Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Partie unique

Bonsoir à vous ! Ayant fait un rapide détour dans mes vieux textes perdus au fin fond de mon ordinateur, j'en profite pour publier cet OS qui date de 2021 (oui oui, deux ans). Cette histoire propose une romance gay à une époque très lointaine. Elle m'a servie à montrer à une personne très spéciale (UWU) ce que j'étais capable d'écrire (quand on veut courtiser quelqu'un, c'est toujours bien de montrer son savoir-faire ~).

Je lui dédie donc cette histoire, en vous souhaitant une bonne lecture en attendant d'écrire autre chose :).

~ Ano, la meilleure


.

.

.


L'herbe fraîche tremblait sous le vent tandis que ce dernier tentait de s'immiscer entre les plis des vêtements du semi endormi. Celui-ci, bras croisés derrière la tête et paupières mi-closes, se languissait sous les dernières lueurs du soleil qui embrassait déjà l'horizon, au loin, tout au loin derrière l'océan de blés sans début ni fin. La silhouette avait un corps svelte et nageait dans sa chemise et son pantalon trop grands. Toutefois, pour pallier l'inconfort d'avoir l'impression de s'y perdre, l'adulescent s'était permis de retirer ses chaussures et ses chaussettes afin de mieux apprécier la douce chaleur estivale sur ses orteils frais. Libre restait souvent dans ce petit coin de monde qui n'appartenait à personne, si ce n'était au vieux paysan à qui les vergers et les champs ne manquaient pas. Lorsqu'un oiseau passait, il ne reconnaissait jamais s'il s'agissait d'une hirondelle ou d'autre chose. Il ne différenciait pas non plus les multiples nuances que formait le ciel alors qu'il semblait bleu et rougissant au même moment. Il ne comprenait pas comment une bipolarité presque parfaite pouvait passer autant inaperçue aux yeux de tous ces imbéciles en redingote ou en châle de cachemire... Mais il ne se permettait pas de le dire à voix haute, ni même le jurer, bien que cela lui soit fort tentant. Avec la chance qu'il avait, son père l'entendrait même à bord du Liberty, son bateau qui portait le même nom que son fils unique. Ou alors, était-ce Libre qui avait hérité de ce nom car ce navire existait ? Il n'en savait rien, et il s'en fichait. S'il ne demandait pas, il ne serait pas déçu. Libre était suffisamment frustré comme ça par le monde qui l'entourait ; tous ces gens, tout ce bruit, tout ce... trop.

Lorsque les rayures que formaient les cotons blancs en forme de crocodile s'estompèrent sous le ciel orangé, l'adulescent sentit la fraîcheur de la brise devenir un tantinet moins agréable et en déplissant suffisamment ses yeux, il devinait la déclinaison quasi-totale du soleil au bord de l'horizon. Et la minute suivante, l'étoile du Berger le salua depuis son champ d'astres, comme ravie de revoir son triste ami introverti. Libre tressaillit, semblant se reconnaître. Il détourna les yeux de la coupole soudainement devenue trop intimidante et se hissa suffisamment pour se retrouver assis. Des yeux, il chercha ses chaussettes dans l'herbe. Il faisait brusquement trop noir pour les différencier du sol. Les paupières closes, il souffla du nez, l'air ennuyé. Le jeune homme finit par les trouver à tâtons et, sa paire dans une main, ses chaussures dans l'autre, Libre se leva et se dirigea vers la clôture en bois qui délimitait la pelouse sauvage du champ de blé à travers lequel se dessinait le sentier qu'il avait déjà emprunté plus d'une centaine de fois. Il remit ses souliers et quitta son petit bout de monde où personne ne venait le déranger.

