Clive

Nous ressortons du studio de Nick, et nous retrouvons devant l'immeuble comme trois naufragés.
Nous sommes trop bouleversés pour réagir, et nous restons enfermés dans notre bulle.

Thomas, Léna et moi restons figés dans la rue, comme ça, devant l'immeuble, sans savoir quoi faire, et j'ai presque l'impression d'entendre les pensées de mes coéquipiers à mes côtés.

Thomas d'abord, n'a jamais été aussi sobre, il n'a plus une goutte d'alcool dans le gosier depuis au moins deux heures, et ça se ressent.
Il a les idées claires, il reste le regard figé au loin, l'esprit en suspens, bloqué dans un univers où il revoit Céleste, la nouvelle Céleste face à lui et sans aucun souvenirs de lui.

Après s'être effacé de sa mémoire, Thomas n'a jamais eut l'opportunité de revoir sa sœur. Elle est morte avant qu'il n'en ait le temps.
Aujourd'hui était la première fois qu'il l'a revoyait après avoir effacé ses souvenirs, et j'ai l'impression d'entendre sa tête crier tous ses regrets.

Léna elle, s'appuie contre le mur, et glisse sur le sol, impuissante.
Sa lèvre inférieure tremblote légèrement, et ses yeux restent fixés sur un point invisible.
Céleste et elle ne se sont connus que quelques jours, et pourtant j'ai moi même remarqué à quel point elles semblaient proches.
Je les ai surprises plusieurs fois à discuter, a s'échanger des regards, des sourires, et elles étaient à la fois si semblables et si différentes que s'en était troublant.

L'une était douce et gentille, avenante, calme et pourtant animée d'un brun de folie. Elle paraissait inoffensive et fragile, et pourtant elle cachait une rudesse et une carapace de fer.

L'autre c'était le contraire, elle était sauvage, rebelle, froide. On n'avait pas envie de s'attaquer à elle, croyant se frotter à un mur, alors qu'en fait cette masse de rudesse cachait une sensibilité et une gentillesse qu'on ne pouvait pas égaler.

Et les deux étaient comme les doigts de la main, je l'ai moi même remarqué, et c'est bien pour ça que Léna est allé jusqu'à quitter sa famille et sa sœur qu'elle aiment tant pour aller retrouver Céleste.

Et puis il reste moi, moi qui suis perdu comme un naufragé en pleine mer.
Ma bouée à laquelle je m'accrochais désespérément s'est trouée, là sous mes yeux, et a décidé de m'abandonner.

Et le seul espoir qui me reste, c'est de garder des forces pour réussir à agiter les bras quand un bateau passera par hasard vers moi, là où je tente désespérément de ne pas boire la tasse.

Mon téléphone se met à sonner, et commençant à m'habituer à cette technologie, je le sors de ma poche, et décroche.

- Clive, c'est Mickaël. Il faut que vous reveniez tout de suite à l'hôtel.

Je ne lui demande même pas pourquoi, alors que j'entends bien son ton pressant.

- Ok.

Mickaël s'étonne :

- Clive ? Ça s'est bien passé ?

J'annonce :

- On a vu Céleste.

Un grand silence me répond, et j'ai la très nette impression de visualiser Mickaël, le téléphone à l'oreille, la bouche grande ouverte et les yeux écarquillés.

Il finit par dire :

- Venez à l'hôtel.

Il raccroche, et je range mon téléphone comme un robot.

Je dis :

- On dois rentrer.

Je ne dis rien de plus, je n'en ai pas envie et je sais bien que ni Léna ni Thomas n'a la force de me poser des questions.

Alors Thomas se met le premier en chemin, et nous le suivons comme des automates.

J'essaye tant bien que mal de me repérer dans les rues adjacentes à celles de Times Square.
C'est un système d'avenue perpendiculaires ou je ne sais pas quoi je n'ai pas tout compris.

