32
Clive
« - Euh... Caleb ? Je fais en m'approchant lentement.
Le garçon me regarde les sourcils froncés, il semble perdu.
« - Tu es le vrai Prince Caleb c'est ça ? Demande Léna.
- Tu nous explique où t'étais pendant que ton père s'est fait trucider et que ton pays se fait diriger par un taré prenant ton identité ? Je demande, sans une once de délicatesse. »
Léna me jette un regard lourd de reproches et je lève les yeux au ciel.
Caleb reste un moment le regard vague, puis fait racler sa gorge.
Ensuite il réussit à articuler :
« - Je n'ai... aucune idées de comment je me suis retrouvé là... c'est... un garçon qui est venu il n'y a pas longtemps m'ouvrir.
- Un garçon ? À quoi il ressemblait ? Je demande, la curiosité en éveil.
- Il était grand, baraqué, brun. Il n'a pas dit son nom. Il m'avait juste demandé de rester dans la cellule.
- C'était peut être James, suggère Léna. »
Je ne réponds pas, trop occupé à réfléchir, car encore une fois mon cerveau est en ébullition.
« - A part cela, de quoi te souviens-tu exactement ? Demande Léna. »
Caleb passe une main dans ses cheveux, semblant réfléchir.
« - Je ne sais pas trop. Je me souviens m'être endormis un soir, je ne sais pas il y a combien de temps c'était. Quand je me suis réveillé, j'étais ici. J'ai compté les jours sur le mur. J'ai compté quatre. Je n'ai vu passer aucuns gardes. Et quand j'ai voulu me servir de mes pouvoirs je n'ai pas pu, c'est pour ça que j'ai conclu que j'étais dans une cellule hermétique. Vous pouvez me dire ce que je fais la ? Et où est mon père ? Et qui êtes vous d'ailleurs ? »
Il n'a pas entendu tout à l'heure quand j'ai dis qu'il s'était fait trucider le pauvre homme ? Visiblement non il devait être dans les vapes.
Bon, vu que je suis le plus apte à dire la vérité sans détours je recommence :
« - Ton père est mort. Alors tu ne te souviens pas de son décès ? »
Caleb pâlit brusquement.
Il me scrute, sans comprendre.
Ses traits se plissent soudain sous la fureur, et il s'écrie, hors de lui :
« - Qui êtes vous, et que faites vous dans mon palais !? »
Très calme, je réplique :
« - Nous sommes là pour aider. Même si nous n'avions rien demandé à personnes sois dis en passant !
- Clive ! Chuchote Léna en me donnant un coup de coude.
- Sortez d'ici ! Vous ne faites pas partis de la garde rapprochée, ni de la cour. Garde !
- Personne ne vous entendra d'ici Majesté, il va falloir crier un peu plus fort, je souris en faisant une révérence un peu trop prononcée.
- Comment !? Hors de ma vue ! Disparaissez !
- Majesté, il dit la vérité, s'avance soudain Léna. Votre père a été très certainement assassiné.
- Quoi !?»
J'ajoute :
« - Vous êtes ici dans les couloirs les plus reculés du palais si j'en crois mes souvenirs. Écoutez moi, quelqu'un se fait passer pour vous en ce moment même, et dirige à votre place. C'est certainement lui qui vous a enfermé ici, et qui a tué le Roi.»
Caleb crie :
« - Père n'est pas mort ! Vous mentez !»
Je pousse un soupir exaspéré.
« - Je sais que c'est dur, mais votre père est mort. D'accord !? Le Roi Tanner s'est fait tué, que c'est triste allons ensemble chercher des mouchoirs et pleurer et ensuite nous irons regarder The Voice avec du chocolat sur les genoux !»
Caleb m'observe sans comprendre.
C'est certainement grâce à mon ton que le Prince comprend que je ne mens pas.
Ses épaules sont secouées de soubresauts et prises de tremblements, tandis que ses lèvres vacillent.
Il explose en sanglots et enfouit sa tête entre ses mains.
Oh non pas des larmes !
Léna s'approche doucement de lui.
Elle passe une main derrière son épaule, et avec la douceur d'une maman, elle lui chuchote quelques choses et le prend dans ses bras.
Moi qui ne connais pas cette méthode, je commence par râler, mais en constatant que ça marche je me tais, et laisse faire Léna.
Léna me fait un petit geste de la main qui m'incite à m'éloigner, alors c'est ce que je fais, tandis qu'elle s'installe contre le mur aux côtés de Caleb.
Je marche un peu plus loin, sans pourtant quitter le couloir, et je décide de faire un point sur tout ce que je sais.
Je sais que je contiens presque tous les éléments, il ne doit me manquer qu'un minuscule détail et encore.
Je me surprends à penser que je me retrouver de nouveau dans ce Cluedo grandeur réelle, à la différence cette fois que je contiens très certainement la solution. C'est comme s'il ne me restait plus qu'à vérifier mon hypothèse.
