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13. Le père, le fils et l'amant


*

Christopher reprit connaissance le lendemain de l'attaque. Je m'étais aussi tôt présenté à lui et non sans en souffrir, il me demanda de le prendre dans ses bras, ce que je fis, malgré la douleur qui parcourait tout son corps de mortel. Les blessures étaient encore vives, les points de sutures à peine séchés. Il avait des marques partout sur le corps et bien que sa vie ne fût plus en danger, on aurait dit qu'il était tombé dans le guet-apens d'une meute de loup et qu'ils l'avaient balancé par-dessus une falaise pour finir le travail.


« Tu as changé, il chuchota à défaut de pouvoir parler plus fort.

Le moindre geste semblait lui coûter toujours plus d'effort.

- Comment ça ?

- Tu sembles plus vieux. Plus mature.

- Mais ça ne fait que deux mois, c'est impossible, je souris bêtement.

- Hum. C'est vrai.

Chris semblait comprendre quelque chose et je craignais moi-même de ce qu'il pouvait voir à travers mes silences. Ce col roulé inhabituel en était une preuve parmi tant d'autre.

- Tu sens la mûre », il dit finalement.


Aussi tôt je me mis à rougir. Chris était loin d'être stupide, il avait toujours su lire en moi comme dans un livre ouvert, c'était peut-être aussi pour cette raison, qu'il avait si facilement accepté mon petit béguin sans vraiment lui donner plus d'importance. Je le savais maintenant, ses baisers n'avaient jamais eu plus de signification que la simple affection qu'il me portait. Pas comme à un amant, comme à un garçon qu'il avait sauvé. Qui avait perdu ses parents et qui n'avait que lui dans son existence.

Un peu de chaleur avant le froid glacial de la mort éternelle.


« C'est bien, il dit alors avec un sourire plus tendre. Mais...Protège toi.

J'écarquillais subitement les yeux, plus embarrasser que jamais.

« Ce n'est pas ce que je veux dire, il rit doucement, grimaçant en même temps. Enfin, si ça marche aussi, être immortel ne te dispense pas de faire attention. Même si je suis bien en peine de te dire pourquoi...Mais c'est ton cœur, que tu dois préserver.

- Mon cœur ? Pourquoi ? Je fronçais les sourcils.

- Minho, il est...Il peut parfois agir de manière imprévisible. Tout va bien, il semble serein et puis d'un seul coup, il disparait. Comme s'il n'était jamais venu. C'est une manière à lui de se protéger, je pense. Pour ne pas souffrir de ce qu'il sait déjà.

- Oh...Je comprends. Mais tu sais, on n'est pas...Non », je secouais la main.


Je me refusais à mettre des mots sur ce qui venait tout juste de voir le jour. Je n'en avais même pas encore parlé avec Minho. Et je n'étais même pas sûr de ce que je cherchais réellement. Avec tout ce qui se passait, cette histoire d'enfant vampire créé pour tuer un Roi tyrannique. Felix qui était maintenant à mes trousses. Ma vengeance. M'embrouiller encore plus l'esprit avec une histoire d'amour, ce n'était pas une bonne idée mais je me refusais à le repousser. Minho était pour moi un arrêt dans le temps nécessaire à l'effervescence de mon avenir qui se profilait de plus en plus sombre et de plus en plus incertain.

J'en avais besoin.


" Je ne te dis pas qu'il te fera forcément du mal, je te dis simplement d'être prudent, d'accord ? Me dit alors Chris en me tapotant la main.

Je le comprenais. Il avait toujours été très protecteur avec moi et je ne voyais là que son inquiétude habituelle, surement aussi sa propre mauvaise expérience, mais ça, je le gardais pour moi.

- Promis." Je répondis en refermant ma main sur la sienne.


Je le laissais se reposer après quelques minutes, voyant que ses yeux se fermaient tous seuls. Toute cette morphine lui donnait envie de dormir, il somnolait, à peine avais-je franchi le seuil de la porte qu'il avait déjà plongé dans un sommeil profond.

Sur le chemin du retour, je me rappelais toutes les fois où j'avais arpenté ses couloirs froids et sombres. Ils me paraissaient immense dans mon souvenir et surtout interminable. Comme un grand labyrinthe. Et pour une raison inconnue, je ne me sentais plus aussi perdu entre ses murs, je déambulais alors sereinement comme si je revenais sur les mêmes chemins, ceux que je connaissais par cœur et qui me rassuraient. Les mains dans les poches et me souvenant de tout ce que j'avais appris en quelques jours et tout ce que cela changeait pour moi. A quel point cela allait me transformer, encore. Je ne croyais pas en prendre réellement encore la pleine mesure, les réelles conséquences. Pour dire, j'aurai dû être plus effrayé à l'idée de savoir Felix rôdant mais ça ne m'atteignait pas. Pas encore.

J'arrivais malgré moi dans les dédales de couloirs poussiéreux, à jamais désert. Moins effrayant mais plus vides et ternes que dans mon souvenir. Les tableaux des anciens Maîtres du château, tous accrochés les uns après les autres m'accompagnaient. Je les observais un par un, en sachant parfaitement lequel retiendra encore toute mon attention. Lequel je voulais revoir après en avoir tant appris, avec mes nouveaux yeux.

Et je n'étais pas le seul.