Nous finissons par arriver sur la place bondée de monde, et je me fais la réflexion que ce chauffeur de taxi qui nous a amené ici hier s'est bien foutu de notre gueule hier en disant qu'il y avait moins de monde que d'habitude en ce moment.

Nous entrons dans l'hôtel, et puis prenons l'ascenseur, sans s'échanger un mot.

Thomas ne tente rien du tout avec Léna alors qu'il avait plusieurs fois l'occasion, et Léna n'essaye même pas de se faire prendre en photo avec les peluches vivantes sur la place.

Arrivés à notre étage, nous marchons jusqu'à la suite, et en ouvrant la porte et pénétrant dans l'appartement, Léna finit par crier à la cantonade :

- On est là !

On s'avance dans la suite, et c'est là que nous découvrons Mickaël, James et un homme de dos assis sur le canapé.

En pénétrant dans le salon, les trois se retournent face à nous, et en découvrant le visage de l'homme inconnu, Thomas, Léna et moi nous figeons sur place.

Mickaël se lève, et puis nous restons pantois.

- Tanner ? Dit Léna les yeux écarquillés.

En effet, l'homme face à nous n'est autre que le Roi Tanner.

Pour son âge il ne fait pas très vieux, bien sûr son visage est peuplé d'une ribambelle de rides, mais pourtant son regard est doux, ses cheveux blancs sont soignés, bien coiffés, et ses yeux gris nous donne l'impression qu'ils nous couvent.

Mais dans ce regard je décèle une telle détresse que j'en reste soufflé.

Mickaël explique :

- Tanner a cherché à nous voir...

Je fais un geste de la main et dit :

- Attendez là il faut que vous nous expliquiez. Qu'est ce qu'il fait là ?

Tanner sourit doucement, puis dit de sa voix de vieil homme gentil :

- Je suis venu vous prévenir, et vous aider.

James nous fait signe de nous asseoir face à eux, alors nous nous exécutons, curieux de savoir ce que Tanner fait là.

Tanner se rassoit avec nos amis, et puis referme ses doigts fragiles autour d'une tasse fumante.

Mickaël explique :

- Nous avions marché dans New York une partie de l'après midi et puis nous sommes rentrés ici. C'est là que nous l'avons trouvé à attendre sur les fauteuils d'attente.

Léna intervient et se tourne face à Tanner :

- Mais qu'est ce que vous faisiez là ?

Tanner explique alors :

- Il fallait que je vous parle. C'était très important.

Je coupe :

- Comment nous connaissez vous ?

C'est là qu'il dit avec un sourire doux :

- Tu es Clive Raven de la Zone C.

Je suis pétrifié.

Léna et Thomas aussi, puisque Léna s'écrie :

- Comment est possible ? Vous êtes morts et... vous êtes censés n'avoir aucun souvenirs d'Area et des Zones...

Tanner fait un petit geste de la main affectueux, et puis il annonce :

- Sauf que je fais des rêves. Beaucoup de rêves. Cela fait environ six mois que je suis sur Terre, du moins si j'en crois mes rêves et mes estimations, et cela fait six mois que chaque nuit, je rêve. Mes ces rêves sont des sortes de rêves prémonitoires. Sauf que c'est l'inverse. Mes rêves sont des échos du passé, et surtout, tous mes rêves sont constitués des visions que j'ai eu pendant ma vie à... à Area puisque c'est comme ça que vous l'appelez.

Il fait une pause, ce qui nous laisse le temps d'assimiler ses paroles, et puis il dit :

- J'en étais le souverain c'est ça ?

Nous hochons la tête de concert.

Et puis j'interviens :

- Vous dites faire des rêves de votre visions. Et vous croyez à Area et aux Zones. Mais pourquoi ? Vous êtes un humain maintenant, pourquoi croyez vous des rêves ? Vous ne devriez pas les prendre au sérieux normalement.