Le village était obscurci mais pas à cause de l'absence du Soleil. Il était noir de monde. Un air de fête planait joyeusement et la musique qu'il avait entendue lors de son trajet ne s'était faite que plus assourdissante au fur et à mesure qu'il se rapprochait de chez lui. Les oreilles bouchées par la paume de ses mains, l'introverti se frayait un chemin à travers la foule. Inutile de détourner le regard de sa ligne invisible pour deviner sa mère qui grattait les cordes du théorbe, accompagnant d'une mélodie parfaite les chants des plus âgés tandis que les plus jeunes dansaient leur boléro revisité, se moquant éperdument de ces Espagnols vêtus de grandes coutures. C'était d'ailleurs le père de Libre qui avait reporté cette danse lors de son dernier voyage, dans les années 1780, avant de repartir en mer avec son équipage de curieux voyageurs. Ce jour-là, Libre n'avait que quatorze ans. Du haut de ses dix-neuf ans, c'était à peine s'il parvenait à se souvenir du visage de sa figure paternelle. Toutefois, sa grande carrure y était, lui donnant l'allure d'un homme puissant et indomptable. Sa voix aussi restait gravée dans ses souvenirs, suave, autoritaire. Ses cordes vocales vibraient à chacun de ses mots et Libre gardait en mémoire le tressaillement qui le parcourait à chaque fois qu'il se faisait gronder. Une barbe peut-être, à moins qu'il ne l'ait coupée depuis le temps, et des valises sous les yeux, car il était du genre à déchiffrer des cartes marines à longueur de nuit. C'était le portrait qu'il s'était fait de lui ; une présence imposante seulement visible les yeux fermés.

Les lanternes disparaissaient au fur et à mesure qu'il s'enfonçait dans les ruelles, et c'est là qu'il l'aperçu, ce jeune garçon d'à peu près son âge qui observait le ciel depuis le perron de la maison de Libre. L'introverti, bien que surpris, finit par s'assurer qu'ils étaient seuls et s'approcha de lui à pas légers. Le second garçon devina sa présence et croisa son regard, l'air ravi.

L'adulescent le lorgna avec un faux mépris qui était censé camoufler son admiration. Il l'avait certes vu maintes et maintes fois, mais il se sentait incapable de se lasser du visage du jeune homme aux cheveux cuivrés qui avait élu domicile devant sa maison. Il aurait d'ailleurs aimé l'interroger, lui demander ce qu'il faisait là alors que tous les autres s'amusaient au cœur du village, mais Libre n'était pas stupide, et puis, ce n'était pas la première fois qu'ils se retrouvaient là, face à face, dans la pénombre du soir sans oser briser le silence. S'il le pouvait, Libre se rapprocherait de lui et tracerait la courbure de ses lèvres avec son pouce, dessinerait le creux de ses pommettes en lui effleurant la peau, ferait de son corps une œuvre d'art sur laquelle les taches de rousseur auraient l'allure de gouttes de peinture dorée. Si seulement il le pouvait. Mais il ne se le permettait pas.

Et toujours sans un mot, le jeune homme aux cheveux cuivrés - ne sois pas timide, appelle-moi Arthur - se leva et raccourcit de lui-même la distance qui le séparait de Libre. Ce dernier tressaillait. Surpris. Il ne recula pas. S'obligea à respecter le geste d'Arthur mais aussi la sécurité entre eux, cette barrière qui n'existait que sous la plume d'une écrivaine qui ne souhaitait que respecter leur intimité. Ils se perdirent dans le blanc de l'œil de leur vis-à-vis respectif.

Et tandis que la musique en arrière-fond veillait à s'occuper elle-même de combler le mutisme des deux garçons, Arthur, sûrement le plus social des deux, eut un large sourire et se jeta finalement dans les bras de Libre.

- J'étais inquiet de ne pas te voir à la fête !

Les joues de Libre prirent quelques couleurs sans qu'il n'ose rendre l'étreinte. Arthur recula vivement, ironiquement bien plus proche que précédemment.

- Je sais que tu n'aimes pas tout ce bruit, mais ça me rassurerait de savoir que tu n'es pas seul à chaque fois que tu disparais de la circulation !

- Je ne suis pas seul.

Ils se dévisagèrent encore une seconde. Puis deux. Puis trois. Libre haussa des épaules, vaincu par la perplexité mais aussi l'amusement de son interlocuteur, et marmonna plus doucement :

- Enfin, plus maintenant.


