
Chapitre 24
Clive
- Attends répète ?
Léna me regarde, consternée, alors que je fourre mes mains dans mes poches plus ravi que jamais.
- Céleste a une sœur ? Répète Léna, abasourdie.
Mais le plus à plaindre c'est Thomas, il reste consterné à me fixer pendant quelques secondes, et puis il semble reprendre vie, et il s'exclame en souriant :
- Tu as dis que c'était un canon elle aussi ? Ça tombe bien que ce ne soit pas ma sœur à moi, je peux me la taper tranquillement !
Je souris, et Léna demande :
- Et là tu veux qu'on aille manger avec elles ?
- Ben oui, je réponds. Et puis ça m'arrangerais de caser Thomas avec Samantha, celle la à directement voulu m'agresser en faisant croire qu'elle me fonçait dedans.
Thomas met une main sur mon épaule, et dit comme sur la confidence :
- Je m'en occupe chéri.
J'allais proposer d'y aller quand mon téléphone se met à vibrer, je le sors de ma poche et souris immédiatement quand je vois le nom de Céleste s'afficher.
C'est Nick qui nous a directement donné nos numéros, il tenait à ce que les deux acteurs principaux se connaissent un minimum.
- Oui, je répond au lieu d'un "allo" que je trouve ridicule.
- On est au resto on vous attends, répond elle froidement.
- Où c'est ? Lequel ?
Je ne pourrais pas le jurer, mais j'ai la soudaine impression que de l'autre côté du fil Céleste sourit d'un air satisfait.
- Tu verras je t'ai partagé dans l'espace communication la position GPS de la place locale où je me trouve.
Euh... je n'ai strictement rien compris.
Mais comme je commence à connaître le métier d'acteur, je répond :
- Ok !
Et puis je raccroche, pour vite demander à Léna :
- Ça veut dire quoi "tu verras je t'ai partagé dans l'espace communication la position GPS de la place locale où je me trouve." ???
Léna reste interdite une seconde, et puis elle éclate de rire.
- C'est ta position GPS !
- Quoi ?
- C'est Céleste qui t'a sortie cette phrase ? Parce que elle veut simplement te dire qu'elle a partagé sa position ! Mais elle a compliqué les choses dans un langage plus complexe visiblement.
Je reste interdis pendant une seconde, et puis je finis par vite comprendre que Céleste, en fille intelligente qu'elle est, a sans doute vite compris que je ne suis pas du tout familier avec la technologie.
Elle a voulu me tester, pour voir si je comprendrais de quoi elle parle en complexifiant complètement une information très simple.
- Et donc ? Je demande.
Léna soupire, me pique mon téléphone des mains, fait quelques manipulations, et puis dit :
- Suivez moi.
Je regarde Thomas, et puis emboîte le pas à la jolie rousse.
Nous sortons du studio, et puis nous marchons moins de cinq minutes pour rejoindre le restaurant en question.
Avant qu'on arrive juste devant, Léna me repasse le téléphone en disant :
- Vaudrait mieux que Céleste ne croit pas que tu ne saches pas t'en servir, c'est pas très virile.
Merci Léna pour cette délicatesse, c'est agréable d'avoir un soutient chaque jours.
Nous entrons dans ce qui est apparemment une pizzeria, et puis Thomas s'exclame :
- J'espère qu'ils servent de la vodka.
Sans commentaires.
Un serveur vient immédiatement nous voir, et puis il a à peine le temps d'en placer une que Samantha débarque, et dit :
- Laisse Gaston ce sont des amis ! Ils sont à ma table avec Céleste !
- Oh ! Fait le Gaston. Je rajoute une table pour que vous soyez à l'écart ?
- Oui s'il te plaît ! Merci t'es un amour !
Et elle lui colle un bisous sur la joue, avec un joli sourire séducteur.
Heureusement que je sais que Céleste et elle ne sont pas sœurs en réalité, parce que sinon je me poserai vraiment la question.
Samantha s'approche alors de nous, lance à peine un regard à Léna, et concentre toute son attention sur Thomas.
Et ça tombe bien puisque lui aussi.
Comme ni Léna ni moi n'avons envie d'entendre le jeu séducteur dans lequel ils se lancent, nous décidons de suivre Gaston le patron jusqu'à la table qu'il nous indique.
