dédale,
j'ai compté les dalles de ta prisons dorée
ton labyrinthe m'effraie
mais fut un temps où nous étions heureux dedans
pas vrai ?

qu'as-tu fais
pour que le monstre t'enferme dans ton propre chef d'œuvre ?
je me demande parfois
si tu te souviens de notre montagne de cailloux
tu sais, celle où on grimpait
pour observer les chèvres devenues chiennes

je t'ai blâmé
très longtemps pour ce qu'il s'est passé
dis, tu repenses parfois au lit-tragédie ?
moi oui
souvent.

"nous sommes les cobayes d'un grand test"
tu te répéteras ça
quand je compterais les moutons.
et je n'oublierai pas
le regard que tu m'as lancé
en m'observant voler, les ailes que tu m'as offertes dans le dos, très loin de toi
papa

(je t'aime
ton toi un peu bobo blues
les lunettes sur le bout de ton nez
les sourires que tu n'esquissent jamais
puis tes petits yeux humides quand mohamed rouicha passe à la télé.
je suis désolée
j'espère aussi que tu l'es)

- papa, dessine moi un mouton !