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Chapitre 31

Hey !

Bon j'en ai marre d'attendre de devoir publier à chaque fois donc je réduis encore à deux jours !!

Attention ce chapitre est extrêmement important pour la suite, on rapproche dangereusement de la fin et je veux un maximum d'avis et de commentaires sur ce chapitre parce qu'honnêtement c'est mon préféré, Tome 1 et 2 confondus !

Oui je sais on a deux fois de suite le point de vue de Clive mais vous allez comprendre au fur et à mesure du chapitre pourquoi.

Bonne lecture !!!




Clive

Le lendemain, c'est Thomas qui nous réveille Céleste et moi pour aller au studio.

Nous sommes légèrement en retard, alors c'est en nous précipitant qu'on se prépare, et ce n'est qu'une fois arrivés au studio que je me rends compte que je n'ai aucune idée de quelle scène je joue aujourd'hui.

Il est un peu moins de huit heures du matin, et je suis avec Céleste dans la salle des maquilleuses.

L'une d'elle s'approche de moi pour me mettre du noir autour des yeux, et je brandis les mains pour ne pas qu'elle s'approche.

Céleste éclate de rire à mes côtés, et je la foudroie du regard.

- Si vous vous approchez de moi avec ce truc noir je vous fais bouffer le sol, je dis à la petite employée.

Céleste rit de plus belle, et la maquilleuse toute gênée me répond timidement :

- C'est que... c'est la demande du producteur...

- J'men fou ton crayon noir de merde tu te le fourres dans le...

- Clive tu obéis sinon je te vire du casting et te remplace, intervient le producteur. Ça ne me coûte rien on a fait que quelques scènes.

Je grogne, et marmonne :

- Je m'en fou de base j'étais là que pour Céleste.

La peste m'entends et réplique à mes côtés :

- Allez met ce noir... tu ressembleras à Johny Deep !

- Johny qui ?

- Jack Sparow !

- Jack quoi ?

- Oh puis merde va te pendre, fait Céleste en se levant.

J'éclate de rire, et puis la maquilleuse en profite pour m'attaquer avec son crayon.

Je suis bien tentée d'activer mon pouvoir, mais Thomas n'est pas ici pour effacer ses souvenirs et je suis plus intelligent que ça.

La journée se passe mollement, d'une lenteur insupportable.

J'oublie presque tous mes textes, mais le producteur a l'air content de mon jeu alors je continue, et Céleste m'encourage avec son petit sourire narquois.

J'aperçois du coin de l'œil Nick l'agent sexy qui nous observe et passe des coups de fils en continu.

Vers 12h nous rejoignons Thomas a l'accueil, et appelons Léna, Téo et Mickaël.

Ceux ci nous racontent que leurs recherches n'ont rien données, mais qu'ils continuent avec de l'espoir.

Et ils en ont besoin à mon humble avis.

Nous avons une demi heure seulement pour manger, et nous retournons directement au moment du tournage.

J'avoue avoir du mal à comprendre les acteurs, passer des heures sur la même scène, a toujours la refaire à entendre "coupez ou refait !" Et exécuter les mêmes gestes, dire les mêmes paroles tout le temps, c'est insupportable.

Je ne suis pas du tout fait pour ce métier.

Enfin, quand 17h30 sonne, je pousse un tel soupire de soulagement que certains techniciens m'observent étrangement.

Céleste en profite pour me taper sur la tête, et s'échapper en courant.

Je la suis jusqu'à l'accueil où nous sommes censés retrouver Thomas, et nous partons sans même saluer l'équipe technique et le producteur.

Thomas s'approche de nous, les mains dans les poches, et quand il arrive à ma hauteur je remarque qu'il ne sent pas l'alcool.

- Tu n'as pas le droit de boire pendant les journées ? Je lui demande.

Thomas m'affiche une moue résignée et répond :

- Non ! Nick m'a retiré toutes mes flasques !

Je souris, et une exclamation de colère me parvient.
Je me retourne, et découvre Céleste en train de grogner contre elle même.

- Merde ! S'écrie t'elle.

- Qu'est ce qu'il y a ? Je demande.

