1. Pionnière
Eleonor avait quitté Elyseum pour se rendre à la Nouvelle-Beijin, l'une des cités-dômes les plus importantes sur Terre avec un peu plus de deux millions d'habitants. De là la jeune femme s'était rendue sous bonne escorte dans ce qui avait autrefois été la province du Gansu pour rallier la base de lancement de Jiuquan. Installée à mille mètres d'altitude dans le désert de Badain Jaran, cette base contrairement à d'autres – devenues par conséquent obsolètes – bénéficiait encore d'un relatif ensoleillement. Cet avantage permettrait à la navette d'Eleonor de décoller pour l'emmener loin de la Terre sans trop de difficultés.
Eleonor ignorait pourquoi ses supérieurs avaient opté pour Jiuquan plutôt que pour l'une des quatre autres bases de lancement encore en activité à travers le monde. Sûrement que l'ordre était venu de plus haut encore ; une concession politique quelconque, une faveur de dirigeants envers d'autres, car la thèse de la proximité géographique était définitivement à exclure.
Cette première partie de son périple avait été longue. Longue et monotone, mais aussi reposante une fois l'Europe laissée derrière elle. L'avantage avec les déserts, c'est qu'ils vous faisaient oublier pour un temps les photographies de prairies consultables dans les archives. Ici la végétation n'avait jamais été dense et luxuriante. Il n'y avait pas de vastes forêts d'arbres morts, aux silhouettes fantomatiques à peine discernables dans les nuées, pour vous rappeler la dévastation qui avait frappée le monde.
Un masque respirateur plaqué sur le visage, Eleonor sortit du véhicule qui venait de s'arrêter au pied de la rampe de lancement, accompagnée de Bao Huang qui lui servirait de chauffeur. C'était en effet lui qui piloterait la navette qui la déposerait sur la station orbitale Europa III, ce qui n'était pas plus mal puisqu'Eleonor ne lisait pas les sinogrammes. Exception faite des manettes, la jeune femme admettait volontiers qu'elle aurait été bien incapable de reconnaître toutes les touches et interrupteurs du poste de pilotage. Pas dans ces conditions.
Une fois qu'elle eût pris place sur l'un des sièges passagers de la navette, Bao vérifia qu'elle était correctement sanglée et lui adressa quelques mots qu'elle comprit difficilement malgré le traducteur automatique dont était pourvu son casque de communication. Eleonor fit comprendre au pilote d'un geste du pouce que tout était pour le mieux et celui-ci s'installa aux commandes. Enfin, après que l'autorisation lui fut accordée de décoller, Bao alluma les réacteurs de la navette et Eleonor put ressentir toute la puissance, phénoménale, des forces de poussée qui s'exercèrent à cet instant. La jeune femme ne pouvait guère prétendre que la Terre lui manquerait beaucoup mais, alors que la navette s'arrachait en rugissant de l'emprise terrestre et s'élevait dans la haute atmosphère, elle eut tout de même une pensée pour son frère resté à Elyseum.
***
Plus tard, alors qu'ils arrivaient en vue de la station orbitale, Eleonor se défit de son harnais pour flotter jusqu'au hublot le plus proche et jeter à un coup d'œil à Europa III. Europa III qui dans les faits aurait mérité d'être rebaptisée Eurasia I tant les nationalités qui s'y côtoyaient étaient diverses. Le spectacle paisible qu'offrait la station flottant dans le vide n'en demeurait pas moins impressionnant, même lorsque ce n'était pas la première fois qu'on le voyait. Eleonor sentit un frisson d'excitation remonter le long de sa colonne vertébrale.
- Au-dessus, indiqua Bao aussitôt traduit par le casque.
Eleonor plaqua son nez au hublot et se dévissa la tête pour enfin les apercevoir : Pioneer, Voyager et Exodus – ces deux derniers, véritables titans de métal, étant encore en construction –, les vaisseaux sur lesquels reposaient tous les espoirs de l'humanité, les clefs de voûte de ce projet de longue haleine.
