Chapitre_ 9
NDA : vote à la fin pour la fin de l'histoire
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Annabeth aurait pu avoir bien pire pour sa fin de grossesse : elle avait le temps de se reposer, elle n'était plus stressée par toutes les tâches quotidiennes tel que le ménage ou la lessive (même si Percy et elle se partageait ses activités de manière équitable), elle était de retour dans la maison qui l'avait vu grandir, les regards haineux avait disparu (ou, du moins, elle n'y faisait tellement pas attention qu'elle ne les voyait plus) et Grover était de retour.
Percy n'avait pas été aussi heureux depuis longtemps, comme si la présence de son meilleur ami le déchargeait d'un poids sur les épaules. Et elle, elle avait retrouvé son meilleur ami, en dehors de Percy.
Grover avait été son guide. C'est lui qui les avait trouvés, elle, Luke et Thalia. C'est lui qui l'avait guidé elle et ses nouveaux amis dans ce monde très étrange aux premiers abords. (Après réflexion il est toujours étrange, même lorsqu'on le connait, c'est juste qu'on s'y habitue avec le temps.) C'est lui qu'il l'avait écouté après la mort de Thalia et pendant l'éloignement progressif de Luke. C'est lui qui était là quand Percy ne l'était pas. Et après sa nomination au Conseil des Sabots Fendus ils étaient restés amis même s'ils se voyaient beaucoup moins. Et voir le vieux trio se reformer de nouveau ça faisait du bien !
En parlant du vieux trio, les trois inséparables bavardaient sur la plage de Long Island, emmitouflés dans de nombreuses couvertures car le vent salé de début février glaçait jusqu'aux os, le lendemain de l'arrivée de Grover.
- Ça faisait longtemps que je n'étais pas resté si longtemps à la colonie, souffla Grover en regardant une vague s'abattre sur le rivage avant d'être ravalé par l'océan.
- Juniper doit être ravie, remarqua Percy.
- Oui et en même temps elle est distante. Je crois qu'elle ne veut pas trop s'habituer à ma présence parce que je repars à la fin du mois.
- Tu dois la comprendre, tu es tout le temps aux quatre coins du pays depuis deux ans. Ça risque d'être dur à entendre, mais elle a appris à vivre sans toi.
Le visage de Grover retomba. Il avait déjà plus ou moins compris ça, mais se l'entendre dire faisait plus mal. Et ça rendait la chose plus effrayante, plus menaçante.
- Ça ne veut pas dire qu'elle ne veut plus de moi ? Rassurez-moi...
- Nan ! Bien sûr que non ! le rassura Percy.
- C'est juste qu'elle se fait à ton absence. Elle sait qu'elle se lèvera le matin sans toi pour la retrouver au petit-déjeuner, elle sait qu'elle ne t'embrassera pas tous les jours, et crois-moi ça fait mal, exposa Annabeth. On sait bien qu'elle te manque aussi, mais c'est différent pour toi : tu es au travail, tu as plein de choses et de problème pour t'occuper l'esprit en dehors d'elle. Elle, elle fait les trucs habituels : enseigner la course aux pensionnaires, prendre soin de la forêt et suivre des cours de xylophone et de flûte de Pan avec les enfants d'Apollon, des tâches habituelles qui lui laissent tout le temps de penser à toi.
- Et quand tu reviens, elle a son train de vie tout organisé et elle n'ose pas le chambouler car tu repars peu de temps après, reprit le fils de Poséidon. En quelques mots, elle vit sans que tu sois physiquement présent et quand tu l'es, elle ne sait plus comment gérer.
Grover fixait le sable. Les paroles de ses amies tournaient dans sa tête à toute vitesse. Il ne voulait pas perdre Juniper, pour rien au monde. Seulement, il ne pouvait pas abandonner le Conseil, en plus la nymphe ne lui avait jamais demandé de le faire.
- Vous pensez que je devrais lui parler ? s'enquit le satyre.
- C'est vraiment comme tu le sens, dit Percy.
- Merci, ça m'aide beaucoup...
