lettre à la république
À l'ombre d'un lampadaire vacillant, soumia finissais la lettre qu'elle venait d'écrire. C'était sa dernière tentative pour se faire entendre, sa dernière adresse à un pays qui ne semblait jamais vouloir l'écouter.
Elle inspira profondément, et relut ses propres mots.
"Lettre à la république. À tous ces racistes à la tolérance hypocrite.qui ont bâti leur nation sur le sang "
Elle s'était promis de ne pas trembler en l'écrivant,de ne pas faillir mais ses mains n'étaient plus sûres. Les larmes menaçaient de couler .
"Pilleur de richesse,tueurs d'africains, colonisateurs,tortionnaires d'algériens "
Elle ravala un sanglot comme elle a tant de fois fait . Une douleur sourde,atroce, lancinante comprimant sa poitrine.
Ce genre de douleur qui restait tapi dans l'ombre comme un souvenir, un écho
Elle n'en pouvait plus
C'était dure.
Très dure.
D'afficher ce putain de sourire alors qu'au fond elle a juste envie de crier
Combien de fois l'avait-on traité de "sale Arabe" ? Combien de regards méprisants avait-elle croisés à cause de son nom qui sonnait "étranger" alors qu'elle était née en France ?
Elle continua d'écrire frénétiquement ses larmes se mêlait maintenant à l'encre
Des larmes perlaient au coin de ses yeux et broullaient sa vue
"Je crois que la France n'a jamais fait la charité les immigrés ce n'est que de la main d'oeuvre bon marché "
" garder pour vous votre illusion républicaine de la douce France bafouée par l'immigration africaine "
Ces mots lui faisaient mal.
Mais reflétait la triste réalité
La réalité de ces enfoirés individualistes
La réalité de ce monde hypocrite
"La république n'est innocente que dans vos songes "
Ces mots résonnaient en elle depuis des années.
Soumia n'avait jamais cherché la rébellion. Mais comment pouvait-elle rester calme quand on l'humiliait pour son visage trop typée ? Ou son prénom ?
Elle se leva pour marcher, cherchant l'inspiration dans le froid de la nuit. Ses souvenirs douloureux la poursuivaient.
Elle repense à son lycée.
Les professeurs lui disent de "se calmer", de ne pas "trop parler
de politique". On lui reprochait son air révolté. Mais comment pouvait-elle rester silencieuse ?
Plus tard, elle avait vu d'autres élèves, avec des noms "français", obtenir des stages et des opportunités qui lui étaient refusés.
Elle avait sauter une classe
Elle est très doué
Dans toutes les matières
La première de la classe
Et pourtant...
Elle sentait les regards lourds des élèves, la surprise des professeurs , la jalousie de ses amies et de leurs parents.
Vous avez fait de moi une révolté.
Et cette révolte coule dans mes veines pensa t elle tristement
"On ne s'intègre pas dans le rejet..."
En bas de l'immeuble, elle entendit des rires. Les jeunes de son quartier jouaient au foot, insouciants. Elle sourit légèrement, mais une pensée amère la rattrapa et son sourire se figea .
Combien d'entre eux finiraient arrêtés pour un rien ? À cause d'un stupide contrôle au faciès !Combien seraient humiliés par une société qui les jugeait coupables avant même qu'ils n'aient une chance de prouver leur valeur ?
Comment voulez-vous que j'aime ce pays qui me rejette ?
Je suis Française, mais ils ne veulent pas que je le sois
En écrivant ces mots, elle sentit une larme couler sur sa joue. Pas une larme de tristesse. Une larme de rage. Une larme pour toutes ces opportunités qu'elle n'aurait jamais.
Pour sa tante , diplômée avec mention mais rejetée à chaque entretien d'embauche.
Ces mots lui brisaient le cœur
Elle s'arrêta devant un mur tagué, où les lettres géantes criaient : "Liberté, Égalité, Fraternité."
Une ironie amère lui serra la gorge
Comment aimer un pays qui nous maltraite ?
Elle sorta de son quartier et s'asseya sur un arrêt de bus.
Elle voulait fuir
Fuir loins de cette vie pourrie
Juste fuir
Juste vivre
Pas survivre ...
Vivre
Elle repensa à son ami Karim, mort après une altercation avec la police. Les journaux avaient parlé d'un "délinquant bien connu des services de police", mais Karim n'était qu'un étudiant, c'était mon ami .
PUTAIN C'ÉTAIT MON AMI hurlais je intérieurement
C'était mon ami chuchotais je ma voix se brisant sur le coup des émotions
Il avait des rêves, comme tout le monde.
Vos journalistes sont des menteurs
Les mots lui brûlaient la gorge. Elle avait vu trop de titres, trop de reportages qui réduisaient sa communauté à des clichés.
Qui mettait tout le monde dans le même sac .
Elle serra la lettre dans sa main jusqu'à ce que ses jointures blanchissent .Elle savait que ses mots étaient comme une bouteille à la mer, un cri dans un océan d'indifférence. Mais elle ne pouvait pas se taire.
"Ce passé colonial, c'est le vôtre.
C'est vous qui avez choisi de lier votre histoire à la nôtre."
Ces phrases martelaient son esprit comme un refrain qu'elle ne pouvait ignorer. La France avait voulu les richesses de l'Afrique, mais pas les Africains. Elle avait voulu les terres, les matières premières, mais pas les peuples.
"Je n'ai pas peur de l'écrire la France est islamophobe . D'ailleurs que personne ne s'en cache de la France des xénophobes "
Soudain une sirène de police.
Une voiture trop près d'elle
Des flics courent
Vers elle
La plaque au sol
Lui ordonne de ne pas bouger
La fouille
Des paroles
Des airs hautains
Je n'entends plus rien , je ne vois plus rien
"Vous nous traitez comme des moins que rien
Et vous attendez de nous qu'on s'écrie vive la république "
Une larme coule et...
" difficile de se sentir français sans le syndrome de stochkolm...
Quand tu me vois tu met un visage sur ce que l'autre France déteste "
Et ...Ma lettre tombe au sol comme une fleur fanée qu'on vient d'écraser .
"Comment aimer un pays qui refuse de nous respecter"
♡ Fin ♡
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à tous ceux qui pensent que la société n'offre pas les mêmes opportunités à tous le monde, que la soi-disant " égalité des chances " n'existe que dans leur mensonge
A tous ceux qui pensent qu il y a trop de racismes, de xénophobies,de discriminations d'homophobie....
A tout ceux qui pensent qu'ils mettent tout le monde dans le même sac , qu'ils veulent diviser et non agir ensemble 🤝🤝🏻🤝🏼🤝🏽🤝🏾🤝🏿
cette nouvelle est pour vous...
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Cette courte nouvelle je l'ai fait à l'occasion d'un concours qui est en cours. On doit écrire un texte de 1 chapitre en s'inspirant d'une chanson . Il fallait qu'il y ait des phrases de cette chanson dans nos écrits, il fallait que sa colle avec la chanson et que ce soit à peu près en même temps.
c'est pas ce que j'ai l'habitude de publier, c'est plus engagé,profond... mais j'ai déjà écrit des textes engagés ( en espérant bientôt vous en publier )
J'espère que cette nouvelle vous plaira mes stars❤❤❤
Je vais vous faire une petite confidence j'ai... disons...un peu...pleurer... en l'écrivant.
Bref...qu'est-ce que je dis ?! J'AVAIS UNE PUTAIN DE POUSSIÈRE DANS L'ŒIL OK ?!
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