- Assis-toi, ordonne t-il.

Je regarde Théo qui essaie de baisser son regard le plus possible dans l'espoir de ne pas croiser celui de son frère. Je m'execute et m'assois sur le canapé. Antoine cesse enfin de faire les cents pas, il nous fait face les bras croisés que son torse, l'air sombre et maussade.

- Vous n'avez rien à me dire ? demande t-il.

Je regarde Théo un instant qui relève doucement la tête vers moi. Rien en particulier me vient à l'esprit sur le coup, je comprend pas vraiment.

- Non, rien... Fin je vois pas du tout, Antoine pouffe de rire.

- Je sais que vous vous êtes embrassés.

Ah si finalement on avait un truc à lui dire. Et ça j'avais oublié alors que mon abruti d'ex m'a menacer juste avant de... Oh non c'est pas vrai, il lui a tout balancé. Quel fils de pute ! Non, mais non... ça peut pas être lui. Si il le dit à Antoine il n'a plus de moyen de pression sur moi. C'est pas ça, c'est pas lui. Oh mon dieu, je suis dans la merde. Mon coeur bat la chamade, je me sens coupable et honteuse. Théo me regarde puis se frotte le visage. Je brise le silence qui pèse dans la pièce.

- Comment tu es au courant ? j'essaie de garder mon sang froid.

- Quoi ? C'est tout ce que tu trouve à me dire ? s'agace t-il. Je te dis que je suis au courant que mon frère et toi vous êtes embrassés et toi tout ce qui t'intéresse c'est de savoir comment ? Même pas tu essaie de défendre ta cause ?

Antoine est hors de lui, je le comprend.

- Et toi là ? il s'adresse à son frère. Tu n'a rien à dire pour ta défense ?

- Je ne savais pas que c'était ta copine, avoue t-il.

- Oh oui et toi Émilie je suppose que tu ne savais pas que c'était mon frère ? j'affirme que je n'étais pas au courant. Oh vous êtes mignon tout les deux. Merveilleux ! Ça t'es pas venu à l'idée Émilie que tu avais un copain qu'il fallait pas embrasser d'autre garçon ?

- C'est si facile que ça ok ? Je me suis pas jeté dans les bras du premier venu si c'est ce que tu pense.

- Alors vas-y, racontes-moi ta version des faits ! hurle t-il.

- Théo est le mec dans qui je suis rentrée et que j'ai cassé mon portable ! J'étais pas bien du tout ce jour là, je pouvais pas rester ici à attendre ton retour. Car oui c'est le jour où tu t'es barré chez Érika et que tu n'es pas rentrée. J'ai passé une merveilleuse journée avec ton frère qui voulait se faire pardonner, pis le landelain on a recommencer et ont s'est laissé emporter.

- C'est moi qui l'est embrassé, avoue Théo.

- Toi tais-toi, je le coupe avant qu'il ne parle de trop. Grâce à ton frère j'ai réussi à sourire après des jours de mal-être. Après des jours de souffrance j'ai pu être enfin heureuse une journée. Alors je me suis laissé envahir par tout ça, j'étais perdu, j'étais confuse... J'avais pas prévu ce qui allait arriver, j'en voulais pas. Mais ce qui est fait est fait.

Antoine ne répond pas tout de suite.

- Et toi depuis quand tu embrasse la première venu ? soupire Antoine.

- Je... J'en sais rien ! Je me sentais bien avec Émilie, y avait un bon feeling, en plus de ça je la trouvais jolie et je sais pas... J'ai pas réfléchi j'ai foncé, je pensais avoir une chance. Je pensais pas que ça serait ta copine.

- Oui donc en gros ce que vous me dite c'est je vous êtes bien ensemble, le feeling est cool, et que si je dégage de la vous concluez ?

- Non, répond Théo. J'apprécie beaucoup Émilie. Même un peu trop malgré que ce soit ta copine, mais elle t'aime. J'en suis sûr, crois-moi j'ai jamais vu une fille te regarder comme elle te regarde. Elle te fait confiance, elle est prête à foncer aveuglément avec toi si tu lui demande.

- Théo arrête...

- Non j'arrête pas, il se relève. Tu va écouter ce que je te dis ok ? Émilie c'est une fille en or, jamais t'en retrouvera des comme elle. Parcourt la planète pour essayer mais tu n'y arrivera pas, parce que cette fille elle est unique. Et elle est folle de toi, alors bordel frérot ! Ne t'arrête pas à un simple baiser de merde insignifiant.

- Tu l'a payé pour dire ça ? me demande Antoine.

- Non... J'y suis pour rien.

Antoine pose ses yeux sur moi. Il a l'air de s'être adoucie. Ce que Théo lui a dit m'a profondément touché, c'était beau et vrai. J'apprécie vraiment Théo et je comprends mieux pourquoi. Antoine sert son frère dans ses bras.

- J'ai besoin de réfléchir un peu quand même, dit Antoine.

- Ok, je lui répond d'un simple sourire timide.

- Je suis là ce soir, il sort de la maison.

Je me retrouve seule avec Théo qui est sur le point de partir lui aussi. Je le retiens.

- Pourquoi tu lui a dit ça ? demandais-je.

- Bah c'est vrai, non ?

- Si, si ça l'est... Mais rien ne t'obliger.

- J'ai fais ce qui me semblait le mieux, sourit-il. Antoine a beaucoup de caractère et du mal à voir les choses. Je lui ai juste ouvert les yeux sur des choses qu'il ne voit pas encore, que moi j'ai vu.

- Tu le pensais ?

- Bien-sûr, il me sourit en tout honnêteté avant de s'approcher de moi et déposer un baiser sur mon front. Je te souhaite que du bonheur Émilie.

- Merci Théo, je le regarde partie de la maison.

Je ferme la porte derrière lui puis essaie de faire le vide un instant. Si je m'attendai à ce que tout soit réglé aussi vite... Alexis ! Il faut que je le rappelle immédiatement. J'attrape mon téléphone en vitesse et retrouve le numéro qui m'a appelé juste avant. Ça sonne, aller Alexis... J'ai jamais autant espéré qu'il me décroche. Aller...

- Alors tu as vraiment osé me raccrocher au nez ? demande t-il en décrochant.

- Si tu veux je peux recommencer.

- Non c'est bon, soupire t-il. Je pensais pas que tu rappellerais.

- Retrouve moi chez Antoine si tu veux parler, dis-je. Tout de suite, je t'envoie l'adresse par message.

- Oh, tu es une rapide toi...

- Tu va la fermer un peu, Alexis ? il se met à rire.

Je raccroche le téléphone puis lui envoie l'adresse par message. Qu'est ce que je suis en train de faire bordel ? Suis-je en train de rêver ? S'il vous plaît il faut que je me réveille de se cauchemar.

Je sais pas ce qu'il se passe, mais je tiens à le découvrir.