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6. Pour les fleurs, le jardinier est immortel


*

Je me demandais quel âge il pouvait bien avoir.

Je ne parle pas des siècles mais l'âge à laquelle il a arrêté de vieillir. Peut-être vingt ans, ou vingt-quatre. Parfois je lui donnais plus, lorsque son regard se faisait plus sombre et que je pouvais sentir toute son expérience, toute sa puissance l'envelopper comme une énergie invisible et mortelle. Et d'autre moment, il semblait plus humain, son regard se perdait sur une chose nouvelle qu'il n'avait pas remarqué jusque-là et qui attirait son attention curieuse, comme celui d'un enfant qui découvrait le monde en constante évolution. Pour un vampire, l'univers tourne au ralenti, mais il arrive qu'un évènement fugace le surprenne et alors cette surprise inattendue, qu'il est si rare de sentir quand on arrive à prédire chaque mouvement, chaque décision cyclique d'une humanité enfermée dans une spirale de violence et de lumière, est vécue avec émerveillement.

Et je ne décris là que la découverte d'un parterre d'amaryllis dans le parc Letna.


" Quel âge avez vous, Minho ? Je demandais finalement.

- C'est très impoli de demander à un vampire centenaire son âge...

Minho se redressait après être venu toucher les pétales de la fleur rose et blanche. Il reprend la marche dans le parc, à cette heure de la nuit, pratiquement désert.

- Alors à quel âge avez vous arrêté de vieillir ?

- Je n'ai pas arrêté de vieillir.

J'eu un petit mouvement de recul. Il se moquait de moi ? Et visiblement mon air ahuri l'amusait.

- Les Originels, contrairement aux Hybrides, ne cessent pas brusquement de vieillir à leur transformation. En revanche, au jour de leur Libération, leur apparence semble figée dans le temps. Mais c'est simplement que le temps s'écoule différemment pour nous. Notre corps est pratiquement mort, mais pas totalement. La seule chose dont on est sûr c'est qu'on ne sait pas si les Originels peuvent mourir de vieillesse car aucun de nous n'a supporté l'éternité assez longtemps pour le savoir...Les plus anciens vampires, à notre connaissance, ont eu près de trois millénaires avant de mettre fin eux-mêmes à leur existence. Les Hybrides semblent davantage proches de la notion d'immortalité que l'humain lui prête car sa vie s'est arrêté. Mais plus le temps passe et plus ils ressemblent à des bêtes et de fait, vivent moins longtemps, car plus sujet aux accidents, aux décisions stupides."

Minho se penche une nouvelle fois vers une fleur pour en découper une tige et l'amener à ses lèvres.

" Pour les fleurs, le jardinier est immortel."


Je ne pouvais pas le nier. Minho m'intriguait. Il était le seul Originel que je connaissais et tantôt il me faisait sortir de mes gons, tantôt je mourrais d'envie de l'entendre encore me parler, m'expliquer ce qu'était devenu mon monde.


" Je suis...un Originel ? Je demandai alors.

- Tu en doutes encore ? Il me semblait que je te l'avais déjà dit.

- Et pourquoi j'ai l'impression que ce n'est pas tout à fait le cas ? Pourquoi j'ai la sensation de sentir encore mon cœur battre dans ma poitrine ? Comme lorsque je pensais être encore un humain ? J'ai cette voix parfois dans ma tête..."


Mon inquiétude prenait à nouveau possession de moi et attrapant ma chemise entre mes doigts, que je tirais comme pour me donner la force de mieux respirer, d'appuie les propos sur mes palpitations qui ne me quittaient jamais. J'avais le regard un peu fou et Minho restait imperturbable, pour autant, il n'avait aucune expression de moquerie, ni d'exaspération. Il semblait au contraire, concerné et même s'il ne disait rien, je savais qu'il était sensible à ma détresse. Peut-être que jadis, il avait lui aussi, ressenti ce vertige incontrôlable.


" Il faudra que tu acceptes qui tu es, si tu veux devenir pleinement un vampire. Pour l'instant ton humanité essaie de repousser l'inéluctable, c'est pour ça que tu as encore cette sensation de possession. La Libération est une étape qui doit être consenti. Sinon tu deviendras fou.

- Et comment je peux faire ça ? Comment m'accepter ?

