Chapitre 12 : Je ne suis pas un objet. (2/4)
Sauf que Julian ne resta pas sans rien faire, son regard s'assombrit terriblement, beaucoup trop, et ne contrôlant plus rien, il écrasa ses deux poings dans le mur, d'une force inédite, encadrant le visage de la jeune femme de ses mains. Mary sursauta, laissa échapper un cri de frayeur et ferma les yeux. Elle se mit dans sa bulle, sentant sa respiration s'emballer, ses jambes trembler.
Elle avait, tellement, peur, face à lui. Jamais elle n'aurait pu imaginer qu'il lui fasse ressentir une telle chose. Julian avait de toute évidence totalement perdu le contrôle. Il respirait rapidement, fortement, irrégulièrement. Sa respiration était anarchique. Une seconde fois, il écrasa ses poings dans le mur, encore plus fort que la première, il en avait même mal. Il s'époumona, hors de contrôle.
-Regarde-moi ! Regarde ce que tu fais de moi !
Il ne bougea plus pendant un moment, alors Mary rouvrit les yeux doucement... Non, il ne pourrait jamais lui faire du mal, à elle, physiquement, et elle le savait. Elle n'arrivait pas à lire dans son regard, il était toujours assombri de haine. Elle n'y vit que ça,et de la tristesse, énormément de tristesse.
Les jambes de Mary tremblaient pour de bon, elle ne savait pas comment elle arrivait encore à tenir debout. Le voir dans un été pareil la paralysait,de peur, de peine. Elle tenta, en chuchotant, de le faire s'éloigner d'elle.
-Je ne te reconnais pas.
Il se recula aussitôt, honteux, triste, blessé, rempli de remords à cette phrase que Mary prononça, faiblement. Mary ne le regarda même pas, et sortit presque en courant de la pièce, se dirigeant comme une folle, vers le jardin, pour lui échapper.
Elle se posa sur un des transats, afin de se calmer, de se convaincre que ce n'était pas arrivé mais c'était arrivé, Julian avait déraper, il l'avait insulté, il avait été violent, devant elle. Heureusement, la bande à Nathan avait déserté, elle allait être seule avec ses pensées et sa souffrance psychologique, et émotionnelle.
Dans le bureau, Julian était contre le mur, ses deux avant bras posé sur le mur. Il se retenait d'exploser de rage, de colère contre lui-même. Il connaissait le passé de Mary, bien sur il avait bu, il n'était plus totalement maître de ses actes, mais de là à être violent, dans ses paroles et ses gestes.. Ce n'était pas normal,c'était impardonnable, il le savait, et l'idée de perdre Mary pour cette crise de jalousie dépourvue de sens lui compressait le cœur.
Il ne supporterait pas de la perdre. Des pas se firent entendre, des pas d'hommes, et la porte du bureau se ferma. Julian resta dans sa position, comme si en changer allait le détruire un peu plus. Il avait beaucoup trop bu, il n'avait plus le contrôle sur lui-même.Faire du mal à Mary, était quelque chose qu'il condamnait, de la part de n'importe qui, donc de la sienne aussi. Et cette déception intérieure le consumait, telle de la lave volcanique.
-Qu'est-ce que t'as fait ?
Il ne répondit pas, fut pris d'un sanglot, un sanglot de haine, contre lui-même.
-Julian,dis-moi. On va y aller avec Sophia, je ne te laisse pas dans cet état, quelque chose ne va pas, dis-moi quoi.
-Elle ne me fera plus jamais confiance.
-Quoi, t'as flirté avec une autre ?
Nathan posa une main dans le dos de son frère, se voulant réconfortant,mais Julian le regarda, et le grand frère comprit que rien ne le ferait aller mieux. Quelque chose en lui avait changé, avait été détruit, son amour propre, et le peu de respect qu'il lui restait pour sa propre personne s'étaient envolés, ce soir.
-Merde, qu'est-ce que t'as foutu..? Julian ! Qu'est-ce qu'il se passe bordel !
-J'ai failli la blesser.
-Quoi ? Tu délires ou quoi ?
Nathan, énervé à son tour, prit son frère par les épaules pour le mettre face à lui. Il eut envie de le secouer, mais la si grande peine qui émanait du regard de son frère lui fit regretter cette pensée. Jamais, non jamais il n'avait vu Julian si mal.
-Je vais la perdre, c'est sur. J'ai fait le con, comment j'ai pu faire ça ? Juste parce qu'elle a parlé à ce mec. Comment elle pourra encore avoir confiance en moi. Je vais la perdre Nathan... J'y arriverai jamais sans elle.
