Chapitre 4
Ren se réveilla avec le soleil, et mis quelques secondes à réaliser qu'il était bien dans son ancienne chambre. Il se leva et jeta un regard circulaire à la pièce. Rien n’avait changé… ils n'avaient donc pas récupéré la maison ? Cela l’étonnait mais ils devaient avoir leur raisons.
Il regarda sous le lit. Il était toujours là. Il attrapa le livre, le premier livre qu'“il” lui avait lu. D'un revers de main, il enleva une bonne partie de la poussière qui couvrait la couverture. Il l'ouvrit et commença à feuilleter les pages. Cela faisait tellement longtemps mais il s’en souvenait comme si c’était hier. Il posa précautionneusement le livre sur une chaise qui était toujours là et sortit silencieusement de la pièce sans réveiller Illë. Il se dirigea vers la pièce principale et remarqua un détail qu'il n'avait pas noté hier soir. Il y avait un carnet sur la table. Qu'est-ce que cela pouvait être ? Il n'en avait aucun souvenir. Il le saisit doucement et souffla la poussière sur la couverture. Il n'y avait pas de titre. Il l'ouvrit à la première page et commença à lire.
“ 4 janvier 1032
Ren,
Si tu tombes sur ce carnet, saches que nous pensons à toi. Nous n'avons pas toujours été très gentils avec toi et papa. Nous avons jugé que cette maison te revenait, tu étais plus proche de lui que nous ne l'avons été.
Ce matin, nous avons acheté le journal et nous avons été surpris de voir que tu as continué de suivre la voie des assassins. Malgré tout, nous pensons que tu es quelqu’un de bien, peu importe le nombre de personne dont tu prendras la vie. Si un jour tu as besoin de quoique ce soit, n’hésite pas à nous retrouver, nous serons ravis de te revoir.
Axel & Akari. ”
Ren s’assit, sous le choc. Il ne pouvait pas croire que c’était Axel et Akari qui avaient écrit ça. C’était impossible ! Ils avaient toujours détesté les gens qui tuaient pour leurs propres intérêts… alors pourquoi pensaient-ils que c’était une bonne personne ? Il relut plusieurs fois la page, cherchant à comprendre. Puis, il changea de page. Il comprendrait peut-être mieux avec la suite.
“ 6 février 1032
Cher Ren,
Avec tes amis, vous êtes devenus célèbres pour vos crimes. À l’école, nous parlons souvent de vous, les professeurs nous disent que vous avez pris la mauvaise voie. Nous n'osons pas les contredire car comme tu le sais, s'exprimer n'est pas autorisé. Nous pensons cependant que tu as choisi la voie qui te semblait juste alors personne ne pouvait te reprocher quoique ce soit. J’espère que tu vas bien et que nous retrouverons bientôt tous les trois !
À bientôt Ren,
Axel & Akari ”
Il tourna à nouveau la page, abasourdi.
“ 13 août 1032
Ren,
Les journaux nous informent de tes prouesses et chaque matin nous nous précipitons pour voir si on parle encore de toi. Nous avons peur qu’ils t'attrapent et te tuent, tu as choisi une vie dangereuse. Nous espérons que tu t'amuses bien, parfois nous t'envions. La vie est si monotone ici. Reviens vite !
Axel & Akari ”
Ils l'enviaient ? Ils étaient tombés sur la tête ou quoi ?! Ça devenait vraiment bizarre...
“ 23 décembre 1032
Ren,
Cela fera un an demain. Le temps est long sans vous deux. Si seulement tu pourrais revenir pour combler un peu le vide dans nos cœurs. Vous nous manquez que ce soit toi ou papa. Nous t'attendons !
Akari & Axel ”
L'assassin laissa couler une larme et ne trouva pas le courage de tourner la page suivante. C’était trop douloureux. Pourquoi est-ce qu’ils continuaient de croire en lui ?! Quels imbéciles ! C’était la pire ordure cette nation et ils l'aimaient quand même… il était un peu perdu. Il avait tenté de les tuer et ils étaient gentils avec lui. Ça n'avait pas de sens ! Il frappa la table sous l’incompréhension. C’était n’importe quoi ! Du grand n’importe quoi !
« Ren ? Ça va ? fit une petite voix endormie derrière lui.