- Ce matin on est partis dans la précipitation, résultat j'ai oublié mon téléphone ! Je dois filer en vitesse le chercher !

Thomas intervient :

- Tu peux pas demander à quelqu'un de te l'amener ? T'en as vraiment besoin ?

- Ah oui tu es fou ! Ça va être une soirée de merde où je vais bien m'ennuyer j'ai absolument besoin de mon téléphone surtout que je comptais appeler Sam, je n'ai pas le choix je dois aller le chercher. Je chope un taxi et je vous rejoint d'accord ? Allez y sans moi.

Thomas insiste :

- Sûre ?

- Oui sûre, allez je file à plus !

Et elle s'élance directement sans même me faire un signe, et c'est là que je me rends compte à quel point son téléphone est plus important dans sa vie que moi.

Je soupire, et me tourne vers Thomas :

- Bon on y va ? S'il faut y être à 18h on doit se dépêcher, il fait déjà nuit dehors.

Il hoche la tête, et nous nous dirigeons vers la sortie.

Il me désigne une voiture, et dit :

- J'en ai loué une pour une semaine, je conduis ?

- Pas de problèmes, j'ai redoublé mon code quatre fois, je réplique en riant.

Thomas s'installe au volant, et je m'installe à ses côtés.

Dehors le temps s'est assombrit, j'arrive à entrapercevoir la lune dans un coin, et les nuages sont si sombres que je suis presque sûr qu'il va pleuvoir.

Il pleut tout le temps en ce moment, à un point que les pavés sont toujours trempés.

Thomas n'installe même pas la direction dans son GPS, et je lui demande pourquoi.

- J'y suis déjà allé lors de mon passage ici il y a quelques années. Quand j'étais mannequin j'ai dû assister à quelques unes de ces réunions, ce sont de simples mises au point, ça ne dure pas très longtemps, et je connais déjà le chemin.

Il parle beaucoup dis donc, habituellement il ne débite pas autant.

- Tu as pris une boisson énergisante ? Tu parles beaucoup plus que d'habitude, je dis.

Il sourit.

- Non pas du tout, mais je suis sobre et ça ne me va pas du tout. C'est d'ailleurs pour ça que je conduis, sinon je t'aurais passé le volant.

Ça c'est sûr, même sans avoir le permis je préfère conduire que le laisser au volant avec tant d'alcool dans le sang.

Et c'est vrai qu'il est très étrange de le voir sobre.

Je m'enfonce dans mon siège, et m'appuie contre l'appuie tête de ma voiture en regardant par la fenêtre les immeubles.

New York est une jolie ville, je le conçois, mais j'avoue qu'Area me manque légèrement.

Je me demande soudain quand y retournerons nous.

Mon téléphone sonne soudain, alors que cela fait cinq minutes que nous sommes en voiture, et je le sors de ma poche.

Le nom de Léna s'affiche en grandes lettres sur l'écran, et je décroche.

- Salut Léna ! Quoi de neuf vous en êtes où ?

Contre toutes attentes, ce n'est pas la voix de Léna qui me répond.
Mais une voix cassée.

- Clive c'est Thomas. Écoute moi, ne dis pas un seul mot à voix haute qui pourrait mener à ta perte tu m'entends ? Tu dois rester impassible du début jusqu'à la fin malgré tout ce que tu vas entendre, c'est une question de vie ou de mort.

Surpris, je fronce les sourcils, et me tourne côté fenêtre pour me préparer au cas où je ne serais pas assez fort pour cacher mes émotions.

- Tu es en voiture ? Qui est au volant ? Si c'est mon apparence, celle de Thomas, répond à voix haute "c'est Thomas qui conduit.".

- C'est Thomas qui conduit, je réponds alors que je sens mon coeur s'accélérer.

La voix dans le téléphone répond immédiatement :

- D'accord alors maintenant tu vas m'écouter attentivement. La personne à côté de toi n'est pas moi tu m'entends ? À l'heure où je te parle je suis en voiture avec Mickaël, Léna et Téo. Affiche un visage impassible, c'est le plus important, la personne à côté de toi ne dois pas savoir que tu sais.