Comme c'est un restaurant commun et que beaucoup de monde doit y entrer, Céleste doit certainement manger dans un endroit plus isolé que les clients.
Nous arrivons dans une petite salle un peu à l'écart, et puis je vois Céleste, assise à la table, encore sur son téléphone.
Je remarque que ses deux gardes du corps ne sont plus là, et j'avoue que fa m'arrange.
Céleste lève les yeux vers nous, et souris à peine.
Elle nous fait un signe de tête comme quoi on peut s'asseoir, sur la table circulaire.
Je meurs d'envie de me placer à côté d'elle pour avoir peut être la chance de glisser ma main sur sa cuisse, mais je préfère me mettre juste en face, pour pouvoir la fixer bien dans les yeux quand je chercherais à tout savoir de sa vie autour de ce repas.
Je ne suis pas un homme normal vous dites ? Très certainement, mais je préfère être original.
Je m'installe donc en face de Céleste, et Léna à ses côtés.
Thomas et Samantha arrivent, et le frère de Céleste se place à côté d'elle tandis que Samantha se met de l'autre côté de Thomas.
Gaston le patron amène les cartes, alors que Samantha attaque directement :
- Alors vas y Celie raconte moi tout ! Qui sont ces beaux jeunes hommes que tu as rencontré ?
- Je suis un jeune homme maintenant ? Fait Léna en se
désignant.
Samantha lui jette un regard emplis de mépris, et j'ai une soudaine envie de défendre mon amie.
Alors je me redresse, et dis en fixant Samantha avec un petit sourire :
- J'aurais pourtant cru que mademoiselle sache différencier les hommes des femmes...
Au lieu de se vexer comme je l'espérais, Samantha sourit d'un air de séductrice et répond :
- Au contraire je sais bien les différencier. C'est pourquoi je ne porte pas attention aux femmes.
Léna se redresse, piquée au vif.
Je décèle très bien qu'elle est vexée, et c'est la première fois que je la voix énervée.
Ou alors non, y a eu la mort de Céleste aussi.
Je me demande comment Léna va réagir, quand Céleste se tourne vers Samantha, et dit, en colère :
- Arrête de faire la connasse avec les filles, je rappelle que t'en es une d'abord. Et comme 50% de la population mondiale, un peu de respect ça ne te tuerais pas.
Tiens tiens... pourquoi se met elle en colère face à sa sœur ?
Je ne sais pas si elle est très proche de Samantha, mais je ne pensais pas qu'elle l'attaquerait pour défendre une "inconnue".
Peut être est ce parce que Céleste sait au fond d'elle que Léna compte énormément pour elle ?
Ou alors c'est par simple esprit contradictoire, et parce que Céleste s'énerve rapidement.
Samantha, piquée au vif, détourne le regard, et Léna sourit gentiment en disant :
- Ce n'est rien Céleste je ne suis pas vexée.
La gentillesse de cette fille me surprendra toujours.
Même si c'est une piètre menteuse, et qu'on peut facilement détecter qu'elle a été touchée, Céleste ne relève pas, et offre même un sourire gentil à Léna.
J'en reste soufflé, Céleste ne sourit pas, ce n'est pas dans sa nature.
Moi, ça me fait rire, parce que je sais qu'en réalité elle est très gentille, et puis je sais que quand elle sourit c'est vraiment sincère.
Et quels sourires !
- Vous avez d'autres frères et sœurs ? Demande Léna gentiment à Céleste et Samantha.
Samantha, ayant soudain décidé d'être gentille envers Léna, répond :
- Non ! Nous ne sommes que toutes les deux, mais nos parents en sont très contents.
- Vous auriez aimé avoir d'autres frères et sœurs ? Demande Thomas en ne pouvant pas s'empêcher de regarder Céleste ne coin.
- Une petite sœur ! Une grande c'est chiant, surtout Céleste !
La concernée sourit discrètement, mais fais comme si elle était désintéressée de la conversation.
Alors pour la ramener un peu, je demande en me redressant :
- Et toi Céleste ?
Céleste redresse la tête, comme si elle revenait de loin, et puis elle sourit d'un air rêveur, ce qui doit faire troisième sourire de puis le début du repas, un record.
