Il y avait la lumière à en plisser les yeux,
Il y avait la brise bruissant à qui
mieux-mieux...
J'ai fermé les volets.

Il y avait  des passants, comme une trépidation
Puis des mots, des paroles, et des conversations
J'ai fermé les volets.

J'aimerais dire que c'était fait pour nous protéger,
Que dehors je savais la somme des dangers,
Au-delà des volets...

Mais c'était pour me taire et ne faire aucun bruit.
C'était pour disparaître, pour intégrer l'oubli,
Que j'ai mis les volets...

Parce que j'ai trop de mal à étouffer mes cris,
Parce qu'on pourrait voir, savoir ce que l'on vit
Malgré les volets clos...

Et je ne veux, jamais, ni pitié ni mépris,
Encore moins provoquer de rides de soucis
En prononçant des mots...

Mais même ainsi j'ai pu engendrer la colère
Pour n'avoir formulé ni question ni prière
Le coeur en deux morceaux.

Les nuages je les garde, bien cachés sous ma peau.
Ils se répandront si j'appelle ton numéro.
Si j'ouvre les volets...

Alors c'est par amour autant que par orgueil
Que je les garderai de dépasser le seuil
De mon île isolée....

Août 2017