- Oh... ils sont magnifiques.
Plus beaux encore que dans ses souvenirs, chacun de ces vaisseaux aurait un rôle bien défini à jouer dans cette épopée future. Les administrateurs de la Spatiale, pas fous, avaient en effet préféré éviter de placer tous leurs œufs dans le même panier et, le sort de l'Humanité en dépendant, cela pouvait aisément se comprendre. Précipitation était mère des catastrophes.
Le plus petit des trois vaisseaux, Pioneer, correspondait peu ou prou à la dernière phase de test. Son rôle était de déterminer si le voyage vers Mars était effectivement réalisable, ce qui ferait d'Eleonor le cobaye chargé de tester tous les systèmes de survie ainsi que toutes les autres technologies embarquées à son bord. Il lui reviendrait donc l'honneur douteux de découvrir – ou pas – les faiblesses desdites technologies et de se dépatouiller avec d'éventuelles avaries. L'IA du système de navigation du Pioneer, quand à elle, enverrait des rapports réguliers – toutes les minutes en prévoyance du différentiel temporel – vers la Terre pour tenir la Spatiale au courant de la progression et de « l'état de santé » général du vaisseau. Ce jusqu'à Mars où Eleonor tenterait un atterrissage.
Si tout allait bien à ce stade, Voyager s'élancerait à son tour dans l'espace avec à son bord le dispositif de terra-formation accompagné de son lot de chercheurs, d'ingénieurs et de techniciens. Nombreux sur Terre étaient à se poser cette même question : pourquoi ne pas se servir de ce dispositif pour régénérer la planète autrefois bleue ? Pour plusieurs raisons selon James. Tout d'abord parce qu'il n'avait jamais été testé à l'échelle d'une planète en conditions réelles, seulement en laboratoires où les conditions d'expérimentations, même si l'on s'y employait au mieux, ne prenaient pas toujours en compte toutes les variables. Il y avait donc une marge d'incertitude. Ensuite, parce qu'il se pouvait que le procédé de terra-formation puisse être destructeur dans un premier temps avant d'être créateur de vie. Enfin, et si rien ne se passait comme prévu avec le dispositif ? Dans ce dernier cas, le risque de détruire pour de bon le peu qu'il restait de la Terre était trop grand. Eleonor pour sa part nourrissait une autre hypothèse ; à savoir que les dirigeants des cités-dômes avaient décidé d'abandonner leur monde mourant quoi qu'il en soit, qu'ils considéraient que tout espoir de le sauver était perdu, qu'ils avaient d'ors et déjà baissé les bras et pensaient qu'il valait mieux partir sans un regard en arrière. La théorie des sauterelles comme l'appelait avec cynisme la jeune femme : Tu pilles, tu ravages et tu te casses. Pour recommencer ailleurs ? Possible. Le genre humain n'était pas très doué pour tirer des enseignements de ses erreurs passées. L'Histoire l'avait prouvé assez souvent.
Enfin ! Si l'étape de terra-formation sur Mars était elle aussi couronnée de succès, Exodus entrerait en service pour plusieurs voyages et se chargerait d'acheminer le plus de colons possible – tirés au sort par une loterie qui ne concernerait que les individus jeunes et bien portants des deux sexes – sur leur nouveau monde avant de tomber en rade. Tant pis pour ceux qui seraient laissés derrière, abandonnés à leur sort car n'ayant pas eu la fortune de faire partie des heureux élus. Comme Eleonor l'avait entendu dire le jour dans son entrée dans la Spatiale : « Il s'agit de nous donner une chance mais pas de sauver tout le monde car nous ne le pourrons pas. Nos ressources sont trop limitées. Le but de ce programme est de sauver l'espèce humaine et pour cela, même les conditions les plus intolérables sont bonnes à prendre. Laissons le complexe du sauveur à d'autres, nous ne sommes pas une œuvre humanitaire, pas dans ce sens là. Soyez-en conscient et gardez ça toujours en tête : Nécessité fait loi alors laissez vos idéaux au vestiaire. » Encourageant n'est-ce pas ? Un discours qui vous ouvrait tout de suite les yeux – au cas où vous ne l'auriez pas déjà constaté par vous-même – sur le profond désespoir dans lequel s'était enfoncé l'Humanité.
