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Avril - 9 (1).

NDA : Bonjour à tous et à toutes ! J'espère que vous vous portez bien. Je poste cette petite NDA comme l'autre jour pour vous prévenir du découpage de ce chapitre : c'est le chapitre le plus long de cette histoire (pour le moment). Je le découpe donc en trois parties.

Il s'agit d'un des chapitres les plus importants de l'histoire. J'espère que vous l'aimerez comme j'ai aimé l'écrire.

Je ne le demande pas souvent, mais j'aimerais beaucoup que vous me laissiez un petit commentaire sur ce chapitre, savoir ce que vous en pensez, quelles sont vos théories, etc. C'est toujours intéressant d'avoir des retours, surtout sur des chapitres aussi complexes (et riches pour le coup) ^_^ Merci d'avance si vous le faites, vous êtes des amours <3

Je vous souhaite une agréable lecture, et vous remercie encore une fois de lire mon histoire, c'est juste incroyable.

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Victor fronça les sourcils. Le vent tapait contre la vitre du bus. Assis au fond du véhicule, les écouteurs vissés dans les oreilles, il regardait le ciel grisonnant et moutonneux s'élever au-dessus des silhouettes de maisons et d'immeubles défilant à toute vitesse. Les questions fleurissaient dans son esprit. Il ne comprenait pas. Tout s'embrouillait ; chaque fois qu'une interrogation faisait tambouriner son coeur, il la rangeait pour répondre à une autre qui lui déchirait l'âme, avant de revenir à la première. Comme autant de branches sur un arbre qui grandit, ses doutes et ses craintes s'étalaient dans ses pensées, et les bourgeons qui en résultaient dégageaient un parfum amer, une fragrance de déliquescence absolue, une douloureuse odeur.

La mélodie de cette conversation surréaliste retentissait en boucle en lui. Elle avait été courte, mais Victor savait que c'était sérieux. Vraiment sérieux. Les tremblements. Les sanglots séchés. Le vide. Surtout le grand vide qui avait fait trembler son téléphone. Puis le silence. Ce maudit silence qui pesait plus que tous les mots.

Et alors qu'il avait été coupé de cette conversation presque irréelle, Victor, ou plutôt son corps, avait marché jusqu'à l'arrêt de bus le plus proche. A l'opposé de sa maison. Il était monté s'asseoir sur ce siège en cuir relativement inconfortable sans vraiment s'en rendre compte ; et son regard s'égarait à chaque coin de rue, cherchant désespérément un point sur lequel s'appuyer, un soutien, un pilier, quelque chose sur lequel se reposer pour oublier un instant les mille pensées qui s'agitaient en lui, fourmillant, dévalant les sentiers de son inconscient de leurs pattes aiguisées et tranchantes, lui arrachant à chaque mot silencieux d'invisibles et vicieux picotements.

Quand enfin le bus s'arrêta là où il le souhait, Victor constata qu'il n'avait cessé de s'agiter. Si ce n'étaient pas ses jambes qui s'agitaient, c'était le siège qui lui semblait inconfortable au point de se recaler ; si ce n'était pas le siège, c'était son dos qui lui tirait des grimaces, tandis qu'il se balançait d'avant en arrière comme une pendule d'horloge ; et quand son dos ne le démangeait pas, ses bras engourdis prenaient le relais, jusqu'au bout des doigts qui tapaient contre l'accoudoir au rythme des chansons qu'il écoutait.

Les portes se fermèrent lentement dans un chuintement mécanique, laissant derrière elles le jeune homme dans un quartier qu'il ne connaissait pas vraiment. Il regarda son portable et relut le dernier message qu'il avait reçu. Victor accéléra ; le froid le saisissait malgré sa veste et les rares morceaux azurés du ciel s'avéraient trompeurs. Le bruit de ses pas s'accordait parfaitement avec le rythme de son coeur.

Cette constatation lui arracha un sourire à quelques mètres de sa destination, cinq bonnes minutes après être descendu du bus. Il s'arrêta un instant devant les grilles austères qui lui barraient le chemin. Le portail de fer, plus grand que trois hommes, brandissait ses pics menaçants comme la promesse d'une infinie tranquillité. Victor déglutit, regarda une deuxième fois son portable pour vérifier l'adresse. Il n'y avait pas de doute possible. Des millions de questions explosèrent dans son esprit, mais une seule tambourinait, plus forte que les autres.