- Ecoute le. Cette voix qui te parle, ton Hôte Ténébreux."


Je frissonnai. Essayant d'entendre cette voix que j'étouffais, que je persistais à vouloir faire mourir dans les méandres de mes pensées les plus repoussantes.


" Qu'est-ce qu'elle dit ? Il me demanda avec un léger sourire.

Je le relevais la tête, ravalant ma salive.

- Elle a faim...

Minho esquissa un plus grand sourire découvrant pour la première fois la pointe de ses canines. Cette vision me fit littéralement trembler.

- Alors allons manger."


Il avait cet air affamé, assoiffé, son aura dévastatrice était plus puissante que jamais, j'en eu presque le souffle coupé. Je percevais son impatience, son talent, sa grandeur, je me sentais écraser sous une telle présence. Il se penchait, un sourire fier et presque jubilatoire de me voir courber l'échine sous sa domination bestiale.
C'était animal, instinctif, j'étais le faible, il était le fort. J'étais vulnérable et encore un débutant. Son visage pure et sadique se gravait en moi et je n'arrivais pas à quitter mes yeux de ses prunelles qui brillaient encore plus de cette lueur écarlate d'un Lune rouge.

Mais lentement, je sentais un nouveau grandement, me faisait me redresser. La rivalité qui répondait en échos à mon Hôte Ténébreux. Je sentais mes forces, mon énergie prendre plus d'ampleur et je me renforçais. Je ne pouvais pas l'expliquer mais je sentais que j'étais capable d'écraser un homme, de courir à une vitesse invisible à l'œil humain. Mes canines me faisaient mal et je savais que si je me voyais dans une glace, j'en verrai les pointes venir effleurer le bord de mes lèvres. Pourtant je n'avais pas peur. Pas comme la première fois. Au contraire, ça me soulageait.

Un peu plus et je pourrai grogner.


" Tu es prêt à chasser", dit il dans un chuchotement



J'avais l'impression qu'il me le susurrait à l'oreille, son visage devenait plus sombre, disparaissait dans l'ombre alors qu'un lampadaire tout près l'avait illuminé jusque-là.

 

" Tu n'es plus un vampire raisonnable lorsque tu chasses Jisung, tu restes maître de toi-même mais avec difficulté. Tu deviens un véritable prédateur nocturne et ta force se décuple à chaque fois que ton Hôte Ténébreux prend le dessus, tes sens sont à vifs et le moindre rival qui rôde autour de toi te rend encore plus agressif. Ma présence va t'aider à capturer tes proies car les vampires sont des êtres fiers et compétitifs. Il nous faut le meilleur, il nous faut du pouvoir et de la reconnaissance. Toujours plus."



J'écoutais ses paroles avidement sentant alors tous mes sens s'affutés, au point que j'entendais des voix lointaines, des mouvements, des animaux dans les arbres et le froissement des feuilles plus loin. Nos capacités étaient si fantastiques qu'invraisemblables, il n'y avait pas de mot pour définir cette sensation d'omniscience.

 

" Tes pouvoirs sont au-dessus de tout ce que tu peux imaginer, répondait le vampire. Tu pressens les choses, tu reconnais mieux un saint d'un criminel. Attaques ceux qui te semble les plus appétissant. Mais tu ne dois pas hésiter. Si tu choisis une cible, elle ne peut pas t'échapper. Tu ne peux pas prendre le risque qu'elle puisse prévenir quelqu'un ou survivre à moitié. Nous sommes des prédateurs mais inutile d'être cruel.

- Tu parles d'un humain ?

- Tu comptais te nourrir de chat ?"


Minho partit soudainement en courant et je le suivi par instinct, me rendant alors compte que moi aussi, j'étais capable d'aller aussi vite que lui. Le vampire agrandit son sourire en me voyant sur ses talons et un puissant souffle me gonflait la poitrine alors que ma vue restait clair, malgré le paysage qui défilait en une fraction de seconde.

