Il y avait celui, arpentant le surplomb,
harmonieuse statue, attentive silhouette,
dont le regard intense couvrait tout l'horizon.
pour que jamais danger n'échappe à l'œil qui guette.

La lune dans les prunelles, le nez dans les étoiles,
Il y avait celui qui de sa voix profonde
Lançait l'appel aux siens mille lieues à la ronde,
Laissant l'âme des autres glacée jusqu' à la moelle...

Silencieuses ombres vives, des sentinelles enfin
Quittant les abris sûrs, trottant vers les confins
Pour lire les intentions de ces têtes nouvelles
Accourues du lointain pour répondre à l'Appel....

Du sommet, presque rouge, et on dirait qu'il brûle,
Le disque d'un soleil d'avant le crépuscule
Eclaire la forêt et les quatre tanières,
Les abris escarpés d'une tiède lumière.

Etendu, œil mi-clos, le vieux grand loup patient
Endure les assauts, les bourrades, coups de crocs
Jusque dans ses babines parsemées de poils blancs
D'un brutal, terrifiant... chahut de louveteaux.

L'assemblée est complète. Six tanières réunies.
L'alpha et les 3 couples et ceux, plus éloignés
Qui à leur tour s'apprêtent à fonder leur foyer
Une famille nouvelle, un territoire ami.

Du jeu au simulacre, les petits sont moins lourds
Plus vifs et plus habiles, ils leur faut à leur tour,
Entraîner muscles et crocs dans de plus grands espaces
Etre les dignes loups d'un territoire de chasse...

A l'aube la meute entière quittera ce séjour
Les jeunes sont prêts à suivre la course des plus grands