Chapitre 12
- Je vous dépose où ?
Chez Hades si possible, avec beaucoup de mort aux rats.
- Ici, indique Thomas.
Ah dommage.
- Voici pour vous, dis Thomas en tendant un billet de 50, alors que le tout ne coûte que 20 dollars.
Le chauffeur de taxi, en voyant cela, cherche quelque chose dans ses poches, et donne une petite carte de visite à Thomas.
- Voici ma carte et mon numéro. Appelez moi quand vous voulez, je viendrais.
Évidemment, on agite des billets devant la tête de n'importe qui et celui ci devient complètement dingue.
Nous remercions le chauffeur, et puis nous sortons de la voiture, nous retrouvant en plein Times Square.
Thomas m'a montré des photos dans l'avion, et j'ai du mal à croire que cette ville soit si connu.
En sortant du taxi, je lève la tête devant moi pour essayer de voir le bout d'un building, résultat j'ai du me péter les cervicales.
- Suivez moi, dit Thomas en montrant du doigt une place. Il y a toujours du monde ici, et il faudrait pas qu'on se perde de vue.
Depuis quand est il si sobre ?
Je me penche à son oreille, et murmure :
- Dis moi Thomas, depuis quand n'as tu pas bu quelque chose ?
- Environ une heure ! Je commence à flancher là.
- Ça se voit, tu dis des trucs intelligents.
Thomas pâlit, et puis s'affole :
- Oh mon dieu vite sers moi de l'alcool !
Je ris, et détourne les yeux pour regarder les trois autres marcher dans la rue.
J'arrive à leur niveau, et puis James dit en regardant la foule bondée sur la place :
- Eh bien... ça va être coton de la retrouvée dans tout ce monde.
- On se croirait dans l'un de ces livres pour enfants "Où est Charlie ?", je dis.
- Non moi c'est bon je l'ai trouvée, fait soudain Léna en pointant un doigt en l'air.
Nous suivons son regard et la direction donnée par son doigt, et c'est là que nous retrouvons, affichée sur un écran géant, le visage de Céleste.
Et puis nous pivotons lentement, pour voir que ce visage, ce beau visage pâle est affiché presque partout.
Un titre est imprimé dessus, et il dit "Céleste Hunter, le nouvel espoir féminin du cinéma !".
Je baisse les yeux sur le magazine que le chauffeur du taxi m'a gentiment cédé, et tourne les pages jusqu'à tomber sur celle de l'interview.
- On peut se poser quelques part pour pouvoir lire ça ? Je dis en désignant l'interview du doigt.
Les autres hochent la tête, et nous cherchons des yeux un endroit non noyé par la foule.
Thomas finit par dire en pointant du doigt une enseigne :
- Allons a l'hôtel, il est ici.
En effet, le bâtiment, ou plutôt le building qui est l'hôtel, est à deux pas de nous sur lequel il est inscrit "Marriott Marquis".
En dessous, il y a marqué "Doctor Jekyll and M. Hyde".
Thomas s'avance le premier, et nous le suivons, légèrement décontenancés.
En entrant dans le bâtiment, tant de luxe m'aveugle d'un coup.
Heureusement que j'ai pu me changer tout à l'heure dans l'avion, parce qu'avec mon jean et ma chemise poisseuse je me serais fait viré d'ici.
Nous avançons, intimidés, et Thomas le plus sur de lui, s'approche et s'accorde au comptoir.
- Bonjour, je voudrais une suite premium.
- Bonjour monsieur, avez vous réservé ? Demande une jeune femme au chignon brun stricte, tiré à quatre épingles.
Thomas arbore son petit sourire supérieur, et dit en tendant sa carte d'identité :
- Pas besoin.
La jeune femme prend la carte, l'observe un moment et puis dit en offrant un sourire éclatant :
- Bien sur monsieur Thermopolis. La suite sera prête dans une demi heure. Vous pouvez patienter ici en attendant, ou disposer du spa ou du restaurant mobile au dernier étage de l'hôtel.
- Le restaurant mobile ? Dit James.
- Oui, acquiesce l'hôtesse, prenant soudain un air très fier. C'est la fierté du Marriott Marquis, le dernier étage est un restaurant entier mobile. Il tourne sur lui même lentement, ce qui permet à la totalité des clients de pouvoir observer la vue sur New York.
Les autres écarquillent les yeux, et j'avoue être très impressionné.
Je glisse à Léna, restée en arrière à mes côtés :
- Heureusement que Thomas Le Porte Monnaie est plein aux as. J'imagine pas le prix que cet hôtel doit coûter.
- Hum excusez moi ?
Léna et moi nous retournons, pour faire face à un jeune homme d'environ 27 ans, et qui je dois l'avouer, est plutôt pas mal.
Des cheveux châtains un peu plus clairs que les miens, des yeux si vert qu'ils me font penser à des émeraudes, et des tâches de rousseurs légères sur les joues.
