Chapitre 6
Il se posa à l'écart du village, bien à l'abri des regards. La nuit était tombée et le plumage de l'oiseau blanc n'était pas très discret.
« Attends-moi ici ! ordonna Ren en sautant à terre. »
Il courut jusqu'à Sanka, prenant garde à ne pas se faire remarquer. Il pénétra chez Akari sans prendre la peine de frapper et referma silencieusement la porte.
« Akari ? appela-t-il.
- Oui ? fit-elle en apparaissant devant lui.
- Est-ce qu'il est possible de leur rendre leur mémoire ?
- Leur mémoire ? Ça me semble compliqué... même impossible. Lorsqu'on les a extraite, nous avons pris soin de les détruire pour éviter les fuites.
- Je vois... où est Illë ?
- Il dort à l'étage.
- Donne-lui ça de ma part ! fit-il en posant un papier sur la table.
- Tu repars déjà ?
- Je risque de ne pas revenir de sitôt... peut-être même jamais...
- Ren, souffla-t-elle en s'approchant jusqu'à se planter à un mètre en face de lui.
- Est-ce que je peux te demander de prendre soin d'Illë ? Je ne veux surtout pas qu'il tente de me courir après.
- Tu t'es attaché à lui, hein ?
- Je suis pressé.
- Bien, bien... je le ferai.
- Merci beaucoup, fit-il en se tournant vers la porte.
- Ren, attends !
- Hm ? »
Il se tourna vers la brune, surpris qu'elle le retienne. À peine eut-il fini son mouvement qu'elle lui avait sauté au cou. Il se figea, un peu perdu. Pourquoi ?
« Reviens vite en vie !
- Oui, fit-il un peu gêné. »
Elle le lâcha et le poussa vers la porte. Il lui lança un dernier regard avant de disparaitre dans la nuit.
« Du chaton inexpérimenté est né un magnifique chat blanc. Tu as drôlement grandi Ren, murmura la brune pour elle-même. »
***
Le soleil était déjà haut dans le ciel lorsqu'Illë se réveilla. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas fait une aussi bonne nuit. Il rejoignit Akari à la cuisine d'un pas endormi.
« Bonjour.
- Bonjour Illë.
- Ren est rentré ?
- Le papier sur la table est pour toi. »
Intrigué par la réponse de la brune, il prit la feuille plié en quatre et l'ouvrit.
« Illë, je ne vais pas passer par quatre chemins : il est probable que nous ne nous reverrons pas. T'expliquer la situation exacte prendrait trop de temps et le mien est désormais compté. Je vais rester avec les autres assassins le temps que le danger passe. Tu peux faire confiance à Akari en attendant.
Je veux que tu me promettes une chose : si jamais je viens à mourir, retournes chez tes parents. Et surtout, n'essaie pas de me suivre. En contrepartie, je te promets de revenir te chercher dès que je serais hors de danger.
Illë, s'il te plait, n'oublies pas.
Ren. »
Illë relut plusieurs fois le message de son ami avant de s'asseoir. Est-ce que c'était une blague ? Il serra les dents sous la colère. Si Ren croyait qu'il retournerait chez ses parents comme ça, il se trompait lourdement. Il était hors de question qu'il laisse Ren seul face au danger, terré chez une personne qu'il ne connaissait pas.
« Que comptes-tu faire ? demanda Akari en le surveillant du coin de l'œil.
- L'aider !
- Comment ?
- Je... je ne sais pas. »
Le sorcier baissa tristement les yeux. Il était vrai que dans l'état actuel des choses, il ne pouvait rien faire pour aider Ren. Il ne savait pas se battre et Sorah pouvait soigner le chat garou si besoin à sa place. S'il rejoignait Ren, il ne serait qu'un boulet... il ne pouvait donc faire qu'attendre ?
« Je ne sais pas exactement ce qui a été débattu entre les assassins, commença la brune, mais tu devrais déjà essayer de trouver un moyen de communication avec eux sans risque.
- Je ne sais pas faire ça.
- Moi non plus. Je connais cependant quelqu'un qui pourrait t'aider à apprendre.
- Qui est-ce ?
- Une ancienne collègue du laboratoire.
- Ce n'est pas risqué ?
- Je peux acheter son silence.
- Je te fais confiance.
- Mange ! Nous irons la voir après ! »
***
Amber, Ylis, Sorah et Ren s'étaient assis en rond, silencieux depuis un moment. Ils ne savaient pas quoi faire exactement. Devaient-ils vraiment tuer ces monstres ? Ou n'y avaient-ils vraiment pas un moyen de leur rendre leur identité ?
