Chapitre 15 : Il m'a embrassé. (1/3)
Vendredi 3 décembre 2010
Un peu plus d'une semaine que Julian s'était réveillé... La rééducation avait commencée par rapport à sa respiration et ses douleurs, et la difficulté qu'il avait à bouger, ou l'impossibilité pour lui de tenir debout longtemps, de marcher sans être essoufflé, le rendait exécrable. Et Mary était la première à écoper de sa mauvaise humeur. Forcément, elle était passé le voir tous les jours sans exception.
Et même s'il s'excusait à chaque fois, elle en avait tout doucement marre... D'autant plus qu'elle n'allait pas très bien non plus. Certes elle n'avait plus rendu de repas depuis le mercredi de la semaine précédente et elle mangeait ses trois repas par jour. Mais elle continuait à souffrir le martyr, son estomac ne lui laissait aucun repos, et elle souffrait, en silence.
Trop respectueuse de Julian qui lui, avait des raisons de se plaindre,contrairement à elle qui l'avait en quelques sortes chercher. Et qui surtout, ne cherchait pas à régler son problème.
Quant à Mina et Nicolas, ils se disputaient continuellement. Nicolas était très inquiet pour son frère, Mina était au second plan pour lui, et elle, ne le supportait pas. Mary était repassée au premier plan pour son oncle et sa tante. Ils avaient remarqué, qu'après tous les repas elle allait se coucher dans son lit, qu'elle se repliait sur elle-même.
Mais ils n'osaient lui en parler, tous trop effrayés à l'idée qu'elle puisse exploser à la seule proposition d'aller voir un médecin. Ils savaient tous, que ce soit Nathan, Mina ou ses tuteurs, que le seul capable de la convaincre était Julian, et qu'il n'avait pas la tête à s'occuper d'elle, trop occuper par sa propre petite personne. Les rôles étaient en quelques sortes inversés dans leur couple, elle prenait soin de lui, et lui, allait mal et ne s'en cachait pas....
Il était déjà 17h quand Mary arriva à l'hôpital, Julian devait sortir le lendemain, normalement. Il devait continuer à être surveiller de manière hebdomadaire, et devait continuer sa rééducation sur Sélestat. Mais, il allait, enfin sortir ! Et la jeune brune espérait bien qu'il soit de meilleure humeur que les jours précédents.
Elle savait très bien qu'il s'ennuyait, et qu'il détestait ça. Il ne pouvait rien faire du tout dans sa chambre et même quand les médecins l'autorisaient à sortir, ils lui demandaient d'utiliser un fauteuil roulant, ou de ne sortir qu'une dizaine de minutes quand il était debout... Que du bonheur!!
D'autant plus que le temps n'était pas au beau fixe, des averses régulières s'abattaient sur la région alsacienne depuis trois ou quatre jours d'affilés. Elle allait entrer dans la chambre de Julian quand elle entendit à travers la porte un rire cristallin. Aucun doute, Alice était avec lui, une fois de plus... Et évidemment Mary allait tout faire pour éviter sa "rivale", elle fit donc demi-tour et s'installa dans la salle d'attente, ses écouteurs sur les oreilles, calmant sa jalousie naissante.
Parce qu'elle savait très bien que Julian avait besoin d'Alice dans sa vie. Qu'elle était précieuse aux yeux du jeune homme, moins que Mary, mais nécessaire à son bonheur. Autant se retirer et ne pas faire d'esclandre, à quoi bon régler ses comptes quand tout est perdu d'avance...?
-Mary ?
Une voix avait résonné dans la salle d'attente. En général, elle n'aurait même pas entendu tellement le son de sa musique était habituellement élevé, mais là, elle se devait de respecter ses voisins. Poliment, elle retira ses écouteurs de ses oreilles, leva son regard et vit cette superbe, non parfaite silhouette se dessiner devant elle. Alice, de toute évidence, avait l'intention de parler à Mary.
La plus jeune ne se leva même pas, dévisageant la mannequin de la tête aux pieds, elle n'avait pas oublier ses paroles passées, idiotes et surtout indignes d'une "amie" de Julian. Alors Alice s'assit aux côtés de Mary, en silence. Mary la regarda, froidement, si Alice comptait lui parler, elle ne serait pas au bout de ses peines avec la carapace que la jeune dépressive s'était forgée.
-Je voulais m'excuser, pour la dernière fois.
Elle avait l'air sincère, presque triste, restait à savoir si c'était de la comédie, la vérité ou si Nathan ou Julian lui avaient demandé de le faire. Mary ne lui répondit pas, elle n'en avait pas envie, et cherchait à la sonder.
-J'ai été injuste, avec toi. Je n'aurais pas du dire que tu ne tenais pas à Julian, je sais très bien que tu l'aimes...
-C'est pas trop dur Alice ?
-Dur ? Fit la jeune blonde, perdue.
-Tes excuses ? C'est qui qui t'a forcé à me les dire ? Julian ? Nathan ? Ça ne t'a pas trop écorché la langue j'espère au moins.
