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Chapitre 22 - Quoi encore?


Point de vue d'Audrey

Du plus loin que remontent mes souvenirs, j'ai toujours aimé ce moment où la journée laisse sa place à la nuit. Le soleil se couche doucement dans des couleurs somptueuses tandis que la lune commence à apparaître. La fin d'un jour rempli ou non, bon ou mauvais. Quand l'obscurité nous enveloppe comme un doux cocon nous permettant de faire une pause dans nos vies. Pour certain, cela signifie sortir jusqu'à ne plus avoir de forces afin d'oublier les mauvais souvenirs, pour d'autre il s'agit simplement de fermer les yeux pour récupérer et être capable d'affronter une autre journée. Dans quelle catégorie je me situe? Je dirais au milieu des deux. À une époque bénie, je parvenais à dormir directement et à me réveiller en pleine forme le lendemain. Depuis quelques temps, les choses ont changé. Je m'endors plus tard et me réveille plusieurs fois. Il m'arrive de plus en plus souvent d'ouvrir les yeux vers 2h00 du matin et de ne plus savoir les fermer, un peu comme aujourd'hui. La lecture est devenue ma compagne jusqu'au moment où il faut aller travailler. Pourtant ce matin, je n'ai pas ouvert de livre. Je me contente de regarder la lune et les étoiles, profitant d'une absence de nuages. Je repense à ce qu'est devenue ma vie en si peu de temps. Dire que le changement me fait peur! Pour le coup, je suis servie. Au début, j'étais complètement perdue et les événements se sont enchaînés tellement vite que je n'ai pas eu l'occasion d'angoisser. Maintenant que je commence à prendre un rythme normal, la peur refait son apparition, insidieuse, s'insinuant dans la moindre de mes pensées. La peur d'être seule, de ne pas faire ce qu'il faut, de me tromper avec Lucas, de le perdre... Je fais bonne figure devant les autres mais intérieurement c'est autre chose. Je devrais chercher un appartement mais je n'y arrive tout simplement pas. J'ai peur des conséquences si je me retrouve seule. Olivier me serre de garde-fou. Il me distrait dès qu'il sent que j'en ai besoin et m'évite de faire des bêtises. Je me rappelle la dernière fois où c'est arrivé. J'étais sur mon lit en train de pleurer. Je me sentais tellement seule que j'étais sur le point de rentrer chez Tom. Mon sac était sorti et mes vêtements entassés n'importe comment. Dès qu'il est rentré et a compris ce que je m'apprêtais à faire, il a pris le contenu du sac et la replacé dans l'armoire. Il m'a ensuite prise dans ses bras et ma serrée fort jusqu'à ce que je me calme. Aucun mot n'a été prononcé, ce n'était pas nécessaire. Le lendemain matin, il m'a dit en riant que si je voulais avoir une présence masculine, il pouvait très bien dormir avec moi, qu'il ne fallait pas en arriver aux extrêmes pour autant. Je l'ai d'abord pris sur le ton de la plaisanterie mais sous son rire, il était sérieux. Depuis, quand il ne travaille pas de nuit, nous dormons dans le même lit, dans les bras l'un de l'autre. Sa présence me fait du bien et je suis sûre qu'il ne regrette pas le canapé trop petit. Maintenant que j'y pense, mes insomnies arrivent toujours lorsqu'il ne dort pas avec moi.

«Bonjour tout le monde, il est 6h00. Vous êtes avec Bruno jusqu'à 10h00»

Je quitte mon coin d'observation à regrets pour m'habiller et prendre mon petit-déjeuner. Olivier ne devrait pas tarder à arriver. Je prépare une coupe de fruits pour moi et des crêpes pour lui. Je viens à peine de terminer que la porte s'ouvre sur ce dernier.

- Bonjour ma belle. Qu'est-ce qui sent si bon? me demande-t-il en m'embrassant la joue.

- Je t'ai fait des crêpes, lui dis-je en souriant.

Ses yeux brillent comme ceux d'un enfant. Je sais qu'il est gourmand et qu'il ne perd jamais une occasion de se faire plaisir.

- Mais quelle bonne idée! Tu m'accompagnes?

- Non, j'ai mes fruits, lui dis-je ne désignant la coupelle du doigt.

- Tu exagères, tu devrais te nourrir un peu plus.

- Les fruits sont remplis de bonnes choses je t'assure, dis-je en mangeant.