Bien habillé, costume cravate, il me fait penser à un homme d'affaire.
- Bonjour, je m'appelle Nicholas Foster, mais on ne m'appelle jamais comme ça, vous pouvez m'appeler Nick, dit il avec un grand sourire.
Il nous tend la main, que Léna sert immédiatement avec un grand sourire béât, et que moi en revanche j'hésite un peu à serrer.
Il sort une cart de visite de sa poche, et nous la tend :
- Je suis agent de star, à l'agence Carter Corporation. Agent pour acteurs, chanteurs et mannequins.
Léna se penche très discrètement à mon oreille, et glisse :
- Lui je vais l'appeler Nick l'agent sexy.
Je souris discrètement, amusé que la jeune fille reluque avec tant d'intérêts l'agent de star devant nous.
Nick continue :
- Je vous observe depuis votre entrée dans l'hôtel. Je ne vous ai jamais vue ici tous les deux, et croyez moi je suis sûr de moi car je m'en souviendrais.
Nick m'observe avec attention, ainsi que Léna, et je le coupe :
- Rassurez moi, vous n'êtes pas gay ?
Nick éclate de rire, et répond :
- Non, pardonnez mon indiscrétion. Je suis chargé de repérer de nouveaux talents de temps à autre, et je peux vous assurer qu'en tant que mannequin, vous allez cartonner.
Je fais un geste de la main, et dit en commençant à m'éloigner :
- Pas intéressé, merci.
Mais Léna elle, coupe :
- Oh que si !
Elle me jette un regard qui dit "on peut bien s'amuser !".
Je jette un œil du côté des autres, et constaté qu'ils sont en train de discuter dans un coin à la recherche d'informations.
Nick lui, lorgne mon magazine d'un œil inquisiteur, et dit :
- Si cela peut vous rassurer, je suis l'agent de Céleste Hunter.
Je fais volte face.
- On accepte !
Nick sourit.
- Quel enthousiasme ! Eh bien je serais ravi de vous accueillir comme nouveaux mannequins. Prenez ma carte, je vous contacte des que possible. Vous pouvez me donner un numéro de téléphone ?
J'échange un regard perplexe avec Léna.
Je répond, faisant le lien avec les explications de Téo un peu plus tôt :
- Euh... c'est que nous n'avons pas de... téléphone portable.
Nick hausse un sourcil, surpris et amusé.
- Ah ? Eh bien ce n'est pas grave donnez moi simplement vos noms et je contacterais l'hôtel, je connais bien le propriétaire. Comment vous appelez vous ?
Léna répond, toute enjouée qu'il lui demande son nom :
- Léna ! Léna Martin Zone...
Et puis elle se reprend, se souvenant qu'ici, les Zones n'existent pas :
- Léna Martin !
Nick répond avec un sourire ravageur, qui fait fondre Léna sur place :
- Enchanté Léna. Et vous ?
Il se tourne vers moi.
Je reste perplexe pendant une seconde, un réflexe d'appréhender la réaction des gens quand je dis que je suis Clive Raven de la Zone C.
Mais ici, les Zones n'existent pas, et personne ne me connait.
- Clive Raven.
Nick hoche la tête.
- Ravi de vous rencontrer tous les deux. Eh bien à demain, au revoir, et bonne fin de journée.
Il commence à s'éloigner, mais je le retiens :
- Une seconde !
Nick se retourne, et fourre les mains dans ses poches dans une attitude décontractée qui contraste avec son allure distinguée.
- Oui ?
- Depuis combien de temps vous occupez vous de Céleste ?
Nick réfléchit.
- Environ six mois je dirais.
- Quelle âge à t'elle ?
Nick fronce les sourcils devant mes questions, mais réponds :
- 21 ans. Elle est jeune hein ? Et pourtant dans certains films elle peut en paraître dix de plus, comme Margot Robbie. Elle est d'ailleurs promise au même avenir qu'elle. C'est l'un de nos plus jeunes espoirs américains.
Sa voix n'est pas très grave, mais elle a cependant une touche malicieuse, qui fait fondre Léna à mes côtés.
- Je dois vous laisser, à demain !
Il nous fait un signe de la main, et s'éloigne.
Léna semble se consumer sur place, et je la réveille en lui administrant une tape sur l'épaule.
- Eh ! S'exclame t'elle.
- Tu as James, je rappelle.
- Et alors ? Il est un peu chiant en ce moment.
J'arque un sourcil, amusé, et puis elle modifie aussitôt :
- Bon d'accord non il est parfait. Mais Nick est...
Je la coupe, n'ayant pas envie d'entendre des éloges sur un autre homme que moi :
- Tu as vue ? Céleste a percée à peine est elle arrivée sur Terre.
- Oui j'ai entendue. Pourquoi as tu demandé son âge ? Tu savais bien qu'elle a 21 ans non ?
