Pendant un court instant, il vit un manoir somptueux doté d'un immense parc aux nombreux arbres. Des cris d'enfants emplissaient le lieu paisible. Deux femmes, l'une blonde et l'autre brune, sortirent sur le balcon et s'installèrent sur la balustrade. Elles se regardèrent et entrechoquèrent leurs tasses de thé dans un sourire heureux. Elles balançaient leurs pieds dans l'air en contemplant les petits se pourchasser et leur envoyer des baisers à chaque passage. Les nuages dansaient dans le ciel limpide et la forêt réveillée chantait les louanges des deux libertines.

       Le roi rouvrit les yeux en soupirant.

— Un rêve qui restera dorénavant qu'un avenir utopique.

Il remit sa perruque et sortit de sa chambre royale, la tête relevée, abandonnant la tristesse derrière lui. Mais s'il avait attendu, il aurait pu voir un éclat lumineux dans son miroir qu'il aurait pris pour un rayon de soleil réfléchissant.

           Dans l'autre monde, celui de l'espoir et de la peur, deux femmes se tenaient la main, en souriant.

           Elles tournèrent le dos à leur ancienne vie et avancèrent vers la nouvelle.