*


Libre observait l'horizon, debout face à celui-ci, comme le maître d'un monde sans contrôle. Les champs n'étaient là que les seuls voisins de son village, si bien que l'adulescent avait l'impression que rien d'autre sur Terre n'existait. Comme si, au-delà de sa vision périphérique, un énorme gouffre s'étendait, recueillant ses espoirs et ses rêves, et l'eau des océans en cascade infinie. La prairie où il passait la plupart de son temps avait l'air d'une des rares choses auxquelles Libre arrivait à croire sans douter. Mais il était facile de se forger un avis lorsqu'on était persuadé que tout le monde avait tort. C'était un peu comme croire si la Terre était ronde, ou belle et bien plate, comme lui répétaient souvent les anciens du village en mastiquant leur tabac, à l'ombre, alors qu'il essayait de dessiner dans la terre les péripéties de son père.

- Petit, que dessines-tu ?

- La Terre. J'essaye de comprendre comment ça marche, dans le ciel.

- C'est ton père qui t'a dit qu'elle était...

- Ronde ?

- Tu sais bien qu'on respecte ton père, mais nous savons tous qu'il est fou. Ses voyages lui retournent le cerveau.

Libre essayait toujours de comprendre comment le ciel fonctionnait, mais avait appris à le faire discrètement. Dans sa tête. Peut-être que c'était en partie pour ça qu'il réfléchissait beaucoup trop.

Derrière lui, une mélodie s'élevait. Il fut tiré de ses pensées. Poussa un soupir exagéré. Fit face à Arthur, son imbécile d'ami qui avait apporté son petit luth et qui, adossé à une clôture au bois sec et effrité d'échardes, contrastait avec le soleil qui tombait. Un pochoir de lumière à travers lequel Arthur avait tout l'allure d'un ange, halo de lumière autour de lui. Il frottait les cordes comme la harpe de la divinité enfantine qu'il incarnait. Pour dire, le cuivré s'était voué un culte pour cet instrument de musique semblable à une guitare, qu'ils ne découvriront que cent ans après leur mort. L'introverti était contraint de laisser son camarade agiter ses doigts sur les cordes sans montrer sa jalousie de ne pas savoir en jouer, et cerise sur le gâteau, il ne comprenait pas pourquoi Arthur l'avait suivi dans son petit bout de monde rien qu'à lui, où personne ne venait l'importuner jusqu'à maintenant. Il avait comme la sensation qu'il n'avait rien à faire là, avachi sur son gazon. Contre sa clôture. À regarder son ciel tiraillé de nuages roses, certains un peu clampins, s'abandonnant quelque part dans le ciel pour former des silhouettes imaginaires.

Mais quand bien même, Libre ne l'avait pas chassé. Était-ce par envie ? Par pudeur ? Il n'en savait trop rien. Tout ce qu'il savait, c'était qu'Arthur était terriblement agaçant.

- Tu reconnais ?

Il parlait de la mélodie qu'il venait de gratter au luth. L'introverti haussa des épaules, mine que non, alors qu'il connaissait cette musique par cœur. Le cuivré esquissa un sourire amusé. Il savait qu'il se retenait de lui révéler la vérité juste pour l'embêter. Ils étaient habitués depuis petits à se lancer des piques, c'était entre autre leur façon de montrer qu'ils tenaient à l'autre.

- Alors comme ça, c'est ici que tu traînes ?

Libre le dévisagea sans répondre. Arthur poursuivit, un air malicieux dans son regard couleur sarcelle.

- Tu aimes vraiment rester seul on dirait. Il n'y a pas un chat dans ce trou.

- Je trouve l'endroit reposant.

- Tu n'aimes pas vraiment choisir l'option de facilité, n'est-ce pas ? Je veux dire, tu pourrais très bien t'enfermer dans ta chambre et lire tes bouquins, ça reviendrait à plonger dans ton petit monde imaginaire sans devoir supporter les gens.

- Sauf qu'ici, mon petit monde comme tu dis, est concret.

Le cuivré souffla du nez, l'air plus amusé que convaincu, et celui aux orbes grises eut une petite moue frustrée.

- Tu pourrais respecter mon choix. C'est toi qui m'as suivi jusqu'ici, j't'ai rien demandé.

- Ah mais je ne juge rien.

Il joua un petit accord de luth et replongea ses yeux dans ceux las de Libre.

- Je trouve juste mignon.

L'introverti tiqua à l'adjectif mais veilla à ne pas dévoiler de réaction. Était-ce lui qui était mignon ? L'endroit ? Le moment ?