Elle répond :
- J'aurais adoré avoir un grand frère.
Je jette un œil à Thomas, et celui ci semble si heureux que j'en rirais presque.
- Pourquoi demande t'il ?
Céleste se tourne vers lui, l'observe un moment en silence, et puis elle répond doucement :
- Je ne sais pas trop... j'ai toujours trouvé ça génial d'avoir quelqu'un qui quoique tu fasses, te protègera et t'aimeras toujours. Bien sûr il y a le père, mais ce n'est pas pareil.
Céleste ne doit pas se rendre compte qu'elle parle à voix haute, parce qu'en temps normal, jamais elle n'aurait énonce quelque chose d'aussi intime à voix haute.
Plus mystérieux que Céleste je ne connais qu'une seule personne, et c'est Thomas.
Parce que je crois être le seul à me rendre compte que sous ses airs fous et alcoolique, il réfléchit beaucoup plus que ce qu'on croit, et surtout il ne dit rien d'intime.
Ils ne sont pas frères et sœurs pour rien.
Thomas d'ailleurs, observe Céleste intensément, et celle ci semble le sentir, car elle se tourne instinctivement vers lui.
Ils se regardent un moment, et puis Thomas répond calmement :
- Et une petite sœur ça doit être génial.
Céleste ne répond pas, se contentant de le regarder.
Sent elle quelque chose ? Se rend t'elle compte de ce qu'il se passe en ce moment ? À t'elle conscience du lien qui l'unit à Thomas ?
Je ne les ai jamais vu ensembles auparavant, et à l'époque où Céleste était "vivante", elle ne se souvenait plus de Thomas.
Mais la façon dont Thomas parle de Céleste, et surtout le fait qu'il fasse absolument tout pour la protéger, même s'effacer lui même de sa mémoire pour lui éviter de l'embarquer dans ses problèmes, cela prouve à quel point ils devaient être fusionnels.
C'est alors à ce moment là que je m'en rend compte à quel point la décision de Thomas à du être dur.
Il ne montre rien, c'est un mur de glace, mais devoir prendre la décision de s'effacer lui même de la mémoire de sa sœur, c'est abominable.
Quand il a raconté cette histoire, j'étais encore trop bouleversé par la nouvelle pour réagir.
Mais maintenant que je réalise, j'en suis horrifié.
Thomas et Céleste ont cette générosité qui les caractérise, et qui moi, ne me sied pas du tout.
Si j'avais été dans cette situation, si j'avais eu une sœur avec laquelle j'aurais été très proche, et si j'avais le pouvoir de Thomas et si je devais fuir Area, jamais je ne me serais effacé de sa mémoire pour éviter qu'elle me suive dans mes emmerdes.
J'aurais été trop égoïste, je l'aurais embarquée avec moi pour ne pas avoir à la quitter.
Samantha, sentant sûrement qu'elle n'est plus du tout le centre de la conversation s'exclame :
- Oui enfin bon, un grand frère ça doit quand même être vachement emmerdeur ! Personnellement je suis heureuse d'avoir seulement Céleste ! En tant que grande sœur elle est déjà assez chiante.
Céleste redresse la tête, et répond :
- On en parle de toi ?
Samantha dodeline de la tête, et Léna en profite pour dire :
- Moi j'ai une grande sœur aussi ! Et j'en suis très contente... mais je ne la vois pas souvent.
Il est vrai que depuis que Léna à été embarquée dans cette histoire, elle ne voit plus sa famille.
Je sais que celle ci est au courant de tout, et surtout qu'ils n'ont rien à me reprocher parce qu'ils ont cru leur fille et ils savent donc que je ne suis pas directement responsable de la mort de Céleste.
Je trouve ça génial d'avoir une famille qui te soutienne autant comme celle de Léna, moi mes parents je n'ai aucune idée d'où ils sont et de ce qu'ils font, et surtout eux ne savent pas du tout si je suis encore vivant.
En revanche, ce que je sais, c'est qu'ils sont par dessus tout fiers que je sois devenu l'ennemi public numéro 1 d'Area.
