Chapitre 8
Trois minutes plus tard, Léna est devenue brune, et quand je dis brune je parle de cheveux noirs corbeaux, raven hair, comme mon nom.
Tiens c'est vrai ça, pourquoi je m'appelle Clive Corbeau ?
- Je pouvais pas être blonde ? Demande Léna en soupesant l'une de ses mèches de cheveux brune de la perruque.
- Non, des blondes t'en croise pas à chaque coins de rues, mais des brunes par contre tu en vois partout, donc ça sera plus discret, fait Mickaël.
- Normal, je dis en faisant mine de me curer les ongles. Les blondes c'est la race supérieure.
Léna me fou une claque sur la tête.
- Aieuh ! Je crie.
- Si tu redis un truc dans le genre je connais une race qui va vite s'éteindre.
Je la regarde, d'abord consterné, puis éclate de rire.
- Dis donc James s'est vraiment occupé de toi pendant mon absence ! Elle vient d'où cette repartie ?
- Pas de toi en tout cas, réplique Léna en souriant.
- Tu parles, je suis sûr que tu pensais à moi tous les jours.
- Ça va les chevilles ? Fait James en riant.
- Plutôt bien, regarde par toi même !
- Concentrez vous, demande Mickaël. James enfile la casquette des contrôleurs, et toi aussi Léna.
- Tiens ça fait un moment qu'on a pas entendu l'autre ivrogne il est où ? Je dis soudain.
Léna me lance un regard qui signifie "retrouve le vite la planète est en danger".
Je me retourne de mon siège, juste pour voir une main se brandir depuis le coffre, une cannette de bière entre les doigts.
Je souris, et puis la tête blonde de Thomas fait soudain son apparition.
- Je le savais ! Mickaël petit coquin tu as caché les bières ! J'en vois trois canettes d'ici !
Mickaël réplique depuis le siège conducteur :
- Mon cher Thomas, au cas où tu l'aurais oublié, je rappelle que ce van est le tiens.
Thomas passe la main dans ses cheveux, puis répond :
- Et alors !?
J'éclate de rire, alors que les autres échangent des regards désespérés.
Je suis le seul à rire de la situation quand Thomas balance un truc étrange.
C'est drôle.
- Vous êtes prêts ? Demande Mickaël.
- Oui, fait James, habillé comme un contrôleur, tout comme Léna.
- Ok, vous y allez, et vous gardez bien les oreillettes, ordonne Mickaël.
James ouvre la portière, et sors de la voiture alors que Léna fait de même de son côté.
Ils se rejoignent devant le van, et Mickaël en profite pour démarrer et aller se garer derrière l'un des murets qui entoure la propriété.
- Eh beau brun !
Je me retourne vers Thomas, et celui ci m'envoie une canette de bière que j'attrape au vole.
- Le premier qui a finit a le droit de se faire Léna.
J'éclate de rire et rétorque :
- De un, je n'aime pas l'alcool, et de deux je ne veux pas me faire Léna. Et puis je pourrais même dire que de trois, elle est avec James.
Thomas se met alors à grogner comme un animal sauvage, et malgré moi, je continue de rire alors qu'il me dit d'une voix d'outre tombe :
- Ça fait longtemps que je n'ai pas eu ma dose suffisante. Je vais bientôt devenir sauvage.
- Sauve moi Mickaël, je dis en riant et me retournant vers notre pilote.
- Je ne peux rien pour toi désolé, me répond Mickaël. Téo où ça en est ?
Téo répond dans nos oreillettes :
- Je vous met en lien avec leurs oreillettes pour que vous puissiez suivre.
Quelques secondes après, nous entendons la voix de James dire, plus grave qu'à la normale :
- Il nous faudrait contrôler le générateur. Voici notre badge.
Je déduis qu'ils montrent les faux badges créés par Téo avant qu'on ne parte de la villa, et juste après on entend l'un des gardes dire :
- Contrôle de quel genre ?
- De routine, répond Léna. Nous devons vérifier que tout est en place.
Petit silence, bruissement de feuilles, puis la voix du garde dis :
- Très bien, mais mon collègue va vous accompagner.
- Merde, souffle Mickaël.
- Parfait, dit pourtant Léna.
Petits bruits, et puis la voix de Téo nous dis :
- Bon, vous avez entendu ça va être plus compliqué que prévu. Il va falloir que Léna et James le neutralise pour que Léna réussisse à faire sauter le générateur. Thomas ça va être à toi, je préférerai que tu y ailles avec Mickaël, son visage n'est pas connu des autorités, et cela paraîtra moins suspect si tu n'y va pas seul. D'autant qu'il pourra contrôler ce que tu dis.
- Sage décision, approuve Mickaël.
- Sage décision mon cul ouais, grogne Thomas dans sa barbe. Je viens de terminer la dernière canette de bière, la situation devient critique mon commandant de bord.