-Je le pensais vraiment...
Alice était clairement déçue. Elle était dépitée, par le comportement de Mary. Il lui en fallait peu, en effet, pour se défaire de son assurance. La mannequin était peut-être plus sensible que ce qu'elle laissait paraître. Mary continua de lui parler, toujours aussi froidement.
-Alors je les accepte.
-C'est tout ?
-Pourquoi je te dirais plus, Alice ?Je n'ai pas forcément envie de te parler vois tu. Tu es peut-être la meilleure amie de Julian mais ce n'est pas pour cette raison que je vais te serrer dans mes bras.
-On pourrait pas essayer de s'entendre ?
-Je pensais qu'on s'entendait, moi, avant tes réflexions le jour de l'accident.
-Je n'étais pas dans mon été normal, tu sais.
-Et moi alors ?
Mary se tourna vers la belle blonde pour la regarder, sincèrement.
-On ne réagit pas tous de la même manière, tu n'as pas respecté ça.
-Je sais. Mais j'étais terrorisée, et ... d'habitude, c'est moi, sa priorité.
-Là, je ne comprends pas.
-Mets-toi à ma place, Mary. Je connais Julian depuis toujours, j'étais toujours celle qu'il faisait passe en première, avant. Et tu es arrivée, et tout a changé.
-Oui, et ? Je n'ai pas choisis de tomber amoureuse de lui, en quoi c'est ma faute ?
-Mais je n'ai jamais dis que c'était de ta faute. J'ai juste dis que j'avais du mal à m'y faire...
-Oui,d'accord, c'est compréhensible...
-Bon. On fait la paix ? Je suis sincérement désolée.
-Oui, Alice, d'accord...
-Il t'attend, Julian. Tu devrais y aller.
-Oui, je vais y aller... A un de ces jours alors.
Mary se leva, sans un regard, rien de plus pour Alice. A quoi bon ? Tous les regards étaient déjà tournés vers elle, de toute manière. Partout où elle allait, elle attirait l'attention par sa prestance et sa beauté. Ce ne serait surement pas l'attitude de Mary qui lui ferait du mal. La jeune brune arriva à la chambre de son amoureux, et après avoir toqué, y pénétra, en silence, puis s'installa du côté droit de Julian après l'avoir embrassé longuement et tendrement...
Elle entoura la main droite de Julian de ses deux fines mains, à elle, comme à chaque fois qu'elle venait le voir. Elle lui posa la même question que les jours précédents, connaissant déjà la réponse.
-Comment tu vas Rockstar ?
-J'étouffe, ici. Et j'ai envie de bouger. Sinon ça va, je suis en vie, alors tout va bien.
-Heureusement oui, que tu es en vie !
-Mais là, tout de suite, j'ai vraiment hâte d'être demain soir quand même !
-Oui, j'imagine...
-Est-ce que ça va, toi ?
Julian s'inquiétait pour elle, pour la première depuis plusieurs jours. Les derniers temps,il ne l'avait pas vu si peu entreprenante. Mary lui répondit, avec assurance, et froideur.
-J'ai vu Alice. Dans la salle d'attente.
-Oui, elle est passée. C'était sympa, on a bien rigolé, ça m'a changé les idées.
Il était enjoué en pensant à sa mannequin, trop pour Mary qui ne put s'empêcher de lever les yeux aux ciel, agacée par le simple fait qu'Alice arrivait à faire rire Julian.
-Contente pour toi...
-Tu ne l'aimes pas, c'est ça ?
-C'est pas ça mais je...en fait, non, je l'aime pas.
-Pourquoi ?
-Comme si tu ne savais pas !
-Ok, il va falloir m'expliquer !
Il parla, sévèrement, en enlevant sa main de la poigne de Mary. Elle, se recula instinctivement, sentant qu'une nouvelle dispute allait exploser. C'était devenu quotidien, tout était prétexte à se disputer.
-Alors comme ça, ni elle, ni ton frère ne t'ont raconté la scène dans la salle d'attente le jour où tu t'es fait renversé.
-Mary, enfin ! Vous étiez toutes les deux à crans ! Elle est comme ça, c'est tout. Fallait pas le prendre au sérieux.
-Je devais pas le prendre au sérieux ? Tu te fous de moi ? Cette prétentieuse se la ramène comme si de rien était et-
-Ne la traite pas de prétentieuse par pitié !
Le ton montait, toujours, et encore. Une fois de plus. Mary se leva et commença à faire les cent pas dans la chambre.
-Mais c'est ça ! Vas-y défends là seulement ! C'est vrai, sous prétexte que je fonds pas en larmes comme Mimi et elle ça veut dire que j'en ai rien à foutre de toi, super !
-Tu ferais mieux de ne plus parler d'elle !
-Ah oui, c'est vrai.Ta petite « Lili » est intouchable, j'oubliais.
-Arrête ça Mary. Ça va mal se terminer, menaça-t-il.