- Arrête de réfléchir, Libry, ça me donne mal à la tête.

Libry. Le surnom qu'il lui avait attribué depuis qu'ils avaient six ans. Il leva les yeux au ciel et lui tourna le dos, ne souhaitant que retrouver le paysage ignescent formé par les rayons de lumière qui s'approchaient de la ligne d'horizon. Et là encore, devant ce spectacle érubescent, il ne voulait pas croire que la Terre pouvait être plate. Il y avait forcément quelque chose derrière le vide, au-delà des champs et des prairies. Forcément.

- Il va bientôt faire nuit, fit remarquer Arthur en pinçant une unique corde, presque la même note que le timbre de sa voix.

Voilà autre chose qui les différenciait. Là où Arthur faisait un constat logique, Libre analysait. Parce qu'il n'arrivait pas à s'arrêter aux choses qui lui pendaient au bout de son nez. Il voulait savoir ce qu'il y avait au-delà de tout. Comme pour l'horizon et il en allait de même pour le ciel. Et pour les visages. Car ce que son ami montrait n'était pas ce que Libre voyait. Il distinguait plus. Bien plus qu'un simple garçon à l'esprit vivement amusé et enfantin. Et c'était ce petit quelque chose, cette petite facette chez lui qu'appréciait celui aux yeux gris, incontestablement, sans oser se l'avouer. Il passa nerveusement sa propre main dans ses cheveux blonds cendrés.

- Les étoiles vont bientôt apparaître.

C'était de ça que je voulais parler. Libre ne se contentait pas de se dire qu'il allait faire nuit, il s'imaginait déjà tout ce qui s'en suivait, tout ce qui s'y rattachait, de près ou de loin. Un puzzle universel et chacun en était une pièce. Mais sa pièce n'appartenait pas à ce puzzle. Libre ne voulait pas se rattacher à ce monde. Il voulait partir. Pas dans les océans comme son père, il voulait quelque chose à lui. Quelque chose qui permettrait de le dissocier de son parent. Lui, il voulait disparaître dans le ciel. Être lui. Libre.

- On ferait mieux de rentrer avant qu'il ne fasse trop noir, nota Arthur en se relevant. Et là-bas, c'est quoi ?

Tiré de ses rêveries, encore une fois, le cendré suivi le doigt de celui au regard sarcelle, et aperçut au loin la silhouette qui attisait la curiosité de ce dernier.

- Une cabane. Elle appartient au vieux Gab.

Qu'il évoque le paysan Gabriel ne sembla pas arrêter Arthur dans son idée. Il s'élança vers la petite bâtisse de bois, sous le regard effaré de Libre. Il l'appela, jura, partit à sa poursuite. Il n'entendait plus que son essoufflement par-dessus le rire mélodieux de son ami qui portait difficilement son luth contre son torse pendant sa course. Le cendré ignorait si ce qu'ils faisaient était légal ou non. Il se persuadait le contraire alors qu'il enjambait les cailloux et les racines des plantations. Il arriva à destination un peu à la traîne, le souffle court, les mains sur les rotules. Il prit plusieurs grandes bouffées d'air tout en se redressant difficilement. Diable ce qu'il détestait être mis à l'épreuve d'un effort physique quelconque. Il s'essuya le bas le visage avec le manche de sa chemise un peu trop grande. Chercha Arthur du regard. Les roses du petit jardin n'avaient pas toutes fanées mais montraient clairement que personne ne venait régulièrement ici pour les entretenir. Il l'appela une nouvelle fois.

- Art' ?

Il ravala sa salive et poussa le rideau qui servait de porte, persuadé avoir vu son ami s'y cacher. Et comme son instinct avait touché juste, Libre découvrit le cuivré avachit sur un lit de paille, son luth d'ores-et-déjà posé sur une petite table en bois fait main. Il semblait bien décidé à avoir élu domicile pour une partie de la soirée, vue l'air satisfait qui demeurait gravé sur son visage. Libre s'approcha.

- Tu ne voulais pas rentrer au village ?

- Ose me dire que tu ne préfères pas rester.

Son ami marquait un point. Le cendré eut un instant d'hésitation.