- Écoute blondinet, je dis. Ça fait plus de deux heures que je n'ai pas fumé une clope, la dernière remonte à hier soir sous le porche alors tu...
- Sauf que la clope c'est aussi dégueulasse que...
- Je ne veux pas entendre la suite ! Coupe Mickaël. Thomas tu te tais, Clive tu sors de la voiture et te cache derrière le muret il faut que tu réussisse à arriver rapidement quand les casques seront déconnectés.
- Je confirme, fait Téo. Je vais vous déconnecter de James et Léna, je vous tiendrais au courant et vous ne devez pas être perturbés par leur voix. Vous n'écoutez que mes instructions d'accord ? James et Léna sont devant le générateur, Mickaël et Thomas, go.
Les deux concernés sortent de la voiture, et j'eclate de rire quand Thomas manque de tomber, et qu'il se rattrape de justesse au bras de Mickaël.
Celui ci lève les yeux au ciel, et j'en profite pour sortir du côté de la voiture non visible pour les gardes, et je m'agenouille derrière le muret.
D'où je suis, ils ne peuvent pas me voir et je regarde derrière moi de temps à autre au cas où quelqu'un se pointerait.
Je vois Mickaël et Thomas s'approcher du garde restant devant l'entrée, et Thomas semble essayer de paraître moins ivre qu'il ne l'est déjà.
Je me demande comment il serait complètement à jeun.
- Clive ? Dit Téo dans l'oreillette.
Je porte la main à mon oreille, puis répond :
- Oui Téo ?
- James et Léna essayent de se débarrasser du garde. Thomas et Mickaël commencent à expliquer les raisons de leur venue ici. Tiens toi prêt, à mon signal tu fonces. Tu es assez prêt du garde pour ton pouvoir ?
- Il faudrait que je m'approche un peu au moment où les casques seront désactivés. Je ne peux pas m'approcher plus pour l'instant, je risquerais de me faire prendre.
- Ok, je te dis.
Il coupe la communication, et le silence s'installe autour de moi.
Je ne peux pas entendre Thomas et Mickaël depuis ma position, alors je les observe, en essayant de penser à tout, sauf à Céleste.
Une petite voix dans ma tête semble me souffler "à quoi bon ?", mais je ne veux pas l'écouter.
Même si elle a raison, à quoi bon s'acharner à vouloir retrouver Céleste alors qu'elle ne se souviendra plus de moi ?
J'ai bien une réponse, mais elle est si niaise et ridicule que je ne la dirai jamais, même en pensée, on ne sait jamais un A télépathe pourrait m'entendre, et ma réputation en prendrait un sacré coup.
Je suis un C, pas un petit con de F, ou un rêveur de D, ou un niais de B.
J'en étais la de mes réflexions quand quelque chose se retrouve planté dans l'arrière de mon crâne.
Je me fige, parce que je reconnais immédiatement la crosse d'un flingue.
- Je suis un E, pouvoir de rapidité, j'ai un flingue, et un casque anti pouvoirs mentaux. Si tu bouges, je te descends.
Je ne bouge pas, et prie intérieurement pour que la voix de Téo m'annonce rapidement que le générateur est désactivé.
- Retourne toi. Je veux savoir si tu es bien celui que je pense.
Ok, ce mec est sûrement un garde, et il pense m'avoir reconnu.
Je réplique d'un air arrogant :
- Il faudrait savoir. Je ne bouge pas ou je me retourne ?
La crosse de l'arme contre la tête bouge, et la voix hurle :
- Retourne toi !
J'ai un petit rire, puis me retourne lentement.
Le flingue pivote pour se retrouver pointé sur mon front.
J'affiche un rictus sadique quand je découvre le visage du E en question vaciller en me découvrant.
Sa main droite, celle qui tient l'arme tremble légèrement, et il dit en contenant les trémolos dans sa voix :
- Clive Raven.
Je dis, les yeux brillants d'une méchanceté sans nom :
- Enchanté, à qui ai je l'honneur ?
- Ta gueule ! Ok, je préviens les autres et dans deux secondes tu es entre les mains de Caleb.
Je souris d'un air malicieux, et puis dis d'une voix mielleuse :
- Mon cher petit... allez on va t'appeler Michel. Mon cher petit Michel, tu sais ce que j'ai fais à Céleste Hunter ?
Il ne répond pas, se contentant de pointer un peu plus son arme contre mon front.
Je continue :
- Tu sais ce que j'ai fais à certains gardes de la Garde Royale ? Tu sais comment j'ai réussi à m'échapper le jour de ma pendaison ? Et tu sais que je suis l'ennemi public numéro 1 d'Area ?
- Je sais surtout que tu seras derrière les barreaux dans moins d'une heure, tente de répliquer le E.
Mais je souris de plus belle, et continue :
- Et tu devrais aussi savoir que ce n'est pas un petit casque anti pouvoirs mentaux qui va m'arrêter.