- Percy a raison, Grover, on ne connait pas toute votre vie et on en sait beaucoup moins que toi sur Juniper. On ne peut pas deviner ce qu'elle va penser. Si tu sens qu'elle a besoin que tu la rassure, fais-le.
- Vous pensez ? demanda le membre du Conseil toujours peu sûr de lui.
- Mais oui, assura le fils de Poséidon.
Le groupe resta quelques instants sans bruit à regarder la mer et resserrer les couvertures autour de leurs torses.
- Vous savez ce que je crois ? intervint le satyre.
- Dis-nous, encouragea Annabeth.
- Ça craint de grandir...
Les futurs parents le regardèrent en silence, attendant une explication plus poussé qu'une simple phrase.
- Je veux dire, il y a tout le temps des trucs à gérer. Depuis que Percy a débarqué dans ce camp, le ciel menace de nous tombe sur la tête.
- Bah bien sûr c'est ma faute ! se vexa théâtralement l'intéressé en levant les bras pour exagérer ses paroles, cependant il arrêta vite sa comédie et ramena rapidement la couverture contre lui.
- Fais pas ton pleurnichard, charria Grover. Bref, on a enchainé les fins du monde pendant six ans. Mais en dehors de ça, la vie était simple.
- Un long fleuve tranquille, ironisa Annabeth.
Les garçons lui lancèrent un regard de connaisseurs et Grover reprit :
- On était des ados plus ou moins ordinaire en dehors des quêtes. Et même si je ne suis pas vraiment un ado et que, contrairement à vous, je ne vais pas à l'école dans l'espoir d'un diplôme. Mais tout semblait si simple...
- En dehors de la fin du monde, toussota le demi-dieu.
Sa petite-amie le regarda, une pointe de reproche dans les pupilles qu'il feint d'ignorer.
- Maintenant, j'ai le Conseil à gérer, la recherche de nouveaux demi-dieux -autant dire qu'avec ton vœu tu ne nous a pas rendu la tâche très simple, Percy. (Celui-ci refoula un sourire.) En plus de ça, toutes les nymphes des Etats-Unis sont inconsolables depuis que Trump s'est retiré des accords de Paris. Et par-dessus tout, Juniper est distante. Vous, vous vivez ensemble, vous allez à l'université, vous gérez votre foyer à côté de tout le reste. Sans compter le bébé ! Je trouve juste que, en dehors du sauvetage de monde, la vie était plus simple avant, pas vous ?
Percy se posa la question deux secondes. Il repensa à ces dernières années. Il essaya de faire la part entre l'adolescent et le demi-dieu, c'était compliqué étant donné que tout était lié. En rentrant des cours il se faisait attaqué par des monstres, les meilleurs moments de son adolescence étaient dans un camp de demi-dieu, sa petite-amie était une sang-mêlé. En clair, tout ce qu'il y avait de normal dans sa vie était lié à quelque chose d'anormal. Comment il pouvait séparer ces deux parties de son être ? Il était à moitié humain et à moitié dieu, même s'il n'avait jamais rien demandé pour ça, il en était ainsi et le fils de Poséidon avait fini par l'accepter. Seulement il avait appris à vivre avec, et faire la part des choses était dur. Il ne voyait pas comment Grover le faisait, surtout que lui n'a jamais fait partie du monde des mortels, pas vraiment, dès qu'il y allait c'était pour une raison divine.
Malgré tout Percy essaya de détacher le héros, à défaut du demi-dieu, et se focalisa sur tout ce qui n'avait pas un rapport avec les sept quêtes qu'il avait mené (si le compte était bon, il avait arrêté de compter) -sept de trop, à son gout. Il se concentra sur la vie en dehors des risques.
