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3. La mélancolie du vampire

*

Plus le temps passait et plus les nuits arrivaient vite. Nous approchions de Noël.

Les derniers rayons de soleil étaient d'une couleur verte, nuancée, avec la froideur du ciel le soleil s'éteignait sur la ville comme une paupière se fermant sur le monde. La chaleur du château des Bang se vidait de ses hommes de mains, des caisses en bois sortaient presque chaque jours de notre maison, des caisses partant tout droit pour la fosse commune, des corps trouvés mort chaque matin un peu partout dans la maison sans vie, les yeux encore ouverts, les sang encore frais sur leur peau bleutée. Des morts, des sacrifices, des simples encas pourtant.

« Tu as vécu dix-huit ans sans te nourrir, c'était à prévoir, me disait Chris en buvant son verre de vin près du piano.

- Pourquoi n'ai-je aucun souvenir ?

- Tu n'es pas totalement libéré. »

Avais-je le choix ? Pouvais-je me contrôler ? Si je n'en avais aucun souvenir c'est bien que je n'en avais pas conscience. Je croyais dormir alors que je chassais tapis dans l'ombre. L'odeur de la mort planait sur le château, l'odeur d'une Lune aussi rouge que le sang et les cercueils ne s'arrêteraient pas là.

Nous n'étions plus qu'à quelques jours de Noël quand nous eûmes une visite impromptue.

Un homme d'une certaine expérience sans en montrer un quelconque signe physique. Une corpulence solide, presque intimidante. Il était jeune et pourtant accompli. La connaissance non pas la sagesse car il était plus proche du prédateur que de la proie.

Depuis ma libération je reconnaissant les gens à l'odeur, à l'ouïs, c'était comme des empreintes, chacun avait sa façon de marcher, sa façon de froisser ses vêtements. Chaque personne avait son odeur et son parfum, un parfum naturel qui donnait tout son sens une fois que le visage était découvert, un parfum qui collait à la personnalité d'un homme. J'avais les attributs d'un chasseur, les même techniques, les mêmes avantages sans les inconvénients. J'apprenais petit à petit à me faire à ma nature d'immortel.

« Que me vaut votre visite ? » S'exclamait Chris avec déférence.

Les employés de maison faisaient la révérence, l'un d'eux s'approcha même de l'invité pour le débarrasser de son chapeau et de sa longue veste noire. Habillé d'un chic évident, des muscles bien serrés dans son costume noir, ses yeux perçants fixèrent le maître des lieux avec un sourire en coin qui en disait plus que tous les mots.

Il s'avança vers lui et lui tendit sa main que Christopher serra brièvement, ils n'échangèrent que quelques politesses avant de monter à l'étage dans les appartements du maître de maison. Je ne les suivais pas, le regard de mon tuteur était significatif, en aucun cas je ne devais monter avec eux. A vrai dire les fois où il recevait des personnalités chez lui je n'avais pas le droit de les accompagner je ne serai donc pas dire ce qui se disait ou faisait. Je crois qu'enfant j'avais essayé d'écouter à la porte mais le seul bruit auquel j'eu droit ce fut un gémissement plaintif, un soupire certainement.

Je ne sais qui sont ces gens, il ne m'en a jamais parlé et à vrai dire je n'ai jamais vraiment voulu connaître la vérité, je n'étais que l'un de ses objets précieux de plus dans sa collection, qu'un caprice mais je lui devais la vie, ou le semblant de vie qu'il me restait.

A force de fixer les escaliers j'en avais mal aux yeux, je me suis dirigé vers le piano et j'ai joué comme à chaque fois où il s'entretenait avec un homme. Jamais les mêmes, toujours un nouveau, toujours un différent, d'une odeur différente, d'un sourire différent, d'un âge différent mais leur sexe était le même. Tous des hommes.

La sonnette retentit à nouveau, Charles, un de nos employé partit ouvrir la porte en sortant des cuisines. Il s'abaissa légèrement, ouvrant grand. Le piano étant dans le grand salon au rez-de-chaussée, je pus entendre une voix sensuelle annoncer ses deux mots « Appelez le ».

La sonate n'était pas finie. C'était certainement un autre invité mâle, encore un visiteur voulant s' "entretenir" avec Christopher. Encore un.

