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10. Plongez dans mon existence artificielle

*

« Num quid peccavi* ? Il demanda d'un air faussement innocent.

(*Ai-je fait quelque chose de mal ?)

Du latin.

- Semper* », répondit Jeongin avec un même sourire joueur.

(*Toujours.)

J'étais perdu. Je voulais l'appeler, attirer son regard mais c'était à peine s'il m'avait remarqué. Jeongin se levait et s'approchait pour le prendre dans ses bras auquel il répondait, se murmurant des mots que je n'entendais pas, malgré mon ouïe vampirique. Je me sentais étranger.

Le retour de Minho m'avait jeté à des kilomètres de là, je ne fixais plus que lui et tout le reste avait disparu. Je ne ressentais aucune douleur mais de la déception, une déception vive. J'étais terriblement blessé et malgré mon apparente indifférence, je savais qu'aucun d'eux ne serait dupe.

Mais fallait-il encore que l'un d'entre eux se tourne vers moi. Ils fêtaient leurs retrouvailles et moi je quittais le beau vampire androgyne et le brun ténébreux pour ma chambre.

Je fermai la porte derrière moi, mon cœur me faisait mal. Bien plus que toutes les fois où j'avais vu Chris emmener ces inconnus à l'étage du château, bien plus que lorsque je remarquais à chaque fois sa distance, par peur de ma nature. La tête penchée, mes cheveux tombant en pagaille devant mes yeux.

Je détestais cette sensation. Cette faiblesse terrible qui m'accablait. C'était insupportable, j'aurai aimé me crier dessus, me mettre des gifles.

Un vampire faible n'est pas un vampire, un vampire faible ne sert à rien, un vampire faible est bon à tuer.

Malgré moi, j'essayai de les entendre, j'essayai de savoir ce qu'ils se disaient, d'entendre même la porte en espérant que Jeongin parte et que je puisse enfin lui parler, le retrouver.

Cela n'arriva pas.

Je marchais jusqu'à mon lit et je m'écroulai sans force fixant le plafond, les yeux mis clos. J'imaginais que mon lit s'envolait au loin quelque part, au-dessus des nuages touchant presque le ciel du bout des doigts, j'imaginais que tout n'était qu'un bruit de fond que je planais totalement en dehors de la vie, en dehors de la mort, en dehors de l'éternité. J'aurai aimé que ça ne soit pas qu'un rêve et que je puisse enfin être maître de mes sentiments, sans me soucier des conséquences. Oublier tous ses immortels, oublier le passé et le présent, oublier les massacres arrêter de les imaginer, oublier ce Felix qui semblait me surveiller de haut comme un esprit céleste. Oublier Minho et son sourire, ses yeux vermeilles, ses cheveux sombre aussi noir que son âme, oublier sa peau de porcelaine aussi froide que les profondeurs de l'océan mais aussi douce qu'une brise printanière. Je devais oublier pour devenir fort, je devais me débarrasser de mes sentiments pour devenir fort. Me débarrassez du faible petit Jisung, le petit vampire.

Et je me suis endormi.

La pièce était flamboyante, les murs en pin était d'un cuivre effrayant, les lumières de la cheminé dans cette teinture de l'enfer. Le corps de ma mère tombant au pied de l'assassin, sa peau tachée de sang et sa vie s'écoulant sur le parquet aux ombres dansantes. Le corps de mon père, son visage figé sur une expression de douleur et de souffrance infime, ses pupilles contractées par la peur et la panique. Son cœur cessant de battre peu à peu. Mon ignorance, mon innocence, ma tétanie. Des cheveux clairs, des pupilles sanguines, des lèvres retroussées, des dents aiguisées, le visage taché. La bouche débordante d'hémoglobine, la peur m'étranglant. J'étais immobile, paralysé, impossible de m'enfuir, impossible de faire un pas. J'étais livré au prédateur qui portait le visage du Diable.

Un ange déchu. Mon visage.

« Jisung, réveille-toi. »

La voix de Minho m'avait ramené à la réalité. Mon corps tremblait, je respirais avec difficulté, j'avais les yeux totalement dilatés et je sentais la transpiration le long de ma nuque. Mon teint pâle n'avait pas changé mais je n'étais pas encore totalement conscient. Je repoussais Minho soudainement, je me recroquevillait sur moi-même, effrayé par le cauchemar le plus réel que je n'ai jamais eu.

« Ce n'était qu'un rêve Jisung, un très mauvais rêve... » Tentait de me rassurer l'immortel.