Il me sourit affectueusement, et puis répond :

- Crois moi mon garçon, quand le même environnement, les mêmes écrits, les mêmes visages reviennent chaque nuits, on finit par y croire. Je ne savais rien de tout ça, à vrai dire j'étais complètement perdu. Je n'ai appris qu'il y a quelques minutes cette histoire de vie sur terre et d'identité surnaturelle. Ce sont vos amis qui m'ont expliqué que je suis mort sur Area, et que je suis revenu sur Terre.

- Je ne comprends pas, fait Léna. Pourquoi êtes vous venus nous voir ?

- J'y viens, répond Tanner. Vous apparaissez dans mes rêves. Tous ici. Si j'ai bien compris, j'étais un A médium, eh bien dans l'une de mes visions j'ai vue ma mort, et mon assassin. J'ai appris ensuite qu'il s'appelait Matt. J'ai vue une partie de votre combat, et j'ai vu aussi la mort de Céleste, cette A qui faisait de la télékinésie. Quand j'ai vue d'ailleurs son visage projeté sur les écrans géants j'ai été très troublé. Ce beau visage je l'ai vue dans mes rêves, pas à New York auparavant. Dans mes rêves je vois aussi des visions que j'ai eu pendant mon existence à Area, et je vous vois, tous les cinq arriver en Amérique, je vous vois venir dans cet hôtel. Et je vois d'autres choses. Certaines que je ne peux pas révéler pour l'instant. Mais je peux seulement vous demander de faire attention à vous.

J'entends mon cerveau tourner à plein régime, et comprendre lui même ce qui se passe sous mes yeux mais que je ne pourrais pas déchiffrer en temps normal.

Alors j'interviens :

- Alors quand vous nous avez vu arrivés aux États Unis dans votre rêve, et que vous nous avez vu dans cet hôtel, vous êtes venus chaque jours voir si nous étions arrivés. Parce qu'il fallait que vous nous préveniez de quelque chose. Quelque chose de très important. Je me trompe ?

Tanner pose son regard sur moi, et cherche à sonder mes yeux.
En vain, puisque ceux ci ne sont qu'un océan de noirceur et de métal.

- Exact, finit il par répondre. Je suis venu chaque jours à l'hôtel pour vous rencontrer, parce que je ne savais pas quand vous arriverez.

Thomas s'écrie alors, et c'est la première fois qu'il prononce la parole depuis que nous sommes rentrés :

- Eh bien qu'est ce que vous attendez pour cracher le morceau vieillard !?

Il rit en disant cela bien sûr, et Tanner n'est pas offusqué du surnom.

Il annonce :

- Je suis venu vous prévenir que Matt et Esteban vont arrivée à New York. Et ils en ont après vous.

Je ne suis pas surpris par la nouvelle, en revanche les autres si.

Je m'attendais à ce qu'ils reviennent ces deux là, et à vrai dire au fond de moi je l'espérais.

Je veux qu'ils souffrent, je veux qu'ils meurent sous mes yeux, je veux les entendre crier quand j'activerais mon pouvoir meurtrier, et qu'ils s'effondreront la tête entre leurs mains tremblantes.

- Et... que vont ils faire ? Demande Mickaël.

Tanner a un vague geste d'impuissance, puis finit par dire :

- Il y a certaines choses que je ne peux pas vous révéler, elles modifieraient le cours du temps, et ce serait une catastrophe. Le temps est une chose qu'il ne faut pas modifier, et il faut laisser les choses suivirent leur cours. C'est pour cette raison que je gardais 90% de mes visions pour moi à Area. Je dévoilais uniquement celles qui pouvaient protéger Area.

Il fait une autre pause, et puis continue :

- La scène que j'ai vue avec Matt et Esteban est assez floue. Je ne sais pas quand ils vont arriver, je n'ai pas de dates dans mes visions, mais je sais qu'ils seront là, et que vous serez confrontés à eux.

Il se tait, et puis nous méditons ce qu'il vient de dire.

S'il dit vrai, j'ai hâte de me retrouver face à eux pour leur en faire voir de toutes les couleurs.