Qui étaient-ils tous ? Pourquoi venaient ils perturber nos soirées ? Pourquoi que des hommes ? Qu'étaient ces gémissements ? Et pourquoi sentais-je un sentiment me serrer la gorge ? Cette envie de frapper sur les touches, d'aller plus vite ! La musique m'empêchait d'écouter les paroles des deux hommes dans le hall d'entrée, je ne voulais pas l'entendre, je ne voulais pas l'entendre l'appeler, le voir lui serrer la main, le voir sourire, partager un regard complice.

Mes dents me faisaient mal, ma vue se brouillait, l'air devenait chaud et étouffant et pourtant ce n'était pas désagréable, cette cage au fond de moi s'ouvrait peu à peu. La haine libérait le vampire, la colère libérait mon démon.

La sonate était terminée.

« Bravo. »

Je redressai mon visage, quelqu'un se tenait là dans l'entrée du salon, des cheveux de jais, les yeux sombre, brillants de sournoiserie. La peau rougie par le froid, les mains applaudissaient. Il s'avançait d'une démarche féline jusqu'à moi mais garda ses distances. Je sentais une tension régner dans la pièce peu à peu, comme si l'un de nous pouvait bondir à tout moment sur l'autre. C'était palpable mais sans pouvoir l'expliquer, cela nous plaisait à tous les deux. Une étrange impression de se sentir avec quelqu'un de pareil, la sensation de reconnaître son égal. Cela faisait frémir nos canines.

« Sonata In E Flat Hob. XVI 49 Adagio, Franz Joseph Haydn, dis-je en me levant de mon siège.

- Je connais. »

Nous restions immobiles, l'un face à l'autre, toujours ce sourire espiègle, mon insensibilité, je frissonnais de plaisir. L'odeur de la Lune rouge, cette tension lourde ravissait mes instincts d'immortel.

« Maître Bang est à l'étage, insistais je.

- Oui je sais. En bonne compagnie à ce que m'a dit votre majordome », dit il en s'approchant de notre immense bibliothèque qui jonchait les murs

Je regardai ses déplacements comme s'il s'agissait de celui d'un animal sauvage, à la fois fasciné et terrifié. Il n'y avait pas d'hésitation dans ses gestes, tout semblait fluide et à la fois incertain. J'avais la sensation qu'il se déplaçait au ralenti, tout en étant trop rapide pour le commun des mortels. Il était irréel et parfaitement tangible à la fois. Ses longs doigts blanc glissaient sur la reliure des ouvrages. Il m'écoutait et pourtant n'en avait déjà plus l'air. Je déglutis, mal à l'aise et reculai d'un pas sans lui tourner le dos. C'était tout ce que mon esprit pouvait me répéter.

Ne jamais lui tourner le dos.

« Vous n'allez pas le rejoindre.

- J'ai entendu votre appel..., dit il en plantant son regard dans le mien.

Je ne l'avais même pas vu se retourner et j'en frissonnai.

- Mon appel ?

- Votre mélancolie. Votre rage, pleine de puissance comme si vous souffriez et que votre seule envie était de soulager cette souffrance. »

Je ne répondais pas. Je me suis simplement rassis, déstabilisé et comme pour combler le silence, j'ai repris une Sonate.

Je croyais qu'il finirait par partir mais il restait immobile, debout dans ma vision périphérique, à m'écouter. Il s'assit sur un siège plus loin et me regardait pendant près d'une heure sans dire un mot.

Je m'arrêtai enfin de jouer, un peu fatigué et mais quelque peu soulagé. L'angoisse s'était un peu apaisée et mon attention portée sur ma musique et sur l'homme qui n'avait pas bougé d'un seul pouce dans le coin de la pièce, j'en avais oublié Chris et son invité. J'en avais oublié à quel point cette situation n'avait jusqu'ici, fait qu'accumuler les graines de ma colère infantile. Ma jalousie. Exacerbée par mon miroir immortel et tous les sentiments extrêmes qui suivaient sa Libération. Je devais me contrôler, être capable de maîtriser cet autre moi. Mais à peine surgi, cette phrase sonnait faux dans ma tête.