- N'empêche que si tu continues comme ça, tu vas t'affaiblir. De quand date ton dernier repas? me demande-t-il suspicieux.

- Heu, laisse-moi réfléchir. J'ai mangé de la salade de légumes hier midi.

- Tu blagues?

- Non pourquoi?

- Il va vraiment falloir que tu te nourrisse Audrey.

- Je n'ai pas faim et rien que l'idée de manger me donne la nausée.

- Depuis combien de temps ça dure?

- Un peu avant que je ne quitte Tom, dis-je soudain honteuse.

- Tu mangeais plus que maintenant quand même. Non?

- Je me contentais du repas de midi.

- Ce n'est vraiment pas raisonnable. Tu devrais peut-être consulter quelqu'un.

- Un psy tu veux dire?

- Un psy ou un nutritionniste ou un médecin, peu m'importe mais tu ne peux pas rester comme ça. Si tu ne le fais pas pour toi, pense au moins à Sylvie et à nous. Tu crois que Lucas serait content d'apprendre ça?

Même si je ne vois pas où le problème se situe, je vais y réfléchir. Je me porte comme un charme si ce n'est la nausée qui apparaît à l'idée d'avaler quelque chose. Et c'est vrai que je mange de moins en moins.

- Tu as prévu quoi pour ce midi? me demande-t-il sérieusement.

- ...

- Audrey

- Olivier

- Te moque pas de moi, je suis sérieux là. Tu ne comptais pas manger, c'est ça?

- C'est à dire que non.

- Tu vas me faire le plaisir d'aller à la cafétéria et de prendre un repas complet.

- Mais...

- Il n'y a pas de mais qui tienne. Je tiens à toi, je ne veux pas te perdre. Tu veux bien faire un effort?

J'acquiesce histoire d'être tranquille mais je sais pertinemment que je ne mangerai pas. Mon corps ne veut plus rien avaler.

- Mange au moins une crêpe avant d'aller travailler ma belle.

- J'ai mes fruits, je ne supporte rien d'autre le matin.

- Mouais, me dit-il peu convaincu.

- Je dois partir sinon je vais arriver en retard. Profite bien du lit, tu pourras prendre toute la place, dis-je pour lui montrer que le sujet est clos.

- N'oublie pas ta promesse hein!

- Non papa. À tout à l'heure.

Je m'en vais, pressée de mettre un terme à cette conversation. Comme d'habitude, les embouteillages sont bien présents et ce n'est que quarante-cinq minutes plus tard que j'arrive au travail. Je passe dire bonjour à Geoffrey avant de me rendre dans mon bureau. Dès que je franchis la porte, je me sens chez moi, protégée. J'ai décoré la pièce avec différentes plantes vertes ainsi que quelques fleurs pour mettre une touche de gaieté dans ce lieu tristounet. Mes collègues ont déposé un tas de dossier sur mon plan de travail ce qui me soulage. Je vais pouvoir me concentrer sur autre chose que sur ce matin. Après quelques aller-retour jusqu'à la photocopieuse et le traitement d'une partie des dossiers, je m'arrête pour envoyer un message à Lucas. C'est devenu notre petite routine.

«Coucou,comment va Musclor?Ici toujours la même chose.Bisous.A»

Je lui ai donné ce petit surnom parce qu'il est toujours occupé à travailler sa musculature afin d'être prêt quand il retrouvera le service actif. Les progrès qu'il a fait en quelques jours seulement sont bluffant. Il n'a plus besoin de fauteuil roulant mais marche toujours avec des béquilles, à une allure d'escargot selon ses dires.

Sa réponse ne se fait pas attendre et me donne un sourire jusqu'aux oreilles:

«Salut la plus belle,ton Musclor va de mieux en mieux.Je pense beaucoup à toi.Tu me manques.L»

Depuis les déclarations qu'il m'a faites, il est plutôt du genre renfermé sur ces sentiments. Il me dira volontiers que je lui manque mais n'ira pas plus loin. Ce n'est pas grave, ces attentions en disent assez long et puis notre «relation» n'en est pas encore là. Nous ne sommes même pas ensemble, nous sommes censés être amis. J'ai pris sur moi de lui dire mes sentiments à son égard mais c'est surtout parce que j'en ai marre des secrets et des non-dits. Je m'étonne moi-même d'ailleurs, je ne pensais pas que j'aurais assez de cran pour le lui dire. Comme quoi, j'évolue.

L'horloge marque midi mais je n'ai pas envie d'aller manger. Tant pis pour la promesse faite à Olivier, je savais que je n'irais de toute façon pas. Je me replonge dans mes dossiers quand on frappe à ma porte. Je n'ai pas le temps de réagir que Geoffrey montre le bout de son nez.

- Hello la belle, c'est l'heure de ma pause, tu m'accompagnes?

J'ai comme l'impression que mon colocataire l'a prévenu.

- Je n'ai pas très faim, je mangerai plus tard.

- Viens. C'est plus sympa à deux, me dit-il avec un clin d'œil. J'ai pas envie de manger seul.

- Tu n'as pas un collègue qui pourrait venir avec toi?

- Tu me vexes la chérie. Tu crois que je préférerais manger avec eux qu'en charmante compagnie?

- Très bien, tu as gagné, soupirais-je. Tu n'aurais pas eu Oli au téléphone par hasard?

- Non, pourquoi il avait quelque chose à me dire? me dit-il innocemment.

- Je vais faire semblant de te croire.

Nous arrivons à la cafétéria et il m'emmène au self. Alors que normalement il prend un sandwich, je le vois se diriger vers la file des repas chauds.

- Et c'est une coïncidence si tu ne prends pas un sandwich comme d'habitude? lui dis-je en le fusillant du regard.

- Je ne vois pas de quoi tu parles. J'ai envie de changer pour une fois.

Il respire la mauvaise foi. Je ne peux pas leur en vouloir, ils ont eu tellement peur pour moi qu'ils se sont donnés comme mission de veiller sur moi. Après qu'il ait commandé pour moi, puisqu'apparemment mes choix n'étaient pas les bons, je le fais se pencher vers moi et lui embrasse la joue. Il me regarde surpris par mon geste.

- Merci.

Pas besoin de mots, je vois dans son regard qu'il a compris. Nos plateaux en main, nous trouvons une table près de la fenêtre et nous installons. Il m'a pris beaucoup trop. Même avec la meilleure volonté du monde, jamais je ne saurai manger tout ça.

- Tu n'aimes pas? Il me semblait pourtant que les spaghetti bolognaises étaient ton plat préféré, me regarde-t-il en haussant un sourcil.

- C'est effectivement le cas mais tu as vu la portion? Ils pourraient au moins faire une portion pour enfant, ce serait plus petit.

- Audrey, elle est tout à fait normale cette portion.

Je me force à manger mais le cœur n'y est pas. Geoffrey le voit bien et essaie de me distraire en discutant de tout et de rien. Au bout de cinq bouchées, je n'en peux déjà plus. Les nausées me reprennent. Je ne vais pas y arriver.

- Ça ne va pas Audrey? Tu es toute pâle, me dit-il inquiet.

- Si, je vais...

Je n'ai pas l'occasion de finir ma phrase que je cours en direction des toilettes. J'arrive juste à temps avant de rendre les bouchées de pâtes. Je glisse sur le sol, appuyée contre le mur de séparation. Mais qu'est-ce qu'il m'arrive? Les larmes coulent sur mes joues tandis que la peur s'insinue dans chacun de mes pores. Ce n'est pas normal.

- Audrey? Tu es là? crie Geoffrey, paniqué.

J'ouvre la porte, incapable de parler. Il me voit et s'agenouille pour être à ma hauteur. Il me serre dans ses bras et me berce.

- Qu'est-ce qu'il m'arrive? demandais-je entre deux sanglots.

- Je n'en sais rien ma belle mais on va trouver. Je te le promets.

Nous restons comme ça jusqu'à ce que je me calme. Quelqu'un a bien essayé de venir aux toilettes mais un regard de mon ami a suffit à l'en dissuader. Je pensais être tranquille et avoir passé le plus dur mais visiblement, là-haut, ils n'ont pas la même notion de tranquillité que la mienne. Je ne sais pas ce que je vais devoir affronter mais ça ne me dit rien qui vaille.

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Chapitre publié un peu plus vite que prévu mais comme il était terminé, je ne voyais pas pourquoi je ne pouvais pas vous en faire profiter maintenant :-).

Qu'arrive-t-il à notre Audrey? Que va-t-il se passer?

A votre avis? Donnez-moi vos suppositions...

Chapitre corrigé le 11/10/18

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