13
Clive
Je n'ai jamais eut besoin de l'autorisation de me parents pour aller où je le souhaite, et ce cas là ne fait certainement pas exception.
Il faut dire qu'à 19 ans, on n'a plus vraiment besoin de quelqu'un pour décider depuis un moment.
Pour éviter le bain de foule insupportable, je me suis immédiatement décalé sur le côté pour contourner l'estrade, et de ce fait accéder directement à la raison intéressante de ma présence ici.
Les gens sur ma gauche attendent patiemment, les discussions vont bon train, les bruits des discussions s'enveniment parfois, tandis que d'autres restent calmes et patientes.
Un seul sujet de conversation présent : Le couronnement du Prince Caleb.
La mort du Roi a été bien vite digérée à mon goût...
Je progresse de ma démarche assurée, tout en promenant mes yeux sournois un peu partout.
Je dégage une assurance et une arrogance propre aux C, j'en aie terriblement conscience, mais je ne fais jamais rien pour l'arranger. A dire vrai, cela me plait, ce que je dégage, c'est un mélange de crainte et d'admiration je m'en rends compte dans le regard des gens qui posent les yeux sur moi.
J'ai décidé depuis longtemps que je me satisferais de mon statut de C, et j'ai donc adopté l'attitude et le caractère nécessaire.
Toujours en avançant, je sors une cigarette de ma poche, l'allume à l'aide de mon briquet, et la porte à ma bouche.
J'exhale une longue bouffée de l'air toxique, et l'expire en fermant les yeux rien qu'une seconde.
C'est vraiment dégueulasse la cigarette, si j'en fume c'est de un pour me renforcer l'image du C, et de deux parce que cela fait longtemps que je suis devenu indépendant à cette merde.
En progressant je distingue au loin quatre silhouettes qui discutent, deux filles deux garçons, et me demande si ce sont eux qui ont envoyé la lettre.
Je ne suis plus qu'à quelques mètres d'eux quand l'une des deux filles qui est face à moi aux cheveux frisés semble m'apercevoir et souris, tout en disant quelque chose.
Les deux garçons se tournent dan ma direction, me dévisageant de loin, tandis que la dernière fille face à moi ne se retourne pas immédiatement.
Quand elle daigne enfin se tourne face à moi, je ne la regarde plus car mes yeux se sont posés sur les lettres qu'ils tiennent tous à la main.
Je comprends que je ne suis pas seul dans cette affaire, alors avec un sourire supérieur je dis :
« - Je vois que je ne suis pas le seul à me pointer à l'écart de l'évènement le plus important d'Area sans savoir pour quelle raison. Même Thomas Thermopolis, l'homme le plus riche d'Area ne dépenserait pas un centime pour se pointer ici. »
Je sens le regard de la jeune fille qui ne s'est pas retournée tout de suite sur moi, alors ne résistant plus à cette attraction invisible, je me décide enfin à poser mes yeux sur elle.
Malgré toute ma bonne volonté à rester impassible et sûr de moi, je ne peux empêcher mon corps de se tendre entièrement en découvrant la jeune fille.
C'est comme si plus rien n'avait d'importance, comme si on avait fait une pause dans le cour du temps pour me laisser contempler le spectacle face à moi.
Je ne crois pas que des mots existent pour décrire la beauté de la créature face à moi, il faudrait en inventer.
Elle est de taille moyenne, porte un short en jean qui met en valeur ses jolies jambes, et une espèce de chemisier à col Claudine bleu clair qui fait ressortir le bleu intense de ses yeux. Ses iris sont plus claires que les miennes, celles-ci faisant plutôt penser à un océan de turquoise, tandis que celles de la jeune fille me rappellent plutôt un lac d'eau si clair qu'on peut voir notre propre reflet à l'intérieur.
Ses longs cheveux d'un blond pâle descendent en cascades jusqu'à ses hanches, et s'associent avec sa peau de porcelaine qui a l'air de lui donner un air fragile. Quelques petites tâches de rousseurs parsèment son nez, très légères, et ne font qu'accentuer son charme.
Je crois que je n'ai jamais vue une créature aussi sublime dans ma vie, alors que j'ai déjà vue défiler pas mal de filles.
Mais comme à mon habitude, je ne me laisse pas décontenancer, et affiche de nouveau un sourire arrogant et des yeux joueurs.