- Bien sûr. Je voulais simplement vérifier, on ne sait jamais si les règles temporelles sont modifiées ici. Elle pourrait nous avoir quitté à 21 ans et avoir atterri ici à 40 ou 3.
- Je vois. En tout cas c'est génial ! Je vais devenir mannequin ! Mon rêve !
Je grogne entre mes dents, regrettant déjà d'avoir accepté la proposition de Nick l'agent sexy.
- Dans quoi je me suis embarqué, je grommèle. Mannequin, moi ! Je déteste les appareils photos, les mines sérieuses à couper au couteau, et surtout qu'on me donne des ordres. Je vais me faire virer en un rien de temps.
Léna grimace, pressentant certainement que je n'ai pas tort.
- Demande à être acteur ? Avec un peu de chance tu joueras dans un film avec Céleste ?
Je la regarde, les yeux écarquillés.
Puis je souris, et pose ma main sur son épaule :
- Ça c'est une idée ! Et puis...
Je ne termine pas ma phrase, parce que je veux la garder pour moi.
Céleste ne se souvient pas de moi, et qu'y a t'il de mieux pour renouer le lien avec elle que de travailler à ses côtés ?
Surtout jouer dans un film.
Léna et moi décidons de rejoindre les garçons, et quand nous arrivons, Léna se précipite vers James, surexcitée :
- Clive et moi allons devenir mannequins !
- Quoi ? Fait James consterné.
Thomas lui, me pointe du doigt, et éclate d'un fou rire incontrôlable.
- Clive mannequin !! Bordel je crois que j'ai un peu trop forcé sur le whisky !
Mickaël dit, plus sérieux :
- Qu'est ce que c'est que cette histoire ?
Léna s'applique à tout raconter :
- C'est Nick l'agent sexy qui est venu nous voir et qui veut qu'on...
- Nick l'agent sexy ? Fait James en arquant un sourcil.
Léna rougit.
- Ou plutôt Nick l'agent pas sexy, qui est venu nous voir pour qu'on le prenne comme agent. Et il est aussi l'agent de Céleste.
- Ah ! Fait James. Je comprends mieux les motivations soudaines de Clive de devenir mannequin.
- Oh que non, je dis. Moi je vais demande à être acteur. Et à jouer un film avec Céleste, et s'ils n'acceptent pas, Thomas les forcera.
- Pourquoi je ferais ça ? Demande l'intéressé avec un sourire en coin.
Je me tourne face à lui, et dis tout en activant très légèrement mon pouvoir :
- Parce que si tu refuse je te montrerai ce que ta sœur a vécu quand elle est morte.
Thomas commence à hurler comme un enfant qui vient de tomber la tête dans le sable, et dis :
- ARRÊTE ARRÊTE !!!
J'éclate de rire, et répond :
- Brave bébête.
La seconde d'après, je ressens un truc dans ma tête me titiller, et puis j'ai une soudaine envie de masser les épaules de Thomas.
Je m'approche de lui, place mes mains sur ses épaules, et commence à masser, sans que je ne décide de rien.
- C'est bien esclave, dit il avec un sourire satisfait.
Léna me dégage des épaules de Thomas, et James dit, toutefois amusé :
- Arrête ça !
Je sens la pression dans mon esprit se relâcher, et puis j'ai la tête qui commence à me tourner.
Je m'appuie contre Léna, puis je me tourne vers Thomas, et lui dit :
- Toi ! Si tu reviens encore une fois dans ma tête tu es mort !
Thomas éclate de rire, et réponds :
- Estime toi heureux que je n'ai pas ordonné que tu me lèches les pieds !
Je grogne de colère, tandis que Mickaël s'enquit :
- Comment cela se fait il que Clive se souvienne que tu lui ai imposé de faire quelque chose ?
Thomas renchérît :
- Parce que je n'ai pas effacé sa mémoire. Quand je m'insinue dans la tête des autres ils le sentent, alors pour éviter tout dérapages j'efface aussitôt leur mémoire. Mais là je ne l'ai pas fais pour que...
Je termine sa phrase en bougonnant :
- Pour que je me souvienne de ce que tu m'as fait faire. L'humiliation de la pire des manières.
- J'aime quand tu comprends mes stratagèmes diaboliques, fait Thomas.
Mickaël interromps :
- L'hôtesse nous fait signe que la suite est prête. Allons y.
Nous emboîtons le pas à l'hôtesse, et je me réjouis intérieurement de la rencontre avec "Nick l'agent sexy", car grâce à lui nous avons une solution beaucoup plus simple de nous approcher de Céleste.
Je n'ose imaginer ce que ça aurait donné si on avais voulut la voir de nous mêmes avec tous les gardes du corps qu'elle doit avoir.
Ce Nick est une aubaine, et j'ai envie de remercier le ciel de l'avoir mis sur notre chemin.
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