« Écoutez, commença Ylis, nous ne pouvons pas agir dans cet état, il faut qu'on se décide vraiment. Nous n'avons plus le temps.
- La seule façon de rester en vie, c'est de les tuer. Nous ne pouvons pas recréer des souvenirs détruits, soupira Ren.
- Je suis incapable de lever la main sur ma sœur... et encore moins de la tuer.
- Chacun tuera le monstre d'un autre, ce n'est pas un problème.
- Je ne veux pas qu'elle meurt, se plaignit le roux d'une petite voix suppliante.
- Nous n'avons pas d'autres solutions...
- Il y en a forcément... »
Ren regarda Amber. Le jeune renard garou semblait sur le point de pleurer. Le chat avait mal pour lui. Voir sa petite sœur dans cet état devait vraiment être terrible. Cependant, il fallait bien faire quelque chose.
« Sorah ? Tu n'as rien dit jusqu'ici, remarqua Ylis.
- Tuons-les ! Nous avons toujours fait comme ça, non ? Nous irons tuer deux ou trois membres des dirigeants et des scientifiques du laboratoire histoire de calmer nos nerfs après.
- Tu es horrible, murmura Amber. »
Sorah le regarda durement. Il commençait à l'agacer sérieusement. S'il croyait qu'il était le seul à être dans son cas, il se trompait lourdement et pourtant c'était le seul à pigner ! Ils étaient des assassins tout même !
Ren regarda Sorah puis Ylis. Ça allait partir en cacahuètes. Ce dernier les fixait silencieusement. Il savait qu'ils ne devaient surtout pas se diviser maintenant, sinon c'était la fin.
« Je suis d'avis pour les tuer aussi, déclara Ren. »
Si c'était leur seul moyen de survivre... alors il était prêt à tenter le coup. Holly était quelqu'un comme un autre... ce serait comme d'habitude. La tuer ne relèverai pas de l'exploit...
« Moi aussi, fit Ylis.
- Amber ? interrogea Sorah sans le lâcher du regard. »
Le renard garou baissa les yeux. Il voulait que tout le monde reste en vie. Il devait forcément exister une solution ! Juste une...
Sorah se leva brusquement et colla une droite au roux sans crier gare. L'autre recula sous la surprise. Le sorcier l'attrapa par le col et le souleva du sol. Ren regarda Ylis, le suppliant d'intervenir. Le vieil assassin ne bougea cependant pas, fixant la scène.
« Et si tu arrêtais de chialer une bonne fois pour toute !? Tu crois peut-être que t'es le seul à perdre quelqu'un qui lui est cher ?! On est tous dans le même cas, abruti ! Tu crois peut-être que ce n'est pas dur pour nous aussi ?! »
Il le frappa à nouveau sous la colère et le lâcha. Amber prit sa forme de renard pour retomber sur ses pattes, lâcha un grognement agressif et s'enfuit. Personne ne tenta de le retenir.
« Tu y a peut-être été un peu fort, commenta Ylis.
- Je suis énervé.
- Je vois ça. J'espère juste que maintenant, il ne va pas aller se fourrer dans le pétrin à chercher une solution... »
***
« Illë ?
- Oui ?
- Ne donne ton vrai nom à personne ici, compris ?
- Pourquoi ?
- Tu vas vite comprendre.
- D'accord.
- Lequel choisis-tu ?
- Alban. »
Akari donna un manteau un peu plus banal au sorcier que celui qu'il avait, histoire qu'il n'attire pas les regards et les deux sortirent dehors. Les rues étaient plutôt calmes à cette heure-ci.
« Tu vas à l'école ? demanda Akari.
- Non.
- Tu voudrais essayer ?
- Je ne sais pas...
- À toi de voir. »
Elle le conduisit devant une grande maison près de la forêt d'où lui et Ren étaient venu.
« Plume ! appela-t-elle. Tu es là ? »
Quelques secondes plus tard, la porte s'ouvrit et un magnifique chien gris apparu. Il aboya joyeusement pour saluer la brune et s'écarta de l'entrée.
« C'est elle ?
- Non. »
Les deux rentrèrent. Le chien referma la porte et s'élança devant eux pour les guider jusqu'à une personne plus âgée, assise dans un fauteuil en train de tricoter.
« Bonjour Akari, fit-elle d'une voix chevrotante.
- Mes salutations Madame.
- Je devine que tu n'es pas seule.