Je sentis soudainement ses bras m'attirer à lui, des mains me bloquer avec fermeté contre un corps de glace mais l'étreinte était apaisante et libératrice. Tenu contre le corps de Minho, je sentais ma catatonie se dissiper. Peu à peu, ma gorge se débloquait et finalement je me mis à sangloter.

Minho ne desserrait pas son étreinte et je continuais de pleurer. La tension de ces dernières heures avait eu raison de moi, de ma santé mentale. Le visage de mon père, le corps de ma mère, l'assassin portant mon visage s'approchant de moi avec soif.

« Ca va aller, » Il continuait de psalmodier.


Mais je n'arrivais pas à me calmer, je continuais de pleurer et je m'accrochais à lui comme si ma vie en dépendait.

« C'était moi...je pleurais dans son cou. Moi. J'avais tué mes parents et...

- C'était un cauchemar.

- Il a de la fièvre, dit une autre voix dans la pièce.

Derrière Minho se tenait Jeongin, inquiet.

- Je sais », répondit alors Minho.

Il me fit reculer, essuyant les larmes de mes joues rondes et je me perdais dans son regard doucereux. Il avait de la peine pour moi, et je me sentais horriblement mal d'en être aussi heureux.

« C'est très important d'être stable avant de devenir un véritable immortel. Vous ne lui avez toujours rien dit et vous espérez vraiment qu'il ne perdra pas la raison avant de le découvrir ? Vous jouez avec le feu.

- Je l'ai déjà dit à Chris, mais il persiste.

- Pourquoi l'écouter ? Il n'est pas son père. C'est moi qui l'ai trouvé après tout, si quelqu'un devrait avoir son mot à dire, c'est moi.

- Jeongin, ce n'est pas le moment.

- Ça le sera jamais. »

Je me calmais peu à peu, je ne pleurais plus, ma crise s'estompait, mon corps avait arrêter de convulser et la tension avait disparu. Pour autant, je voulais rester dans les bras de Minho et lorsque je le sentis s'écarter, je ne pus m'empêcher de le retenir. Surpris, il papillonnait une seconde sans me quitter des yeux.

« Jisung, tu peux le lâcher, il ne va pas s'enfuir, me dit Jeongin en s'approchant enfin.

Il s'assit juste derrière Minho et je le regardai comme s'il était un étranger indésirable.

- Je ne partirais pas », rajoutait finalement l'Originel.

Il était toujours inquiet, ma réaction n'était pas normale, c'était ce que je lisais dans ses yeux. C'était plus animal que réellement affectif.

Je secouais alors la tête et je revins à moi, libérant enfin l'immortel. Une véritable torture.

« Je veux savoir », je déglutis finalement, la gorge nouée.

Minho croisa le regard de Jeongin qui haussa les épaules, avant de soupirer. Minho en profita pour se lever et s'éloigner de quelques pas.

« Felix a tué tes parents.

- Jeongin, tu pourrais commencer par le début.

- Tu vois un meilleur début ?

- Comment ça Felix a tué mes parents, pourquoi ? »

Les deux vampires se regardèrent à nouveau, Minho ne semblait pas en phase avec l'androgyne mais il ne l'arrêta pas pour autant.

« Ton existence est un tabou. Ta conception elle-même est une hérésie, dans notre communauté. Pour ça, tes parents ont été tué.

- Je ne comprends pas...

- Tes parents étaient très intelligents, continua Minho. Ils ne sont en revanche pas tes parents d'origine. Ils étaient loin d'être assez fort pour engendrer un Originel digne de ce nom.

J'encaissais avec difficulté mais je restais attentif malgré mon trouble.

- Tes parents faisaient des expériences. Ils étaient faibles mais plein d'ambition. Alors ils ont eu le projet fou d'essayer de créer une sorte de vampire ultime. Un vampire qui serait capable de reverser Felix et sa tyrannie.

- Le but n'était pas sain, il voulait simplement prendre le contrôle de la communauté, il n'y avait aucune raison héroïque ou je ne sais quoi, insista Minho d'un geste dédaigneux de la main.

- Ne me demande pas comment mais tout ce que l'on sait c'est que tu as été conçu sur la base de deux familles de vampire. La plus puissante et la plus ancienne. Le tout implanté dans le corps de ta mère qui n'a été qu'un réceptacle. Vous n'aviez pas le même patrimoine génétique.

Tu es né dans l'ombre, tous les vampires ignorait ton éternité. Tu as été élevé comme un être humain, tes parents ne voulaient pas te relever ta nature avant ta Libération. Mais Felix a fini par le découvrir.

Jeongin regarda encore une fois Minho avant de continuer.