Il se tenait silencieusement devant le portrait de son ancien ami. Ainsi, sans bouger, il ressemblait davantage à une statue. Pas un frémissement d'une respiration ne donnait l'impression qu'il pourrait se mouvoir, et si je sentais malgré tout son cœur palpiter, ses battements perturbés d'un ton plus fort, dès que je m'approchais d'un pas supplémentaire, j'aurai pu imaginer qu'il ne soit qu'une mécanique emprisonnée dans du gray inanimé. Taillé avec la finesse d'un artiste. De la courbure de son nez, aux rebonds de sa bouche. Le long de son cou immaculé, sa pomme d'Adam et la naissance de ses clavicules tout juste visibles. Assez pour donner envie d'en voir plus. Assez pour me rappeler chaque fragment de cette nuit incandescente et du grondement rauque qui s'en échappait dès qu'il m'embrassait, m'appelait ou exprimait le plaisir qu'il avait lui-même ressenti.


« Tu ne m'as jamais dit comment il était mort ? » Je demandai d'une petite voix, m'arrêtant à ses côtés.


Parfaitement conscient de ma présence, il ne tressauta même pas et continuait de fixer le portrait. Il ne montrait nullement qu'il m'avait entendu et pourtant je savais qu'il m'avait entendu. Je levais à mon tour les yeux sur l'Originel figé dans la toile, le père de mon sauveur, de l'homme qui faisait battre mon cœur et de celui qui cherchait ma mort.


« Il s'est laissé mourir de faim, répondit finalement Minho d'une voix si basse qu'aucun être humain n'aurait pu l'entendre.

- Combien de temps faut-il à un vampire pour mourir de faim ?

- Ça dépend de sa force, de son âge aussi. Autant dire beaucoup de temps."


Je déglutis, me rappelant de la tombe sur la colline. Minho perçut, mon léger trouble alors que je me remémorai cet instant où j'ai vu Chris allongé entre les deux marbres mortuaires. Il avait puisé dans ses dernières forces pour se hisser jusque-là, parce qu'il n'avait aucun espoir d'être sauvé. Et sa dernière volonté avait été pour ses parents, de vouloir rendre son dernier à leurs côtés.


" Hyunjin a toujours été partagé entre son humanité pervertie et sa nature de vampire. Il avait espéré au fond de lui, que Felix amènerait une ère nouvelle à notre communauté. Qu'il serait une sorte de Sauveur pour nous aider à traverser notre éternité en paix avec nos contradictions. Il croyait en lui, plus qu'en son propre jugement et bien que son fils devînt incontrôlable, il continuait d'imaginer qu'il servait un plus grand dessein. Que tous ces actes ignobles auraient une conséquence heureuse, en fin de compte. Il le justifiait en prenant notre espèce en exemple. Nous sommes des monstres et pourtant Dieu nous a créé. C'est qu'il y a forcément du bon en nous. Et qu'il y a du bon à devoir nous nourrir d'êtres humains. Il y avait donc du bon dans les actions de son fils...

Mais cette dichotomie constante devint obsessionnelle, maladive. Il en perdait tout. La raison. Le goût de vivre. Il n'avait plus envie de cette éternité sans queue ni tête, de ce hasard malsain qui continuait inlassablement de le décevoir. Il ne trouvait plus d'excuse et même si je l'avais pressenti, il me demanda de faire ce que je n'aurai jamais imaginé faire pour personne d'autre..."


Minho n'avait pas besoin d'en dire davantage. Je glissais ma main dans la sienne, enfermant ses doigts entre les miens pour lui signifier que je savais. Que j'avais vu dans ses yeux la douleur effroyable qu'avait été le dernier vœu de son tout premier ami. Plus qu'un modèle, il avait été pour lui ce que Chris avait été pour moi.


Enferme moi, Minho.


" Pour empêcher un vampire de sortir de sa tombe, le cercueil doit être en plombs, rempli de béton."


J'eu un frisson à imaginer l'horreur qu'était d'être enfermé sans bouger dans un cercueil pendant des années, des décennies à mourir peu à peu de faim. Pourquoi une mort aussi lente et douloureuse ? Pourquoi ne pas simplement se jeter dans un brasier ?


" Hyunjin a toujours détesté l'idée de s'immoler, devina mes pensées Minho. Mais plus encore, je crois qu'il voulait être conscient de son départ. Je crois qu'il voulait être aux portes de la fin, quand il rencontrerait enfin celui en qui il a toujours eu foi, autant dans sa nuit éternelle de démon, que dans ses moments de bonté..."


Minho prit une profonde inspiration, se détachant enfin de la mélancolie qui l'avait gagné jusque-là. Il regardait une dernière fois le portrait, un petit sourire triste sur les lèvres.


« Tu sais, beaucoup de victimes, avant de s'endormir pour toujours, ont une sorte de vision. Une forme blanche. Un instant de pur bonheur qui leur permet de partir en toute sérénité. Ce moment s'est gravé dans l'esprit de Hyunjin comme un but à atteindre. Lui aussi voulait avoir la Révélation...Il voulait voir la lumière et être pardonné.

- Tu crois qu'il a réussi ?

- J'en sais rien. Je ne crois pas en Dieu, souffla Minho. Mais j'espère qu'il a pu avoir ce qu'il voulait. De tout mon cœur. »


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