- Bonjour Madame, fit timidement Illë.
- Je vous présente Alban. Il est ici pour quelques temps.
- Ravie de te rencontrer jeune homme.
- De même.
- Il aimerait te demander quelque chose, fit la brune avec un air malicieux. »
La grand-mère invita le roux à s'exécuter d'un geste de mains.
« Eh bien... j'aimerai que vous m'appreniez à communiquer à distance avec quelqu'un grâce à la magie, fit-il un peu mal à l'aise.
- Akari, pourquoi tu l'emmènes me voir ? Tu sais très bien que j'ai pris ma retraite.
- Je pensais que cela vous ferez plaisir, vous êtes toujours enfermée ici. »
Plume aboya gaiement et posa ses pattes avant sur les genoux comme pour la supplier. Le chien en avait marre de toutes ses longues journées ennuyantes, avoir un disciple mettrait un peu d'agitation dans la vieille maison !
« Bien, bien, j'accepte, finit-elle par déclarer. »
Illë la remercia en souriant. Il espérait juste que cela ne prenne pas trop de temps.
« Commençons dès à présent ! Allons dehors ! »
Le chien partit en courant chercher les cannes de sa maîtresse et ouvrir la porte.
Les quatre se retrouvèrent dehors.
« Donne-moi ta main ! »
Illë s'approcha intrigué et confia sa main gauche à la grand-mère. Elle la prit entre ses deux mains et sembla se concentrer. C'est à ce moment que le roux se rendit compte qu'elle était aveugle. Était-ce pour cela que Akari n'avait pas peur qu'elle le reconnaisse ? Ce n'était pas très sympathique de tromper quelqu'un comme ça...
« Tu n'es pas un fae, c'est certain. Cependant, tu possèdes à la fois la magie d'un garou et d'un sorcier...
- Ah... euh... oui, fit Illë hésitant.
- Ce n'est pas de naissance n'est-ce pas ?
- Non...
- Tu as côtoyé le laboratoire ?
- Non.
- Alors d'où est-ce que cela vient ?
- Je... je ne sais pas, mentit-il en retirant sa main. »
Il ne voulait pas en parler, c'était son secret. Enfin, du moment qu'elle ne découvrait pas toute la vérité, tout irait bien.
« Quels sont tes pouvoirs ?
- Ils concernent ce qui touchent au feu.
- Hm... dans ce cas, dans l'idéal, il faudrait que tu arrives à créer des voyageurs et à les maintenir jusqu'à ce qu'ils arrivent à leur destinataire. Essaie déjà de créer un voyageur avec ta magie ! »
En guise d'exemple, en mis sa main à plat, paume vers le ciel, et fit apparaitre un petit oiseau d'argile. Celui-ci s'envola jusqu'à Akari et explosa devant elle pour former un message de grain de poussière flottant dans les airs. Les lettres se désagrégèrent au bout de quelques instants. Illë était impressionné, c'était la première fois qu'il voyait un tel sort...
***
L'après-midi s'écoula doucement.
« Vous pensez qu'il va revenir ? demanda Sorah.
- Il devrait déjà être là...
- J'espère juste qu'il ne lui est rien arrivé.
- Nous devrions aller voir. »
Les trois se jetèrent un regard entendu et s'élancèrent dans la direction où était parti le renard garou. Ren avait un mauvais pressentiment et prit sa forme féline.
« Ça sent le sang, fit remarquer Ylis. »
Les trois pressèrent l'allure et arrivèrent dans une clairière. Ylis s'avança le premier après s'être assuré qu'il n'y avait personne aux alentours. Les herbes couchées étaient parsemées de tâche brunâtres. Il était clair qu'il y avait eu un combat ici. Ren s'avança à son tour, inquiet. Il huma l'air et fit une grimace. Il n'y avait que le sang, la mort et la peur ici. Rien qui leur donne un indice de plus sur ce qui s'était passé. Soudain, un détail attira le regard de chat. Une tâche sombre était cachée au beau milieu des hautes herbes. Il s'avança et miaula avec insistance. Les deux s'approchèrent. Ren reprit sa forme intermédiaire et souleva le vêtement noir, c'était la veste d'Amber. Ylis fouilla dans les poches et en ressortit deux papiers. Le premier était le dernier message envoyé par Sorah au sujet des monstres. Le vieil assassin déplia le second et lut à haute voix :
« Je suis vivant. »
Les deux autres se regardèrent. Il avait dû être fait prisonnier.