Je ne réponds rien, cette fois ci mon coeur tambourine dans ma poitrine, alimenté par la peur, et surtout la colère de ne pas avoir compris plus tôt maintenant que tout devient clair.

- Hier, quand James s'est fait capturé et que nous sommes revenus de la journée de tournage, c'est là que je me suis fait avoir. Esteban était là, il a profité que tu ai le dos tourné et que je m'arrête pour m'attirer dans une rue et me livrer aux autorités d'Area. Pendant ce temps, c'est Matt qui a prit mon apparence. Et la personne qui se dit être Thomas depuis hier, est en fait Matt.

Je serre les dents, et tente au maximum de contrôler ma colère pour ne pas me jeter sur le conducteur.

Je comprends tout désormais, absolument tout.

- Je ne sais pas exactement tout, continue le vrai Thomas au bout du fil, mais je suis presque sûr que depuis le début Matt et Esteban nous suivent de près. J'avais des doutes sur Nick depuis un moment, j'en ai parlé à Léna pendant votre tournage hier, et c'est elle qui a comprit que l'homme avec vous me ressemblant n'était pas moi. J'avais gardé mon téléphone avec moi et nous partagions notre position indéfiniment, comme les autorités d'Area ne connaissent pas l'existence des téléphone ils n'ont pas pensé à m'en désisté hier. Ce matin quand Céleste et toi êtes partis, elle a informé Mickaël et Téo de tout ça, et de ses soupçons sur le Thomas qui était avec vous, elle ne pouvait pas en parler hier puisqu'il était là. Ils nous ont retrouvés aujourd'hui.

- Tout va bien ? Me demande Thomas/Matt à côté de moi.

Connaissant mieux le métier d'acteur, je lui souris, et réponds :

- Oui t'inquiète, Léna m'informe qu'ils n'ont rien trouvé aujourd'hui pour James.

Je donnerais tout pour le tuer en ce moment même.

- Je pense qu'Esteban est avec vous aussi, mais certainement sous l'apparence de quelque chose d'insignifiant, un objet, un insecte, quelque chose comme ça.

Et c'est là que mon cerveau s'éclaire.

Tous les détails insignifiants présents là depuis le début s'exposent à la lumière.

Les deux mouches dans l'avion en partant d'Area.
C'était Matt et Esteban.

Le chauffeur de taxi avec le magazine de Céleste.
C'était Matt et Esteban.

Nick.
C'était Matt et Esteban.

Thomas lui même.
C'était Matt et Esteban.

Et sans doute pleins d'autres détails, comme la fois où Nick a dit qu'il aimait accueillir ses acteurs pour leur premier tournage.

Il s'était repris, mais j'avais déjà noté.

Ce chauffeur de taxi au début qui semblait vouloir rester avec nous, qui nous a informé de l'actualité de Céleste, qui semblait vouloir beaucoup plus nous aider.

Ce comportement étrange de Thomas, le fait qu'il ne sentait pas l'alcool hier, tout à l'heure, et puis ses réactions qui ne ressemblaient pas à sa personnalité.

Et puis ces mouches qui volaient souvent autour de nous.

Ils fonctionnaient toujours comme ça, c'était Matt qui incarnait un rôle principal, et Esteban le figurant mais sans qui pourtant la pièce ne pouvait pas avoir lieu.

Je serre les poings de toutes mes forces pour me contrôler, sentant la magie affluer entre mes doigts, dévastatrice.

- Nous vous suivons en voiture, nous ne connaissons pas les objectifs de Matt et Esteban mais...

- Putain ! Je hurle soudainement, et mon téléphone m'échappe des mains.

Il tombe sur le sol, et je vois l'écran s'assombrir, m'informant que la communication à été coupée.

Mais je m'en importe peu en l'instant présent, car je comprends l'objectif de Matt.

Thomas/Matt se tourne vers moi, fronçant les sourcils, et interroge :

- Tout va bien ?

Je me baisse pour ramasser mon téléphone, et répond en même temps sans le regarder :

- Oui oui, j'ai fais une fausse manipulation.