Le stress qu'il ressent maintenant pour être sûr que le frigo est plein, le sol lavé, Annabeth et le bébé en bonne santé, les affaires pour l'extraterrestre prêtes : il est vrai que ce sont des choses qu'il ne ressentait pas avant. Et il est juste que la vie d'avant, celle où sa mère et Paul faisait la cuisine, où savoir faire une lessive n'était pas une nécessitée lui manquait sous certain aspect. Mais d'un autre côté il grandissait et même si parfois (souvent) ça faisait peur, sa mère lui avait dit un jour : « Grandir ça fait partie de la vie, c'est ce qui nous empêche de rester à l'état de larves. Parfois ça fait mal, mais au final on retient du bon de ce changement. Souvent ça fait peur et on se dit que c'était mieux avant, mais dans ces moments-là on ne regarde qu'une partie de l'histoire. Grandit, Percy, grandit car c'est pour ça que tu es là. »
Alors non, grandir n'était pas mal, être un demi-dieu n'était pas mal, ou moins bien qu'autre chose. Une religion monothéiste disait qu'« Allah n'impose à aucune âme une charge supérieure à sa capacité. » (Sourate al-Baqara, 286), selon ce dieu, qu'il existe ou pas (honnêtement le fils de Poséidon n'était plus surpris par rien), Percy était carrément un super-héros. Les Parques avait décidé ça, les Nornes aussi, sans doute, et toute entité qui décidait de l'avenir dans quelque religion que ce soit. Percy était comme ça, et rien n'y changerai quelque chose, et puis ça aurait pu être plus mauvais.
Au final, toutes ces épreuves, la souffrance, grandir... était peut-être ce pourquoi il était fait, et il y avait pire comme destin.
- Je ne pense pas, lâcha enfin le sang-mêlé. Les choses sont différentes, c'est tout.
Les deux personnes avec lui le regardèrent, surprises pas la réponse. Il ne pensait pas que Percy était stupide, ou qu'il avait la mentalité d'un enfant de quatre ans, mais qui aimait les responsabilités ? A peu près personne et encore moins Percy qui évoluait sans respecter de contraintes ou de règles. (Même les obligations les plus élémentaires comme « manger cinq fruits et légumes par jour » il ne le faisait pas.)
- Pourquoi vous me regardez comme ça ? Je sais que je ne suis pas le plus mature et que parfois j'ai un comportement un peu enfantin mais, j'ai vraiment l'air d'un enfant à vos yeux ?
- Non pas du tout, le rassura la blonde.
- C'est juste que tu n'as pas vraiment l'habitude de réfléchir avant de répondre et là, tu avais cette expression comme si... comme si... Grover cherchait ses mots.
- Comme si tu étais sur le point de découvrir les secrets de l'Univers ! s'enthousiasma Annabeth fière de la trouvaille de cette comparaison.
- Et bien... je crois que j'ai trouvé quelques réponses, à mon propre Univers, au moins.
Ses amis lui sourirent.
Le reste de l'après-midi s'écoula doucement alors que le trio se remémorait les vieux souvenirs et s'en forgeait de nouveaux. Ils rentrèrent rejoindre les autres pensionnaires une fois que le char d'Apollon eu disparu derrière l'horizon.
Le soir même Annabeth se coucha de bonne heure, épuisée.
- Il a intérêt à vite faire ses nuits, sinon je vais mourir d'épuisement.
- Si c'est génétique on est mal, ma mère m'a dit que j'ai fait les miennes à presque sept mois.
La fille d'Athéna s'enfonça un peu plus dans les oreillers en grognant. Percy rit en se glissant sous la couette à côté d'elle.
- Tu sais comment remonter le moral des troupes, toi, ironisa-t-elle.
- Les troupes, oui. Avec toi il m'arrive d'avoir un peu plus de mal, rigola le brun. En vrai, je vais t'aider, bien entendu comme pour le reste. Je te propose un deal : chacun notre tour, peu importe si en coup faut le changer et pas l'autre, ça évite les calculs compliqués, et le petit plus c'est la mention oreiller dans la tête de celui qui ne se lève pas s'il pleure trop et que c'est son tour.
- Deal, accepta Annabeth en entrelaçant son petit doigt avec celui de son copain.
Annabeth s'endormit rapidement, tellement fatigué qu'elle n'eut même pas le temps de s'inquiéter sur le million de possibilités pour que l'accouchement se passe mal.