« Quel abruti ! lâcha Sorah. Comme si on avait pas déjà assez de problèmes comme ça !
- Du calme, fit Ylis. Soit ils l'ont emmenés au laboratoire, soit à Lulla. J'aurais plus tendance à dire qu'il est au laboratoire.
- Oui mais nous n'avons aucune certitude.
- Je peux demander à Akari.
- Non. Cela nous mettrait tous en danger. Nous devons trouver les solutions par nous-mêmes. »
Les trois se regardèrent. La priorité était Amber. Certes pour le moment c'était plus un boulet qu'autre chose, mais ils avaient besoin de lui. Ils avaient besoin d'être quatre.
« Vous ne trouvez pas ça bizarre ? demanda Sorah soudainement.
- Quoi donc ?
- Qu'on ne soit pas prit en chasse vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Ils auraient bien plus de chance de nous attraper ainsi. »
Ren et Ylis se regardèrent, il n'avait pas tort.
« Notons les dates et les heures à laquelle nous les voyons, proposa Sorah en sortant de quoi écrire de sa poche. »
Aussitôt dit, aussitôt fait. Il ne manquait que la première fois d'Amber.
« Nous les avons rencontré la première fois en même temps à deux heures d'intervalle environ... si notre seconde rencontre est pareille, nous devrions bientôt avoir une visite.
- Il faut aussi voir sur quelle distance ils perçoivent nos magies.
- Et si chacun d'eux est programmé pour tuer un seul d'entre nous bien précis ou s'ils peuvent échanger.
- Et que font-ils pendant qu'ils n'agissent pas ? Nous pourrions frapper à ce moment. »
Les trois ne savaient vraiment pas grand-chose au sujet de leurs poursuivants et obtenir ces informations étaient indispensables. Cependant, les risques à prendre étaient considérables. Ils devraient déjà commencer le laboratoire pour récupérer Amber, s'il y était.
***
Il entrouvrit les yeux, l'esprit dans le vague. Où était-il ? Que faisait-il ici ? Cela sentait l'humidité et le moisi. Il était attaché par de solides cordes aux poignets et aux chevilles, allongé sur le flanc au sol. Des bruits de pas résonnaient au loin. Ils avaient quelqu'un d'autre à part lui. Sa vision se précisa peu à peu et les contours des barreaux d'acier qui le retenaient se dessinèrent devant lui.
Ils roula sur le dos, ce qui lui arracha un gémissement de douleur. Sa jambe lui faisait horriblement mal. Comment s'était-il blessé déjà ? Il ne savait plus très bien. Il se traina jusqu'au mur vert de mousse et de moisissures en serrant les dents et s'en aida pour s'asseoir. Haletant, il observa sa plaie qui avait été simplement bandée. Il était certain qu'elle allait s'infecter à ce rythme là... l'endroit n'est pas des plus propres en plus de ça.
Les bruits de pas s'approchèrent. Il leva les yeux vers le couloir sombre au-delà des barreaux. Deux silhouettes apparurent et s'arrêtèrent.
« Te voilà enfin réveillé ! ricana une des deux.
- Qui êtes-vous ? murmura le blessé.
- Serth Searl, peut-être que cela te dit quelque chose ? »
Le détenu ferma les yeux. Il avait déjà entendu ce nom... mais où ? Il inspira profondément.
« Peut-être que le nom d'Agatha te rappellera plus de chose ? »
Agatha ? La petite silhouette d'une jeune fille aux cheveux platines sous une robe blanche comme neige apparut dans l'esprit du prisonnier. Une silhouette qui se transforma vite en monstre avide de tuer. Il se souvenait !
« Vous êtes l'un des hommes les plus hauts placés de ce pays. Que me voulez-vous ? fit-il plus agressif.
- Presque rien, des renseignements sur tes collègues. Après promis, je laisse ta sœur de tuer.
- Enflure ! Tu peux toujours courir ! Je ne dirais rien.
- Es-tu bien sûr de cela ? ricana l'autre.
- Qu'est-ce que vous manigancez ?
- Presque rien... emmenez-le ! ordonna-t-il. »
Un groupe d'homme accourut et ouvrirent la porte.
« Ne bougez pas et nous ne vous ferons aucun mal monsieur Amber, l'informa l'un deux.
- Mon œil ! »
Le renard garou ne se débattit pourtant pas lorsqu'ils le firent se lever et l'entraînèrent dans le couloir. Il n'avait pas la tête à ça. Il devait à tout prix trouver un moyen de s'enfuir de ce trou. Avec une jambe boiteuse et une plaie infectée, la partie s'annonçait compliquée. Quoiqu'il arrive, il ne devait surtout pas donner d'informations...