- Ça va, souffla le garou, essuyant ses larmes d'un revers de main.
- Tu es sûr ?
- Oui ! fit-il agacé.
- D'accord… »
Illë bailla et s'approcha. Ren cacha le carnet dans sa poche, il voulait éviter à tout prix les questions du jeune sorcier.
« On fait quoi aujourd’hui ?
- Comme tu veux, c'est toi qui voulait venir.
- On est dimanche ? Il y a le marché !
- Ce n'est pas très prudent…
- On fera en sorte de ne pas être reconnu !
- C'est suicidaire mais puisque tu y tiens tant.
- Merci ! »
L’enfant sautillant légèrement, joyeux. Ren retint un soupir, il n’avait pas envie de contrarier son compagnon. Ce qu'il venait de lire l'avait complètement sonné. Est-ce qu’il avait vraiment choisi la bonne voie ? Est-ce qu'ils l’attendait encore ? Est-ce qu’ils étaient encore en vie ? Est-ce qu’il était prêt à les revoir ?
Illë se prépara et tira Ren à l’extérieur, impatient. L'assassin lui fit signe de se calmer sinon il allait attirer les regards. L’enfant emmena le garou jusqu’à la place du marché.
« Tu es sûr que ça va, Ren ? Tu n'as pas l'air dans ton assiette…
- Ne m'appelle pas comme ça !
- Pardon, s'excusa Illë d'une petite voix, surpris que son compagnon monte ainsi la voix. »
L'enfant attrapa la manche de l'assassin pour ne pas le perdre dans la foule et le tira devant les stands qui l’intéressait. Ren se laissa faire mais était sur le qui-vive, oppressé par le monde qui l'entourait. N'importe qui pouvait remarquer leur présence à tout moment et ils auraient du mal à s'en sortir…
Après une bonne heure, les deux sortir enfin du marché, indemnes. Illë était ravi ! Ren était content pour lui, même s'il avait eu peur pour leur peau. À vrai dire, il était surtout soulagé de sortir de ce boucan infernal qu'est la foule.
L’enfant le tira devant une bibliothèque.
« On peut aller voir s'il te plait ?
- Je t'attends là si tu veux vraiment y aller.
- D'accord ! »
Le sorcier disparut. Ren s'assit dans un coin un peu à l’écart et sortit le carnet qu’il avait emporté. Il reprit la lecture là où il l'avait laissé.
“ 4 mars 2033
Ren,
Quand est-ce que tu reviens ? Nous avons remarqué que tu tournais autour de Lulla sans jamais t’en approcher. De quoi as-tu peur ?
Axel & Akari ”
Il tourna silencieusement la page, combien avaient-ils écrit de messages depuis qu’ils ne s’étaient pas vu ?
“ 15 novembre 2033
Ren,
Je pense de plus en plus à toi, Axel s'est trouvé une petite amie. Depuis, je me sens un peu seule. Enfin, tu dois te sentir encore plus seul que moi non ? Je t'attends.
Akari. ”
Axel avait eu une aventure donc ? Il devait avoir treize ans au moment de l’écriture de ce texte. De toutes façons, Akari avait sûrement eu des aventures aussi… mais quelque chose lui échappait. En quoi le fait qu'Axel soit en couple la faisait penser à lui ?
“ 9 avril 1034
Ren,
Nous sommes désolés de ne pas pouvoir t’écrire plus souvent mais nous manquons de temps avec nos études mais nous t'attendons toujours. Nous comptons partir vivre à Sanka à la fin de l’année. Il y a là-bas un laboratoire consacré à l’étude de la magie. C'est là que nous travaillerons. Nous espérons que tu viendras vite nous retrouver.
Axel & Akari ”
Alors ils avaient fait des études de magie ? Ils n'avaient pas choisi une voie simple mais si ça leur convenait, tant mieux. Il savait que la magie était un phénomène très complexe et difficile à expliquer, cela représentait plusieurs longues années d'études.
“ 7 décembre 1034
Ren,
Ça y est, nous partons.
Notre adresse précise : 4 Rue Agime Tude, Sanka.
Axel & Akari ”
Ça faisait une journée de marche environ d'ici.