J'ajoute en m'approchant doucement :
- Je suis Clive Raven, de la Zone C, ennemi public numéro 1 d'Area, meurtrier de Céleste Hunter.
Et j'achève :
- Ce n'est pas un petit E comme toi qui va m'arrêter.
- Clive, go ! Fais la voix de Téo dans mon oreillette.
Je n'hésite pas plus, libère mon pouvoir, et la seconde d'après le petit merdeux de E s'écroule sur le sol en hurlant.
Je m'élance vers l'entrée du bâtiment, et me met à courir pour rejoindre Thomas et Mickaël.
J'approche du garde devant eux, et active aussitôt mon pouvoir.
Il s'écroule sur le sol, la tête entre ses doigts, et aussitôt Mickaël arrache l'arme des mains de l'homme, et se précipite vers l'entrée du bâtiment pour prendre les commandes de l'avion.
La seconde d'après, une détonation sourde retentit, et je suis projeté en avant, en même temps qu'une douleur fulgurante me traverse tout le dos.
Je m'écroule sur le sol en poussant un hurlement de douleur, la balle logée dans mon dos fait exploser une vague de souffrance presque incontrôlable.
- Clive ! Hurle Thomas.
Le visage tombé sur le goudron, je sens que mon nez et mes lèvres saignent abondamment, mais ce n'est rien comparé à mon dos.
Ce petit merdeux de E !
Thomas me soulève du sol, place un bras sous les miens, et commence à avancer vers l'entrée du bâtiment.
- Thomas ! Qu'est ce qui se passe ?
Je gémis de douleur, je sens la balle frotter entre mes omoplates, et j'entends à peine la voix de Téo demander à Thomas d'effacer les souvenirs du garde.
- Clive s'est fait tiré dessus !
Je nous sens bouger, et puis ma vision commence à se brouiller tant la douleur devient insupportable.
- Met le à l'abri ! James et Léna tentent de maîtriser les gardes.
Ma tête commence à enfler, quelque chose bourdonne à mes oreilles et à mes tempes, et je vois à peine ce qu'il se passe devant moi.
- Les garçons ici Téo, essayez de rester calmes Léna et James arrivent à se débrouiller, faites attention à ce qu'il n'y ait pas d'autres gardes qui tirent.
Et puis nous pénétrons dans le bâtiment alors que la douleur devient de plus en plus insupportable, et que je me sens perdre pied.
- Clive reste avec moi ne t'endors pas !
À ce moment là, des coups de feu retentissent, ainsi que des voix, et tout ce que je distingue ce sont des silhouettes indistinctes.
- Attention Thomas !
Je me sens brusquement chuter sur le sol, et puis embarqué dans l'avion, tracté par des bras dont je ne peux pas voir le propriétaire, et puis les voix autour de moi s'agitent alors que ma vision se brouille de plus en plus.
- James ! Léna ! Entrez vite !
J'ai mal, terriblement mal, je ne vois même pas comment décrire la douleur tant c'est insupportable.
- Attention !
Je manque de m'évanouir à chaque instants, je sens la balle entre mes omoplates frétiller contre mes os et j'ai même l'impression de l'entendre rire d'un air démoniaque.
- Ne restez pas là !
Je crois devenir fou, j'entends ma douleur crier, et je ne vois même plus ce qui se produit sous mes yeux, tout ce que je sais c'est que je lutte pour ne pas sombrer, et que je m'accroche de toutes mes forces aux bras qui me retiennent.
- Dépêchez vous ! Thomas essaye d'effacer leur mémoire !
Je ne veux pas m'évanouir, c'est hors de question, je veux résister face à la souffrance je suis plus fort que ça, il y en a qui vivent bien pire, il y en a qui souffrent bien plus, Céleste a résisté presque cinq minutes face à moi, alors que la plupart succombent en moins de dix secondes.
Céleste a souffert bien plus que moi, Céleste a tout récolté sans jamais baisser la tête, quand elle s'est faite embarquée par Matt on m'a racontée dans quel état elle a été retrouvée, et elle a gardé la tête haute ensuite, c'est même à ce moment là qu'elle m'a laissé l'embrasser.
Je ne veux pas céder sous la douleur, je ne veux pas succomber, je ne veux pas être plus faible.
Je me sens tracté encore, et puis soudain nous bougeons, le sol tangue, et puis une sensation étrange fait bourdonner mes oreilles ainsi qu'un bruit assourdissant.
J'entends la voix de Téo dire :
- James prend les commandes, Mickaël occupe toi de Clive son cas est préoccupant. Ensuite tu t'occuperas de Thomas.
La seconde d'après, la voix cassée de Thomas pour la première fois sérieuse et non pleine d'assurance comme d'habitude, dit :
- On a un autre problème... j'ai pu effacer la mémoire de... tous les gardes, sauf de celle de celui qui... a tiré sur Clive. Il était... trop loin....
Merde.
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