Sarah,

Sarah,si je t'écris cette lettre...non,ce n'est pas une lettre.C'est une supplication,une demande,une prière.Si tu la lis,saches que tu me manques.Sache que je t'aime et que je me suis conduit comme un idiot.

Je suis un idiot.

Mon dieu,Sarah,ce que tu me manques!Si tu lis cette lettre,je veux que tu sache tout cela.Tout ce que je vais te dire sont toutes les raisons pour lesquels tu es partie.

Sarah,j'aimais ma soeur comme chaque frère aime sa soeur.Tu savais qu'elle se mourrai et j'ai passé beaucoup de temps près d'elle,ce qui nous a éloigné.Ensuite,il y a eu Mathilde,mon amie.Elle souffrait,je l'aidais.Tu l'a mal pris.Tu étais...jalouse.Oui,j'ose écrire ces mots,tu étais jalouse.

Alors tu m'aimais.Quand on est jaloux,c'est qu'on aime.Je sais que tu niera tout cela par fierté quand tu lira cela.D'ailleurs,pardonne mes mots,Sarah,mais je pense que ta fierté nous a perdu aussi.

Toutes ces petites choses et broutilles qui nous ont tout fait oublier.Oublier nos concours de sushis,nos courses dans le parc St-Anne,nos rires dans le fleuve Marinia...Toutes ces choses qui faisais mon bonheur.Toutes ces choses perdus à jamais.

Sarah,quand tu lira ces mots,ces lettres,ces lignes,sache que je t'attendrais une dernière fois,un e toute dernière fois,samedi à neuf heures à la Place du Dernier Espoir.Ce tout dernier rendez-vous pour nous sauver.Je ne veux pas qu'on coule.Je t'aime,Sarah,si tu savais comment!

J'espère que tu ne m'as pas oublié.Je ne veux pas que tu m'oublie,

Il faut que j'arrête de t'écrire,je te dirais le reste en face.Mais même sans cela,je ne peux continuer.Mes gestes sont imprécis,mes mains tremblent,ma vue se brouille.Sarah,tous les symptômes sont présents;je souffre de ta disparition.

Je t'aime et t'aimerai quelque soit ta décision,

Raphaël

Dix ou vingts fois,elle ne comptait plus.Elle ne savais plus combien de fois elle relisait cette lettre qui lui était adressée.Pourtant,pendant toutes ses lectures,elle s'était posé en boucle la même question.

Dois-je y aller?

Comme le disais,non,l'écrivais,Raphaël,sa fierté en prendrais un coup.Elle l'aimais.Elle ne l'aurai jamais avoué,mais sa lettre était un pur réalisme.Elle était fière et bornée,elle était jalouse.

Oui,elle avait jalouser sa soeur et Mathilde,oui,elle souffrait de son absence,mais moins que lui.Beaucoup moins.Dans leur couple,c'était toujours elle qui avait tout mené,il ne faisait que suivre.Et perdre son exemple et l'être aimé,c'était dur.

Elle s'imagina sa vie sans lui.Sans ses bras autour de sa taille à son réveil,sans ses rires idiots,sans ses cheveux charbons qui rebiquaient dans tous les sens...Sans toutes ces choses qui faisait partie d'elle.

Etait-elle capable de vivre sans lui?Non,la réponse était non.

Elle jeta un regard à l'horloge,dix heures trente.Tant pis,elle tenterai le tout pour le tout.Elle sécha d'un revers de manches les larmes qui,inconsciemment,avait roulé sur ses joues.

Elle pris la lettre et se leva.Les courbatures à force d'être resté trop longtemps dans la même position se firent ressentirent.Mais elle ne se plaignit pas,l'esprit ailleurs.

Elle attrapa un veste en voyant les gouttes de pluie ruisselant le long de sa vitre.Elle rangea la lettre dans sa poche,pris un parapluie et passa la porte de chez elle.

Dehors,c'était un déluge.Dans la nuit noir,les lampadaires grésillaient,les étoiles ne brillait et la lune n'éclairait.Tout était lugubre et sombre.La goutte d'eau s'écrasaient à terre dans un vacarme assourdissant.Mais malgré tout cela,malgré les desagréments du temps,elle couru.

Pendant toute sa course,elle ne cessait de se demander si il serrai là.Aurait-il attendu une heure et demi sous la pluie?L'aimait-il tant?

Tout à coup,toutes ces questions prenaient la première place dans son coeur,elles l'inquiétaient au plus au point.Et si il n'était pas là?Et si il l'avait oublié?Et si il se moquait d'elle?

Avec de si,on pourrait refaire l'histoire.

Les larmes aux yeux,elle continua sa course désespérée.Sa veste volait dans le vent,son parapluie était tombé à terre mais elle ne s'était nullement attarder,trop occupée,et ses cheveux volaient à tous les vents,troublants parfois sa vue.

Son coeur se compressa et sa respiration augmenta.Serait-il là?

Elle arriva enfin à la Place du Dernier Espoir.Dernier Espoir...quelle ironie.

Mais si.Il était la.Il avait passé plus d'une heure sous la pluie a l'attendre.A sa vue,le coeur de Sarah se desserra et un mince sourire apparut sur ses lèvres.

Il était par terre,a genoux,la tête entre les mains.Ses cheveux collaient à sa peau et ses larmes se mêlaient à la pluie ruisselant sur son corps.

-Raphaël?

À l'entente de cette voix,le coeur du jeune homme rata un battement.Il releva la tête,elle était bien la.

Debout,devant lui.Les cheveux de la jeune femme étaient trempés et sa veste déchirée.Pourtant,elle affichait un air soulagé et rayonnant.

-Tu vois,je sais ravaler ma fierté.

Alors elle avait bien lu sa lettre,elle l'avait bien rejoint à l'endroit convenu. Il pleura quelques larmes davantage.Il avait eu tellement peur de la perdre,de ne jamais la revoir,qu'elle l'oublie.

-Sarah...

La jeune femme s'agenouilla à sa hauteur.Elle entoura le corps trempé de Raphaël dans ses minces bras.

-Jamais,au grand jamais,je ne t'oublierai,Raph.

Le jeune homme eu un sourire à son tour et la serra à son tour.Ils restèrent quelques temps à profiter de cette étreinte.Puis,Sarah se détacha.

-Je t'aime,Raph.

Sur ce,elle déposa ses lèvres sur celles de celui qu'elle aimait.

Ce fut là leur plus beau baiser.Malgré la pluie frappante,le vent déferlant et le noir presque complet.Ils s'aimaient et ne se quitteraient plus.