Peut-être qu'au contraire, il valait mieux laisser libre court à ma nature, qu'elle soit folle ou meurtrière, peut-être que je devrais être enfin...

« Un vampire..., murmura l'homme sur le fauteuil avant de se lever et s'approcher.

Encore une fois, captivé par ses déplacements, je suivais sa grâce et ses mouvements qui se rapprochaient de moi.

- Vous aussi, je murmurai alors sans vraiment m'en rendre compte.

Il eut un petit sourire presque fier, comme si le fait que je le reconnaisse le surprenait agréablement.

- C'est un début. Tu n'es même pas encore sevré et je vois que Chan t'as déjà libéré. S'il n'y avait pas cette odeur sur toi...

- Jisung ! Tu auras dû me prévenir de l'arrivée de notre invité. » Arriva soudainement Chris, essoufflé et un peu contrarié.

Je me levai aussi tôt, emportant avec moi le regard coulé de l'immortel. Je reculai en regardant de haut en bas mon tuteur. Il refermait encore le dernier bouton de sa chemise quelque peu défaite.

« Pardonnez moi. »

Cette cage, cette porte grinçante au fond de ma poitrine. Mes dents me faisaient à nouveau mal. Je sentais cette boule dans mon ventre grossir. L'air devenait brûlant, irrespirable et ma vision se troublait une fois encore. Ne pouvant tenir davantage, je partai après les avoir salués, tous les deux, gardant la tête baissée. Ce n'était pas tant son regard que je fuyais que celui que je pourrai lui jeter.

Alors que j'étais sur le seuil de l'entrée du grand salon, une main m'agrippa soudainement. Je sursautai mais n'eut pas le temps d'émettre le moindre son, de faire la moindre protestation que je vis juste sous mon nez les yeux dorés de l'immortel. Il avait traversé toute la pièce en une fraction de seconde et me rappelait soudainement la précarité de ma condition face à sa nature. J'étais comme lui et parfaitement différent. Je me sentais une proie alors que je savais que j'étais aussi un prédateur. Je ne me comportai pas comme tel, je ne me sentais pas comme tel. Pas devant lui.

Il releva mon visage sans rencontrer aucune résistance, plantant ses yeux envoûtant dans les miens et semblait y chercher quelque chose. Ses lèvres humidifiées, je pouvais apercevoir la pointe de ces dents et sentir que son sang s'agitait dans ses veines.

« Minho, laisse le tranquille, dit fermement Christopher.

- C'est une si belle créature en devenir que tu as là, Chan, je t'envie. » dit l'immortel en passant sa langue sur ses lèvres.

Il me relâchait. J'étais perplexe, paralysé, n'arrivant pas à le quitter des yeux. Un peu maladroitement, je réussis à faire un pas en arrière, tremblant et manquait de me heurter une petite table.

Chris m'ordonna d'aller dans ma chambre ce que je fis aussi tôt.

Qui était cet immortel ? Pourquoi connaissait-il Christopher ? Et que faisait il ici ? Ils donnaient cette impression de se connaître depuis toujours, au point de pouvoir se passer des convenances d'apparence et autres nobles politesses. Christopher pouvait l'invectiver, il n'avait pas ce sourire de façade qu'il servait à tous les autres invités, il lui parlait comme un ami et pourtant, ils ne pouvaient l'être. L'un avait le Sang Froid, l'autre avait le cœur palpitant de la vitalité.

Et pourquoi autant d'immortels dans la vie de cet homme ? Comment les avait-il connus ? Qu'est-ce qui liait Christopher Bang au monde des Ténébreux ?

Toutes ces questions me donnaient mal à la tête, faisaient battre mon cœur un peu plus vite. Jusqu'ici, je n'avais fait que suivre les ordres de mon tuteur, celui qui m'avait élevé après la mort de mes parents. J'avais maintenant l'impression d'ouvrir les yeux sur un monde qui cohabitait depuis toujours avec le mien. J'entrevoyais le chaos, la machination qui se mettait en place et le sombre secret qui régissait les lois de la nature.

Il n'y a pas de Dieu en ce bas monde ou bien il nous a abandonné.

Je délirais. Je sentais que la fièvre montait à mesure que je gravissais les escaliers qui menaient à l'étage. J'ouvris la porte de ma chambre, un long frisson remontait le long de ma colonne et me donna la nausée. Je perdais pied, je perdais ma sanité d'esprit et je savais que cette nuit encore, le sang coulerait à flot.