C'est une chose à laquelle elle pensait de plus en plus. Pas forcément une bonne idée mais cela faisait sans doute partie du processus de femme enceinte. Elle avait lu quelques bouquins pour ne pas débarquer dans l'aventure d'être mère en grosse touriste. (Même si l'espèce avait survécu jusque-là, ce qui prouvais qu'il n'y en avait pas vraiment besoin, mais passons.) Et la plupart du temps on expliquait à quel point il était important de ne pas stresser, que cela ne changerait pas les choses et que cela empêcher de profiter de la grossesse. Seulement Annabeth avait quand même profiter de sa grossesse. (C'était une expérience magique que de sentir grandir un être, qu'on ne connaissait pas mais pourtant qu'on aimait, évoluer en soit.) Et en plus de ça toutes ses informations elle les avait déjà comprises toutes seules, elle aurait juste voulu un peu d'aide -en dehors de Percy- pour surmonter ses doutes aux pires moments de la journée.
Mais heureusement, ce soir-là, elle n'y songea pas.
***
Annabeth avait vraiment hâte que cette extraterrestre sorte de son corps. D'un, elle avait hâte de le tenir dans ses bras. De deux, Percy était en train de lui mettre ses chaussures car, ça y est, elle avait trop de peine à atteindre ses pieds, elle avait mal au dos, malgré tous les soins qu'elle appliquait elle commençait à avoir des vergetures vers le bas du ventre (elle se serait bien passée de nouvelles cicatrices), elle allait aux toilettes beaucoup trop souvent et pire que tout : les contractions avaient commencé et ça c'était vraiment très douloureux.
Avoir un contact privilégié de neuf mois avec son enfant, l'idée de donner la vie... tout ça, était magique. Mais tous les à-côtés étaient beaucoup moins plaisants. Cependant, la fille d'Athéna garderait sûrement une bonne image de la grossesse. Même si elle prenait note de ne pas recommencer tout de suite et de bien apprendre à son fils à mettre un préservatif avant de faire quoique ce soit avec une fille.
Elle prenait son petit-déjeuner à la table des Athéna (au moins une règle qu'elle et Percy appliquait : chacun sa table) quand cela commença.
Elle lâcha sa fourchette de bacon et portant une main à son ventre retenant un cri. Percy accouru et elle serra des dents.
- Annabeth, qu'est-ce qu'il se passe ? demanda-t-il pour la forme, il avait maintenant l'habitude des contractions, il suffisait d'attendre pour que ça passe.
Pour toute réponse elle serra des dents un peu plus fort alors qu'une nouvelle vague de douleur plus violente envahissait son corps. Une enfant d'Apollon intervint en quelques secondes. Elle palpa le ventre d'Annabeth qui se laissa faire en espérant que les prochains mots qui sortiraient de la demi-déesse médecin, son nom devait être Ashley, lui annoncerait que ça passerait vite, comme toujours.
- Je suis encore incapable de dire s'il s'agit du « vrai travail » ou de simples contractions mais vu qu'on se rapproche de la date fatidique je préfère l'emmener à l'infirmerie, fut son verdict.
Le visage des deux futurs parents blanchit en un quart de seconde, mais celui d'Annabeth reprit rapidement des couleurs avec la souffrance.
- Mais c'est pour la semaine prochaine ! intervint Percy.
- Il arrive que le bébé soit un peu pressé, encore plus pour une première grossesse et encore plus si c'est une grossesse adolescente.
- Par tous les dieux... souffla le très prochainement père.
Percy et Grover soutinrent Annabeth jusqu'à l'infirmerie même si la contraction s'arrêta sur le chemin. Juniper se porta volontaire pour récupérer le sac du bébé contenant les premières nécessités -pyjama, couches, biberon et lait en poudre (Annabeth avait décidé de ne pas allaiter, elle ne sentait pas prête pour ça).
Grover sortit rapidement de pièce après avoir déposé la fille d'Athéna sur un lit. Seul restait dans la pièce Ashley, Percy, une autre enfant d'Apollon dont Annabeth se fichait pas mal de connaître le nom et, bien sûr, Annabeth elle-même.