Pourquoi Yann lui demandait-il de le rejoindre dans un cimetière ?

Cette pensée demeura longtemps en suspens dans son esprit préoccupé. A partir du moment où l'ombre menaçante de cette idée s'imposa à lui, son corps entier semblait dans l'incapacité de lui répondre. Les grilles qui lui barraient le chemin laissaient place à des griffes épaisses et tranchantes.

Les murs blancs et poussiéreux prenaient de la hauteur, infranchissables obstacles en tous points identiques aux effroyables portes de l'Enfer devant lesquelles il nous faudrait y abandonner l'espoir. Les fleurs, rares présences de couleurs, agressaient ses pupilles et souriaient gaiement à l'idée d'embrocher les errants de leurs épines sournoises.

Si ses jambes en avaient eu la force, elles auraient certainement couru dans l'autre sens. Mais l'écharpe argentée du brouillard, inerte, bloquait les muscles de l'adolescent. Il inspira un grand coup en portant un regard aux moutons blancs qui vagabondaient au milieu des fragments d'azur. Les formes de ces nuages cotonneux le rassurèrent un peu ; ils lui rappelaient la douceur de la peau pâle de Yann. Yann... Son prénom, murmuré silencieusement au creux de ses oreilles, détendit automatiquement ses muscles tétanisés. Il n'avait pas le choix. Il entra donc, convaincu et décidé à y trouver les réponses à ses questions.

Victor avançait à pas de loups, mû par un implacable désir de ne pas troubler les lieux. C'était un endroit austère qui se fondait parfaitement avec ce ciel sans couleurs. De longues allées s'étendaient sous les yeux de l'adolescent, lequel avait tout le loisir de les arpenter, errant en solitaire. Le sol, jonché de graviers aussi froids que les maisons marbrées se dressant vers les cieux, craquait lors de l'avancée du lycéen.

Aucun bruit ne troublait les lieux. Les murmures du mistral dispersaient les lourdes graines gémissantes du silence, jaillissant comme l'écume de cette mer de nuages au-dessus des fantômes sanglotants. Il n'était pas étonnant que, dans cette résidence de l'éternel, mise à l'écart du reste de la civilisation juste ce qu'il faut pour ne pas peiner les âmes qui ont l'audacieuse chance d'être vivantes, les silences glissent sur le monde avec lenteur. Le temps s'y diluait plus lentement.

Le petit brun leva la tête vers la coupole de laine céleste qui dominait les lieux. Trois oiseaux perçaient les cieux. Quel beau spectacle pour ces résidents invisibles, songeait-il. Il les imaginait, ces résidents, marchant main dans la main ou restant debout à observer les autres.

A ce moment précis, l'adolescent sentit dans son être l'irrépressible besoin de bouger. Des petits frissons couraient le long de ses jambes, remontaient dans son dos, piquaient son corps entier. Ce fut à ce moment qu'il remarqua qu'il s'était arrêté, sans vraiment comprendre pourquoi. Il secoua la tête et surpassa ce vide qui gonflait en lui, et il continua d'avancer.

En reprenant sa route, il constata que l'épais silence était entrecoupé de petits sanglots, de reniflements tellement discrets que le vent avait su les dissimuler. Victor n'eut aucune peine à identifier l'origine de ces grincements de l'âme. Il accéléra.

Il ne lui fallut pas longtemps pour tomber sur la silhouette qu'il cherchait tant. Isolé du reste du cimetière, il semblait attendre patiemment. Victor ne voyait que son dos et sa veste noire qui dansait au rythme du vent. Les mains dans les poches, la tête légèrement penchée vers l'avant, Yann fixait un point dans le vide, l'air plus mort que vif. Seuls les petits soubresauts qui agitaient ses épaules doucement trahissaient l'implosion de son âme. Ses cheveux blonds avaient même perdu leur éclat.

Victor sentit son coeur s'écraser au fond de sa poitrine. Au milieu de ces demeures sombres, au milieu de cette foule de fantômes errants, Yann semblait parfaitement à sa place. C'était son monde, son univers. 