Je sais que je ne suis pas très convainquant, mais c'est trop tard maintenant.

Le plus important est de prévenir Céleste.

Si Matt a attendu tant de temps, s'il n'a rien fait pour nous nuir pendant si longtemps, c'est pour une raison bien précise.

Il a eu maintes occasions de nous tuer, mais jamais il ne l'a fait.

Il veut se venger, me faire souffrir, il veut m'anéantir après m'avoir fait autant souffrir que lui a souffert en voyant sa famille mourir sous ses yeux.

Il veut que moi aussi je perde un être cher devant moi, que je le vois agoniser et m'appeler à l'aide sans que je ne puisse rien faire.

Matt attendait, patiemment, une occasion d'être seul avec Céleste et moi, pour pouvoir nous éliminer l'un en face de l'autre.

Mais surtout, surtout, il a attendu pendant tout ce temps que Céleste et moi nous rapprochions de nouveau, que Céleste apprenne la vérité pour qu'elle se rende pleinement compte de tout ce qui se passe, et surtout que nous souffrions ensembles, sans pouvoir le voir venir.

Je me pétrifie sur place, comprenant que je suis tombé dans le pire des pièges, sans me douter une seule seconde de tout ce qui se tramait en face de moi.

Vite, je dois agir pour sauver Céleste si ce n'est pas encore trop tard.

Je sélectionne son nom dans mon téléphone, et ai le temps d'envoyer "Ne viens pas au point de rendez vous, question de vie ou de mort".

Je dois me contenir au maximum pour ne pas sauter à la gorge de Matt là tout de suite, ce qui provoquerait un accident mortel.

Nous roulons quelques secondes de plus, et puis il tourne le volant pour se garer alors que mon cerveau tourne à toute allure pour trouver une solution de dernière minute.

Je jette un œil par la fenêtre, pour découvrir que nous sommes dans un coin reculé de Manhattan, et que la rue est isolée, à peine éclairée d'un lampadaire à la lueur blafarde.

Thomas/Matt s'arrête, coupe le contact, et sors de la voiture.

Je fais de même, et je sens cette peur insupportable me tenailler le ventre.

Je claque la portière, et m'avance lentement devant la voiture.

Pour faire croire que je ne sais encore rien de tout ce qui se passe, je demande :

- Où sommes nous ?

Je me tourne face à Thomas/Matt près de sa portière, et il m'offre alors un sourire malsain.

Je recule malgré moi, et il dit en tapotant de ses doigts le capot de la voiture :

- Clive... je te croyais plus intelligent que ça.

Ok, il me reste deux solutions, courir ou gagner du temps.

Comme courir ne servira à rien puisqu'il peut retourner mon propre pouvoir contre moi, je choisis la deuxième option.

J'affiche une mine perplexe, pour continuer mon petit jeu, et Matt arque un sourcil en me regardant.

- Ou plutôt... si, tu es toujours aussi intelligent au contraire. Tu me fais croire que tu n'as pas encore compris pour gagner du temps.

Je recule, et tente de m'éloigner de lui, lentement, en creusant l'écart.

L'obscurité m'engloutit presque, et je pourrais croire que des monstres vont sortir de nul part pour m'arracher la gorge.

Thomas/Matt affiche un sourire diabolique, et s'appuie contre le capot de la voiture.

Il fourre les mains dans ses poches, et me dit :

- Ça ne sert à rien de reculer Clive. Dans tous les cas tu es fichu.

Par frayeur, et puis aussi un peu par esprit contradictoire, je continue de reculer, une main légèrement en avant.

Je ne le quitte pas des yeux, avisant le moindre de ses gestes.

Et je n'aurais pas dû, car Matt est visiblement plus intelligent que moi.

Au moment même où je vois son visage changer, délaisser le beau visage pâle de Thomas pour devenir plus sombre et prendre l'apparence initiale de Matt, je sens une pression sur le côté gauche de ma taille.

Un bras se faufile du côté droit, et l'instant d'après une douleur fulgurante me traverse tout l'abdomen.