La nymphe arriva peu de temps après, déposa le sac et repartit aussitôt, laissant son intimité au couple. Les deux sang-mêlé qui s'occupaient d'elle préparaient tout le matériel de maternité que le camp s'était procuré en prévision de l'accouchement d'Annabeth et dans la perspective qu'il y en est d'autre pendant qu'elle se tordait de douleur sous le coup d'une nouvelle contraction (la deuxième en sept minutes) et que Percy paniquait en prenant la main de sa petite-amis dans la sienne.
- Je croyais qu'Artémis devait me rendre l'accouchement plus facile, grogna Annabeth.
- Tant que tu n'as pas commencé le « vrai travail » tu es toujours dans le domaine d'Héra, expliqua Ashley.
La blonde ouvrit la bouche sans doute prête à lancer un bon lot de juron à l'encontre de la déesse mais préféra s'abstenir étant donné qu'elle n'était pas en position de force.
- Comment on sait quand je travaille « vraiment » ? haleta la blonde.
- Il faut étudier les contractions, si l'intensité de la douleur augmente au fur et à mesure du temps, c'est un premier signe. Si l'intervalle entre tes contractions est de moins de cinq minutes pendant plus ou moins une heure, c'est plutôt évoquant que le travail commence. Mais le meilleur signe serait que tu perdes les eaux.
- Dans la plupart des cas je souffre en fait ? s'enquit Annabeth alors que la deuxième contraction se finissait.
- En gros, oui.
- Super... souffla Annabeth.
- Brenda, tu peux aller me chercher un chrono au mur d'escalade ? demanda Ashley à la deuxième fille.
La petite blonde s'exécuta en ronchonnant, visiblement peu ravie de s'occuper des tâches de second ordre.
- Depuis quand y a des chronos au mur d'escalade ? demanda Percy.
Stupide question, certes. Mais ça l'empêchait de trop paniquer.
- Depuis que les enfants de Niké veulent absolument savoir qui détient le record absolu...
Le silence prit place dans la pièce et Brenda revint quelques minutes plus tard avec le chronomètre. C'est l'instant que choisit la troisième contraction pour se manifester. La tête bouclée de la blonde bascula en arrière sous l'action de la douleur.
- Ok, Annabeth. Tu dois me dire si ces contractions sont plus douloureuses que les précédentes, celles d'avant aujourd'hui et entre elles.
Annabeth attendu que la douleur se calme avant de répondre, elle le fit quelques secondes plus tard :
- Que les précédentes, par les dieux, oui. Entre elles, je ne sais pas encore.
Le temps passa, les contractions se faisaient plus fréquentes et plus longues, plus douloureuses aussi. Mais Ashley était toujours réticente à l'idée de dire que le « vrai travail » avait commencé. En plus, elle n'était pas sage-femme ce qui l'empêchait d'y aller au ressentit. Elle devait vraiment se baser sur les quelques livres qu'elle avait lu en diagonale.
- Se serait sympa de ta part de perdre les eaux, vraiment, ça m'aiderait, souffla Ashley en marquant toutes les informations de temps sur une petite feuille de papier.
Seulement, le « vrai travail » ne semblait pas prêt à commencer. La déesse qu'on ne nommera pas devait se faire un plaisir de voir Annabeth souffrir.
Au bout d'une heure (ou d'un siècle suivant le point de vue) Annabeth intervint pour autre chose que des mesures de douleurs et des petites phrases rassurantes de Percy.
- C'est quelle impression quand on perd les eaux ?
- Il parait que c'est comme si on faisait pipi sans pouvoir se contrôler, expliqua Branda.
- Ah ça me rassure j'avais peur de m'être pissé dessus... souffla Annabeth, soulagée.
La mâchoire de Percy tomba.
- Puits... Puits de Sagesse, tu réalises ce que tu es entrain de dire ?
Annabeth sourit.
- Bah ou- (son visage plia sous le coup de la surprise et de la panique) oh mes dieux j'ai perdu les eaux !
- Ok, le « vrai travail » commence ! annonça Ashley à la cantonade, comme s'il y avait beaucoup de gens à prévenir.
- Ça veut dire que je suis sous la protection d'Artémis, que ça va bien se passer ? demanda la fille d'Athéna.