Sous ce ciel de plomb qui pleurait les âmes fracturées, sous la ronde de ces oiseaux aux ailes tranchantes et aux chants mélancoliques, sous ce silence plus affûté qu'une lame, Yann était le roi sanglotant d'un royaume de marbre.

Ses épaules affaissées se redressèrent ; sûrement avait-il entendu le sol grincer sous les pas du lycéen qui s'était arrêté à quelques mètres de lui. Pourtant, il ne se retourna pas. Il resta désespérément stoïque, immobile au milieu de l'indescriptible tempête qui l'emprisonnait.

Alors que des milliers de questions dévalaient l'esprit de Victor comme un torrent en furie, aucun son ne sortait de sa bouche. Il détestait ça. Ne pas pouvoir parler. Ne pas trouver les mots. Comment pouvait-il espérer aider Yann s'il n'arrivait pas à laisser son coeur s'exprimer ?

— Hey.

Quel imbécile, se lamenta Victor. Comment pouvait-on autant rater un simple début de conversation ? Sa voix s'était perdue quelque part entre ses lèvres et le ciel. Il se sentit alors comme un animal qui couinait piteusement. Yann ne réagit presque pas. Quelque chose dans sa respiration souffla au brun qu'il l'avait malgré tout entendu.

— Je suis là, souffla Victor.

Il savait très bien que ce ne serait pas suffisant, mais c'était la seule chose qui lui venait à l'esprit. Perdu, en colère, triste, sous ce ciel de glace, mais il était là. Il serait là pour Yann. Même s'il ne comprenait pas tout, même si la réalité de son petit-ami lui échappait à ce moment précis, même si un océan d'émotions contraires les séparait, il serait là. Et même si les mots ne coulaient pas dans son esprit aussi vite que les questions au sujet de cette étrange rencontre, il resterait là pour l'aider. Pour tenir leur promesse.

Au fond de son coeur, Victor sentit malgré tout germer une petite graine. Une graine dont il apprenait l'existence maintenant que Yann lui tournait le dos. Une graine ombrageuse qui poussait lentement, arrosée par les larmes incompréhensibles du ciel.

Cette plante née des ténèbres ne lui plaisait pas. Il n'en avait aperçu les fleurs que quelques fois, mais ça n'avait jamais été des moments agréables. Et il ne comprenait pas pourquoi, à ce moment en particulier, les voiles de son trouble couvrait son coeur corrompu.

— Je sais que ça n'est pas suffisant dans ces moments, commença Victor, mû par cet impérial désir de combler le silence. Je sais que ce n'est jamais suffisant. Je sais qu'on a un sacré problème, et il y a vraiment un truc que je ne comprends pas. Pourquoi est-ce que tu ne me dis rien, Yann ? Pourquoi est-ce que tu restes désespérément silencieux ? Et d'accord, je sais que ça a l'air d'être un de ces moments importants dans notre histoire. Mais pourquoi ici ? Sérieusement, c'est glauque. Pourquoi est-ce qu'on est ici ? Et est-ce que tu sais à quel point je me suis inquiété ? Depuis combien de temps es-tu ici ? Dix, vingt minutes, une demie-heure ? Deux heures ? Et pourquoi est-ce que tu as laissé mes messages sans réponse avant de m'appeler ?

Victor avait dit ça d'un seul trait, ce qui donnait plutôt une bouillie de questions qui coulait comme un torrent de boue plutôt qu'à un véritable interrogatoire. Yann restait désespérément silencieux.

— Je ne te comprends pas, Yann. Pourquoi est-ce que tu ne me dis rien ?

Mais seules les plaintes du vent, grinçant dans les allées lugubres et sans vie lui répondirent. Alors, il finit par mettre un nom sur cette plante empoisonnée : la colère. Elle dispersait en son être les pétales de l'impuissance. Il s'avança, écartant légèrement les bras, paumes tendues vers son ami, son corps trahissant la volonté de se montrer le plus sincère possible.

— Une histoire ne sera jamais complète si on s'interdit certains mots.

Un sanglot se perdit dans la gorge de Victor... à moins que ce ne soit celle de son petit-ami. Quand cette vérité brûlante passa ses lèvres, le moment revint clairement dans son esprit. Cette vérité, ce n'était pas que la sienne. C'était la leur.

— C'est toi qui me l'as dit. Alors, pourquoi...

— Deux mois.

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