann en lui ébouriffant les cheveux.

Victor soupira, dépité par l'attitude de son ami, avant de se recoiffer. Il pesta contre son copain ; déjà qu'il peinait à discipliner ses mèches rebelles, si en plus il se mettait à le décoiffer, il ne s'en sortirait jamais. Heureusement, les dégâts que le blond avait causés étaient relativement sans importance, et ce ne fut certainement pas l'incident majeur de la journée. De toute façon, le brun appréciait trop ces démonstrations affectives pour s'y soustraire.

Le véhicule s'arrêta, après une dizaine de minutes, son voyage, juste devant le lycée. Les deux adolescents descendirent en dernier, attendant patiemment que tout le troupeau daigne sortir. Une fois dehors, ils retrouvèrent les joies du vent qui souffle et des piaillements de basse-cour. Il ne leur fallut pas longtemps pour être assailli par une horde de gens, désireux de parler surtout à l'incroyable, au magnifique et super Yann, ce qui énerva passablement Victor. Après avoir salué trois ou quatre personnes, et après avoir fait les présentations avec, le brun en eut assez.

— Excuse-moi, euh... Sophia, c'est ça ? Mais je voudrais parler deux minutes avec Yann, on a un exposé à faire, on passe ce matin et je voudrais lui montrer un truc.

— Mais...

— Passe une bonne journée !

Le prenant par le bras, il traîna le blond dans un coin reculé de la cour. Une fois qu'ils purent être seuls, il se planta devant lui, la mine grave. Yann avait l'air assez agacé, cela dit, peut-être même plus que Victor, puisqu'il lança en premier l'assaut :

— On peut savoir à quoi tu joues ? On n'a même pas d'exposé, Victor !

— J'aimerais bien te poser la même question ! J'en ai marre d'être interrompu toutes les cinq minutes par des gens, qui, la plupart du temps parlent sur mon dos, comme cette Sophia...

— C'est Sophie.

— On s'en fout ! On s'en fout, Yann. Cette fille m'a critiqué, il y a deux ans, et là elle vient la bouche en coeur pour me demander si tout va bien ? Oh, et ne fais pas l'étonné, tu ne savais pas ? On était ensemble, en seconde. Si tu crois que ce genre de détails m'échappe...

— Victor, ne fais pas comme si tu n'étais pas au courant de mon statut dans ce lycée. Tu savais à quoi t'en tenir.

— Mais tout ce que je te demande, c'est un peu de temps ensemble. Juste cinq minutes avant le début des cours, c'est possible ? Tu écris, je te regarde écrire, et voilà, tout le monde est content ; si tu n'as pas envie de me parler ou si on n'a rien à se dire, on n'est pas obligé de faire semblant. Je ne suis pas chiant, comme gars. Tu peux à la limite même juste me parler de ton week-end si le silence te gêne. Tu ne me l'as pas raconté, hier.

Le littéraire demeura un instant sans rien dire. Dans son regard, on pouvait sentir toute la force du dilemme qui le secouait. La tête basse, il se résigna finalement, et, poussant un de ces soupirs qui grondent au fond du coeur, il déclara :

— Ok. Juste cinq minutes.

De sa jeune mémoire, Victor considéra ces cinq minutes comme étant l'un des plus beaux moments de sa vie. Mais quand il s'agit de l'être aimé, est-il seulement possible de se montrer objectif ? Après une intense délibération intérieure, il considéra que ce n'était pas le cas dans la plupart des situations ; le souvenir ayant cela de beau et de tragique qu'il altère le jugement des êtres humains. Aussi, quand il se plaît à se remémorer ce souvenir, quelques scènes lui semblent nettes ; mais d'autres survivent dans un brouillard de bonheur et d'incertitudes. Se trouvait-il proche de Yann, ou éloigné ? Il lui sembla que leurs cuisses étaient collées l'une à l'autre ; ce dont il se souvenait, en revanche, c'était l'intense regard que lui portait son compagnon.

Après avoir fait le récit de leurs jours de repos respectifs, les deux lycéens repartirent dans le sens inverse pour débuter leur journée de cours. Le plus petit y alla le coeur, l'esprit et le pas guillerets ; parce que la philosophie lui semblait à la fois être le cours le plus long mais aussi le plus délicieux du monde. Yann paraissait également de bonne humeur, puisqu'il pardonna bien vite l'incident du début de matinée, et il eut l'air heureux de rentrer dans la salle.