J'ai ouvert mes rideaux laissant la lumière de la pleine Lune rentrer dans la chambre, je me suis couché dans mon lit, le regard rivé sur le ciel, mes dents à nouveaux douloureuses. Je fermais les yeux aussi fort que je pouvais et pourtant je savais que je perdais le contrôle. Il était inutile de résister, cet esprit, mon autre s'emparait de moi, s'emparait de ma vie. Le sang s'agitant dans mes veines, il m'était impossible de rester couché. Je me suis levé marchant dans la pièce m'arrachant presque les cheveux d'agacement. J'eus le temps de m'empêcher de hurler, mes yeux noirs, plus qu'une fente entourée du rouge sang. Les canines étirées, j'ai regardé mon miroir et mon reflet me frappait par son immuabilité. J'étais le même. Ma peau n'était pas devenue plus clair, plus froide. Au contraire, je sentais encore que j'avais le sang chaud, plus que chaud, je me sentais bouillir de l'intérieur. Seul mes iris au reflet pourpre firent tressaillir.

C'était moi. Et ça ne l'était pas à la fois.

Un être sorti d'un de mes livres pour enfant. Mes cheveux blonds encadraient mon visage jugé plus juvénile, et la beauté qui jadis était qualifié d'angélique devenait maintenant glaçante. Un tueur sous les traits d'un innocent.

Mais ce qui me frappait soudainement était que j'étais conscient de tout. J'écartai mes lèvres pour constater que ces dents blanches, pointues, étaient les miennes. J'étais un vampire. Réellement. Mon cœur s'emballait aussi tôt et avec lui une envie dévastatrice qui me faisait mal à la tête, qui rugissait dans mon crâne.

Je suis sorti de ma chambre. Il n'y avait personne dans les couloirs. Le personnel avait depuis longtemps déserté cette partie du château, pour ce qu'il en restait, il évitait mon chemin quand la nuit tombait et il était aisé de comprendre pourquoi. Et bien qu'une part de moi mourrait de cette culpabilité, l'autre répétait sans cesse la même intention : qui sera le prochain ?

Mais ce n'était pas la faim, c'était un autre sentiment plus noir qui me dominait totalement. Le visage de l'immortel, celui de mon enfance, puis celui dans le grand salon. Sans m'en rendre, je descendais déjà les marches, presque trop rapidement pour que ma conscience elle-même puisse en mesurer le temps. Arrivé devant le salon, je les entendais à nouveau.

« Le maintenir captif n'est sûrement pas une bonne idée.

Je reconnus la voix du vampire

- Que veux tu que je fasse d'autre ? Lui ouvrir les portes ? Nous ne savons pas de quoi il est capable...

- Je crois que tu dramatises, c'est un vampire. Il doit simplement se conduire en tant que tel.

- Tu sais aussi bien que moi ce n'est pas un simple vampire. Ce dont il est capable réellement, je n'en ai pas la moindre idée...

- Pourquoi l'avoir libéré alors ?

- Il le fallait. Avant qu'il ne craque comme il l'a fait...C'est pour ça que je t'ai demandé de venir. Tu es un Originel, tu dois lui apprendre à se canaliser, à contrôler sa nature.

- Et pourquoi j'accepterai ?

- Tu sais pourquoi... »

Les deux hommes restèrent silencieux, je ne sentais rien et alors que je fis un pas, j'entendis le froissement des vêtements du vampire. Il m'avait repéré, j'en étais certain.

« Bien. Ce n'est pas comme si je pouvais te refuser quelque chose », dit à nouveau le vampire.

Ce dernier sortait soudainement du salon, me trouvant alors sur les marches des escaliers et à sa suite, Christopher qui ne fut pas très surpris de me voir. Il eut simplement un petit regard envers l'immortel avant de faire un pas dans ma direction.

« Jisung, je te présente Lee Minho. »

Un long sourire sur ses lèvres rouge sang, que j'étais le seul à voir tant il avait été rapide. Ma nature s'éveilla soudainement, prêt à répondre à sa provocation chuchotée à mon esprit.

Appétissant

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