J'entendis un battement de cœur, plus vif que les autres, plus rapide. Minho tournait et se dirigeait vers cette présence. C'était sa cible. Je le savais et alors que mon estomac se serrait et que mes muscles se contractaient, nous arrivâmes dans une ruelle fumante. Dans le recoin, une cigarette à la bouche, un homme seul. Minho avait moins de carrure que sa proie et pourtant je savais que le pauvre bougre ne faisait pas le poids. En un éclair, Minho fondit sur lui, le soulevant comme une plume. Il n'eut ni le temps de crier, ni le temps même de comprendre ce qui lui arrivait. J'entendais tout, les crocs se planter dans sa gorge, percer la peau puis la chair. Le bruit de succions, du sang qui se déversait par grande goulée dans la bouche du vampire. Il n'en perdait pas une goutte. Gesticulant, sa petite victime n'avait rien vu venir et n'aurait pas plus deviner sa mort imminente.

En le relâchant, tombant dans un coin, je me rendais compte que je m'étais approché et que mon cœur battait la chamade de l'odeur alléchante qui s'échappait des plaies laissées par Minho.

Il n'avait rien de particulier, juste cette odeur d'innocence qui planait, cette odeur d'insouciance et de souffrance profonde. C'est cette souffrance qui rendait la viande si juteuse sans doute. Minho était essoufflé, sa peau reprenait vie et sa bouche avait ce sourire béat de jouissance pure. Il essuyait le coin de ses lèvres, puis se tournait lentement vers moi.



" Ne calcule rien. Obéit à ton instinct, fie toi à lui et suis l'odeur la plus alléchante.

- Pour l'instant votre odeur est la plus alléchante dans le coin." Dis je avec sincérité

Il me répondit par un sourire et se déplaça à nouveau à la vitesse de la lumière. Je le suivis avec l'envie de me jeter sur lui. Ce désir m'excita encore plus puis une odeur fine, c'était faible mais je sentais la déchéance, la présence d'une proie perdue et sombrant dans un désespoir appétissant.

" Une jeune femme, il la repéra aussi.

- A peine plus âgé que moi, je compris en continuant d'humer l'air.

- Elle veut en finir avec la vie. J'entends de l'eau..., continuait le vampire.

- Un lac. "


Très vite je pris le devant sans continuer à le suivre car je traquais. J'entendais pleurer, prête à sauter. Au fond du parc certainement au bord d'un lac, elle voulait se suicider. Je la vis au loin et j'augmentais la vitesse en un centième de seconde j'étais prêt d'elle alors que j'allais lui arracher l'artère une autre décharge électrique dans tête me mis à genoux de douleur.

J'entendis la jeune femme crier de terreur puis ce fut le silence, je n'entendais plus rien, ni la forêt, ni l'eau, je ne pressentais ni son désespoir ni la déception certaine de Minho face à mon incompétence. Puis je pensais à Chris, l'idée même qu'il soit tout aussi déçu. Je n'étais pas foutu de me nourrir sans perdre connaissance. Pas foutu d'essayer d'au moins un peu me rapprocher de Minho.

Ma faiblesse réveilla la douleur dans ma tête. Mes entrailles semblaient se déchirer, ma cage thoracique s'écarter et tout mon corps semblait écarteler. Mes yeux me brûlaient, le grondement rugissant remontant dans ma gorge, profond et bruyant telle une bête à l'agonie, j'avais l'impression que ma bouche se déchirait à force d'étouffer ce cri silencieux. Que ma peau était percée par deux immenses mains monstrueuses tentant de s'extraire de mon corps. Puis ce fut le noir, l'oxygène me manquait, mes poumons brûlaient et la dernière chose dont je me souvienne ce fut le visage de Minho touchant l'amaryllis, comme le ferait un être humain.


***


« C'est troublant à quel point tu lui ressembles...Cette innocence qui cache une force brute, la douceur, la bonté qui le définissait avant sa Libération... C'était cette facette si fragile qui faisait toute sa force et son charisme. Felix... »

La douceur d'une main, sa froideur presque apaisante, l'odeur d'un matin humide. J'ouvrais peu à peu les yeux et me retrouvais au milieu de drap blanc avec à mes côtés un homme à la peau nacrée, des yeux sombres avec une pincé de lie de vin. Des cheveux de jais, doux comme la soie et recouvrant un peu son regard. Il était inquiet et chaque caresse sur mon visage, le long de ma joue, faisait ralentir les battements effrayés dans ma poitrine.


" Tes yeux sont rouges", dit-il d'une voix faible


J'avais complètement ouvert les yeux et Minho ne bougeait pas. Assis sur le bord, appuyé sur son coude, il continuait le passage de ses doigts sur ma peau.