La navette s'arrima à Europa III et Eleonor put débarquer sur la station où elle fut accueillie par son comité d'accueil personnel.
- Bon retour à bord mademoiselle Woodbury.
Ah ! Le charme de l'accent slave d'Ivan Berejnoï ! Eleonor n'avait jamais su résister à sa façon si particulière de rouler les r et un sourire se dessina malgré elle sur son visage. L'expression réservée qu'affichait perpétuellement le visage du russe, que certains avaient souvent qualifiée de patibulaire, n'intimidait en rien Eleonor. Cette première impression de froideur dépassée, l'on ne pouvait que remarquer la lueur chaleureuse qui brillait dans les yeux de ce cosmonaute aux allures de géant. Il fallait juste apprendre à mieux le connaître.
- Merci Ivan, répondit Eleonor sur un ton plus enjoué. C'est un plaisir de te revoir. Tu admirais la Terre en m'attendant ? s'enquit-elle, connaissant son goût pour la contemplation et les grandes épopées tragiques.
La jeune femme tourna la tête vers le hublot pour jeter un bref coup d'œil à sa planète.
- Même ainsi je la trouve magnifique. Elle ressemble à une perle de brume en suspension dans de l'encre noire, répondit Ivan dans un murmure.
- Elle était encore plus belle avant, décréta un peu sèchement Eleonor en retour, la beauté que percevait Ivan lui échappant complètement. Je vais manger, tu m'accompagnes ?
***
Après les quarante-huit heures de repos imposées par le protocole, et après avoir envoyé un dernier message enregistré à James, Eleonor posa enfin le pied sur Pioneer puis se dirigea vers la cabine de pilotage où elle s'installa. Elle vérifia ensuite que tous les systèmes étaient opérationnels et contacta la station orbitale pour faire savoir à ses collègues qu'elle était prête au départ.
- Un dernier mot avant de partir Pioneer, pour les générations futures ? entendit-elle demander la voix d'Ivan dans les écouteurs de son casque.
- Oui Europa. Quand on écrira mon nom dans les manuels, n'oubliez pas de préciser que Woodbury ne prend qu'un r.
Il y eut un moment de silence avant qu'elle n'entende le rire sonore d'Ivan résonner à ses oreilles.
- Reçu cinq sur cinq. Bon voyage Pioneer, nos prières vous accompagnent. Europa III, terminé.
La station orbitale libéra son petit vaisseau de ses entraves et Eleonor activa les boucliers du Pioneer avant d'allumer le système de propulsion secondaire pour s'éloigner doucement d'Europa, prenant de plus en plus de vitesse au fur et à mesure qu'elle s'en éloignait.
Quand elle dépassa la lune, franchissant ainsi la frontière de l'espace interplanétaire véritablement exploré par ses ancêtres, la gorge d'Eleonor se serra un peu. Etre seule, véritablement seule dans le vide, cela vous poussait inévitablement à gamberger. La Terre, aussi hostile soit-elle devenue, était tout de même son foyer. De même l'enjeu qui reposait désormais sur ses seules épaules était si... si important ! Si colossal, si... effrayant ? Eleonor ne parvenait même pas à trouver le mot qui aurait reflété à la perfection sa pensée. Le poids des espoirs de l'Humanité se révéla soudainement bien écrasant et lourd à porter.
Non, tu vas y arriver ! Parce que l'échec n'est pas une option, se morigéna-t-elle en se giflant mentalement. Tu vas y arriver et tu seras une putain d'héroïne ! On écrira des livres sur ta vie, sans doute truffés d'erreurs, mais la postérité se souviendra à jamais du nom des Woodbury !