Pour commencer, c'est Matt qui est derrière tout ça. S'il a fait tout ça, c'est pour la simple et bonne raison qu'il est un C et qu'il veut se venger de ce que Tanner et les F ont fait à sa famille, et à tous les autres usurpateurs mentaux. Il a commencé par capturer le vrai Caleb, et prendre son apparence. Il a ensuite assassiné Tanner, sous l'apparence de Caleb très certainement. Ce qui expliquerait pourquoi Tanner a décidé de confier la sécurité d'Area au premier Guérisseur venu, et non à son propre fils. Tanner a dû avoir une vision qui lui révélait que c'était son propre fils qui allait plonger Area dans le chaos total. Ce qui veut dire que Tanner a perdu la vie en pensant que c'est son fils qui l'a assassiné. Matt a donc recherché tous les larbins dont il avait besoin pour pouvoir prendre leurs pouvoirs et être plus puissant que n'importe qui, tout en gardant l'apparence de Caleb grâce à son F. Son F, capable de toutes transformations, et je sais grâce à Léna qu'il y en a deux dans tout Area. Ce qui me fait venir au sujet Estéban.
Je sursaute quand j'entends soudain un bruit net au loin.
Je tourne la tête, et croise le regard de Léna. Elle hausse les épaules pour dire qu'elle ne sait pas, mais c'est alors qu'elle penche la tête, pour regarder quelque chose derrière moi.
Je me retourne, et je vois alors très nettement une lueur orangée se projeter contre les murs sombres des couloirs, déjà à peines éclairés.
La lueur s'intensifie, et elle vient du couloir de droite.
Je fais un léger signe à Léna pour lui indiquer que j'y vais, et je m'approche prêt à user de mon pouvoir.
Je vais tourner dans le couloir de droite quand je suis violemment percuté, et je m'écroule au sol, légèrement sonné alors que je ressens une vive douleur naître sur mon front.
Je grimace et relève la tête, pour me retrouver face à une tête blonde avachie sur mon torse.
Quand Céleste relève les yeux et la tête, elle se retrouve face à mon sourire satisfait et charismatique qui ne me quitte jamais.
La voir me bouleverse, et je tente tant bien que mal de ne pas le montrer.
« - Doucement, j'ai l'habitude d'avoir les femmes à mes pieds mais je ne pensais pas au sens propre. »
Céleste réplique aussitôt, mais en souriant toutefois :
« - A tes pieds ? Si tu compares ton visage à des pieds c'est certainement que tu as enfin pris conscience de l'horreur que tu nous oblige à supporter à chaque fois qu'on te regarde. »
Je fais la moue, une moue mêlée à un sourire.
« - Ouh ce n'était pas gentil ça ! »
Céleste éclate de rire, et entendre cette jolie mélodie me fait frissonner.
Je la trouve magnifique, elle a un peu de sang dans le cou, mais cela n'atténue en rien sa beauté époustouflante.
Je sens son cœur battre contre le mien, et savoir qu'elle est là, vivante tout contre moi me rend euphorique.
La dernière fois que je l'ai vue elle avait la gorge en sang, et semblait au bord de la mort. Evidemment je savais que Matt ne se permettrait pas de perdre une A capable de télékinésie, mais j'avais très part qu'elle se retrouve sous sa coupe, ou pire.
Nous sommes toujours sur le sol, elle sur moi, ses yeux aussi clairs qu'un lac de cristal sont plantés dans les miens, et je me demande encore une fois à quoi elle peut bien penser.
Je n'en peux plus d'attendre et de lutter, alors pour abréger tout ça, je franchis le pas.
Ma main droite glisse derrière la nuque de Céleste, à travers sa cascade de cheveux blonds, et j'appuie sa tête contre la mienne.
Je l'embrasse le premier, car je connais le caractère de Céleste, et je suis très bien conscient qu'elle préfèrerait que ça soit elle qui fasse le premier pas.
Elle ne recule pas, au contraire, ce qui confirme mes hypothèses.
Quand je me recule, je la regarde en souriant, et susurre :
« - J'ai été plus rapide ! »
Elle se met à grogner, mais pourtant je la vois sourire.
« - Bon on va y aller maintenant, fais la voix de James. Ce n'est pas comme si nous avions Area à protéger d'un C psychopathe... »
Céleste se redresse en sursautant, et se dégage, comme prise en flagrant délit.
J'éclate d'un petit rire sournois, et me redresse aussi, sans la quitter des yeux.
Elle croise les bras sur sa poitrine, puis affiche une moue joueuse en disant :
« - Il m'a attaquée ! »
James sourit, et réplique :
« - C'est étrange tu ne l'as pas repoussé ce jeune sauvage... »
Céleste se détourne, très certainement pour ne pas qu'on la voit rougir, mais manque de bol c'est face à moi qu'elle se tourne.