-Faut que tu lui parles.
-Elle ne me pardonnera jamais.
-Parle lui ! Mets les choses au clair. Je sais pas moi, demande-lui pardon, fais quelque chose, tout simplement !
-Je sais pas ce qu'il m'a prit. Nathan... je l'ai traité de pute. Mary. Ma Mary. Comment j'ai pu dire ça ?
-Putain mais qu'est-ce qu'il va pas chez toi ?
-J'y comprends rien.
-T'as intérêt à réparer ça, comment j'en sais rien, mais tu vas le faire !
-Je rentre avec toi.
-Hors de question, tu vas t'excuser auprès de Mary. Illico-presto. Je m'en fous si tu dois dormir dehors ce soir, moi je te ramène pas, tu te démerdes. Assume tes erreurs et tes actes !
Nathan ne pipa pas un mot de plus et quitta la pièce, Julian se retrouvait seul, encore une fois. Mais son frère avait raison, il devait s'excuser, il n'y avait que cette solution de toute manière. Il ne doutait pas une seule seconde de l'endroit où elle se trouvait, il alla la retrouver dans le jardin. Elle était assise sur un des transats, repliées sur elle-même, sa tête enfouie dans ses genoux.
Bien sur qu'elle avait entendu Julian, bien sur qu'elle avait compris qu'il s'était assis sur le transat juste à côté d'elle. Mais rien, elle n'avait pas bougé, il ne méritait pas son attention de toute manière. Ils restèrent tous les deux un moment sans rien dire, Julian cherchait les mots pour s'excuser, pour réparer ce qui avait été brisé et Mary restait impassible, son visage si doux habituellement était fermé et d'une froideur extrême.
Alors comme Julian ne savait toujours pas quoi dire, il se tenta à poser sa main dans le bas du dos de Mary. Il n'eut que le temps de l'effleurer que la jeune fille se leva, et se dirigea à l'intérieur de la maison,sans aucun regard, aucune émotion, même pas un soupir, juste la saveur du dégout dans sa bouche. Il la rattrapa, lui prit son poignet et la fit se retourner vers lui.
-Tu passes à l'acte maintenant ? Tu t'es retenu de me frapper avant alors tu commences par le poignet ? Je te le déconseille, c'est beaucoup trop voyant. Essaie les épaules ou le dos, ça se cache beaucoup mieux, j'ai de l'expérience là-dedans.
Alors évidemment, Julian lâcha le fin poignet de Mary. Trop choqué parsa réaction à elle, ses paroles brulantes, telles du venin. Et alors que les billes vertes de Mary brillaient de colère, celles de Julian étaient remplies de désespoir, d'un malheur inouï.
Il se détestait.
Mary le savait, elle le voyait et cette idée était insupportable pour la jeune fille. Jamais, elle n'aurait imaginé qu'il s'en veuille autant, tout en lui reflétait son manque de considération pour sa propre personne. C'était une facette de lui que Mary ne voulait pas voir, même pas imaginer.
Dans leur couple, il était la personnalité forte, c'est lui, qui avait toujours sauvé Mary. Mais Mary avait l'impression que ce soir, c'était elle qui allait devoir le sauver. Deux choix s'offraient à elle, le faire encore plus souffrir et écouter ce que son cerveau lui disait, ou suivre son cœur, et lui pardonner.
Aucun doute, elle choisit la deuxième option.
Elle ne pouvait pas lui résister.
Elle cédait,elle s'en voulait, mais elle n'arrivait pas à faire autrement. Elle était faible, beaucoup trop faible. Elle se mit sur la pointe des pieds et entoura le cou du jeune homme de ses deux bras, posant sa main gauche dans ses cheveux à lui. Elle sentait qu'il était soulagé, mais qu'il ne comprenait pas. Il ne s'attendait pas à ça...
Il n'osait pas répondre au pardon non dit de Mary, comme s'il avait peur de lui faire du mal, une fois pour toute. Il avait peur de la briser un peu plus. Des larmes coulaient le long des joues du jeune homme, des larmes de dégout de lui-même, des larmes de haines envers lui-même et Mary les sentaient tombées sur son épaule dénudée.
L'alcool le rendait violent, méchant, mais beaucoup plus sensible, également. Elle dut alors se retenir également de se laisser aller, il était bien plus fragile que ce qu'elle aurait pensé.
-Arrête Julian, je t'en supplie.
-Comment tu arrives encore à me prendre dans tes bras ? J'ai été odieux, infecte, et violent.