***
Illë s'étala sur son lit, exténué. Il n'aurait jamais cru que maîtriser ce sort de communication serait si difficile. Il arrivait à créer son voyageur, mais pour le déplacer là où il voulait, c'était raté. Il avait failli plusieurs fois incendier les arbres aux alentours.
Peut-être qu'il aurait dû dire la vérité le concernant à Ren avant qu'ils ne se quittent ? La vieille l'avait vu du premier coup... elle était balèze, mais pas l'assassin. Ou alors, il ne l'avait fait savoir. Il lui dirait dès qu'ils se reverraient. Il fallait qu'il sache...
« Illë ? appela Akari.
- Oui ?
- Demain, je travaille. Tu te rendras donc seul chez la vieille. Pas de bêtises.
- Promis !
- Bonne nuit dans ce cas.
- Bonne nuit ! »
***
Ren leva les yeux vers le ciel. La nuit commençait à tomber. Est-ce qu'il était judicieux de dormir sur la route, à découvert ? Pas vraiment... ils attendaient la visite des monstres. Cependant, ils ne semblaient pas vouloir se montrer. Est-ce qu'au moins Ylis projetait de s'arrêter pour dormir ? Cela étonnerait l'albinos mais avec le vieil assassin, on pouvait s'attendre à tout.
« Ylis ? appela Sorah.
- Oui ?
- Qui est Unow ? Tu ne m'en as jamais parlé.
- C'est vrai. Unow est un ami d'enfance. Nous étions toujours ensemble. Lorsque le roi est arrivé au pouvoir et que la faim a commencé à s'installer dans nos familles du bas de société, nous avions commencé à voler. Très vite, nous nous sommes fait attrapé par l'un des marchands. Celui-ci était ivre et à commencer à vouloir nous égorger " pour faire du saucisson " qu'il disait. Nous n'avons pas eut d'autres choix que de le tuer. Cependant, le bruit avait attiré les gardes et ils nous ont capturés. Nous nous sommes retrouvés au palais, dans les cachots. Nous y sommes resté de longues journées avant que le roi nous convoque. C'est là que nous avons prêté serment de le servir. Les premiers assassins du roi étaient nés. Nous avons été très vite rejoint par les anciens Faucheurs que vous connaissez. Unow était surtout doué pour manipuler les gens, si bien qu'il servait plus d'espion que d'assassin au roi finalement. Cependant, un jour on découvrit sa véritable identité et il fut contraint de partir loin d'ici. Nous nous sommes tout d'abord écrit et puis nous avons fini par nous perdre de vue.
- C'était un sorcier ?
- Un fae. Et si maintenant toi, tu me parlais de ta rencontre avec Arthur ?
- Hmm... à vrai dire, aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours été avec lui. Lorsque mon père est parti de la maison à moitié fou, et que ma mère s'est suicidée, c'est lui qui m'a invité à vivre dans la rue avec les autres enfants. Après, nous avons décidé de construire la cabane où nous nous sommes rencontrés à l'aide de Ren et deux autres amis et nous y avons vécu jusqu'aux événements que je n'ai pas besoin de te raconter.
- C'est la première fois que tu me parles de ta famille.
- Possible, je n'aime pas en parler.
- Et toi Ren ? Ta rencontre avec Holly ?
- Je l'ai rencontré la première fois dans la salle du trône au moment de prêter serment.
- C'est vrai que Haley, Blanche et Léo avait fait vite pour vous trouver, toi, Holly et Elvis.
- Oui, et comme nos professeurs s'entendaient bien, nous avons fait quelques entraînements ensemble. C'est elle qui a donné un nom à Üko.
- À Renard Junior ? rit Sorah.
- Oui.
- Je me souviens la première fois que je l'ai vu, elle était tellement surprise de voir que tu parlais, c'était rigolo !
- Ouais... et tu m'as collé dans une sacrée gène lorsque tu m'as forcé à parler devant Léo alors que je ne lui avais pas dit un seul mot !
- Que de souvenirs ! rit le sorcier. »
Quel dommage que tout ces instants de joie et de complicité ne puissent revivre. Tout ça à cause de ces fichus habitants qui se sont révoltés. Ren inspira profondément pour éloigner la colère. Il ne devait plus y penser. Pour le moment, il fallait trouver un moyen de sauver Amber.
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