“ 6 juin 1035
Ren,
J'ai réussi à obtenir un temps de répit pour venir t’écrire. Axel n'a pas voulu venir avec moi, il pense que c'est vain et que tu ne reviendras pas. Je n'ai pas envie de le croire, même si nous n'avons pas toujours été tendres. Est-ce que tu nous en veux ? Est-ce que c’est pour ça que tu ne rentres pas ? Désolée.
Akari. ”
Est-ce qu'au point où il en était, il avait encore une raison de leur en vouloir ? Ils avaient plus de raison que lui de le haïr que le contraire.
“ 7 janvier 1036
Ren,
Axel est parti vivre avec son amie à Razula. Je me retrouve seule dans une maison trop grande mais je n'ai pas eu le cœur de le retenir. Après tout, il était évident que nous finirions par partir chacun de notre côté.
Akari.
4 janvier 1037
Ren,
Je crois que je commence à perdre espoir de te revoir. Est-ce que je n’écris pas vainement au fond ? Puisque tu ne reviendras pas, je laisse ce carnet et j’essaierai de trouver un autre moyen de communiquer avec toi.
Akari. ”
Illë sortit au moment où Ren referma le carnet. Il regarda l’enfant.
« Quel jour sommes-nous ?
- 9 juin pourquoi ?
- Dès que tu auras vu tout ce que tu veux voir, on repart.
- Où ?
- Sanka.
- C'est vrai ? Y'a un laboratoire de magie là-bas, ça peut être intéressant.
- Tu ne penses qu’à faire du tourisme…
- Je profite du voyage !
- Profite surtout d’être encore en vie ! soupira Ren en reprenant la route de la maison. »
Illë fit une mine contrariée devant le pessimisme de l’assassin et le suivit.
« Je rentre, l'informa Ren, tu peux continuer à te promener si tu veux.
- Ça ne va pas ?
- Si.
- On ne dirait pas… je vais faire un tour du coté château, on se retrouve tout à l’heure !
- Okay. »
Les deux se séparèrent. Ren rentra. Il irait retrouver Akari dès que possible. Il avait du mal à croire qu'elle l'ait attendu si longtemps, mais quelque part cela prouvait qu'elle l’appréciait. Plus qu’il ne l’aurait cru en tous cas… il s’en voulait de ne pas être revenu plus tôt, mais jamais il ne se serait douté que les jumeaux l’attendaient.
Illë revint quelques heures plus tard. En l’attendant, Ren avait fouillé dans chaque recoin de la maison et avait notamment récupéré des cartouches pour son revolver. Cela pouvait toujours servir. Il avait aussi récupéré du papier et des crayons, et des bouteilles d'eau qu’il avait remplies. Cela devrait suffire pour la route à venir. Lorsque l'enfant rentra, l'assassin venait de finir de préparer ses affaires.
« Il y a encore quelque chose que tu veux voir ?
- Non puisque tu es si pressé. Tu as quoi à faire à Sanka ?
- Quelqu’un m'attend là-bas.
- Qui ?
- Tu verras bien.
- D'accord, fit Illë déçu ne pas avoir plus d'informations. On part quand ?
- Dès que tu es prêt.
- Je suis prêt !
- En route alors. »
Ren jeta ses affaires sur son dos et les deux sortirent. Ils s'éloignèrent de la ville, à l'abri des regards. Après s’être assuré qu’il n'y avait personne dans les parages, l'assassin appela l'oiseau blanc. Si les conditions climatiques étaient bonnes, ils seraient arrivés ce soir. Le volatile arriva quelques minutes plus tard et se posa devant son maître. Ce dernier remarqua alors qu'un papier était accroché à sa patte et le récupéra. Il fit signe à Illë de monter le temps qu’il lise.
“ De Sorah à Ren, 9 juin.