- Si elle ne t'a pas oublié ou si elle ne fait pas autre chose, alors oui. Sinon, on n'a pas de péridurale.
- Pas de péridurale ? murmura Annabeth.
- Non. Je serais toi j'enverrai mon homme faire une ou deux offrandes.
- Percy, tu as entendu ?
Par le regard que sa copine lui lançait, il comprit assez bien qu'il allait devoir faire la plus grosse offrande de sa vie.
Il déposa un baiser sur le front moite de la fille d'Athéna avant de quitter la pièce sans oublier de lancer un regard de courage à la jeune femme sur le lit.
Le fils de Poséidon trottina jusqu'à la cuisine, un chemin qu'il connaissait que trop bien à force d'être de corvée vaisselle. Malgré le fait que les harpies ne semblaient pas heureuses de lui laisser prendre de la nourriture en dehors des heures de repas elles le laissèrent faire une fois qu'il eut juré sur le Styx (Un serment dangereux mais sûrement moins qu'une Annabeth hormonale, stressée et en colère.) que ce n'était pas pour lui mais bien pour une offrande.
Il prit autant de nourriture qu'il put. Il marcha rapidement en s'appliquant pour ne rien faire tomber jusqu'au foyer. Percy jeta un à un tous les différents aliments : du paquet de Smarties au sushis en passant par les tomates farcies.
Il adressait une prière en murmurant dans laquelle il demandait à Artémis de faciliter au maximum l'accouchement d'Annabeth, de l'aider, d'aider le bébé.
Ses paroles et la fumée s'envolaient dans la légère brise de l'après-midi.
Il venait de jeter le dernier Doritos dans le brasier quand une main vint timidement lui tapoter l'épaule. Il se tourna rapidement, pressé de retrouver Annabeth il ne voulait pas perdre de temps. Il se retrouva face à face avec une petite fille d'une beauté incroyable, elle devait avoir un peu plus d'une dizaine d'année.
La fille ouvrit la bouche et semblait parler mais Percy ne l'écoutait pas. Les traits de l'enfant lui rappelaient quelque chose, une chose qu'il était sûr d'avoir déjà vu. Ce n'était pas le carré de cheveux auburn qui encadraient le visage poupin, pas les tâches de rousseurs éparpillées sur le nez fin mais c'était les yeux qui lui rappelaient le plus quelqu'un. La petite avait les yeux argent. En y regardant sans trop y prêter d'attention on aurait pu confondre ses yeux avec ceux gris des Athéna mais ce n'était définitivement pas ça. Ils avaient quelque chose de spécial, quelque chose de... divin...
- Alors ? interrogea la fille coupant le brun de ses pensées.
- Euh, excuse-moi. Tu disais ?
- Annabeth est vraiment en train d'accoucher ? répéta-t-elle.
- Oui, répondit mécaniquement Percy.
- Je ne suis peut-être pas une Apollon mais je sais me débrouiller avec la médecine. Je veux aider. Je peux ?
- Oui.
La réponse, ce simple mot si simple et plein de sens à la fois, avait échappé à ses lèvres sans l'accord préalable de son cerveau. Il n'avait pas réfléchi et pourtant, sans qu'il ne comprenne pourquoi, cela lui semblait logique.
- Viens, il faut qu'on se dépêche, dit Percy avant de reprendre la marche vers l'infirmerie.
La petite fille marchait devant lui, sans plus aucune vue sur ses yeux troublants il se demandait vraiment ce qui l'avait encouragé à accepter. Annabeth n'allait pas apprécier, pour sûr. Il regarda plus attentivement la demi-déesse...
En quelques secondes il comprit ce qui l'avait poussé à dire oui. Elle avait une démarche particulière... elle avait une démarche puissante, elle avait du charisme, elle foulait le monde comme si elle avait pu causer sa fin. Elle avait une démarche divine...
- Dame Artémis, réalisa-t-il avant de s'incliner.
- Tu en as mis du temps à me reconnaître, reprocha la déesse. Je dois avouer que j'ai quand même changé pas mal de mon physique pour cette visite. Nous mettrons ta lenteur sur le compte de l'accouchement.