" C'est mauvais signe ? Je demandai sans l'arrêter pour autant.

- Pas du tout.

- Que s'est-il passé hier ?"


Minho ne répondit pas tout de suite. Il semblait agacé contre lui-même. Il se leva finalement du lit pour s'approcher de la fenêtre, celle qui avait la très jolie vue près du secrétaire.



" J'ai sous-estimé ta part d'humanité. Ta répulsion viscérale à l'idée de tuer à carrément brider le vampire qui est en toi. Celle qui est bercée d'illusion humaine, pensant sans cesse à Christopher, qui rêve de ses bras chauds. Cette partie est dégoutée à l'idée de devenir un monstre, il me dit d'une petite grimace cynique. Hier quand tu as voulu attaquer la jeune fille cette répulsion a agis comme une chaîne électrifiée. Elle t'a fait disjoncter. Tu te tordais de douleur et tu es devenu incontrôlable. Tu en as tué dix avant que je ne réussisse à t'arrêter...

- DIX ? »

- Une vrai bête...Je n'imaginais avoir autant de difficulté à ton initiation. Tu donnes l'impression de réussir là où d'autres étaient plus lent, mais finalement, tu ne contrôle ni l'un ni l'autre. Tu ne te sens plus humain mais tu te refuses à l'accepter. Le Jisung qui a vécu dans l'ignorance pendant dix-huit ans n'arrive pas à s'abandonner, à se confondre avec ta véritable nature. Le but de ton initiation est d'apprendre à garder les deux, parfaitement en symbiose, sans faire disparaître cette part d'humanité. Sans quoi tu perdrais la raison. Tu perdrais tout sentiment et tu ne serais plus qu'une machine à tuer. Mais au lieu de ça, c'est comme si ton côté humain, voulait faire disparaître le vampire.

- Qu'est-ce que je suis censé faire ? Je ne vais pas devenir une bête assoiffée de sang chaque nuit. C'est pour ça que Chris vous a demandé de vous occuper de moi, non ?

Minho se tourne vers moi, toujours appuyé sur la boiserie de la fenêtre, bras croisés sur le torse.

- Je le ferai. Mais tu dois cesser de penser que devenir un vampire est une mauvaise chose. Tu dois cesser de croire que tu peux y échapper.

- Si je savais comment, je le ferai..."


J'avais été fier d'être un peu différent. De continuer de ressentir de l'amour et toutes ces émotions humaines alors que mon corps changeait. Maintenant je me demandais si ce n'était pas cette fierté, qui empêchait l'équilibre de s'opérer. Je refusais de voir Chris s'éloigner de moi, je refusais qu'il ait peur de mon instabilité. Si Minho ne pouvait rien faire, qui le pourra ?


" Vous ne pouvez pas la détruire ? Cette partie de moi qui me bride ? Si la conséquence est toujours aussi meurtrière, à quoi me serre mon humanité ? Si à chaque fois que je craque, je perds connaissance et je deviens inarrêtable. J'ai peur de blesser les êtres qui me sont chers. Il faut m'aider Minho. Détruisez mon humanité. Il vaut mieux être insensible que dangereusement inconscient.

- Tu te trompes, c'est la même chose. Si tu venais à t'en débarrasser tu perdrais tout sens morale et rien, pas même ton amour pour Chris, ne résistera à tes pulsions. Tu t'en prendrais à quiconque te barrerait le chemin. Si tu en voyais l'intérêt, tu pourrais prendre la vie de ton bien aimé, sans aucun remord.

- Alors il vaut peut-être mieux que je meurs maintenant... »


Minho se redressait brusquement, son visage se déformant en colère sourde qui ne demandait qu'à exploser.


" Ne sois pas stupide ! C'est cette faiblesse ! Cette façon d'abandonner qui fait de toi une proie facile aux doutes et aux incertitudes, qu'ils viennent de ton Hôte Ténébreux ou de ton humanité, tu ne pourras jamais avancer si tu ne prends pas des décisions, si tu ne crois pas en tes capacités de réussir à te contrôler. A devenir un vampire digne de ce nom ! Même les plus grands immortels n'ont pas totalement perdu leur part de lumière et s'ils sont quand même devenu plus malfaisant que la moyenne, ils ont gardé leur raison. Sans tes émotions, tu perds ta puissance. Tu perds ta capacité à grandir et évolué et pour des hommes pour qui le temps ne semble pas avoir des fins, il en va de ton Salut et ta santé mentale, de pouvoir changer. Alors cesse un peu de faire ton enfant. Deviens enfin Han Jisung, l'Originel.