« Les personnes qui furent au courant par la suite étaient Chan et Minho.

- Quand Felix m'a annoncé qu'il y avait un « enfant du Diable » au sein de la communauté, ses yeux n'avaient jamais été aussi enflammés. Son aura était tellement dévastatrice que j'aurais pu mourir sous la tension. Je n'avais pas tellement compris ce qu'il avait voulu dire par là mais je savais qu'il allait tuer cet enfant. Je le sentais, son désir d'éradiquer cet affront. Il était furieux et même temps, impressionné je crois. A vrai dire, il était passé par une multitude d'émotion et ça faisait des décennies que ça ne lui était pas arrivé. Chan était au courant parce que je suis allé le chercher pour calmer son frère. Il était le seul que Felix n'aurait pu toucher mais ce soir-là, il aurait tué quiconque se serait mis en travers de sa route.

- Tu ne te souviens peut-être pas de moi mais je suis souvent venu voir tes parents, avant cette nuit-là. Sourit tristement Jeongin. Aussi mauvais qu'ils étaient, au fond ils n'étaient que des immortels comme les autres et ta venue les avait transformés. Ils étaient devenus parents. Peu importe ton sang, ils t'aimaient. Je le voyais dans leurs yeux. Je me souviens encore de toi lorsque tu dessinais près de la cheminée tous les soirs après le dîner, je restais avec tes parents à discuter et parfois je jetais un coup d'œil tu étais dans ton monde. Tellement calme...Tu étais tellement obsédé par les démons, les monstres, les créatures mythique, tu t'en faisais des images toutes faites, tu les imaginais comme ceci comme cela. Tu étais un enfant comme les autres.

Les deux restèrent silencieux, je me taisais également prenant conscience de la situation, de mon identité. Un enfant démon, conçu pour être le Roi des démons.

Felix a eu peur, il a eu peur pour lui et a tué mes parents. Les a tués pour les punir d'avoir imaginé ne serai ce qu'une seconde qu'ils pourraient le détruire. Mon imagination était tellement développée que lorsque j'ai vu mon assassin je m'en suis fait tout de suite un film, je le voyais grand, à la chevelure noire comme la nuit et les yeux rouge alors qu'à présent l'homme avait les cheveux clairs comme le jour, le regard aussi rouge que la couleur de la Lune ce soir-là. Il a tué ma famille par vengeance, comme une punition divine pour avoir osé le défier. Mais aussi par précaution. Si ça avait marché, si j'étais vraiment plus fort que lui. C'était loin de flatté mon égo. Ça ne faisait que gonfler ma colère, comme un ballon prêt à exploser.

Je serrais les dents. Les images d'un vampire tuant mes parents avec le sourire, arrachant leur cœur pour les punir, détruisant leur âme avec désir de les voir souffrir. L'envie de m'attaquer, de me réduire en miette et de jouir de sa puissance. Ses images défilaient et défilaient.

« Comme je savais où tu étais, je suis arrivé en premier et Chan me suivait de près mais c'était trop tard. Chan lui a tiré dessus pour l'empêcher juste à temps de s'en prendre à toi et je t'ai attrapé pour m'enfuir le plus loin possible. Tu t'es évanouie dans mes bras. J'ai laissé Chan derrière, et je pensais sincèrement que Felix finirait par le tuer. Il ne se contrôlait plus mais je m'étais juré de te mettre à l'abri avant de le rejoindre. Chan lui a promis de te tuer. Mais pas dans la souffrance. Il lui a promis que tu serais mort et il a été convaincu. En réalité, tu dormais paisiblement dans le château Bang. Nous avons simulé un enterrement, Felix n'avait aucune raison de ne pas le croire mais tout ce temps, Chris t'as protégé, t'as caché du monde jusqu'à qu'il soit obligé de te libérer. »

La vérité était difficile à avaler et à la fois, évidente. Comme si je l'avais toujours su, que ça faisait partie de moi. Je sentais mon monde s'effondrer et se construire en même temps. Je prenais réellement conscience de mon passé, de mes origines. Je revoyais mes parents, des souvenirs factices ou réelles, je n'en savais rien. J'étais un enfant, dans la petite maison de bois et Jeongin dans une de ses tenues extravagantes, était assis à la table de la cuisine. Le coup de feu, l'homme qui tenait l'arme, la pluie, le visage de l'Originel qui avait éventré ma famille. Son frère qui s'était interposé alors que je me sentais engloutis dans un trou noir.

Le sourire de ma mère, la dernière larme de mon père qui plein de sang me tenait le visage.

« Pardonne-nous. »

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