- Vous vous êtes déplacé pour Annabeth ? questionna Percy, surpris.
- Je devais une faveur à Zeus après qu'il est accepté d'aider une Chasseresse en danger.
- Pourquoi Zeus voudrait aider Annabeth ?
- Il devait une faveur à Hermès qui en devait une à Athéna, ou alors c'est à Héphaïstos qui en devait une à Poséidon. Ou peut-être juste directement à Athéna. Je ne sais plus, c'est compliqué et concrètement je m'en fou.
- Je vois, souffla le jeune homme.
Le reste du trajet se fit en silence. Ils regagnèrent rapidement l'infirmerie et la déesse ne prit pas la peine de prévenir de son arrivée.
Quand le fils de Poséidon pénétra dans la pièce Annabeth était toujours allongé sur le lit, haletante entre deux convulsions. Seulement, elle avait changé de tenu et portait une blouse verte comme les gens portaient dans les hôpitaux dans les films. (Percy avait la drôle d'impression que cette tenue provenait d'un déguisement d'Halloween mais ne fit aucune remarque.)
- J'espère que tu as offert la moitié de la bouffe, dit l'adolescente, puis elle remarqua la petite fille.
L'Olympienne avait déjà mis des gants en latex et était en train d'écouter le débrif d'Ashley.
- Dame Artémis, salua Annabeth. C'est un honneur. Je m'inclinerais bien, j'en serais ravie même, mais bon...
- Je comprends, fille d'Athéna.
Elle donna quelques ordres à Ashley et Brenda sur la suite des événements, ces dernières avaient l'air impressionné et sous pression d'agir sous le commandement d'une déesse -réaction compréhensible.
- Etant donné que j'ai d'autre chat à fouetter que cette naissance, ça va aller vite, annonça la petite fille/déesse.
Artémis claqua des doigts et Annabeth fut prise d'une nouvelle contraction bien plus forte que les précédentes. Percy offrit sa main à sa copine et elle la serra si fort qu'il crut bien s'être cassé deux ou trois phalanges.
- Ok, c'est parti, entonna l'Olympienne. Je vais te demander de commencer à pousser.
Et elle poussa. Ça faisait mal, très mal.
- Par tous les dieux ! Percy, je te préviens : je ne refais plus ça. On aura qu'un seul môme ! grogna douloureusement la jeune femme.
Pour toute réponse il déposa un baiser sur son front.
- Pousse ! ordonna une Artémis pressée.
Et Annabeth obéit. Elle sentait que si elle décidait d'arrêter cela serait encore plus douloureux : le bébé avait entamé la descente, la sortie.
Elle poussa, elle poussa sans en voir la fin. Elle était épuisée, tremblante, moite.
- On aperçoit les cheveux ! s'écria Brenda.
Cette information redonna un peu de courage à Annabeth qui redoubla d'efforts. Elle continua, sentant la souffrance remonter le long de son dos.
- La tête est passé, une fois que les épaules seront sorties ça descendra tout seul, informa Ashley.
- Mais j'en peu plus, souffla Annabeth. Je ne vais jamais y arriver.
- Hé, Puits de Sagesse. Tu vas y arriver, t'y arrives toujours. Juste un petit effort supplémentaire. Rien qu'un et tu seras maman, on sera parents.
Peut-être qu'Annabeth était au bord des larmes, peut-être bien que Percy aussi. Mais personne n'affirmera jamais cette légende. Annabeth se remit à la tâche, plus souffrante que jamais.
Et, dix minutes plus tard elle en apprécia le résultat.
- Félicitation, dit simplement Artémis en prenant le bébé dans ses bras.
Percy le voyait à peine de là où il était mais il était sûr que ce petit être était la plus belle chose qui lui soit arrivé (en plus d'Annabeth). La plus belle chose qu'il n'est jamais créé. Percy pu couper le cordon ombilical mais tout se passa dans une espèce de brouillard. Trop éberlué pour réagir, comme dans un rêve.