Tanner se tourne vers Mickaël, et puis dit :

- Dans l'une de mes visions, je me vois te parler. Je te dis de protéger six personnes. Céleste, Océane, Clive, Léna, Téo et Esteban. Je suis fier que tu te sois autant voué à cette tâche, et que vous ayez protégé mon fils. Je suis désolé qu'il y ait eut des ravages. Océane est morte à ce que j'ai compris ? Elle s'est suicidée ?

T'inquiète pas bonhomme, c'était pas une grande perte.

Léna, la plus douce et compréhensive d'entre nous répond :

- Oui. Elle a compris ses erreurs et n'a pas supporté de voir que Céleste était morte à cause d'elle. Elle a préféré se suicider.

- C'est courageux, dit Tanner, humble.

Ah bon tu trouves ?
Plutôt idiot je dirais moi.
Enfin, elle a au moins le mérite d'avoir finit par comprendre qu'elle s'était trompée, et elle a assumé ensuite, et rien que pour ça elle mérite beaucoup plus de mon respect que pour Esteban.

- Et Téo ? Demande Tanner. Je ne l'ai plus vu dans mes visions. Ou est il ?

James répond :

- Il va bien, il est seulement resté sur Area pour contrôler que tout se passe bien.

- Et Esteban est resté avec Matt, se trompant de chemin, fait il. Et le reste est là, Clive et Léna.

Il se tait, et puis pose son regard sur moi.

- Et il y a Céleste.

Céleste.
Qu'est ce que j'aime entendre ce nom.
Il a une résonance particulière, une légèreté qui donne l'impression de pouvoir s'envoler au delà des mondes.

J'hoche la tête en réponse à Tanner.

Il se tourne vers James, et dit :

- Je vous ai vu vous aussi. Et je sais que vous étiez l'un des premiers de la résistance que j'ai formé en secret. Vous êtes James n'est ce pas ? Et il y avait Grant mais il est mort ?

James hoche la tête aussi, et Tanner finit par se tourner vers Thomas.

Il ne dit d'abord rien, mais son regard reste planté sur lui d'une façon particulière.

Mal à l'aise, le fou alcoolique finit par dire :

- Bon t'arrêtes de me reluquer père Noël ? Je sais que tu dois regretter ta jeunesse en me voyant comme ça, aussi beau aussi jeune, aussi classe, mais le pouvoir d'échanger les personnalités n'existe pas désolé !

Et puis Thomas part dans un de ses grands éclats de rire à gorge déployée, en écartant grand les bras, sa marque de fabrique.

Tanner n'est pas vexé, au contraire, et il finit par se tourner de nouveau vers moi :

- Vous avez revu Céleste à ce que j'ai compris au téléphone.

Mickaël et James se tournent d'ailleurs vers nous, et puis le B dit :

- D'ailleurs comment cela se fait il ? Et qu'est ce que ça a donné votre escapade ?

Je suis las et je n'ai pas envie de reparler de tout ça, alors Léna ma fidèle amie raconte :

- Céleste est passée au studio, et nous l'avons rencontrée. Nick l'agent sexy nous a pris sous son aile, et il est l'agent de Clive. Il va lui faire avoir le premier rôle du nouveau film, Les Derniers Survivants.

- Les Derniers Survivants ? S'enquit Tanner. C'était le titre des journaux il y a quelques temps. Et puis c'est ce qui est arrivé il y a quelques mois.

- Comment ça ? Je demande intéressé.

- Vous ne connaissez pas l'histoire j'imagine, dit Tanner. Et tu n'as pas encore eut le script, continue il en se tournant vers moi.

J'hoche la tête, et j'attends la suite, curieux de savoir quel rôle je vais jouer.