Nos ennemis viennent du laboratoire de Sanka. Fait très attention, ils sont monstrueux. Nous devons absolument les tuer, ils ne sont pas comme nous. Ils peuvent nous traquer n’importe où, ils sentent nos magies, ils sont quatre, un chacun. J'ai réussi à m'enfuir contre le mien, mais j'ai eu beaucoup de chance. Ils sont très très forts. Tu devrais tenir Illë à l’écart autant que possible, il n'est pas encore une cible mais veille à ce qu'il ne le devienne pas. Je ne vais pas te mentir, je m’inquiète pour notre survie… et à ce que vont devenir ces créatures après notre mort. Si tu sens la tienne s'approcher, fuis ! En combat, nous ne pouvons rien faire contre elle. Bonne chance Ren. ”
L'assassin chiffonna le papier et le rangea au fond de sa poche avant de grimper sur le dos de l'oiseau derrière l'enfant. Qu'est-ce que ces créatures avaient de si particuliers pour que Sorah s'en inquiète autant ? À vrai dire, ce message lui faisait un peu peur et il n'avait pas beaucoup d’informations… mais elles venaient de Sanka et c'est là qu’ils allaient. Ce n’était pas prudent du tout, mais il ne voulait pas faire attendre plus longtemps Akari.
« Tu as l'air soucieux, fit remarquer l’enfant.
- Illë, si tu vois le moindre truc anormal, tu te caches, c'est compris ?
- Pourquoi ?
- Tu te caches un point c'est tout, je ne plaisante pas.
- Qu'est-ce qui t’inquiète ? Il avait écrit quoi sur ton bout de papier ?
- Vois par toi-même ! fit l'assassin en lui tendant le message chiffonné. »
Illë lut silencieusement le papier et mit du temps à tout déchiffrer car il devait garder son équilibre sur le dos de l’oiseau qui s’était envolé et le vent de lui facilitait pas la tâche. Il finit par rendre le message à Ren.
« Je me demande à quoi peuvent bien ressembler ces fameux monstres…
- Personnellement, vu la description de Sorah, je ne préfère pas les voir.
- Sorah est le plus fort d'entre vous, non ?
- À la bagarre, oui.
- C'est lui le chef ?
- Non. C'est Ylis. Sorah est son élève.
- Et toi, c'est qui ton maître ?
- Léo.
- Mais vous n’êtes que quatre… ça veut dire qu’il n'est plus assassin ?
- Illë… abruti. Il est mort.
- Ah… pardon.
- Je te pardonne, dit Ren d'un ton sec mais calme.
- Et nous allons voir qui ?
- Elle s'appelle Akari. C’est une amie d'enfance.
- Elle est assassin aussi ?
- Loin de là.
- Elle a quel âge ?
- Dix-sept. »
Illë stoppa ses questions, il sentait qu’il agaçait l'assassin. Ce dernier semblait concentré sur le sol, comme s'il cherchait quelque chose.
« Qu'est-ce que tu fais ?
- Accroche-toi ! »
D’un coup de talon, il ordonna à l'oiseau d’accélérer et se prendre de l'altitude. Le volatile répondit immédiatement par de brusques battements d'ailes. Surpris, l'enfant s'appuya contre Ren pour ne pas perdre son équilibre. Une fois que leur monture eut rétabli sa position et un rythme normal, Illë se décolla de l'assassin.
« Pourquoi on a prit de l'altitude ?
- J'ai un mauvais pressentiment… »
Illë grimaça, il savait que les pressentiments de son ami n’étaient pas à prendre à la légère. Il s’accrocha solidement aux plumes de l'oiseau en prévision d'un démarrage rapide et se concentra sur le sol. Il ne voyait rien d'anormal… et si le danger ne venait pas d'en bas ? Il s’apprêta à vérifier lorsque l'oiseau partit en plongé vers le sol. Le sorcier lâcha un petit cri de surprise, le souffle coupé. Il ferma les yeux, ne voyant de toutes manières plus rien. La chute libre dura de longues secondes. Soudain, il sentit les mains de Ren se poser sur les siennes et le décrocher de l'oiseau. Effrayé d’être lâché dans le vide, Illë lâcha un cri de protestation et se débattit.
« Calme-toi ! lui hurla l'assassin en se collant contre lui pour le rassurer. »
Totalement effrayé l’enfant s'immobilisa et laissa Ren passer ses pieds sous ses jambes pour le faire décrocher aussi de ce côté-là. Illë s'aggrippa de toutes ses forces aux manches de l'assassin, n'ayant plus aucune prise sur le volatile. Soudain, le chat garou les fit tomber dans le vide. La chute fut très brève et ils se retrouvèrent allongés dans un buisson. Ren avait posé sa main sur la bouche de l'enfant au cas où il aurait envie de parler. Ce dernier était crispé contre son compagnon et refusait de le lâcher.