-Et alors ? Qu'est-ce que ça peut te foutre ? Ce serait pas la première fois cette semaine.
Mary était à bout, émotionnellement, elle sentait les larmes lui brûler les yeux, tout ça, devenait trop dur à supporter. Le comportement de Julian, son attitude envers Alice. Elle n'arrivait plus à le tolérer.
-Et bien si tu veux te barrer, barre-toi !
-C'est vraiment ce que tu veux ? Je peux même aller chercher Alice puisque tu as l'air de préférer sa compagnie à la mienne. Je suis certaine qu'elle sera ravie de voir que tu la préfères à moi !
-T'arrêtes de dire des idioties maintenant ?
-De toute évidence c'est la vérité. Elle, au moins, arrive à te changer les idées !
-Bordel Mary. Arrête de dire des conneries !
-Quelles conneries ? Tu prends sa défense alors qu'elle m'a clairement prise pour une conne !
Mary explosa, littéralement, tout en laissant désormais ses larmes coulées. A cette vision, Julian se calma. Il était même un peu essoufflé de leur houleuse discussion. Il essaya de tempérer la situation, comme il le pouvait.
-Elle est comme ça...
-Et tu le tolères ! C'est qui ta petite-amie ? Moi, ou elle ?
-La question ne se pose même pas.
-Ah oui, vraiment ? Ça ne paraît pas si évident que ça !
-C'est toi.
-On ne dirait pas !
-Arrête de faire ta gamine, maintenant.
-Bien évidemment, c'est moi la gamine, c'est moi la fautive ! Comme toujours.
-Non mais sérieusement, passe au dessus de ça. Vous étiez mal, elle a réagi d'une mauvaise manière, tu l'as mal pris et c'est normal, mais s'il te plaît...
-Quoi s'il te plaît ?
-Pourquoi t'as tellement peur d'elle...? Je comprends pas.
-Parce qu'elle est parfaite ! C'est ton ex-copine, elle te connait depuis toujours, elle est mannequin, elle a tout pour elle, et elle arrive à te changer les idées.
-Pitié Mary.. Souffla-t-il blasé.
-Quoi ? J'ai tort peut-être ? Tout ce que j'ai dis c'est véridique.
-T'es jalouse ou quoi ?
-Bien sur que je suis jalouse. J'ai toutes les raisons de l'être. Cette fille, c'est l'idéale de tous les mecs sur terre ! Comme ne pas être jalouse, surtout quand je vois que tu la défends !
-Je suis désolé. Je ne voulais pas que tu le prennes comme ça. J'essaie de trouver le juste milieu !
-Tu n'es pas au milieu, tu es de son côté !
-Non, pas du tout. Bon, je dois te le répéter encore combien de fois ? Tu n'as aucune raison d'être jalouse d'elle, c'est clair ?
-Je n'en sais rien.
Elle s'excusa et souffla un bon coup, fatiguée, et surtout épuisée moralement. Comme toujours, elle avait baissé son regard, elle savait que Julian détestait la voir douter, que s'il y avait une chose qui l'agaçait, c'était ça. Mais son comportement, à lui, ne la rassurait vraiment pas.
-Mary, si tu as besoin de m'entendre dire que tu passes avant elle, je le dirais,sans soucis, parce que c'est vrai. Mais elle fait partie de ma vie, on a beaucoup partagé ensemble... Et écoute bien ce que je vais te dire. Alice et moi, on a jamais couché ensemble. Notre relation était purement platonique.
-Qu... quoi ? Tu... tu es sérieux là?
Mary fit les gros yeux. D'un coup, tout changeait dans son esprit, bien sur, Alice était une fille magnifique, sexy, belle... mais bizarrement, la jeune brune avait conscience qu'elles ne jouaient pas dans la même cour. Et soudain, elle se sentit mal d'avoir réagit si brutalement pour de telles idioties.
-Oui. Je suis sérieux.
-Je...je pensais que-
-Je la connais depuis toujours. L'image que j'ai d'elle est celle de la petite fille avec qui je faisais des cabanes dans son jardin, rentre toi ça dans le crâne, ok ?
-Je... euh oui. D'accord.
-Bien... Allez, essuie ces larmes maintenant, je déteste te voir pleurer...
-Désolée.
-Allez, viens là...
Mary essuya ses larmes, comme il lui avait demandé. Mais cette dernière était tellement fatiguée, par tout ce qu'il se passait. Il tapota le lit pour qu'elle s'en rapproche, et avec sa main droite, une fois qu'elle fut assise, il lui caressa la joue, et la rassura, une fois de plus.
-Ce que je vis avec toi, c'est unique. C'est incomparable à ma relation avec Alice.
-Je m'en veux de douter tellement...
-Ça passera avec le temps.
-Je ferai tout pour.... Mais, il y a une chose que je ne comprends pas .
-Oui, quoi ?
-Comment tu as pu tenir 6 mois sans relations sexuelles ?
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