Nous tendons l'oreille, et puis Tanner explique :

- Bon apparemment je n'étais pas encore sur Terre, mais comme il existe visiblement un système surnaturel pour nous implanter de faux souvenirs à nous et à nos "proches", je connais l'histoire. C'était il y a moins d'un an, le Président était Swan, et les Amériques étaient coupées en deux. Partie Ouest, et partie Est. Il y avait douze ministres, six de chaque partie, et Swan au milieu. La guerre allait être déclarée, mais personne ici n'a su pourquoi, c'était un secret d'état entre les ministres. Il s'est avéré plus tard que c'était uniquement une excuse pour organiser des Jeux, et qu'il n'y a jamais eu de conflits entre les deux parties. Le réel objectif de Swan et des ministres était d'élire des cobayes, quatre précisément, aux conditions mentales et physiques précises. Ils voulaient ces cobayes pour tester un produit qui pourrait les rendre... surnaturels.

Je reste pantois face à ces révélations.
Alors comme ça, il y a quelques mois, certaines personnes auraient trouvé le moyen de rendre des gens surnaturels ? Comme nous ?

Mais comment cela est ce possible ? Était ce chimique ou purement surnaturel ?
Si c'était chimique, cela ne serait pas si grave, cela voudrait dire que ce serait beaucoup trop complexe à réaliser, et personne ne s'y risquerait de nouveau vu l'histoire des Derniers Survivants.

Mais si c'était surnaturel, cela est plus problématique, cela voudrait il dire qu'il y a eu une faille dans les barrières d'Area ?

Tanner continue :

- Alors Swan à organisé des Jeux pour les parties Ouest et Est. Des Jeux mortels, dans lesquels ils faisaient croire que les candidats étaient choisis au hasard, alors que c'était faux. Les candidats avaient été observés pendant de longs mois pour être sûrs qu'ils étaient bien comme Swan le voulait. Ils étaient en tout vingt quatre, douze de chaque côté, six filles six garçons de vingt ans. Et ils étaient tous repartis en six catégories. Il y avait les Joyeux, les Décontractés, les Superficiels, les Timides, les Rusés, et les Impassibles. Certains sont sortis du lot, et d'autres n'en ont pas eu le temps, ils ont périt dans les Jeux. Mais depuis le début, les Jeux étaient organisés pour qu'il n'en reste que deux, les deux Derniers Survivants, et Swan avait déjà décide de qui seraient ces survivants. Et malgré toute la volonté des candidats à survivre et a aller contre son avis, les deux qui y sont restés sont les deux qui étaient prévus dès le début. Adrian et Stella.

Je me fige en entendant ces noms, parce que je les reconnais.
Céleste joue le rôle de Stella, et moi le rôle d'Adrian.
D'autant plus intéressé, je presse Tanner de continuer.

- Adrian et Stella étaient les deux Impassibles du côté Est, et ils se sont soutenus du début jusqu'à la fin. À la deuxième manche, celle où ils devaient survivre une nuit entière enfermés avec un T-Rex, alors qu'ils tentaient de s'échapper, Adrian et Stella ont fait la rencontre de Zack, le Décontracté côté Ouest. Apparemment il se serait échappé de son île le temps du jeu, avec Aiden. Aiden, l'impassible du côté Ouest qui se révèle être le jumeau d'Adrian. Et celui ci ne soupçonnait pas l'existence de l'autre. Au final Adrian à appris que le clan des Rebelles était formé depuis longtemps, et que Stella était au courant. Emily, la Joyeuse côté Est amie avec les deux héros l'était aussi, et à simulé sa mort pour pouvoir s'échapper sur une autre île. Au final du côté Est il n'est plus resté personnes à part Adrian et Stella, et au moment de l'épreuve final, les autres sont venus les chercher. Mais au moment de monter dans l'hélicoptère pour s'échapper, un garde à tiré sur l'hélicoptère, et celui ci a vacillé. La porte s'est ouverte, et Stella à chuté. Adrian la rattrapée de justesse, mais l'hélicoptère tanguait dangereusement, et si le poids n'était pas rééquilibré rapidement l'appareil serait tombé dans la mer. Alors Stella s'est sacrifiée, et a lâché la main d'Adrian.