- Et si je n'en étais pas capable ?

- Tu en es capable. De par tes origines, il n'y a aucun doute là-dessus."


La parole de Minho avait surement dépassé sa pensée. Il l'avait senti en le disant et s'il ne regrettait pas vraiment, il ne montrait aucune envie de s'expliquer. Aussi, je savais qu'il était inutile que je demande. Minho en savait plus sur moi, que je ne pouvais imaginer et cela me brûlait les lèvres d'enfin pouvoir connaître la vérité, je savais reconnaître ma défaite, avant qu'elle n'arrive.

Je regardais néanmoins Minho, sentant la colère monter en moi, cette incompréhension, ce vide mystérieux qui me faisait hurler son ignorance. Qui étais-je ? Pourquoi tout le monde semblait le savoir et pourquoi personne ne voulait encore me le dire ? J'en voulais subitement à Minho, à Chris. Je leur en voulais de ma cacher la vérité.

 

" C'est facile de me balancer des phrases dont le sens m'échappe, de me faire miroiter des explications sans jamais aller au bout. Vous êtes cruel. Vous et Christopher. Vous me reprochez de ne pouvoir me contrôler et me maîtriser ! Mais comment vous voulez que je sois équilibré ? Moi qui n'aie ni passé ni souvenirs ! Moi dont j'apprends la véritable nature après dix-huit ans, enfermé dans un château !"



Je me suis levé, ma voix avait presque craquée, les poings serrés alors que ma rage se mêlait de tristesse. Un sentiment puissant de trahison répandait du poison dans mes veines.


" Tu n'as qu'à t'en prendre à ton cher Christopher. C'est lui qui refuse que je t'en révèle davantage.

- Alors faites-le ! Pourquoi l'écouter ? Vous qui êtes si fort, si puissant. A moins que vous ayez peur d'un simple humain ?

Ses sourcils se froncèrent brusquement et il quitta son point d'appui pour s'approcher. Ses pas me firent tressaillir mais je ne bougeais pas. Je fulminais et je n'avais nullement envie de lui donner la satisfaction de me voir baisser les yeux.

- Ne me pousse pas à bout Jisung, il gronda. Je serai capable de détruire tous tes jolis rêves de vivre un jour heureux au milieu d'une prairie, embrassant ton cher Chris. Je serai capable de te rendre fou. Tu ne me connais guère. Quelques mots suffiront à te déstabiliser à jamais. Je ne l'ai pas fait par considération pour mon vieil ami, mais toi...Tu n'es rien pour moi.

- J'en assez d'être votre jouet.

- Tu préfères être celui d'un homme qui couche avec la moitié du pays ?"


La rage monta en moi, sans vraiment y réfléchir mon bras parti en direction de Minho. S'écrasant sur le mur en détruisant une bonne partie pour rester coincer à l'intérieur. Je n'avais rien senti, aucune douleur et pourtant j'avais l'impression d'avoir mis un coup de massue contre du bêton. La haine en moi était si grande, que mes yeux me piquaient d'avantage, ce côté bestial reprenait le dessus. Ma bouche s'écartait sur mes canines et mon sang bouillait dans un corps de glace, je laissais échapper un cri de frustration. Mon poing ne s'était pas abattu sur le visage sarcastique de Minho. Le grondement était si puissant que j'avais l'impression que c'était tout mon environnement qui tremblait.

J'ai retiré d'un seul mon poing du mur et je me suis tourné vers le vampire qui avait disparu. J'étais seul dans la pièce et j'étais aussi tremblant de rage que perplexe. Je croisai enfin mon visage sur une glace au-dessus de la commode, je me fis presque peur. Mon visage aussi pâle soit-il, avait gardé sa beauté mais mes yeux était ceux d'une bête assoiffée, les pupilles n'était plus qu'un fin trait au centre de prunelles vermeilles.

Soudainement je sentis une pression énorme sur mon corps et je me suis écrasé au sol comme un insecte maintenu par la botte de Minho qui m'écrasait le plexus. De toute sa longueur au-dessus de mot, une botte noire qui faisait pression sur ma cage thoracique. Il n'était pas beaucoup de force et pourtant j'étais incapable de le déplacer ne serait-ce que d'un millimètre.