Je me penche face à elle, exécute une révérence exagérée, relève légèrement la tête, et dit tout en plongeant mes yeux dans les siens :
« - Enchanté Milady. »
Non sans une certaine satisfaction, j'ajoute :
« - Je suis Clive Raven, de la Zone C. »
A cette annonce, la fille aux cheveux frisés ne peut s'empêcher de pousser un petit cri mi effrayé mi surpris, puis se reprend vite, et me regarde intensément, non sans une certaine méfiance.
Les deux garçons m'observent également, l'un des deux qui a les cheveux noirs recule légèrement, tandis que la douleur semble soudain traverser ses yeux, et l'autre aux cheveux châtains clairs à l'air de se demander s'il doit me tuer maintenant ou attendre.
Je ne fais pas le moins du monde attention à eux, je reste fixé sur l'autre fille, et guette sa réaction.
Son regard est glacial, ce qui je dois le dire me déconcerte, avec son physique d'ange je ne m'attendais pas à une telle froideur dans le regard.
Elle entrouvre les lèvres, et réplique d'une voix dégoulinante de sarcasme :
« - Relève toi ou fais mes lacets, au choix. »
Je sourire, conquit.
Je ne m'attendais pas à tant d'amosité de sa part vue son physique qui lui donne un air vulnérable, mais j'en suis agréablement surpris.
Les filles de caractères sont les plus difficiles à avoir, et c'est un défi en plus que j'apprécie particulièrement.
Je réponds, non sans un coup d'œil à ses chaussures, des vans blanches sans lacets :
« - J'aimerai beaucoup très chère, mais vous ne portez pas de lacets. »
J'accentue mes propos d'un sourire moqueur et me relève, en constatant avec plaisir qu'elle semble énervée.
« - Bonjour ? Fait une voix derrière nous. »
Je me retourne, suivit des autres, et découvre une jeune fille de 18 ans, aux cheveux châtains clairs et aux yeux bleu gris qui nous regarde avec un mélange de douceur et d'étonnement.
Petite, elle est plutôt mignonne et dégage une sagesse étonnante.
« - Bonjour ! Fait la fille aux cheveux frisés aussitôt en s'avançant vers elle. Tu as reçue une lettre ?
- Oui, vous aussi ?
- Oui, lui répond le garçon aux cheveux châtains. Je m'appelle Estéban de la Zone F, elle c'est Léna de la Zone D, lui Téo de la Zone E, lui Clive de la Zone C et elle Céleste de la Zone A. Et toi ? »
Je n'écoute plus vraiment à ce moment là, je reste concentrée sur le prénom qu'il a prononcé en désignant la jolie blonde.
Elle s'appelle Céleste. Et par-dessus tout c'est une A.
Je n'en aie jamais vue dans ma vie, et pourtant je suis de la Zone C, Zone qui avant d'être la plus détestée est la troisième Zone d'Area, c'est-à-dire l'une des plus haut placées.
« - Oh là ça fait beaucoup d'informations... je m'appelle Océane, de la Zone B, répond la nouvelle arrivante.
- Ooh ! Fait Léna admirative. Tu as quel pouvoir ?
- Hum... Je... suis Guérisseuse... »
Aussitôt l'émerveillement se peint sur les visages des autres, sauf celui de Céleste.
Je souris en constatant ce détail, en découvrant une B Guérisseuse, le pouvoir le plus convoité d'Area, sa réaction normale aurait dû être de la regarder admirativement.
Je suis plutôt satisfait de voir que par esprit contradictoire certainement, elle ne se laisse pas impressionner.
« - C'est génial ! Fait Estéban, enjoué.
- Et sinon, vous savez pourquoi on est là ? Demande Océane.
- Hum... personnellement je dirais pour aller jouer au Scrabble en combinaison de ski, tout en chantant du Céline Dion. Ça te dit ? Je fais, sautant sur l'occasion, la voix dégoulinante de sarcasme.
- Bien un C... marmonne Téo.
- Très sérieusement ? Demande Océane. »
Mais aucun de nous ne peut lui répondre, car soudain, au milieu de la foule, un cri retentit.
Je me retourne en premier, suivit par les autres, et nous découvrons avec horreur, sous nos yeux, des gens s'élever dans les airs en poussant des hurlements affreux.
Chacun écarquille les yeux, et Céleste demande :
« - Qu'est ce qu'il se passe ? »
Je ressens une certaine tension dans sa voix, ce qui m'étonne d'elle.
