Chapitre 57 : Victorien
Presque une semaine que je suis en « couple » libre avec la jolie petite Gwen, et nous n'avons pas pu nous voir une seule fois réellement. Entre lundi soir et sa venue avec mon meilleur ami, le déménagement de mercredi et hier soir où elle n'était pas disponible, je ne la croiserai que ce soir, après mon travail. Et j'espère qu'elle va accepter ma proposition, parce que mon idée est plutôt sympa ! J'ai toujours dans l'idée, à terme, de la caser avec Raph, et je sais que cela pourrait aider, de même que leur collocation.
- Monsieur, madame, je ferme dans dix minutes.
Je préfère toujours prévenir les clients à l'avance, cela m'évite de fermer en retard chaque soir. Au moins ont-ils la possibilité de terminer leurs courses tranquillement. J'entends la clochette de l'entrée et m'apprête à rétorquer un : « On va bientôt fermer » au moment où je vois la chevelure rouge de Gwen.
- Je ne vais pas tarder à être dispo, lui murmuré-je.
- Aucun problème, je n'ai pas d'urgence !
Elle paraît enjouée, comme à chaque fois que je l'ai vue. Mais je sais que son sourire cache très souvent un malaise intérieur dont je ne connais pas les raisons. Comme Raph, elle semble avoir en elle un passif lourd qui la ronge au quotidien. Mais, à l'opposé de mon frérot, elle a décidé de l'affronter en étant célibataire et en mettant des masques, là où lui a préféré tenter de se racheter en « sauvant » Kristen. J'ai compris qu'elle n'avait pas envie d'être en couple et je pense qu'elle a dû avoir des compagnons ou compagnes fort peu sympathiques pour en arriver là.
- Nous prenons ceci !
Le couple a l'air satisfait de ses achats et je fais la conversation sur le dernier jeu Ubisoft à la mode, jetant un œil de temps à autre sur Gwen qui déambule entre deux étagères, avec son pantalon large C3PO et son top à bretelles décolleté mettant en avant sa poitrine dans laquelle j'ai envie de me plonger.
- Bonne soirée à vous, Monsieur et Madame !
Je ferme à clef derrière eux afin d'être certain que personne ne vienne entrer derrière mon dos. Il est déjà 19h et j'ai hâte de pouvoir pénétrer à nouveau dans le studio de ma copine et... en elle également !
- On y va ?
Elle ne répond tout d'abord pas et je me demande ce que veut dire ce silence un peu trop pesant qu'elle m'offre. Aurait-elle déjà décidé de me plaquer ?
- Gwen ?
- Oui, oui ! On y va ! J'étais ailleurs !
Ça, je l'ai bien remarqué ! Je ne sais pas sur quelle étoile ou quelle planète elle était partie, mais cela devait être une galaxie très lointaine !
Je ferme la porte derrière elle et nous nous dirigeons vers le métro, entourés de bobos qui nous dévisagent curieusement et de touristes qui semblent totalement perdus dans ce dédale. Je ne lâche pas une seule seconde les cheveux rouges des yeux, comme pour vérifier à chaque instant qu'elle est toujours là. Cette nana est une véritable anguille à ce que j'ai pu constater jusqu'à aujourd'hui. Chaque fois que quelque chose la dérange ou qu'elle ne se sent pas à sa place, elle file et disparaît dans la nature. Et je n'ai pas la même patience que Raph pour courir après les filles. Je redoute quelque peu, d'ailleurs, qu'elle ne me mette à la porte après ma demande. Si j'étais plus profiteur, j'attendrais nos ébats avant de la lui poser... mais je ne suis pas un salaud ! Alors, je verrai bien si je dois me la mettre derrière l'oreille pour ce soir ou non !
Après le métro et le RER, un détour à la boulangerie pour attraper du pain, nous entrons dans son studio sous les miaulements stridents. Le rituel du lait pour les chats accompli, Gwen s'empresse d'ouvrir sa porte fenêtre, de prendre un verre qu'elle remplit de soda et sort se griller une cigarette.
- T'en veux une ?
- A la bonne heure, pourquoi pas !
Je m'installe sur la deuxième chaise et allume ma clope tout en détaillant le faux gazon qu'elle caresse du bout des pieds. Etre ici doit être plutôt sympa à vivre, entre le calme de la résidence, le jardinet et la proximité des transports. Lorsque mon petit frère aura fini ses études, il faudrait que je pense à m'excentrer un peu de Paris également, en zone 2 ou 3, pas trop loin pour ne pas passer des heures dans le RER, mais pas trop près pour ne pas avoir cette pollution sonore.
- Tu fumes dehors depuis qu'il y a Raph ?
Question débile mais il faut bien commencer par quelque chose lorsque l'on veut aborder un sujet sans faire peur !
- Non, depuis que je suis ici, je le fais. Avant, je fumais à ma fenêtre. Ce n'est pas parce que je suis fumeuse que j'aime l'odeur du tabac froid.
Toujours aussi logique et carrée. Parfois, je me demande si j'ai affaire à une humaine ou à un Vulcain. Et, si elle est réellement comme eux, elle cache derrière sa logique exacerbée de très nombreux et forts sentiments.
- Et ça se passe comment, la cohabitation ?
- Bien.
Et toujours aussi loquace également ! Cette fille me fait délirer. A chaque fois que je la revois, j'ai le sentiment de devoir repasser toutes les frontières en montrant carte blanche pour qu'elle accepte de me parler. J'espère pour mon meilleur ami qu'elle s'est vraiment habituée à lui avec leurs journées au boulot parce que s'il doit faire cela tous les jours et tous les soirs, ça doit le fatiguer.
- A propos de Raph, j'avais une chose à te demander.
Elle lève les yeux vers moi, fronçant les sourcils.
- Tu ne vas pas me demander de changer ses couches, au moins ?
J'éclate de rire. Certes, elle est une anguille logique et sur ses gardes, mais son plus bel atout reste tout de même son humour. Quelques soient les circonstances, elle parvient à en saupoudrer.
- Tu te souviens que sa sœur se marie le week-end prochain ?
- Il me semble que mon cerveau est toujours en état de fonctionnement, oui !
Celle-là, je ne sais pas si je la méritais, mais je ne l'ai pas vue venir. Un coup. Head shot. Elle est d'humour taquine, on va voir jusqu'où !
- Voudrais-tu m'y accompagner ?
Hello !
Et le point vue de Vic, je sais que je vais faire des heureuses ! Surtout après le chapitre d'hier ^^
Que pensez-vous que va répondre Gwen ? Des analyses de Vic la concernant ? Avez-vous hâte de connaître la suite ? :)
A demain ^^
Sanguinement-vôtre,
Gothycka
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