- Aller ! Pour la gloire... et faisons un peu confiance aux hommes de sciences, murmura la jeune femme en enclenchant le système de propulsion principale.
Eleonor soupira de soulagement en constatant que celui-ci ne venait pas de provoquer l'explosion du vaisseau. Non qu'elle aurait été en état de s'en soucier si cela s'était produit puisqu'elle aurait tout bonnement été vaporisée. Jusque là tout allait bien, donc. Pilote et non ingénieure, Eleonor ignorait tout de la conception de ce nouveau type de propulsion. Ce qu'elle savait en revanche, c'était qu'elle était équipée pour atteindre dix pourcents de la vitesse de la lumière et qu'elle pouvait ainsi rallier Mars en une trentaine de minutes.
Selon ma propre perception du temps ne pourrait s'empêcher de pinailler James, songea-t-elle avec amusement tout en enclenchant le pilotage automatique contrôlé par l'IA de bord.
Une trentaine de minutes... Sauf en cas de pépin sur sa trajectoire bien entendu. Sa trajectoire qui avait été savamment calculée pour qu'elle arrive lorsque la position de la planète rouge serait au plus proche de celle de l'ex planète bleue. Eh oui ! Rien que son plan de vol avait mobilisé plusieurs astronomes. Cela donnait une petite idée de l'ampleur des efforts déployés et des ressources mobilisées pour sa seule son expédition, et une idée de ce que tous les résidents des dômes sacrifiaient au quotidien depuis des générations. Pour eux, pour tous ceux déjà morts en sachant qu'ils ne verraient jamais ce jour mais l'espérait pour leurs enfants, pour tous ceux qui mourraient encore en sachant qu'ils ne partiraient pas, et pour ceux qui donneraient à l'Humanité un futur, elle réussirait. Elle se devait de réussir.
***
Eleonor ne s'était aventurée dans l'inconnu tout relatif du système stellaire que depuis cinq minutes quand une alarme se mit à biper sur son tableau de bord. Un agaçant bipbip qui n'était jamais bon à entendre. Jamais. Quelle que puisse être la situation. La pilote passa en revue tout ce qu'elle avait fait depuis qu'elle avait pris possession du Pioneer. Etait-elle passée à côté d'un problème lors du check-up des systèmes embarqués ? Il ne lui semblait pas et plus elle y réfléchissait, plus cette possibilité lui apparaissait improbable, voire absurde. Eleonor Woodbury était bien trop consciencieuse pour faire ce genre d'erreurs voyons ! De plus tous les voyants étaient tous au vert au moment de son départ. Le vaisseau avait-il heurté quelque chose que les boucliers n'avaient su repousser ? Non, elle aurait senti l'impact tout de même ! Même un grain de poussière aurait une énergie cinétique considérable étant donnée la vitesse à laquelle filait le Pioneer. Plus gros, en cas de défaillance des boucliers ou parce que l'IA n'avait pas corrigé la trajectoire à temps pour éviter l'obstacle, idée que les distances spatiales rendaient difficilement concevable, Eleonor aurait déjà été désintégrée. Cela ne pouvait pas être lié à l'atmosphère du vaisseau non plus, auquel cas elle en aurait déjà ressenti les effets. Une brèche dans les boucliers antiradiations peut-être ? Si c'était ça, elle était mal, mais alors vraiment mal, et ce malgré la trousse d'urgence.
- IA : rapport des avaries, ordonna-t-elle aussitôt en se réinstallant aux commandes du Pioneer.
- Aucune avarie n'est détectée par les systèmes.
- Alors d'où ça vient si ce n'est pas du Pioneer ?
- Requête incomprise. Veuillez reformuler s'il vous plait.
Eleonor serra les poings, sa contrariété – et par voie de conséquence son inquiétude aussi – allant en grandissant.
