Une fois à l'intérieur, je suis Thomas jusqu'au salon, parce qu'à vrai dire je n'ai pas retenu le chemin tant son palais est gigantesque.

Nous arrivons dans la pièce, et les regards de Léna, Mickaël et James se tournent automatiquement vers nous.

Thomas lève haut les mains devant lui, souris, et dit :

- Holà ! Ne nous regardez pas avec ces têtes de chiens battus on croirait que cela fait plus d'une heure que vous n'avez pas bu une goutte d'alcool !

Je souris, j'aime bien l'humour de ce taré.
Ah... c'était pas de l'humour ?

Thomas se dirige vers la table, chope la bouteille de champagne directement, et la porte immédiatement à sa bouche.

Et là, comme ça, il boit.

Au goulot d'une bouteille de champagne.

Les regards consternés de Léna, James, Mickaël et Téo me font éclater de rire.

- Vous verrez vos têtes on dirait que vous venez de revoir Céleste ! Je m'exclame.

Oui, j'ai toujours les mots justes.

Ils se calment immédiatement en tout cas, et je m'assois en croisant les jambes, plutôt fier de moi.

Mettre les gens mal à l'aise c'est ce que je préfère, ensuite je suis là à les regarder tout gênés alors que moi je suis tranquillement installé à profiter du spectacle.

Thomas lui, éclate d'un grand rire, et se laisse tomber dans le fauteuil.

Il me désigne du doigt, puis dit en écartant grand les bras :

- Je regrette de ne pas t'avoir connu à l'époque où je vivais sur Terre ! On aurait fait un carton la bas !

Je ne suis pas sûr de vraiment comprendre le sens de sa phrase alors je ne répond pas, sans me départir de mon sourire.

C'est Mickaël qui prend la parole, en bon leader du groupe.

- En ce qui concerne Céleste justement, il faut qu'on mette au point un plan d'attaque.

- Ah ? Je dis les yeux brillants de malice. Et as tu une idée de la démarche à suivre ? En sachant que tu n'as aucune idée d'où elle peut se trouver ?

Je ne devrais pas être si insolent en sachant que j'ai fais une crise de panique il n'y a même pas une heure, mais je ne peux pas m'en empêcher.

Mickaël répond sans prendre en compte mon ton plus que détestable :

- Nous savons qu'elle est sur Terre. Nous devons découvrir où.

Thomas s'exclame alors en se redressant :

- C'est que le beau brun le sait déjà !

Les autres se tournent face à moi.

- Comment ça ? Demande Léna.

- J'ai juste déduit que quand les A meurent, ils se retrouvent en Amérique. Me demande pas pourquoi j'en sais rien.

- Eh bien c'est déjà ça, avance Téo. Vous n'aurez pas à chercher dans le monde entier, seulement dans un continent.

- "Vous" ? Relève Léna.

- Si vous allez sur Terre, je ne viens pas. Très peu pour moi les missions directes. Je préfère contrôler les choses d'ici.

- Si tu veux, fais Mickaël en haussant les épaules. Il est vrai que nous aurons besoin de quelqu'un ici pour contrôler que tout se passe bien.

- Donc c'est sur ? On part ? Je dis, surpris qu'ils veuillent tous se lancer là dedans.

Thomas s'exclame :

- Oh ! On est pas obligés. C'est sûr que si tu veux te faire choper par Caleb et te faire pendre en place public une deuxième fois hésite pas. Aussi si tu ne veux jamais revoir Céleste.

Il accentue ses paroles d'un sourire éclatant, et j'avoue que ça me fait bizarre de voir quelqu'un retourner mon arme contre moi même.

Je ne savais pas que se prendre une réplique sarcastique dans la tronche était aussi frustrant.

Ça me fait une raison de plus de continuer !

- Ok, fit Léna. Donc Mickaël, James, Thomas, Clive et moi nous partons sur Terre.

- Fais gaffe chérie, fait Thomas en se levant brusquement.

Il s'approche de Léna d'un air de félin, puis lui relève la tête, et lui dit les yeux brillants d'un air malsain :

- Seule femme parmi quatre hommes. Il se pourrait que tu...

- Il se pourrait que Léna ait d'autant plus envie de retrouver Céleste rapidement, interrompit James en se levant et faisant reculer Léna.

Moi, j'éclate de rire, parce que je sens bien que le petit blondinet est du genre à s'approprier tout ce qui est de sexe féminin, et ce même si la Fille en question est prise évidemment.

Thomas a un petit rire, et fourre ses mains dans ses poches.

- Pas forcément. Être en infériorité féminine, je suis sûr que ça lui plait.

Léna rougit et se détourne de Thomas, visiblement très mal à l'aise.
Je ris de la voir si gênée, bien qu'elle ait visiblement pris de la répartie, Léna est encore loin de la Céleste qui envoie balader le moindre mec qui s'approche d'elle à moins d'un mètre.

- Bref, interromp Mickaël. Il nous faut d'abord trouver un moyen de réussir à passer les frontières d'Area. Ça ne va pas être simple je vous préviens.

Thomas se met à rire, reprend la bouteille de champagne, se sert une coupe, et boit de nouveau tout le contenu du verre.

Puis il dit :

- Bien sûr que non ! J'ai réussi à passer sans problème la première fois et je peux le refaire !

Il accentue ses paroles d'un petit sourire en coin, et je secoue la tête en souriant discrètement.

- Pas vraiment non, interromps Téo. La première fois tu as usé de ton pouvoir, et ça a donc été super simple. Area ne s'était jamais méfié des gens comme toi auparavant, des A capables d'intrusion mentale. D'abord parce que vous êtes une vingtaine au plus dans tout Area, et ensuite parce que ça ne leur vient pas à l'idée que des êtres surnaturels veuillent quitter la cité.

- C'est bien ce que dit Thomas, fait Léna. Ça devrait être simple, les autorités ne se méfient pas de lui.

- Oui, mais plus maintenant, continue Téo. Depuis l'affaire Céleste, des mesures de sécurités ont été prises. Parce que les ennemis publics d'Area sont Esteban, Matt, et Clive, et qu'Area a peur qu'ils aillent se réfugier à un endroit qu'on ne peut pas vraiment soupçonner. C'est à dire, parmi les humains.

Je le coupe, comprenant son raisonnement :

- Donc pour éviter qu'on ne s'échappe, Area a renforcé la sécurité des frontières. Et j'imagine que les gardes placé aux extrémités d'Area portent des casques empêchant les pouvoirs mentaux de les atteindre c'est ça ?

Téo hoche la tête.

- Donc ni moi, ni Thomas ne pouvons user de nos pouvoirs, je conclus.

- Exact, approuve Téo. Il faut donc trouver un autre moyen de passer les frontières.

- Alors il faut qu'on mette au point un plan, fait James. Et vite, car Caleb risque de retrouver Clive sous peu. Et nous ne pouvons plus assurer sa sécurité à distance comme avant.