Je pousse un cri de surprise et de douleur mêlées, et je baisse les yeux vers le bas pour découvrir une main retirer un poignard de mon ventre imbibé de sang, et le dégager brusquement.

Mes jambes tremblent, et s'effondrent sous mon poids.

Par automatisme je plaque ma main droite sur la plaie dégoulinante de sang, et je presse le plus fort possible pour essayer de faire en sorte que ça s'arrête de couler.

Écroulé sur le sol, je pousse un râle de douleur et m'appuie contre le mur pour m'éloigner de Matt qui lui, me regarde avec un rictus affreux.

Je suffoque brusquement, et me met à tousser et cracher tout ce que je peux.

Je tente au maximum de m'éloigner de Matt, mais la douleur fulgurante m'empêche de respirer.

Matt me connaissait, Matt savait mon esprit contradictoire, alors en me disant que je ne devrais pas reculer, il savait que je reculerais quand même, et donc que je me ferais avoir par derrière.

Matt se redresse, et s'approche de la personne qui m'a poignardée, qui n'est autre qu'Esteban.

Il saisit le poignard des mains, et s'approche lentement de moi, tel un félin.

Je le regarde sans chercher à cacher ma peur, et je m'appuie contre le mur pour reculer, et essayer de m'éloigner de lui.

Je tousse et crache une mêlée de sang sur le sol, tandis que Matt continue d'approcher.

Il fait tourner le poignard entre ses doigts, déjà imbibé de sang, et affiche un sourire malsain.

Il me jette un œil, et puis s'agenouille face à moi.

- Ah la la Clive... je t'ai surestimé tu vois. J'aurais pensé que tous mes stratagèmes ne passeraient pas entre tes filets. Je me suis trompé.

Il éclate d'un rire mauvais, lance le poignard légèrement plus haut, et l'attrape au vol.

Il le saisit fermement, et cette fois ci plante son regard dans le mien.

- Tu veux mon avis ? L'amour rend faible. Tu as été tellement obnubilé par Céleste et la perspective de vivre avec elle le "grand amour", que tu n'as rien vu. Strictement rien. Tu es si insignifiant Clive.

Soudain, il appuie mon épaule droite brusquement contre le mur, et approche son visage du mien.

Il me force à le regarder, et quand je vois ses yeux bruns briller de cette lueur folle que la peur grandit de nouveau en moi.

Je suffoque, tandis que Matt continue :

- Thomas a compris il y a longtemps. Quand j'ai pris l'apparence de votre agent, j'ai commis plusieurs erreurs. Dont une qui m'a été fatale. Thomas a usé de son intrusion mental sur le producteur et a voulu l'utiliser sur moi pour que nous disions les films dans lesquels tu avais sois disant joué, sauf que je l'ai devancé. J'ai annoncé moi même le titre des films, parce que je voulais que le producteur te crois. Mais je n'ai pas pensé à Thomas en l'instant, et il n'a pas usé d'intrusion mental sur moi, c'est comme ça qu'il a comprit. Et j'ai décidé de prendre sa place, comme il était trop dangereux.

Sur ce, Matt affiche un sourire démentiel, brandit le poignard de sa main droite, et me l'enfonce brusquement dans ma plaie déjà ouverte.

Je pousse un tel cri de douleur que s'en est insupportable.

La douleur me bouleverse, je me mets à trembler de plus belle, et le sang se met à couler à flot sur les doigts de Matt, qui n'y prend garde.

- C'est à cause de toi ! S'écrie t'il soudain.

Il tourne brusquement la lame dans mon abdomen, et elle pivote, m'arrachant un nouveau cri de souffrance.

- Je veux que tu souffres, je veux que tu ai peur, je veux que tu vois Céleste mourir sous tes yeux sans que tu ne puisses venir l'aider.

Il tourne cette fois ci la lame dans l'autre sens, brutalement, et une nouvelle vague de souffrance m'emporte à un point que je ne suis plus capable d'émettre le moindre son.

- Tu ne pourras rien faire, annonce Matt avec un regard brûlant.

Son sourire me fait plus peur que tout, je tuerais pour pouvoir l'effacer de son visage, et de ma mémoire.