« Illë, ouvre les yeux ! murmura Ren »
Après plusieurs secondes d’hésitation, le sorcier obtempéra. Il lâcha lentement l'assassin, pas encore totalement rassuré.
« Regarde-moi Illë ! continua-t-il. »
L’enfant s’exécuta, s'asseyant face à Ren silencieusement.
« Tu continues par là compris ? Tu files le plus vite que tu peux, je te rattrapa d'accord ?
- Qu'est-ce… ?
- Discute pas, ça urge !
- Mais… !
- Sortez de là ! ordonna une voix plus grave.
- Merde… »
Ren poussa Illë dans la direction où il lui avait dit d'aller et se leva.
« Qui es-tu ? demanda-t-il au nouveau venu, montrant clairement à Illë qu’il était sur la défensive et que ce n’était pas le moment de discuter. »
L'autre ne répondit pas. Il avait l'apparence d'un enfant d'une dizaine d’années et était vêtu d'un simple short et d'un t-shirt à manches courtes. Sa peau était blanche, lui donnant presque l'air d'une fantôme. Cela faisait ressortir ses yeux sombres souligné par d'épaisses cernes. Sa chevelure grisâtre était tirée en arrière. Deux ailes de chauve-souris étaient repliées dans son dos, l’assassin en déduit que c’était un garou. Il dégageait cependant une aura étrange...
« Réponds ! insista Ren voulant gagner du temps pour Illë. Quel est ton nom ?
- Je… n'ai pas de nom, répondit-il en détournant le regard d'un air gêné. »
Ren fronça légèrement les sourcils, c’était quoi cette réaction ? Pourquoi n'avait-il pas de nom ?
« D’où viens-tu ?
- Je… de nulle part.
- Quel âge tu as alors ? fit le chat garou troublé.
- Aucune idée…
- Qui es-tu ? demanda-t-il à nouveau, gardant son calme.
- Je ne sais pas… je sais juste que je dois te tuer ou te capturer…
- Qui t'a donné cet ordre ?
- Je ne sais pas…
- Alors pourquoi tu obéis ? Quelle motivation as-tu pour avoir un tel objectif ?
- Je… »
L’enfant chauve-souris secoua tristement la tête. Ren grimaça, il lui faisait presque pitié mais il devait se méfier. Il était persuadé que ce jeune garou représentait un sérieux danger. Depuis le début, il avait la main sur son pistolet à magie. Derrière lui, Illë n'avait pas bougé d'un pouce. Cela agaçait l'assassin, l'enfant ne bougeait jamais quand il fallait… il allait se tourner vers lui pour lui faire le reproche mais l’autre tête de fantôme s’avança vers lui. Il n'y avait rien dans sa démarche qui indiquait qu’il allait attaquer mais le chat garou ne voulait pas se faire surprendre et ne le lâcha pas du regard. Il s’arrêta à quelques mètres de Ren et le fixa comme s'il cherchait quelque chose de longues minutes.
« Nous nous sommes déjà vu, remarqua alors l'enfant ailé.
- Je n'en ai pas le souvenir.
- Le mien est flou mais je suis certaine que c'est toi.
- À quel endroit cela s'est produit ?
- Je ne sais plus.
- Que vas-tu faire ?
- Maintenant ?
- Oui.
- T’attaquer, je suis là pour ça.
- Tu viens de perdre tout ton effet de surprise.
- Tu crois ? »
Elle sourit, puisqu’elle prétendait être une fille bien qu'elle ait l'allure d'un gamin. Ren recula légèrement comprenant qu'elle préparait quelque chose. Soudain, la queue d’un serpent jaillit de derrière elle et fondit vers l'assassin, visant le visage. La cible dégaina son arme trop tard et se fit violemment fouetter, laissant une trainée de sang sur sa joue. Cependant, il avait son arme en main maintenant, il tira sans hésiter sur la jeune garou. Un barrière magique intercepta le projectile. Ren serra les dents, il s'en doutait, on l'avait immunisée contre ce type d’attaque… il rangea son pistolet. Pas la peine d'essayer le deuxième, l'effet serait le même… restait plus que le corps à corps ou la fuite.
Peut-être que finalement Sorah avait raison... ils n'avaient pas la moindre chance contre ces monstres.
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