Ahah ! Évidemment ils peuvent s'en vanter auprès de leurs amis C ! J'imagine déjà les dialogues "Clive Raven ? Oui c'est notre fils ! Eh oui... notre petit garçon est un meurtrier et ennemi public numéro 1 d'Area... oh non arrêtez tous ces compliments vous allez nous faire rougir !"
N'importe quoi.
- Et toi Thomas ? Demande Céleste, visiblement intéressée.
Thomas se redresse, et repose son verre d'alcool.
Encore plein.
Il n'y a pas touché, et je me surprend à sourire en me faisant cette réflexion.
Il répond en fixant Céleste droit dans les yeux.
- J'ai une petite sœur. De 21 ans. Mais je ne l'ai pas revue depuis longtemps.
Céleste ne bouge pas.
J'ai l'impression d'arriver à voir des décharges électriques entre Thomas et Céleste, et il y a un tel silence autour d'eux que s'en est pétrifiant.
Samantha brise le silence, comme à son habitude je présume, et dit en se tournant vers moi :
- Et toi Clive ?
- Et moi quoi ? Je demande en fronçant les sourcils.
- Eh bien, tu as des frères et sœurs ?
- Pas du tout !
- Même pas un frère ? Insiste Samantha en faisant la moue.
J'affiche un sourire en coin, et puis je répond :
- Même si j'en avais un, crois moi il ne voudrait pas de toi.
Je suis méchant vous dites ?
Je m'en bat les roubignoles.
Léna dodeline de la tête comme pour me disputer, Thomas éclate d'un grand rire, et puis Céleste s'exclame :
- Pour une fois que quelqu'un la remet à sa place celle ci !
Samantha croise les bras et fait la moue, tandis que je me tourne face à Céleste.
- Tu ne le fais pas toi ?
Céleste tourne son visage vers moi, et répond avec un sourire malicieux :
- Je ne m'aventure pas sur ce terrain dangereux.
- Pourtant tu aimes le risque, j'avance en redressant la tête.
Céleste plisse les yeux, son sourire ne la quittant pas, et puis elle répond :
- Ah ? Comment le sait tu ? Quand bien même ça serait vrai ?
Nos yeux communiques en silence, nous avons beau dire des choses en face, nos réponses veulent dire tout autre.
- Parce que je te connais.
Je sens qu'elle s'énerve, elle commence à s'agacer, frustrée, mais elle préfère faire comme si elle ne l'était pas, alors elle continue :
- Je ne te connais que depuis une semaine.
- Ça c'est ce que tu crois...
Les autres observent le débat comme un match de ping pong, et Thomas me lance un regard entendu en direction de Samantha.
Je comprends qu'il est en train d'effacer de sa mémoire l'échange entre Céleste et moi pour qu'elle ne se doute de rien.
Bonne réaction blondinet.
Céleste se redresse, et cette fois ci j'arrive à voir dans ses yeux un surplus d'émotions. La colère tout comme la frustration, ou encore l'incompréhension.
- Ah oui ? Eh bien vas y alors. Dis moi tout. Dis moi ce que je ne sais pas.
Je me redresse aussi, et Thomas et Léna observent le duel sans savoir comment réagir.
Je répond en croisant mes mains sous mon menton :
- Nous savons tous les deux que tu es bien trop buttée pour accepter la vérité si je te la disais.
Céleste fulmine désormais.
Ses lèvres ont perdues tout de leur sourire, et ses yeux brûlent d'une colère sans nom.
Elle serre le poing, et le tape soudain sur la table, faisant sursauter les couverts, les menus et les verres.
Elle se lève brusquement, faisant grincer sa chaise dans un vacarme assourdissant.
Elle s'approche au pas de course de moi, et elle dit d'une voix autoritaire, plantée juste devant moi :
- Dehors. Maintenant.
Vu son ton, je ne proteste pas le moins du monde, alors je me lève en jetant un œil à mes amis, et ils me font un geste qui veut dire qu'ils s'occupent de Samantha.
Céleste marche d'un pas pressé vers l'arrière du restaurant, et je la suis en essayant de suivre le rythme, ce qui est quand même très compliqué.
Nous arrivons à une porte qu'elle ouvre brusquement et je m'avance en refermant la porte alors que nous atterrissons dehors.
À peine ai je mis un pied à l'extérieur que Céleste se retourne brusquement vers moi, furieuse.