Je suis pétrifié par l'annonce.
C'est une histoire vraie ce récit, j'en suis affreusement conscient, et le sacrifice de Stella m'en rappelle un autre.

- Elle est tombée et a disparue en mer. Ensuite le reste des Rebelles à trouvé une planque, et ils se sont réfugiés la bas pendant trois semaines je crois. Ils n'étaient plus beaucoup, il y avait Zack, Emily, Aiden, Crystal, l'Impassible côté Ouest, Théo le rusé de cette partie, ainsi qu'Ethan, leur décontracté. Il y avait aussi Tyler et Layla, les Décontractés côté Est. Et bien sûr Adrian, mais celui a été plongé dans une profonde dépression, et s'est transformé en épave pendant les trois semaines.

Comme moi.
Mais pendant six mois.

- Ensuite tout s'est débloqué quand ils ont découverts que Stella était bel et bien vivante. Alors ils sont partis la chercher. Mais presque personne n'en est revenu. Entre temps, ils avaient découverts bon nombre de choses, notamment que Peter Swan, le Président, était en fait le père d'Adrian et Aiden. Ils ont eu du mal à comprendre le pourquoi du comment, mais en tout cas ils sont partis. Au final, Adrian et Stella ont été les seuls à en revenir, et Swan a été tué pendant la bataille. Aujourd'hui c'est Camara qui a prit sa place. Stella et Adrian ont tout raconté à la presse, certains articles détaillés vous expliqueront mieux l'histoire que moi d'ailleurs. Il y a bon nombre de choses que je ne sais pas où que je n'ai pas comprises, cette histoire est assez compliqué.

Tanner se tait, et nous comprenons que c'est la fin de l'histoire.
J'aime beaucoup, je veux dire le sujet est intéressant, d'autant plus quand on sait que c'est une histoire vraie, et que je vais interpréter le rôle d'Adrian qui semble beaucoup me ressembler.

Nous discutons encore un peu, et puis Tanner finit par annoncer qu'il va s'en aller, et qu'il sait où nous trouver si besoin.

Il s'approche de la porte tandis que les autres s'en vont, et puis je le vois s'attarder encore un moment sur Thomas.

Il finit par le saisir par les épaules, et là il lui chuchote quelques mots.

Je les regarde avec attention, et puis j'observe le visage de Thomas.
Il est impassible, ses muscles ne bougent pas, mais pourtant je vois sa main gauche trembler très légèrement.

C'est presque imperceptible, mais c'est bien là, et même quand Thomas se met à sourire de toutes ses dents, sa main gauche continue de trembler.

Tanner pose sa main sur son épaule, lui sourit affectueusement et puis sort de l'appartement.

Thomas s'appuie contre le mur, et il tremble encore.

Je me sens affreusement mal de le voir dans cet état là, ses yeux reflètent une telle détresse que je finis par me lever, et m'approcher de lui.

Je pose ma main sur son épaule, et il se tourne vers moi.

Aussitôt sa main cesse de trembler, et il me rend un sourire éclatant.

- Eh beau brun ! Tu...

- Ça va Thomas ? Je le coupe.

Il fronce les sourcils.

- Bien sûr pourquoi ?

Je réplique :

- Tu tremblais.

Il ne cille pas, il me rend plutôt un grand sourire, et répond :

- C'est parce que je n'ai pas bu d'alcool depuis deux heures de l'après midi. Je commence à en ressentir les effets. Mais toi par contre, je t'ai très bien vu trembler face à Céleste tout à l'heure.

Je rétorque du tac au tac :

- C'est parce que je n'ai pas fumé une cigarette depuis ce matin. Je commence à en ressentir le manque.

Il m'offre un sourire hypocrite, et puis tourne les talons pour aller se servir un verre.

Nous sommes tous les deux de grands menteurs.