Il allait ajouter quelque chose, quand soudain je sens la pression exercée sur mon abdomen se relâcher.

J'ouvre les yeux une demi seconde, et vois Thomas, le vrai, saisir l'épaule de Matt pour le jeter en arrière.

Mickaël prend le relais, et l'éloigne de moi, tandis que Thomas au contraire se jette précipitamment sur ma silhouette.

- Clive ? Clive ne t'endors pas !

Il retire le plus délicatement possible le poignard enfoncé dans mon ventre, et le jette sur le côté.

- On a fait le plus vite qu'on a pu ! J'ai envoyé un message à Céleste pour qu'elle ne vienne pas.

Je tousse, secoué de tremblements, et un amas de sang s'échappe de ma bouche tandis que j'essaye de dire :

- Que... lui as tu... dis exactement ?

Thomas répond :

- Que c'était une question de vie ou de mort, et qu'on voulait la protéger.

- N... non ! Je dis.

Céleste va rappliquer, j'en suis sûr et certain, elle aura forcément sentit que quelque chose de grave se passait, et elle viendra.

Je pousse un grognement de colère et de douleur mêlées, et à ce moment là Thomas est projeté en arrière.

Je relève les yeux pour voir ce qu'il se passe, et découvre Léna, Mickaël, et Téo se battant face à un Matt survolté.

Celui ci est en train d'utiliser leur pouvoirs, et il est impossible pour mes amis de gagner dans ces conditions.

Où est James ?

Je n'ai pas le temps de m'interroger plus, Matt brandit soudainement sa main droite face à Mickaël, et une lueur bleutée traverse la nuit pour se jeter sur le garçon.

La seconde d'après, Mickaël n'est plus qu'une statue de glace.

Un frisson de terreur me parcourt entièrement, et mes yeux suivent la scène avec angoisse.

Les autres comprennent, et Téo allait se téléporter quand Matt se jette sur lui, et Téo se retrouve gelé aussi.

Léna comprend que Matt utilise son pouvoir, alors son premier réflexe est de s'éloigner au maximum de lui pour qu'il ne puisse plus l'utiliser, mais malheureusement Matt intervient avant.

Léna se retrouve figée, une main en l'air, prisonnière de la glace.

Thomas se retrouve devant moi à tenter de me protéger, et je tente de lui dire faiblement :

- Ton... pouvoir...

Thomas me répond aussitôt, tout en esquivant une attaque de Matt :

- Je l'utilise, mais il le retourne contre moi !

Cette seconde d'inattention lui coûte la victoire, l'instant d'après Thomas se retrouve pétrifié dans la glace.

Matt se tourne face à moi, et brandit grand les mains.

- Tu as vu ? Ils sont impuissants ! Les êtres qui te sont les plus chers sont incapables de t'aider, et toi non plus. Il ne manque plus que...

C'est à ce moment là que le regard de Matt change, et un sourire plus grand encore étire ses lèvres alors que ses yeux sont attirés vers ma droite.

Je suis son regard, pour découvrir avec terreur Céleste apparaître au coin de la rue.

Matt s'exclame :

- Parfait... il ne manquait plus que toi ma chère.

Je suis l'échange avec des yeux terrifiés, tandis que mon cerveau cherche à toute allure un moyen de sauver Céleste.

Trouvant une idée, et rassemblant toutes mes forces, je me redresse, et hurle à pleins poumons :

- COURS !

Je prie intérieurement pour que Céleste comprenne, qu'elle ne pose pas de questions, et surtout qu'elle parte en courant, s'éloigne de l'endroit où se rassemblent toutes nos énergies surnaturelles.

Et heureusement, elle comprend.

Elle lâche son sac sur le sol, et se met à courir, sans regarder derrière elle.

Matt se retourne vers moi, furieux, et hurle :

- TOI !

Il va me tuer, c'est certain.

Perturbé et démuni, Matt réfléchit, et il finit par se résigner à ne pas me faire de mal.

Il s'élance en courant et en hurlant à Esteban de rester nous surveiller.

À la poursuite de Céleste, sans pouvoirs, et sans armes.

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