James finit par s'avancer vers Léna, et c'est là que la petite D se jette dans les bras de Céleste, surprise.
« - Céleste ! Comment tu vas ?
- Euh bien mais ça ira mieux quand tu m'auras lâchée ! »
Léna éclate de rire, puis se recule.
« - Content de vous revoir, fait James. Dites, j'aimerai reprendre la conversation que j'avais avec le jeune homme ici présent. »
Céleste se retourne, et découvre la présence de Caleb. Le vrai Caleb.
Celui ci relève les yeux, non sans les avoir essuyé, et dit en s'adressant à Léna et moi :
« - C'est lui le jeune homme qui est venu me libérer tout à l'heure.
- J'aime qu'on reconnaisse mes bonnes actions, sourit James. »
Il allait ajouter quelque chose, quand une voix retentit dans ma tête, une voix que je n'ai encore jamais entendue.
Vous avez récupéré Clive, Léna et Caleb ?
James répond à voix haute :
« -Comment sait tu qu'ils avaient récupérer Caleb ? »
J'ai écouté les pensées de Clive. Ecoutez moi, quelque chose se trame dans la grande salle de l'escalier A. Téo m'a contactée.
« - Heu stop là c'est qui cette voix qui nous parle ? Je demande.
- C'est Davina, me répond Céleste.
- Davina ? Demande Léna.
- Une télépathe de la résistance, la sœur de Grant qui...
- A été tué c'est ça ? Je la devance.
- Exact. Est ce que tu peux me dire s'il y a une chose que tu ne devines pas avant tout le monde ?
- Oui. Je ne devine pas la sortie des nouveaux paquets de cigarette, les bureaux de tabacs ne veulent rien dire à ce sujet c'est très perturbant. »
Céleste sourit, et se concentre sur les paroles de Davina, et je décide de faire de même.
« - Comment ça ? Fait James à voix haute pour réponde à Davina. »
Téo a tenté de contacter Grant, il n'a pas réussi et c'est moi qui aie répondue. Il dit que la situation est critique la haut.
« -Critique comment ? Demande Céleste. »
Très critique. Esteban n'est pas celui que vous croyiez, Téo a du mal à comprendre ce qu'il se passe mais il pense qu'ils auront besoin de renforts.
« -J'ai compris. On arrive, répond James. »
Le contact est rompu, et James relève la tête.
« - Il faut qu'on monte. Les autres ont des problèmes. »
Céleste affiche un sourire hypocrite sur son visage, croise les bras sur sa poitrine, et réplique :
- Quels autres !? »
James répond sans se démonter :
- Téo, Océane et Estéban je présume, ou peut être pas lui. On doit monter apparemment ça se gâte, et ils ne comprennent pas trop ce qui se passe. »
Je ne réponds rien, encore une fois je réfléchis.
« - On doit y aller, dit Léna, sans réfléchir plus.
- Je suis d'accord avec Léna, acquiesce James. On y va. Clive ? Céleste ? »
Je réponds :
« - Je ne vois pas pourquoi on irait les aider. Quand on avait besoin d'eux, ils sont partis, et nous ont laissés. Ensuite, Léna a faillit mourir, moi aussi, et Céleste s'est faite embarquée pour devenir timbrée. Plus qu'elle ne l'est déjà.
- Connard.
- Peut être, répond Léna. Mais ils sont un peu perdus, comme nous, ils ne savent pas ce qui est bien et mal.
- Je ne suis pas forcément d'accord à l'idée d'aller les aider, je réponds en croisant les bras.
- Et toi Céleste ? Demande James.
- Peut être. Ou peut être pas. Qu'est ce qu'on gagnerait à les aider ? »
Je souris, et me demande encore une fois s'il n'y a pas eu tromperie un jour dans sa famille, parce qu'elle résonne vraiment comme une C.
James réplique :
« - La satisfaction d'être quelqu'un de bien, et de ne pas prendre en compte les erreurs du passé ? »
Céleste sourit.
« - Ok, je marche.
- Tu as cédé plus facilement que ce que je pensais, s'étonne James.
- Océane, Téo ou Estéban n'auraient jamais fait ça. C'est uniquement par esprit contradictoire que j'accepte d'y aller.
- Quelle garce, je dis en souriant. Ça me plait.
- J'apprécie le compliment et te le retourne. Tu es une ordure Clive. J'aime.
- Quand vous aurez finis vos démonstrations d'amour très étrangement sadique on pourra y aller ? Fait James.
- Oui chef ! Dit Léna en souriant et brandissant un poing en l'air.
- Ah non je ne suis pas d'accord, James est arrivé après moi, ce n'est pas lui le chef, c'est moi ! Je proteste.
- Ta gueule ! Me hurlent tous les autres en même temps, et je me tais donc, à contrecœur. »
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