Artémis longea le lit du côté opposé à Percy, au cours du chemin elle nettoya et habilla le bébé par magie sans le toucher. Et, elle tendit le bébé à sa mère.
Annabeth récupéra l'enfant dans ses bras
Boum, boum
Joie
Boum, boum
Fierté
Boum, boum
Elle l'avait fait
Boum, boum
Ils allaient réussir
Boum, boum
Le plus bel extraterrestre de l'Univers
Boum, boum
Son bébé.
Elle sourit au petit être dans ses bras, les larmes aux yeux.
Le père se pencha au-dessus de son épaule sourit à son fils, à deux doigts il attrapa la toute petite main du bébé.
- Salut Alex, furent les premiers mots que Percy adressa à son fils. Tu es si beau.
- Si beau, répéta Annabeth le regard fixé sur son enfant.
- On l'a fait Annabeth, on l'a fait. Surtout toi.
- On est une équipe, Percy, une équipe forte. La plus forte des équipes.
L'Orage rencontra l'Océan et tout leur amour passa dans ce regard.
Finalement ils refocalisèrent leur attention sur leur extraterrestre. Le fils de Poséidon remarqua quelque chose d'étrange. Un halo à la fois doré et argenté entourait son fils d'une douce chaleur.
Puis Percy entendit une porte s'ouvrir, il se tourna vers le bruit ; Artémis partait.
- Le halo... c'est vous ? balbutia Percy. Vous l'avez béni ?
- C'est de la part de presque tout le monde là-haut, expliqua la déesse en douceur. On dit souvent que les dieux se servent des héros pour faire le sale boulot. Si je ne peux affirmer ça sans être puni, je ne réfuterais pas cette théorie, Percy. Vous avez trop souffert. On vous a fait trop souffrir. Vous avez vu, vécu, enduré trop de choses par notre faute.
Artémis lança un regard au bébé qu'Annabeth admirait toujours, avant de reprendre :
- Prenez ça comme un gage de notre reconnaissance. La garantie d'une vie normale. Il ne lui arrivera rien. Prenez ça comme un cadeau des dieux.
Artémis avait déjà quitté la pièce et sûrement la terre ferme quand Percy murmura un « merci » plein de reconnaissance. Ashley et Brenda suivirent la déesse de près et laissèrent leur intimité à la petite famille.
Il s'assit sur le lit, au côté de la femme de sa vie.
- Prends-le, dit Annabeth.
Elle lui tendit son bébé et Percy serra tout contre son cœur le fruit de ses entrailles. Il était si petit, si beau, si précieux. Il avait un petit duvet de cheveux bruns, des petits doigts tous recroquevillés.
Annabeth cala sur l'épaule du brun et posa doucement sa main sur la joue de son bébé.
- Il est si petit, murmura-t-il.
- Je crois bien qu'il a ton nez, Percy.
- Je me demande de quelle couleur son ses yeux...
- Tous les bébés naissent avec les yeux bleus, ils se colorent plus tard. On ne saura que dans quelques jours.
- Peu importe la couleur des yeux, avec les parents qu'il a, il fera tomber les filles, blagua Percy.
Annabeth rit et donna vraiment un tout petit coup d'épaule à son copain.
C'est pour ça que dix minutes plus tard aucun des deux parents n'étaient préparé à ce qui s'offrit à leurs yeux.
Les paupières de petit être se rabattirent et pour la première fois ses petits yeux virent le monde.
Un œil gris orage et un œil vert océan, tous deux pétillant comme les étoiles.
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Seulement trois semaines depuis la publi du dernier chap ! Champagne !
Bref...
Je vous demande votre avis pour la suite de cette histoire car on arrive à la fin. Cette histoire sera fini avant la rentrée, idéalement. Je vous demande donc si vous préférez un chapitre 10 avec un aperçu de leurs premières semaines en tant que parents ou un épilogue en deux parties où on verra pleins de passages de leurs vie futurs mais genre dans plusieurs années. Dites moi ce que vous préférez, s'il vous plait.
Sinon comme d'hab, j'espère que ça vous aura plu et que vous me pardonnerez les fautes
Bye.....
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