Personne ne lui répond, mais tous ensembles, nous nous précipitons vers la grande place.
Là, plus près, nous voyons des gens voler dans les airs, et se faire projeter dans le vide par une force invisible.
Les cris se mêlent, la terreur s'empare de la totalité de la cité, et tout le monde panique.
J'observe la scène, les yeux plissés, cherchant l'auteur de cette terreur, sachant bien que ces gens ne s'élevaient pas dans le ciel tous seuls.
Soudain, tout s'arrête, les gens se retrouvent de nouveau sur la terre ferme, et une voix s'élève d'un micro :
« - Je suis Caleb Tanner, et à partir de maintenant, c'est moi votre nouveau Roi. Il en est finit de votre Roi si mou, si lent, sans énergie, aussi inintéressant que sa vieillesse était grande. Maintenant, chers habitants d'Area, laissez place à la jeunesse ! À la poigne, au mouvement ! Vous voulez des preuves ? Très bien. Il en est assez des Zones inférieures, des Zones sans intérêt, des Zones qui ne servent à rien. Nous devons gardez dans nos rangs uniquement des A et des B. Nous commencerons par exterminer les F. »
Des cris d'horreur et de surprise s'élèvent parmi l'emplacement délimité pour la Zone F.
A peine les cris ont retentit qu'un homme est soulevé du ciel, et pousse un hurlement affreux.
Il monte à une dizaine de mètres en se débattant de toutes ses forces, et en hurlant de plus belle.
Soudain, il est comme relâché, et il fait une chute incontrôlable, en venant s'écraser contre le sol.
Le bruit affreux que ses os firent en se brisant secoue la totalité de la place.
Il n'y a presque pas de sang.
Je me fais un point d'honneur à ne pas détourner les yeux, et je constate que je suis le seul à le faire, à part Céleste.
Je vois une personne craintive s'approcher légèrement du pauvre homme pour tâter son pouls, mais elle secoue négativement la tête.
Un sourire affreusement mauvais étire alors les lèvres du nouveau Roi.
« - Cet homme est la preuve de ce que j'avance. Ceux qui ne m'obéiront pas recevront le même châtiment. Ou pire, je les livre à Parks, un C capable d'épuisement mental. Ça vous tente de tester ? Qui est partant ? »
Zone C, épuisement mental.
Ce Parks pourrait être moi.
Une voix s'élève de la foule, provenant de la Zone D.
« - Vous ne pouvez pas faire ça !
- Ah oui ? Fait le Roi Caleb. »
Il lève une main, lentement, et l'homme ayant parlé une minute avant est soulevé à une vitesse incroyable, et projeté aux pieds du Roi.
« - C'est de la télékinésie ??? Demande Téo, horrifié.
- Oh que oui, souffle Céleste. »
Je l'observe en coin, et découvre dans ses yeux une telle fureur que cela m'effraierait presque.
Comment sais t'elle que c'est de la télékinésie ? Un D possédant l'élément de l'air obtient à peu près les mêmes capacités, à la différence près que la télékinésie est bien plus puissante, et qu'elle permet de soulever n'importe quel poids, à n'importe quelle hauteur, et n'importe quelle vitesse.
Caleb s'agenouille devant l'homme qui a le visage en sang, et dit d'une voix forte pour se faire entendre :
« - Vous n'auriez jamais du vous opposer à moi. »
Quelque chose dans la voix de Caleb me perturbe.
De toute évidence, soit Caleb a perdu la tête, soit c'est une ruse et quelqu'un se fait passer pour lui.
Mais cette voix, cette voix à la teinte grave me dérange.
Caleb lève une main, l'homme est soulevé et pousse un hurlement de terreur incommensurable.
Il est soudain projeté d'une violence inouïe à une trentaine de mètres.
Il allait faire une chute inévitable, il allait s'écraser contre le béton et mourir le crâne fracassé en milles morceaux, quand soudain, juste avant de mourir pulvérisé, il est suspendu au dessus du sol, au même moment où un cri féminin s'élève sur ma gauche.
Un mouvement de foule se produit alors, des murmures étonnés s'élèvent, et certains regards se tournent alors vers la jeune fille qui a criée, et qui a tendue les mains droits devant elle pour stopper la chute du pauvre homme.
C'est Céleste.
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