Elle me pousse à deux mains contre le mur, avec une telle force que j'en suis surpris, et mon dos claque brusquement contre la paroi.
- J'en ai ma claque !
Elle hurle presque, et son beau visage est tordu par la colère.
Elle me plaque d'une main contre le mur, et j'ai a peine une seconde pour constater que nous sommes dans une rue isolée, certainement celle de sortie des employés du restaurant que directement, Céleste attaque de nouveau :
- Tu te comportes comme si nous nous connaissions depuis longtemps ! Comme si tu connaissais tout de moi ! Et tu sais quoi ? Je finis par te croire !
Ah bonne nouvelle.
Sans m'en empêcher je souris, et ce n'est pas bénéfique pour moi.
Pas du tout.
Céleste brandit la main en l'air, et elle s'apprête à me gifler quand j'arrête son geste.
Je saisis son poignet, et le tient fermement.
Comprenant très vite qu'elle n'aura jamais assez de force pour se dégager, Céleste opte pour les mots.
- Arrête de sourire comme ça ! C'est insupportable !
- Tu as beau faire comme si tu détestais, tu adores, je réponds calmement.
Mais Céleste s'énerve davantage :
- Tu vois ! Comment peux tu me connaître aussi bien ? Comment peux tu savoir ce que je ressens en réalité ? Comment peux tu parvenir à casser les murs que je forge brique par brique aussi facilement !?
Je soupire désormais.
Mais Céleste continue, et on ne peux désormais plus l'arrêter.
- Comment ça se fait que tu me sois familier, pourquoi je fais des rêves supers étranges ou j'ai l'impression que tu y es, toi, Thomas et Léna, pourquoi je suis si proche de Léna, alors qu'habituellement je déteste être amie avec des filles, et surtout qu'elle je ne la connais pas, pourquoi Thomas me ressemble comme deux gouttes d'eau, pourquoi j'ai des flashs quand tu prononces certaines phrases !?
Je ne réponds toujours pas, je reste là, interdit, à la regarder s'énerver.
Et si je disais la vérité ? Maintenant ?
Les yeux de Céleste se mettent désormais à briller, et si je ne la connaissais pas, je pourrais croire qu'elle va se mettre à pleurer.
Je suis toujours plaqué contre le mur, et elle est devant moi, très proche.
Nos visage ne sont qu'à quelques centimètres l'un de l'autre, et nous sommes si proches que j'arrive à sentir que Céleste est plus calme.
Elle répond plus doucement :
- Pourquoi je suis complètement perdue ? J'ai l'impression qu'il me manque un pan entier de ma vie, j'ai l'impression qu'on me ment, et je ne sais pas pourquoi.
Ses yeux sont baissés vers ses mains appuyées contre mon buste, et puis elle relève la tête face à moi cette fois ci.
- Je sais que tu connais la vérité Clive.
Je garde encore une fois le silence, et j'en viens même à me mordre la lèvre, chose que je ne fais vraiment jamais.
Je plante de nouveau mes yeux dans ceux de Céleste, et puis je finis par répondre alors que l'électricité fais des ravages entre nous :
- Tu as raison. Je connais la vérité.
Cette révélation semble apaiser Céleste, mais pas totalement.
Elle est désormais calme, la colère à quitté ses traits, laissant place à une jeune femme désolée.
- Alors dis la moi.
Elle laisse passer un silence, et rajoute :
- S'il te plaît.
C'est comme si elle m'implore, je sais qu'au fond d'elle, si je ne balances pas ce que je sais, elle en sera beaucoup plus meurtrie que si je ne lui disais pas.
Au fond de moi j'ai envie qu'elle sache tout, mais d'un autre côté, je me demande s'il n'est pas trop tôt, et si elle va mal réagir, ou ne pas me croire.
Alors au lieu de lui avouer que la Terre n'est pas ce qu'elle croit, qu'il existe une cité où est rassemblée la totalité de l'énergie magique, qu'elle vient de la bas, et que je l'ai tuée, je me ravise.
Au lieu de ça, je glisse ma main droite derrière sa nuque, la gauche derrière sa taille, et je lève son visage vers le mien.
Je l'embrasse enfin, alors qu'autour de nous la pluie commence à s'abattre sur les pavés mouillés de Manhattan.
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