- Viens, souffla Arthur en tapotant la place à côté de lui.

L'invitation fut acceptée après courte réflexion. Libre se laissa tomber à côté de son ami, un peu pris au dépourvu par l'assise qui s'affaissa un tantinet sous son poids. Dans un bref élan de panique, le cuivré enroula son bras autour de ses hanches pour le retenir, avant d'éclater de rire, se disant intérieurement que c'était comme serrer un jouet en peluche contre lui. L'introverti prit des couleurs, en proie à mourir de gêne. Arthur le lâcha et s'installa plus confortablement, bras croisés derrière sa nuque, le regard perdu. Au-dessus d'eux, une ouverture au plafond. Libre se détendit. Le ciel rougeoyant carbonisait la galaxie qui ne luttait que pour transparaître à travers les brefs éclats de lumière qui chahutaient dans la déclinaison du Soleil. La nuit tombait et le silence planait. Libre aussi planait, incapable de détourner le regard d'Arthur dont les orbes à la curieuse teinte sarcelle n'avaient pas décidé de dévier leur trajectoire de la fenêtre de fortune. Timide, il se pencha vers Arthur et chassa le brin de paille qui s'était posé sur sa tête. Le geste fit sursauter son camarade et il sourit en guise de remerciement.

- Faudrait pas qu'on inquiète nos vieux.

- Tu crois cela ? s'égaya le cuivré en montrant ses dents. Allez Libry, détends-toi. On rentrera bien avant le milieu de la nuit.

- Qu'en sais-tu ?

- Rien du tout, j'essayais simplement de te rassurer.

Le cendré fronça des sourcils. Se détendit dès qu'il sentit le pouce d'Arthur tracer le creux de sa joue avec tendresse. Frissonna lorsqu'il s'arrêta à ses lèvres, juste au coin, histoire de faussement respecter son intimité.

- Pourquoi tu t'inquiètes autant pour nos parents ? Je sais bien que tu ne le penses pas. Tout ce qui t'importe, c'est que personne ne te dérange.

- ... Peut-être bien.

Il était agréablement surpris qu'Arthur puisse faire un constat aussi juste.

- Et moi, ma présence te dérange ?

Libre n'eut pas le temps de répondre que le cuivré s'était déjà redressé en position assise. Les derniers rayons du Soleil crachotaient ses reflets sur ses cheveux comme une bougie au-dessus de son teint clair.

- M'enfin, c'est pas comme si je te laissais trop le choix, pas vrai ?

- Effectivement.

Ils s'échangèrent un sourire complice. Libre se ressaisit et détourna les yeux. Un nouveau frisson lui parcourra l'échine lorsqu'il sentit un baiser timide se poser sur sa joue. Il se recula vivement, à deux doigts de tomber à la renverse. Arthur ricana, presque aussi rouge que le ciel.

- Hé, du calme, c'est seulement moi !

L'introverti prit plusieurs secondes pour réaliser ce geste d'affection, et passa doucement son index et son majeur sur la petite zone touchée. Quelque chose en lui explosa. Comme des millions de fourmillements dans son ventre - parce que ça ne ressemblait pas vraiment aux papillons que lui répétait sa mère - qui prenaient la forme d'une boule de chaleur liquide en lui. Il eut de la peine à déglutir. Arthur, appuyé sur ses bras, le dévisageait avec une inquiétude palpable. Et ses doutes s'envolèrent lorsque Libre se pencha, un peu plus difficilement certes, pour essayer à son tour. Et ils s'embrassèrent d'une passion vieille de plusieurs années, mais pas moins puissante.

Tous ces regards et ces mots qu'ils se jetaient ne semblaient pas avoir de signification particulière jusqu'à cet instant. Seulement deux amis nés dans une drôle d'époque. Une époque où cet amour leur aurait été interdit si jamais on l'apprenait. Alors, quand bien même ils comprirent ce dont il s'agissait depuis tous ce temps, ils décidèrent dans un accord bilatéralement silencieux qu'ils ne mettraient jamais, au grand jamais, de nom sur cette chose qu'ils venaient de réaliser.

Et ils s'embrassèrent éperdument, libres dans leur grande cage en bois, sous le ciel assombri de leur petit bout de monde.


.

.

.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro