(Remise en ligne)

Tu ne comprendrais pas ma peur si je te l'avouais. Comprendrais-tu  que j'ai si peur que tu ai changé ? Tu sais, je n'ai rien oublié. Ni les hauts ni les bas. Je me demande si tu penses à moi. Je suis sûre que tu ne m'a pas oublié on était proche quand tu étais encore là. Et puis ça ne te ressemble pas d'oublier.
J'ai plein de souvenirs qui fusent dans l'esprit quand je pense à toi.
Tu te souviens de notre rêve ?
"On deviendra écrivain, toi et moi !"
À l'époque tu y croyais bien plus que moi, pour moi cette avenir n'existerait pas.
J'aurai dû y croire, car maintenant c'est mon rêve. Mais maintenant on ne le partage plus. Chacun a grandit en prenant le chemin opposé.
Je me souviens que tu pouvais savoir ce que je ressentais. Tu me connaissais par coeur, André.
Du jour au lendemain ta maison fut vide.
La porte sur la quelle mon poing toquait presque chaque week-end restait figé, fermé.
J'ai dû tellement pleuré, ça je l'ai oublié.
J'ai  gardé tout ce que tu as laissé, ou oublié. Et je pleure à chaque fois que j'ose les regarder. J'espère que tu ne m'en veux pas de ne presque plus le faire. Je n'ai pas la force de relire toute ces lettres, d'accepter que tu sois partis, de me rappeler le passé. Je suis faible, tu le sais.
J'ai peur de pleurer, peur d'avoir mal.
Le temps est passé sous mon nez, je n'ai pas compris au final.
Ce dont je  peux me rappeler ces de tes rêves, de tes sourires, de ton inquiétude quand je penchais du mauvais côté, ton regard qui me disait "Je sais  que tu mens, mais je te ne chercherais pas ce que tu veux me cacher."  Je me souviens que tu m'aimais. Je sais que tu ne voulais pas que je vois que tu étais triste. Je le voyais. Parce que oui, moi aussi je te connaissais. Je savais très bien à quel point tu souffrais, car tu as su que tu allais partir bien avant moi.
Tu voulais paraitre fort, c'est tout à ton honneur.
Je me souviens de tout, je n'ai rien effacé.
Du fou rire aux larmes, des disputes aux secrets.
Arrivé au collège je t'ai presque négligé. J'étais tellement conne j'espère que tu le sais. J'espère que tu sais que je ne pensais pas ce que je disais parfois. J'essayais d'être forte, ça ne me réussissait pas aussi bien que toi. Parce que moi je suis faible comparé à toi.
Je venais chez toi, ta mère me souriait, et ton père m'apprenait des mots en portugais.
Je me rappelle de leurs accent de là bas, ce pays que ton frère aimait tant. Vous étiez fiers de venir de là bas, c'était magnifique de vous voir comme ça.
Je me souviens que ton père parlait difficilement le français, que lui même ça le faisait rire. Et je me souviens de tes deux frères. Ton faux jumeaux, dont j'étais amoureuse, que tu jalousais tant. Et ton petit frère qui riait chaque fois qu'on se voyait.
Je me souviens que chez toi ça sentait beau, ça sentait un peu le caramel. Cette odeur si particulière que j'ai attribué inconsciemment au Portugal.
J'avais l'impression de voyagé quad je venais chez toi. Ta mère fredonnait en portugais, vous lui répondez en portugais. J'ai l'impression d'avoir visité un pays où je ne suis pourtant jamais allée.
Ta mère aimait cuisiné. Et j'aimais beaucoup ta mère, elle m'a souvent invité à manger. C'était magique tu sais ?
Avant je trouvais ça presque normal,banal,quotidien.
Tout le monde a des amis. C'était ce que je me disais.
Quand tu es partis j'ai réalisé.
J'aurai dû te dire ce qui me paraissait normal. J'aurai du te dire tout ce que je n'ai pas dis.
Le temps à filé à une vitesse... Maintenant tu es loin et tu as de nouveaux amis. Je sais que tu as parlé de moi à ton meilleur ami. Ça me fait sourire mais me rend aussi triste. Je sais que le passé ne reviendra plus.
Je garde tout nos souvenirs comme les plus beaux trésors que tu m'as fait.
Tu le sais, jamais je ne t'oublierai.