Seulement, tout ne pouvait pas être rose, et les premiers nuages du matin se personnifièrent en une petite tornade vulgaire et insultante, qui doubla Victor pour poser son sac des plus laids, du moins aux yeux du brun, sur la table voisine de celle de Yann. Le brun arqua un sourcil et dévisagea Doriane :

— Euh... J'allais m'installer là...

— D'habitude, c'est moi, répliqua la peste. Yann partage de plus en plus de cours à tes côtés, tu pourrais me le laisser, s'il te plaît ?

— Doriane, c'est-à-dire... commença le blond.

— Tu vois, il est d'accord ! T'as qu'à t'installer derrière !

— Non mais en fait, j'ai prévu de me mettre ici.

— Tu pourrais faire un effort, Victor, de temps en temps. Pour une fois...

— T'entends quoi, par là ?

Doriane Miller était certainement la fille que Victor aimait le moins. Ce n'était pas tant qu'il la détestait, puisqu'il faisait la distinction entre détester et ne pas aimer, mais il savait pertinemment que ni elle, ni lui, ne feraient des efforts pour s'entendre. Du moins, il consentait à en faire pour ne pas perdre Yann, mais dans la limite du raisonnable. Or, là, s'étant promis de ne pas quitter le blond, changer de place était au-dessus de ses forces, d'autant plus qu'il ne savait pas avec qui se mettre, Pauline étant absente.

— Tu sais très bien ce que je veux dire.

— Et c'est pour ça que tu ne mérites pas cette place.

— Qu'est-ce que tu viens de dire ? éructa la lycéenne à voix basse pour ne pas se faire repérer par l'enseignant, qui, bien que très calme, restait autoritaire.

— Tu es sourde en plus d'être conne ?

— Bon, ça suffit vous deux ! enragea Yann en tapant du poing sur la table. Vous êtes des gamins pour vous battre pour une place, putain. Surtout toi, Doriane. Tu savais qu'il allait prendre cette place et tu l'as poussé.

— C'est pas...

— Ne me mens pas, ordonna le blond en réhaussant ses lunettes d'un geste dédaigneux. Je sais que c'était fait exprès. Et c'était débile.

— Il me vole mon meilleur ami, il m'insulte et tu ne dis rien ?

— Que tu le veuilles ou non, Victor est aussi mon ami. Donc tu vas devoir faire un effort. Sois gentille et va t'installer au fond.

Un sourire victorieux apparut sur le visage de Victor, qui déballa ses affaires en narguant presque son adversaire.

— Merci... commença-t-il à dire.

— Toi, assieds-toi, lui dit le blond d'un ton sec. On en reparlera après.

Doriane recala une mèche couleur blé derrière son oreille et partit s'installer ailleurs, l'air boudeuse. Victor obéit à Yann et ouvrit son classeur.

— Doriane s'installera avec moi en littérature espagnole.

— Quoi ? Mais on doit travailler en groupe et...

— Victor, on ne peut pas toujours être ensemble.

Le brun accusa le coup, stupéfait par le ton presque colérique de son acolyte.

— Qu'est-ce que tu veux dire ? demanda-t-il, fébrile.

Yann parut se rendre compte de sa fragilité soudaine, parce qu'il se radoucit un peu. Du moins, sa mâchoire n'était pas aussi serrée qu'auparavant.

— Tu dois accepter le fait que Doriane soit mon amie. En fait, c'est ma meilleure amie, tu vois. Et je tolère beaucoup de choses, mais qu'on manque de respect à mes amis devant moi, j'ai du mal, tu vois ?

— Je vois surtout que t'en as rien à foutre qu'elle m'insulte ouvertement, cracha presque le brun. Sympa, merci, Yann.

— Ce n'est pas ce que j'ai voulu dire.

— Et pourtant, c'est ce que t'as dit.

— J'aurais réagi de la même manière pour...

— Et voilà, c'est ça, le problème ! Je ne veux pas que tu réagisses pareil pour elle que pour moi.

— Tu ne vas tout de même pas m'obliger à choisir entre vous deux, quand même ?

— Non. Je ne suis pas égoïste à ce point.

— Alors...

— Tu sais quoi ? Laisse tomber.

Pour joindre le geste à la parole, il pointa du doigt le professeur qui continuait à disserter sur la liberté. Yann soupira et accepta malgré tout la proposition de son ami. Dans cette salle au teint gris et qui accueillait les portraits de grands philosophes, il ne restait plus qu'à se concentrer sur les idées. Aussi, les deux garçons prirent leur stylo et noircirent les pages au rythme des mots du professeur. Mais les deux adolescents, bien que côte à côte, se sentaient chacun dans un monde distinct.

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