-Je t'aime. Ça me brise le cœur de te voir comme ça.
-Je me déteste.
-Tu ne dois pas, tout le monde fait des erreurs...
-C'est impardonnable.
-Tu as tort. Je te pardonne Julian...
-Je suis tellement désolé.
-Je sais.
Il finit par encercler la taille de Mary. Même s'il était toujours terrifié à l'idée de la briser en deux. Quelques minutes passèrent alors que Julian se calmait. A la fois rassuré, mais aussi incroyablement surpris de voir à quel point Mary était compréhensive, et douce.
Elle, était étrangement rassurée, comme si les bras de Julian autour de sa taille la soulageait déjà, une première fois et calmait sa profonde peur. Elle fut la première à se détacher puis plongea son regard dans celui de Julian, et y vit tout ce qu'elle redoutait.
-Ce n'est pas grave Julian. Ne te blâme pas tellement.
-Bien sur que c'est grave ! Mary, comment tu peux dire ça ? J'étais à deux doigts de te-
-Non, arrête, s'il te plait.
-Je m'en voudrais toute ma vie.
-Ce qui me fait dire que tu ne recommenceras pas, et c'est ça, le plus important. Je sais que jamais tu ne pourrais me faire du mal physiquement.
-Je t'aime beaucoup trop, je crois.
Mary eut un léger sourire, doux sourire... Mais paradoxalement, son sourire était incroyablement triste.
-Il faut juste qu'on apprenne à gérer nos émotions...
-Pardonne-moi, pour tout...
-C'est bon Julian, ne t'en fais pas.
-Je t'ai fais du mal...
-J'ai vécu pire... Arrête maintenant, ou je vais vraiment m'énerver... Je t'ai dis que ça ne faisait rien, que je ne t'en voulais pas ! C'est la dernière fois que je te le dis. Viens, allez suis-moi, on monte...
Il ne broncha pas. De toute manière Mary lui aurait reproché, mais son état d'esprit ne changeait pas. Il s'en voulait toujours autant. Mary le prit par la main, comme un enfant et ils montèrent les escaliers en silence, jusqu'à arriver dans la chambre de Mary. Ils n'étaient pas spécialement fatigués, ni lui, ni elle... Mais Mary fila se changer à la salle de bain alors que Julian avait enfilé un short et un tee-shirt, comme toujours. Il resta assis, sur le bord du lit, la tête dans ses mains...
N'en revenant toujours pas de cette soirée et reprenant ses esprits, l'alcool se dissipant, progressivement. Mary retourna dans sa chambre, et ferma la porte à clé. Ce qui surprit son petit-ami, il leva les yeux vers elle... Elle portait une simple nuisette noire en coton, il n'avait toujours dormi qu'avec elle alors qu'elle portait un pyjama normal, et malgré la soirée forte en émotion, il ne put s'empêcher de lui adresser un sourire... Un de ces sourires faisant comprendre à sa belle qu'il la trouvait merveilleuse.
Elle se posa à son côté droit, accolant ses cuisses à celles de Julian, et sans un mot, lui prit sa main droite et la glissa entre ses cuisses.
-Mary, qu'est-ce que-
Elle ne répondit pas, lui posant un doigt sur la bouche pour qu'il se taise. Elle ne portait aucun sous-vêtement, il l'avait compris... Même s'il ne comprenait pas exactement où elle voulait en venir. Enfin si, mais il était quelque peu perdu, après la soirée qu'ils avaient passés, il n'aurait jamais pensé qu'elle soit d'humeur coquine...
Alors qu'elle insistait vraiment pour qu'il la caresse, il ne se fit pas prier, bien sûr. Mais il n'était pas comme d'habitude, il était gêné et incertain... A tel point que Mary le força presque à intensifier ses caresses, il lui fit plaisir et continua, alors que la corps de sa belle était déjà habité d'un intense désir, et que des soubresauts s'emparaient d'elle.
Obsédée par l'envie de montrer à quel point elle aimait son Julian, Mary finit par changer de position et se mit à califourchon sur lui, elle savait qu'il appréciait ce contact. Et ça marchait. Il l'embrassa avec plus de passion que jamais, comme si toute sa colère de l'heure passée s'était transformée en amour.
Leurs deux corps se consumaient de désir,tout simplement. Ils avaient attendus ce moment longtemps, tous les deux. Ça devait être parfait. Mary lui enleva son tee-shirt pour se coller encore plus à lui, que leurs chaleurs se confondent une fois de plus, et que cette fois, ça ne s'arrête pas...
Mais Julian la stoppa.
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