- Stupide bécane.
- Requ...
- Ta gueule !
- Requête incomprise, reprit l'IA avec une sérénité exaspérante. Veuillez reformuler s'il vous plait.
Fusillant le tableau de bord du regard, Eleonor se pinça l'arête du nez et s'exhorta à plus de calme, consciente qu'elle n'arriverait à rien avec l'intelligence – ou plutôt la proto-intelligence – artificielle si elle ne se contrôlait pas davantage.
- IA : nature du problème.
- Anomalie détectée sur la trajectoire, répondit la voix désincarnée.
Bien ! On avance !
- IA : statut de l'anomalie.
- Statut inconnu. Anomalie non répertoriée dans la base de données.
Le sang d'Eleonor ne fit qu'un tour et elle se figea. Quoi ?! Comment ça non répertoriée ?! Ils avaient fichu quoi les soi-disant chercheurs de la Spatiale ?! Là n'était pas la question cependant. S'ils étaient encore en vie quand elle rentrerait, elle se chargerait de leur passer elle-même le savon. En attendant, la jeune femme n'avait aucun désir de contribuer à faire avancer la science en continuant à foncer dans une anomalie spatiale qui pouvait s'avérer dangereuse, ce qu'elle était sûrement. Mieux valait pêcher par excès de prudence face à l'inconnu.
- IA : changement de trajectoire ! Tout de suite !
- Changement de trajectoire impossible.
Un nœud se forma dans le ventre d'Eleonor qui eut l'impression que ses viscères étaient en train de se retourner sur eux-mêmes. Elle déglutit avec difficulté.
- Quoi ? IA : Pourquoi ?
- L'anomalie possède une force d'attraction supérieure aux forces de propulsion du Pioneer.
- Alors qu'il n'y a rien devant nous ?
Mais c'était impossible ! Non ? Oh ! Comme Eleonor aurait souhaité que James soit à ses côtés en cet instant ! C'était lui le cerveau de la famille ! Lui aurait peut-être pu savoir... ou au moins émettre une hypothèse valable ! Tout ce qu'Eleonor savait, c'était que l'anomalie ne pouvait pas être un trou noir car les caractéristiques de ceux-ci étaient répertoriées dans la base de données de l'IA. De toute manière, on n'en trouvait aucun dans le système solaire.
- Requ...
- IA : Il n'y a rien sur notre trajectoire ? Aucune masse ? Vraiment rien ? demanda Eleonor en étudiant elle-même les écrans pour s'en assurer.
- Négatif. Aucune masse détectée par les senseurs.
- Non non non, gémit Eleonor dont le visage perdit de ses couleurs. IA : pilotage manuel, je reprends la main.
Sa tentative était désespérée, elle le savait, car à moins d'un miracle une IA ne se trompait pas dans ses calculs. Alors si celle du Pioneer avait estimé qu'il était impossible de se soustraire à la force d'attraction de l'anomalie, c'est qu'il n'y avait rien à faire pour se sortir de là. Mais, aussi désespérée soit-elle, la tentative d'Eleonor constituerait toujours une meilleure alternative que celle qui consistait à ne rien faire en attendant... quoi ? Quel terme était le plus approprié ? Le naufrage ?
- IA : largue la boîte noire.
Ainsi si elle mourrait, ce qui serait vraisemblablement le cas, la Spatiale saurait peut-être un jour ce qui lui était arrivé.
- Procédure non conforme au règlement en vigueur. Confirmation de l'ordre ?
- Confirmé, répondit Eleonor qui attendit que l'IA s'exécute avant de faire effectuer une rotation à cent-quatre-vingt degrés au Pioneer.
Là elle poussa les deux systèmes de propulsion au maximum de leurs capacités.
- Aller, aller mon beau ! Fais-le ! Tu peux le faire ! On ne peut pas échouer. Il f...
Et l'univers s'effondra. Eleonor Woodbury cessa quant à elle tout simplement d'exister.
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