Je me débattais en vain, essayant de le bouger. Je devenais encore plus furieux, crachant pratiquement la fumée par les narines. C'était frustrant mais les faits étaient là, je n'étais qu'une larve sous la patte d'un géant.

Il me regardait de haut et m'observait comme l'animal insignifiant que j'étais à ses yeux. Aussi perçants que les miens, mais d'un calme bien plus terrifiant. Il se baissa lentement, j'arrêtai de bouger, sa somptueuse voix me sifflait dans les oreilles.


« Je pourrai te tuer d'une seule gifle, je pourrais t'écraser les os. »


Son pied pressait avec plus de force et j'entendis un craquement sonore contre le sol qui m'arracha un grognement.


« Je pourrai faire de toi un tas de chair et d'os informes ! Alors ne te surestime pas ! » il s'exclama d'une voix forte sans pour autant hurler mais cela suffit à me tétaniser.


Il se retira et je pus reprendre mon souffle. Il remit ses manches de chemise avec un calme olympien, tout en me regardant me redresser avec précaution. Il restait là, attendant que je décide d'attaquer où bien de me calmer.


« Nous partons, il trancha froidement. Je vais t'apprendre à te battre comme il se doit.

- Je...Vous voulez toujours m'aider ? Je demandai quelque peu honteux de ma réaction.

Même si je lui en voulais encore. Il fallait se rendre à l'évidence, notre relation allait surement garder ce mélange bouillant d'admiration et de haine.

- Bien que tu te sois énervé, tu es resté toi-même. C'est bon signe. Peut-être que je devrais te titiller plus souvent. »


Et il retrouvait son arrogance insupportable. J'aurai dû être heureux de constater qu'il n'était nullement rancunier. En fait, je l'étais un peu.

Je retrouvais mes esprits et malgré moi, je sentis un petit sourire reconnaissant étiré mes lèvres. En compagnie de Chris, j'avais rarement eu l'occasion d'exprimer réellement tout ce panel d'émotion tumultueux, ma Libération avait été jusqu'à libéré les sentiments que j'avais soigneusement gardé prisonnier, pour ne pas voir mon tuteur me détester. Je voulais être le parfait petit Jisung à ses yeux, son adorable trophée et maintenant que je voulais, maintenant que j'arrivais enfin à assumer, j'étais fier. Est-ce que Chris le serait aussi ? Est-ce qu'il aurait la même indulgence que Minho ?

Le vampire avait comme tout oublié et je me rapprochai, me perdant une seconde dans la lecture de l'expression de son visage. Je sentais mon cœur se serrer.

Nous avons quitté la maison, comme prévu et marchâmes dans la ville comme des mortels. Nous nous mélangions à la population avec aisance et pourtant, personne ne nous regardait, comme si nous étions absent. Sauf quelques enfants, qui ne regardaient avec de grands yeux. Une fascination morbide que je connaissais, pour l'avoir ressenti.


« Minho.

- Hum ?

- Je suis désolé pour le mur...

- Ce n'est pas grave. Je ferai venir des artisans pour réparer ça demain.

- Et aussi...Je n'aurai pas dû essayer de vous frapper.

- La fougue de la jeunesse, je suppose.

- Vous parlez vraiment comme un vieux, je ris doucement.

Minho m'observait du coin de l'œil, lui aussi amusé.

- Pour les humains, je dois avoir à peine vingt quatre ans tu sais.

- Et pour les vampires ?

- Cent six ans.

- Cent six ans...Est-ce vraiment possible ? » Dis je en le regardant avec encore plus d'incrédulité.


Sa peau, sa beauté, tout était parfait, comment imaginer une seconde qu'il puisse être né au début de l'Empire de Napoléon ?


« Il y en a des bien plus vieux et plus beau que moi tu sais. »


Je devenais brusquement muet, rougissant si je le pouvais mais je n'étais pas certain qu'un vampire puisse sentir ses joues se colorer. Il n'empêche que je me sentais plus chaud et définitivement embarrassé. Il lisait dans mes pensées ?


« Non, il répondit encore une fois. Je lis dans tes émotions. Tu es tellement transparent, petit vampire... »



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